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mercredi, août 30, 2006

au fond de la brousse 

dans ce pays sauvage, un jeune français étudiant en anthropologie est venu pour découvrir les moeurs des fermiers du cru. fermiers bio, c'est pour cela que j'ai la chance de le recontrer dans une réunion avec ma collègue yoko. encore une yoko, même sons mais kanji différents.
il vit dans des granges et travaille de cinq du matin à cinq du soir. il ne parle pas japonais, ne sait pas grand chose du japon à part le teikei, vaguement, comme un participant de csa. après deux mois, il s'étonne de se sentir perdu, de vouloir tout abandonner, de ne plus savoir ce qu'il veut qui il est où il va. je ne m'étonne pas. même s'il sait déjà plus de choses que nous tous, citadins protégés par l'intimité de nos appartements privés, il le paie au prix fort.
juste, il adore la bouffe. ça sauve tout.

les sons changent et les insectes sont déjà ceux de l'automne. les semi se font moins vivaces, plus distants, localisés à certains arbres. la chaleur ne change pas car elle ne voit pas pourquoi.

mardi, août 29, 2006

quand les poissons se battent 

dans la mare sud du parc du palais impérial, les poissons sont excités par l'orage, se battent pour avoir priorité sur les moucherons du raz de l'eau. les carpes grosses comme une cuisse tracent des sillons imposants en convergeant vers le centre d'intérêt près du pont, et s'y poussent ou s'évitent au dernier instant dans leurs mouvements précipités. une tortue, sur un rocher, est immobile.
un cours d'aikido sans aikido, où encore un visiteur est séché, se retrouve dans le vestiaire en avance sur tout le monde, cramé dès le deuxième mouvement. est-ce le club qui est un peu vif ou le climat qui écrabouille les nouveaux. ce week-end tout le monde est parti au stage de yasuno, à nagano, pour six heures de pratique quotidienne - lever, armes, petit déjeuner, deux heures de pratique, déjeuner, trois heures, repas. il paraît que pour ces cours-là, il parle beaucoup, et permet une pratique plus calme que pour les cours au hombu dojo, ce que l'on souhaite.
la pluie ne rafraîchit rien.
la fatigue poisseuse endort.

lundi, août 28, 2006

la vieille dame du magasin 

c'est vrai que c'est une sacrée question : comment vivent tous ces gens dans les multiples magasins qui emplissent les villes nippones. on est entourés de magasins d'artisanat très fin et de vieilleries, toujours vides dès qu'ils sont hors des chemins touristiques les plus balisés. et pourtant aujourd'hui encore, la vieille dame d'antiquités de shijo me fait les éventails à 300 plutôt que 400, me fait un cadeau, puis une réduction de 900 yen (un tiers) sur mon total. je suis éberluée. mais elle a l'air si contente de la transaction que je pars réviser mes classiques de la théorie économique, car la rationalité est un mythe fondateur qui me laisse trop souvent tomber. elle me dit de ne pas le répéter, mais a fait ça devant une copine à elle qui pousse des petits cris de surprise. tout le monde est content que je parle un peu japonais, et la vieille dame fait comme si elle me connaissait de longue date (je suis venue une fois).

dimanche, août 27, 2006

きった 

J'apprends bien sûr plus de choses en quinze jours que d'habitude - plus de restau et cerveau plus prêt à recevoir du japonais que quand il était sans cesse immergé. je note que l'on peut traduire brice de nice au japon, car le geste de casse existe, mais l'expression appropriée est kitta - coupé. c'est pile la même chose. l'universalité c'est beau. bien sûr on note aussi que les coucougnettes sont aussi très importantes ici, désignées par きん玉 (le kin étant celui de or, je ne sais pas si c'est 金) donc les boules en or, messieurs n'ayez pas honte de vos parties.
au retour d'osaka, il est minuit, et tout à fait normal de voir un type par terre, une lampe électrique à la main et un carnet de note dans l'autre, regardant dans un trou béant, relevant très certainement un compteur. un dimanche à minuit c'est essentiel.
aujourd'hui rencontre organic, avec entre autres un jeune français qui se promène depuis deux mois dans des fermes japonaises bio pour travailler avec les fermiers et étudier ethnologiquement leur vie. il craque légèrement après cette immersion totale et un peu violente par ce doux mois d'août mais semble avoir appris beaucoup. ce qui est, finalement, le but ultime de l'étudiant, s'pas ?

samedi, août 26, 2006

les moeurs 

on découvre une fois de plus que les moeurs varient. par exemple, ici, le ventre de la femme enceinte est vu comme un lieu assez peu privé ou intime, contrairement à ce qu'il est chez nous. par exemple, personne, même quasi inconnu, n'hésite à caresser ou tapoter ce qui dépasse de l'anatomie, et il arrive même qu'on jette sa tête sur la maison du petit pour écouter les bruits. étonnant. à part les amis proches, ou la famille, je ne pense pas que ce soit commun chez nous.
comme toujours, le tout est de réfréner les mouvements de recul initiaux et de laisser s'exprimer les habitudes des autochtones. en tout cas, ça émeut beaucoup la populace, qui pousse de hauts cris et en parle pendant des heures. ambiance sympa.
je découvre une nouvelle isakaya vers shijo-karasuma, un peu au sud, ichirakuya (一楽家) très bon et agréable, plutôt vide, pas très cher.

jeudi, août 24, 2006

présentation 

après des années du même boulot, je suis toujours à moitié tétanisée pour une présentation sur deux, environ. ce la me rend incapable de profiter des orateurs précédents, et je me consume pendant de longues minutes sur ma chaise, jusqu'au déclenchement des muscles fessiers qui me redressent. puis ouverture de bouche, et en général, relatif succès - les informations passent.
cette fois-ci, je ne parle pas dans le désert. outre des personnes assez proches qui me font des commentaires, un inconnu m'aborde et m'explique qu'il n'a rien écouté après mon discours, car il tentait de faire un modèle que le mien lui a inspiré. son modèle est élégant et sobre, et je suis fière de générer cela. trois personnes intéressées est un record pour une conférence de cette taille, entre personnes peu connues. ça peut semble petit, mais c'est notre destin. jusqu'au prix nobel bien sûr. après on se faire boire les paroles sur les lèvres et on peut raconter toutes les banalités qu'on veut.

mercredi, août 23, 2006

se déguiser 

je m'habille en yukata pour la soirée de banquet de la conférence. plus de vingt personnes viennent me voir pour me féliciter, me complimenter. il suffit donc d'enfourcher l'habit traditionnel pour être soudain belle aux yeux de quantité de gens. assez simple finalement. la nourriture est excellente - un fois de plus recommandons les réceptions à la tour de l'horloge de l'université de kyoto. qu'il soit servi par la coopérative étudiante ou par le restaurant la tour (censément français), on se régale du repas.

lundi, août 21, 2006

maximum zizi 

il existe une chaîne de patisserie dont le nom évocateur me fait - une fois de plus - m'interroger sur les motivations profondes de ceux qui attribuent des noms français aux établissements commerciaux pour leur conférer du chic. il s'agit de zizi. le plus gros magasin de la ville, sur oike dori sud, à deux blocs de teramachi, s'appelle maximum zizi. on peut y déguster le zizi, préparation dont la texture ferme et crémeuse évoque la crème brulée avant son passage au fer. on peut dire que le zizi est très bon. mais que le magasin réussisse ainsi à se prendre au sérieux, j'ai du mal à concevoir.

dimanche, août 20, 2006

うなぎどんぶり丼 

c'est un jour de quête infructueuse. on pourrait en être triste, car c'est l'été, meilleure période pour manger de l'anguille, dans sa petite sauce sucrée, un délice. mais j'arrive une ou deux semaines trop tard, juste après le moment où elle est au goût du jour. les modes culinaires tout comme les modes vestimentaires sont de vie courte. au moins, ici, la saisonnalité a un sens et cela change de notre mode de vie au relief émoussé des grandes villes françaises.
mais me voilà dans l'embarras. tout d'abord dans le grand nord, vers daitokuji, recherche infructueuse. pour se consoler nous trainons, bridget et moi, vers le grand temple dans lequel un restaurant légèrement chic nous accueille. très bon repas dans le jardin, loin d'un air conditionné glacial et sous un risque de pluie qui ne se confirme pas. sept petits plats ronds en laque s'emboitent les uns dans les autres quand ils ont été vidés, apparemment tradition de moine. très mignon et repas aux goûts subtils et variés.
nous découvrons un jardin zen assez particulier, datant des années 60 il évoque une mer en furie et un continent qui se forme, contrastant avec un fond aux longues herbes joyeuses et calmes. un aspect si dynamique dans un jardin zen me surprend. c'est un temple zen chrétien, qui a caché sa foi durant des décennies, et une vierge marie est même enterrée dans ce jardin, cachée au pied d'une croix dessinée au sol. si je comprends bien, un des créateur d'une voie du thé a commis seppuku dans ce lieu. tout cela est bien particulier. bridget se fait inviter par un moine chaleureux à venir boire le thé fin septembre.
nous oscillons le long de petites rivières pour finir sur la kamogawa. c'est toujours l'été brulant. on n'en sort pas, même si ce jour semble doux par rapport à ceux qui l'entourent.
le soir, la quête du unagidon nous mène dans pontocho où les hommes ivres s'écrasent contre les murs ou vomissent sur leurs pieds. tout au bout de la rue, là où le plat est proposé, nous arrivons trop tard, le service finissant à 9 heures. nous mangeons donc un okomiyaki dans un restaurant bruyant et gai d'alcool qui fait osciller. les bords de la kamogawa sont toujours pleins de moustiques et autres animaux qui cherchent le sang. le sommeil ne vient plus, après avoir duré 13 heures la nuit précédente. c'est un bien dur atterissage pour le corps, même si l'âme est en joie.

vendredi, août 18, 2006

le budo center 

toujours aussi majestueux, le budo center n'est pas frais en été et aide la dégoulination de la dizaine de pratiquants qui s'agitent sur le tatami. depuis que je suis partie il y a des nouveaux. il y a des gens que je ne reconnais pas car leur pratique a beaucoup changé. un inconnu américain venu en visiteur s'essouffle et doit s'arrêter plus de trois fois pour boire et se reposer sur le côté. à la fin du cours, il dort dans les vestiaires. il n'y a pas que moi qui me crois dans un sauna. en deux jours je mange des nouilles froides surtout, un des mets introuvables à marseille, hors de prix dans les supermarchés parisiens que j'ai visités. cette nuit est sous le signe du sommeil très joueur, caché dans les replis du petit matin. nous discutons longuement avec la prof d'aikido, et la vie continue.
revenir fait regarder les silhouettes et les mimiques, rire des habitudes des serveurs et vendeurs. il faut aussi conserver vigilance à vélo, même si le monde est infiniment plus doux ici pour les deux roues. on double à droite, à gauche, sur le trottoir, ça peut être fatigant.
après dîner je me promène à travers le gosho et au bord de la rivière, et la pluie passe au dessus de nous sans s'arrêter, attrapant les corps dans son filet, rafraîchissant quelques instants à travers les habits qui sèchent en quelques instants. les semi font toujours leur bruit assourdissant dans la journée. à 4 heures du matin un espèce d'oiseau claquète puis arrête tout bruit. c'est un monde d'été en plein centre ville. mais le soleil se couche toujours à 7 heures et demi, cassant cette sensation d'août qui nous est familière. c'est un monde doux malgré le climat inhospitalier.

jeudi, août 17, 2006

atterir 

le vent n'est pas le même en toutes contrées, et ici, il est chaud et gluant, n'améliorant en rien la situation de poisse des pauvres humains. a la sortie de l'avion on étouffe et presque on regretterait le voyage bien climatisé, malgré les mouvemens erratiques de l'appareil pendant des heures. personne n'a vomi et on se demande pourquoi. dans la rue, je marche longuement, oscillant entre les piétons, observant les magasins, écoutant les conversations, me réjouissant des démarches des promeneurs qui savent tous m'éviter dans leur parcours. les vieux ont toujours des bobs, les jeunes femmes toujours des mini-jupes courtes, les jeunes hommes des coupes de cheveux improbables. je suis de retour et contente de retrouver une ville qui n'est plus la mienne mais n'a pas tant changer. mon téléphone portable me manque dans l'organisation de la vie quotidienne.

mardi, mai 30, 2006

changement d'adresse 

je change d'adresse car je change de vie
www.juliettebleueback.blogspot.com

vendredi, mai 19, 2006

couleur des enfants 

ce qui change dans la vie quotidienne, ce sont les détails. ici les enfants sont tous de couleurs différentes, très mélangés, des cheveux plus ou moins frisés et crépus, capables de prendre des coups de soleil ou plus noirs que je ne serai jamais même après 5 bio-transformations par ajout de mélanine artificielle. ils s'entendent bien et rigolent beaucoup. preuve d'intégration, ils chantent (approximation) "nous sommes marseillais, (...) et nous les niquerons". puis commentent doucement "c'est une chanson de supporter". ne nous inquiétons donc plus pour les prochaines générations. inquiétons nous plutôt pour celle de maintenant qui se débrouille à ne pas s'aimer et à s'exclure le droit de cité. comme si le vieux continent (tout comme la vieille ile au bord du pacifique) pouvait encore se permettre une uniformité illusoire. avoir un visa, même quand on a un travail, est délicat. l'accès à certaines formations est réservé aux français. et pendant que nos élites s'enfuient pour toucher de meilleurs salaires aux états-unis ou au japon, on importe celles de pays en difficulté financière. je ne me plains pas, tout ça permettra de voir de vraies révoltes ouvrières.
administration : pour ceux qui veulent faire revenir leurs meubles et affaires de l'étranger. pour être exempté de taxes de douane il faut être resté plus d'un an ailleurs, revenir de façon définitive et être résident ici. c'est simple et non quand on n'a pas de maison.

mercredi, mai 17, 2006

la dénomination 

l'un des bars mythiques et pratiques de marseille se situe à côté de la plaine. il s'agit de chez hassan. c'est un petit bar qui se prête aux discussions enfiévrées et aux commentaires de retours de cinéma, à la frime brancheuse des petits jeunes gominés et à l'honnête sortie de quinquagénaires au teint frais. mélangé donc.
si vous cherchez dans le bottin, vous ne trouverez ni la plaine, ni hassan. car marseille est ainsi faite qu'elle a ses dénominations personnelles, aptes à égarer les visiteurs mal renseignés. certainement toutes les villes sont ainsi perturbantes, mais ici la présence conjointe de pièges à touristes, de circuits pour néo-marseillais (qui sont en général des parisiens mal deguisés), de lieux adaptés aux seuls vrais de souche qui savent se reconnaître entre eux, le tout s'alliant à des travaux et à une hausse des prix des mauvais restaurants, tous ces facteurs économico-sociaux construisent une complexité qui perturberait les plus rapides du ciboulot.
autant au japon les prix étaient toujours vrais. (correspondant à la valeur de l'objet dans le contexte local). autant ici les prix sont toujours faux (dépendant de la trogne de l'acheteur).

lundi, mai 15, 2006

le natto sur internet 

on peut trouver du natto sur internet. c'est un peu étonnant de constater qu'un français se lance dans la fabrication de ce type de produit gluant et apprécié de moins de la moitié de la population nippone, pourtant fort accoutumée à d'étranges textures, pour régaler des petits franchouillards qui préfèrent certainement le cassoulet (je compare la forme du met, pas l'odeur).

http://www.natto-dragon.com/nattotradition.htm
on appréciera l'argumentaire portant sur la santé, pas sur le goût.

ce matin, j'ai traversé noailles pour atteindre la rue de la République, apercevant un bout de port. devant un boucher, j'ai eu la belle vue d'un camion frigorifique grand ouvert, les carcasses pendant devant mon nez ébahi.
hier, au bord de l'eau à la plage du prophète, au milieu des odeurs d'égout, j'ai pu profiter du pasage d'un grand bateau aux larges voiles. j'ai soudain découvert que certains quartiers de marseille sont plus perdus et plus agréables à vivre que d'autres. je parle du roucas blanc. plus agréable que le haut de la canebière (par exemple).
les motos et cyclo sont très dangereux car ils choisissent des passages où leur largeur et celle de l'espace où ils s'engouffrent sont peu différents. souvent, ils portent deux personnes et roulent à grande vitesse. tout le monde ici donne la sensation d'être sans cesse pressé. les vieilles dames un peu folles sont les seules à prendre le temps de parler. les vieux hommes un peu fous chantent dans le métro.

samedi, mai 13, 2006

l'odeur des thuyas 

j'avais oublié l'odeur des thuyas et, pour en profiter, ai arraché sans scrupule un bout de branche, pour l'effriter entre mes doigts. l'odeur ressort plus forte et accompagne longtemps. on peut décrire l'expérience comme un plaisir.
j'ai rencontré ma prof de japonais. elle est jeune et parle bien français. je parle et elle comprend. elle parle et je comprends. tout est très simple et je suis toujours pas mal bloquée. elle s'est fait volé son portable cette semaine, et en un an et demi de vie à marseille, c'est son premier problème. le caca par terre est plus ennuyeux que la violence urbaine. j'approuve.
j'approuve sur tout.
en ce moment.

vendredi, mai 12, 2006

fragilité des tickets 

le ticket rtm n'est pas solide.
(rtm : régie des transports marseillais, une institution qui sait manier la grève avec douceur, subtilité et finesse, et qui inspire au bas peuple un amour pur et une confiance inébranlable en sa fiabilité et sa ponctualité)
quand on met un ticket rtm dans sa poche, et cela est vrai du ticket unique tout autant que de la recharge 12 euros correspondant à dix voyages, il s'écrase et sa bande magnétique devient inopérante. c'est-à-dire : lorsque le consommateur glisse sa feuille dans la fente prévue à cet effet, le portillon grince de récrimination, la lumière rouge clignote d'excitation, le videur-surveillant-chef du chien pousse une gueulante. le ticket est de la taille de quatre billets de métro parisien, guère plus rigide, ce qui le rend particulièrement sensible à la pliure. de plus, contrairement au billet orléanais qui, fut un temps avait la même texture, le décompte du nombre de voyage utilisé ne s'inscrit pas à l'arrière du ticket, ce qui est un peu étonnant et signifie qu'on doit se souvenir de la contenance de sa carte à chaque instant.
comme le consommateur (ici une consommatrice dont nous tenons à conserver l'anonymat du fait de certaines pratiques délictueuses signalées par la suite) a une tête innocente et de bonne famille, elle (changeons de genre en cours de phrase) a le droit de passer sous le portillon (elle ne peut pas passer au dessus car cette consommatrice anonyme a une entorse à la cheville). le cerbère se fâche, gronde et jure que cette mesure d'exception est unique, mais laisse donc passer sur la simple bonne foi "j'ai utilisé seulement quatre voyages ! qu'est-ce que c'est que ces cartes de merde !" (dit la consommatrice qui n'a pas la langue dans sa poche).
suivant le conseil du représentant de l'ordre vitupérant mais compréhensif la consommatrice se rend au poste de vente de la joliette, triste échope contenant une employée, coincée à l'entrée du couloir sordide de la gare de métro joliette. là-bas, la machine plus sophistiquée identifie la valeur de la carte, et cela occasionne un remboursement sous forme de ticket individuels compensateurs. la consommatrice apprend qu'en cas de malversation plus importante sur sa carte, elle aurait eu à attendre 10 jours son remboursement, car la carte aurait dû être traitée dans un centre spécialisé qui est capable de déchiffrer les bandes magnétiques les plus torturées.
du fait de sa malhonnêteté foncière et répréhensible, la consommatrice ne signale pas qu'elle a profité d'un voyage offert depuis le cour julien et gagne un (1) ticket gratuit. soit l'équivalent d'un euro et vingt centimes. soit l'équivalent aujourd'hui de 141,66 yen. la même personne avait en outre évité de signaler, dans un restaurant parisien, l'oubli d'un café sur l'addition. il s'agit ici de montrer, pour ceux qui ont un peu suivi, l'importance du contexte social sur le comportement d'un agent rationnel.

monsieur descola parle à l'ecole des hautes etudes en sciences sociales. il est intéressant d'écouter les penseurs reconnus par le collège de france. on se sent intelligent.

mercredi, mai 10, 2006

ah, une belle femme comme vous, ... 

- on la fait pas attendre,
- on lui tient la porte,
- on lui trouve tout ce qu'elle veut,
- on est obligé d'être gentil - tenez, voici une pomme,
- on croit rêver quand elle sourit,
- on aimerait bien la caresser le soir,
- (alternative) on l'échangerait volontiers contre sa femme,
- on ne peut pas lui dire non,
- ressemble à une actrice.

ici, il est commun de faire des compliments à deux balles à tout ce qui n'a pas de viril attribut. certaines s'en lassent.

mon bureau de poste ayant été attaqué il y a quelques jours j'attends la réouverture au public en allant dans un autre. l'ambiance est à la mauvaise foi pour doubler sans discretion dans la queue. très agressif. une population bigarée, assez peu blanche, qui passe de longs moments au guichet où l'on soupçonne l'importance de la western union dont les publicités ornent les murs. les guichetiers ont l'air à bout. je n'ose pas la blague "ah oui c'est pénible ici, mais vous plaigniez pas vous vous faites pas braquer". ça semble inapproprié.

je préfère les calissons d'aix sans chocolat. le saviez-vous : le calisson d'aix est fait à base de melon.
après la pizza arménienne, je redécouvre l'exquise crèpe aux légumes des boulangers du centre, qui serait plus délicieuse achetée sur les puces mais plus lointaine aussi.

une explication pour un peuple de lecteurs avides de comprendre les états d'âmes, si âme il y a, de juliette bleue. la raison d'une diminution de post : diminution d'accès. en fin de transit, je n'ai pas de ligne à la maison, je rentre en france où le labo n'est pas ouvert chaque jour selon mes désirs les plus fous, le mois de mai et ses fêtes catholiques et patriotiques bloque la porte d'entrée.
et puis, le plus important reste que ce blog a existé avant tout pour le japon. malgré toute la naïveté qui me caractérise, je ne peux pas jouer la découvreuse de marseille lors d'un retour qui suit une fuite pour haine tragique des lieux. même si le merveilleux agit de nouveau, et si les cafards et les rats sont tout à fait substituables pour créer un univers urbain angoissant mais à taille humaine, je ne pense pas être capable d'observations intéressantes ici. alors je continue à bouger les doigts mais le texte s'est fini sans mot "fin", je ne me sens plus liée par un contrat moral de quotidienneté. voilà pour vous, pauvres accros qui allez devoir vous reconvertir, les jours où je disparais, vers le jt de 20 heures sur la 1, source d'information prestigieuse s'il en est et trompeur d'ennui.

mistral 

on redécouvre avec plaisir les particularités du climat local : il fait froid sous le soleil brillant quand le mistral envahit les rues. les braves chaussent lunettes et casques de pompier pour se protéger des chutes de tuiles depuis le fait des toits. à la télévision il y a des batailles de discussion très intellectuelles qui changent des jeunes filles en short tombant dans l'eau glacée des jeux sans frontière nippons. on entend partout des réflexions fines et profondes, on peut faire des blagues aux gens. je continue à ressentir un plaisir violent à l'anonymat - n'être rien de particulier ni de différent, passer inaperçue partout, ne faire sourire que par mes blagues drôles et non par crispation angoissée de machoire, échanger des propos sans conséquence que chacun oubliera. à la capitale, la sensation est moins agréable, et la grossiereté généralisée me choque sans hésiter. cas typique : on me pousse, j'entends un vague "excusez-moi" sur un ton rogue, je dis "vous pouvez pas faire gaffe, non ?", on me répond "hé, ça va, je me suis excusé - contre sens bien sûr puisque personne n'est en droit de s'excuser tout seul. je note avec un certain malaise que cette attitude de vitesse impolie ne se retrouve pas chez les populations noires, qui au contraire passe de longs instants à s'excuser et souriant et en répétant la désolation. je me demande si le climat de haine raciale qui pourrit le coin ne serait pas pour quelque chose dans ce besoin d'être plus poli que nécessaire, éviter tout malentendu. si c'est le cas, nous tomberons d'accord sur le fait que c'est affolant.
j'entends parler de : vol avec violence, vol sans violence mais perpétré par des amis de la famille, disparition d'enfants, assassinat de jeune par des videurs, arnaques, attaques de serveur informatique par des machines à générer automatiquement des mots de passe. au passage, je sauve la planète zlgurb en débranchant le serveur du labo. le climat semble moins harmonieux que de l'autre côté du monde, même si le quotidien n'est pas si agressif qu'on pouvait s'en souvenir en tant qu'exilée volontaire fuyant une oppressante multitude automobile. l'élitisme de nos hommes politiques est relayé à tous les niveaux de la société. par des fonctionnaires qui pensent à leur carrière avant de se préoccuper d'un bien commun qui les dépasse et les dérange. la france est un royaume pourrissant, mais peut-être moins déprimant qu'il ne semble depuis l'extérieur car la discussion quotidienne rend le monde plus joyeux et la pensée plus active. c'est une douche de jouvence intellectuelle que d'entendre chacun avoir un avis. va-t-on éviter la mort du pays ? la suite au prochain numéro.

le saviez-vous ? on trouve, dans la petite boulangerie de la rue de la République (seul mot qui mérite une majuscule dans tout mon blog), celle tenue par les deux vieilles qui proposent une tarte aux pommes sur fond de crème mythique, des calissons d'aix au chocolat. c'est une première pour moi, du jamais vu, un must.
le soleil n'est pas couché et à 19h passé on pense à aller boire l'apéro.
je profite de ma patte folle pour traîner au travail et voir le soleil se coucher, car bientôt les tatami m'appelleront de leur petit cri perçant, d'un genre qu'on ne peut ignorer, à l'instar de celui d'un enfant qui pleure ou d'un chiot qui meure de faim. et quand le cri du tatami se fait entendre, quand le pied valide et sûr se sent prêt à fouler l'herbe fraîche de nos printemps perdus, alors il n'est plus possible de jouir de ce soleil rougissant car c'est tête à l'envers que tous les soirs on roule et boule.

samedi, mai 06, 2006

partie molle 

évoluant sans grâce entre les cratères de travaux, j'arrive chez les radiologues qui hésitent ce jour là à observer mes parties molles (dans la cheville). finalement je n'ai toujours rien, juste mal.
à paris, les rues sont propres, les serveurs dragueurs mais se font facilement prendre à leur propre jeu, la ville ressemble à marseille - tong et short, cacou en vespa - pourquoi marseille se parisianne-t-elle tandis que l'inverse ?
que va-t-il arriver à l'ours ?
je redécouvre avec délice les joies de l'argumentation - arguments parfois foireux que chacun sort de sa poche. les français sont ceux qui parlent au bar, jouent de rhétorique. c'est un art finalement. ôtez-leur et ils s'étiolent, me dit-on.
on me rapporte les dires d'un jeune homme chargé de l'information : "vous avez un plan ? ici on ne parle pas avec les mains". finalement paris ne ressemble pas à marseille, car le snobisme se rencontre à tous les coins de rues.
c'est bon de comprendre ce que les humains disent et de pouvoir leur répondre des blagues.

mardi, mai 02, 2006

à travers mes lunettes de soleil 

sous le soleil du midi, je me dis que, quand même, marseille ressemble un peu à une poubelle à ciel ouvert. je me demande comment on se sent à long terme dans cet environnement. les gens ne sont pas très agressifs, à mon sens, vu ce contexte. je vois un camion qui est truck of the year 2005, il est très beau (j'aime les camions). car en plus des pizzas pourries il y a des trous dans la chaussée.
au déjeuner dans le panier, nous écoutons une longue compilation de pop des années 80 qui me rappelle mes premières boum. l'ancien et le nouveau sont aussi liée inextricablement ici.
bavarde, je n'arrive pas à arrêter d'écrire.
il y a un japonais dans mon labo, ici depuis un mois, visiblement un peu perdu dans ses procédures d'immigration. je le félicite pour son français.

samedi, avril 29, 2006

nous sommes les marseillais et nous allons gagner 

etrangement, mais comme un fait previsible, je me sens etrangere ici aussi maintenant. je voulais me ranger mais me voilà face à internet et l'envie de rassurer les amis de là-bas : on peut se sentir gaijin ailleurs. un peu moins visible mais le coeur y est.
ce matin au marché de noailles, un des vendeurs parle à une femme en arabe. quand elle part je dis "ah mais j'en ai marre, je comprends rien." le type me regarde. "j'étais au japon et je comprenais rien dans la rue. je rentre, je comprends rien dans la rue, j'en ai marre." le type sourit un peu. "ah, c'est dur l'arabe." je dis "je pense quand même que pour nous c'est plus facile parce que les cultures sont très proches. le japon c'est l'autre côté de la terre." il m'a alors appris salaam aleikoum pour dire bonjour (petit point de vocabulaire que je n'ignorais pas intégralement mais qui était agréablement enseigné).
pour rassurer mes lecteurs : des aventures extraordinaires ont continué à s'enrouler autour de mes dernières heures nippones. arrivée dans l'aéroport avec mes excès de bagages infinis, j'ai eu l'air si innocente que je suis passée sans pesage à travers des contrôle qui ont coûté ni man en (20000) a un type rencontré ensuite dans le train d'accès aux avions, petit voyage si sympathique au sein de cet aéroport mythique qu'est l'aéroport de kansai dont les bleus et jaunes mobiles s'agitent doucement dans les courants d'air. l'homme était mécontent et pestait comme un diable. il avait une odeur assez forte de voyageur mal lavé qui, me dis)je, avait dû fortement déplaire à ceux au'il avait croisé. peu de temps après j'entendis les stewards se moquer du type qui puait, me demandant si c'était lui.
j'étais alors en classe affaire. car arrivée au lieu d'embarquement, à deux doigts du retard, je constate une agitation face à mon billet. on me met de côté et une femme me souffle d'un air désolé qu'il n'y a plus de place en normal, seulement en business, on échange ma carte d'embarquement. je pense que le homard était vraiment bon et la position du siège massant presque parfaite.
pour l'instant je n'ai pas payé vodafone intégralement. pas de ma faute, mais de la leur, ils n'avaient toujours pas fait mon décompte au matin, et mon avion partait. j'ai promis de venir les voir en août. je ne suis pas sûre de faire de la pub pour leurs services par la suite.
j'ai fait l'erreur de ramener des tenugui avec des inscriptions dessus, que je dois maintenant traduire péniblement avec mon dictionnaire de kanji. ils sont exigeants, les locaux.
tout le monde parle des agressions, vols, violence. il est difficile de ressentir de l'agressivité dans mon état d'esprit (vide et flottant entre deux mondes) mais la paranoia doit venir vite.
demain soir, je regarderai le match de foot à la maison hantée. psg va se faire éclater par om, ainsi que le chante la ritournelle populaire.

mardi, avril 25, 2006

すぐ帰ります 

vous aviez compris, c'est le retour.
donc c'est fini.
peut-etre je completerai par des notes tokyoites et shikokuesques dans des moments ou l'envie me prend de jouer la guide touristique.
d'aucuns disent qu'il faut ecrire un livre. je ne sais pas si le temps libre sera en suffisance (comme si j'avais deja pas suffisamment ete faineante pour le boulot en etant ici).
quelques notes pour la route. j'ai essaye de faire mon discours de depart en japonais, mais ma prof a tout dit avant moi (genre je voulais inviter les gens a manger une bouillabaise en regardant la mer, limite superieure de mes competences d'expression). elle lit dans mes pensees.
c'etait un cour a regarder, pas a pratiquer, mon premier. c'etait bien sur tres beau et l'energie qu'elle met a nous faire travailler est hallucinante. etre professeur, c'est donner vraiment beaucoup. la lecon principale que j'en retiendrai.
nous avons manger des glaces au macha et tout le monde est tombe d'accord que j'avais une bonne adresse. finalement, j'ai beaucoup de bonnes adresses sur kyoto, car j'ai beaucoup promene et j'ai des amis avises. un bon melange.
tout le monde s'est dit au revoir.
le marche de kitano etait assez vide et tres agreable. non, ne dites rien, oui, je sais, il ne fallait pas acheter ces poupees inutiles. et pourtant...
les okonomiyaki ont plu aux amis francais, bien sur. la soupe miso etait delicieuse.
jai casse mon petit cochon a la banque et la poste a envoye mon argent en france. en attendant trois minutes (le cour change a midi), j'ai gagne au moins 10 euros car tout monte avant la golden week. a une semaine pret je faisais des gros gains (en quelque sorte). la bourse, c'est beau.
j'ai fabrique un sceau apres ne m'en etre pas servi tout ce temps la. je suis jyuryu, soit じゅう龍 flute je trouve pas mon premier kanji qui veut dire confucius. le dragon confucius. mon prof de japonais a choisit celui la pour jyuu en disant que ca fait "tres belle princesse chinoise". vous m'en direz tant.
j'ai arrete mon telephone et finalement, j'ai promis a vodafone de leur payer les 15000 yen que je leur dois (les cochons ont des contrats illisibles avec des clauses de rupture sur un forfait que je croyais ne plus avoir mais qui etait encore installe, alors cling cling ) a l'aeroport. c'est tout de meme agreable une ambiance de confiance pareille : je n'ai plus de compte en banque ici, plus d'adresse, plus rien, et ils me laissent partir avec plus de 100 euros de dette pour payer une heure avant mon depart a l'autre bout du monde. je pense que cette confiance dans l'honnetete de tous, rarement dementie, est ce qui reste comme la plus belle chose partagee ici.
bref, il faut partir.

samedi, avril 22, 2006

c'est kyoto! 

le temps pourri, c'est kyoto. j'ai compris. je rentre de mon voyage intersideral sur la planete campagne nippone paumee, et il faisait beau sur la mer du japon. chaud et soleil la journee.
je n'ai pas ecrit et n'ecrirai pas sur ce voyage (contrairement a tokyo d'il y a quelques semaines qui aura peut-etre droit a quelques lignes). il faut savoir que j'ai voyage entre naoshima, vivement recommandee, naruto, la ville ou les japonais sont les plus malaimables et mal organises pour accueillir les touristes, shodoshima, et sa reproduction de la deesse athena dans un parc d'oliviers, miyajima et le temple 大聖院 qui devient mon favori du japon, battant sur la ligne kurotani mon ancien voisin. j'ai voyage par ferry, bus, train local de campagne, petit bateau, stop en camion, shinkansen, voiture plutot classe avec video qui montre l'arriere des qu'on recule, telepherique. je suis devenue copine avec une coiffeuse-prof de pose de kimono- concessionnaire de voitures, des randonneurs d'hiroshima et un chauffeur de camion qui apprend l'anglais en ecoutant les radios anglophones apparues apres le tremblement de terre de 95 quand on a realise que les etrangers ne pouvaient pas suivre les instructions d'urgence en japonais diffusees pour sortir des decombres. du beau monde.
la cheville a tenu malgre des parcours proche de kohlanta.
j'ai perdu trois jolis timbres a 80 yen.

dimanche, avril 16, 2006

neige de fleurs 

cette fois on ne se plaint plus, nous aurons eu presque une demi-journee de beau temps, et en profiter pour se poser sous des cerisiers qui reagissaient au moindre souffle de brise pour lacher des petales volupteuses dans le vent. a cote de chez bridget (qui vit en face de shisendo), le voisin cultivateur de bonzai (la cruaute incarnee, donc) balayait devant sa porte ostensiblement pour signaler ce qui doit etre fait. quand nous sommes sorties pour la seconde fois, il avait fait un tas de ses petales autour du velo de bridget qui, avec son flegme britannique, me dit "I think he is trying to tell me something". ensuite le vieux malaxait un tas de purin qui semblait une potion magique destinee a ne pas faire pousser ses petits monstres en pot.
note visuelle : depuis hyakumanben, passer derriere mac do en destination de demachiyamagi, prendre la premiere a droite, suivre la petite rue. on arrive a un vieux sanctuaire shinto, d'ou un arbre depasse presque perpendiculairement sur la chaussee et empeche ce qui depasse la taille d'un cycliste d'y circuler. une bouteille d'eau est accrochee a un endroit pour empecher que quelqu'un ne cogne maladroitement. c'est surement le kami du temple qui est ainsi en train d'empieter sur la voie publique, et a plus de droit que les camions. ce qui est bien fair play.
note visuelle 2 : la cheville peut devenir etrangement oeuf et bleue en tres peu de temps. je me demande quand je vais pouvoir me mettre sans honte en minijupe. pour l'aikido, la semaine prochaine, on verra, rien n'est sur en ces temps troubles.

hier sous la pluie, il etait huit heures quand j'ai croise un facteur qui livrait des colis. un samedi soir, donc, sous une pluie entetante. je pense que si j'explique a mes amis facteurs gaullois les conditions d'un service aime du peuple et juge efficace et sur, je vais recevoir des tomates.

demain voyage vers la mer du japon et ses multiples iles tres connues pour leur udon. j'aime l'udon.
bonne nuit pimprenelle et nicolas.

samedi, avril 15, 2006

vide 

pour faire plaisir a guillaume, ami du design minimaliste, je laisse mon powerbook seul au milieu de la chambre de tatami vide. dommage que dans cet appartement les tatamis soient pourris, les murs sales, les vitres grises (de l'exterieur). on pourrait faire mieux.
l'appartement est presque vide. presque car meme en ces temps de debandade totale, je prepare a manger a yola, et il y a donc de la bonne nourriture et une belle poele a frire qui tronent. nous nous empifrons joyeusement. car s'empiffrer est necessairement joyeux quand on a porte des paquets et lave un sol, un balcon, et tous les lieux qui sont a laver. je decouvre que je dois payer ma note d'eau des six derniers mois (je n'avais pas compris que je devais payer tous les mois, je suis un peu bete parfois). c'est tres cher 28620 yen plus precisement. je vis seule (mais peut-etre est-ce le prix par appartement, sachant que dans le mien on met au minimum un couple et communement une famille de 4).
dehors un camion passe et une femme parle dans un microphone, je ne comprends rien. la pluie bruine, c'est original en ce moment comme on l'aura compris.
j'ai appris hier a faire un strapping (ici on dit taping) et je decouvre avec stupefaction, sous les yeux de marie hilare, que je ne suis pas douee manuellement. au moins, c'est un strapping qui me permet de me mouvoir. mais j'ai interet a le faire plus joli avant mon cours d'aikido (car a l'aikido l'elegance s'impose, et deja mon hakama tout froisse, mes kimonos debrailles, mes cheveux en petard laissent a supposer que jamais je ne serai un de ces professeurs qui se promene au milieu des chuteurs comme le chef jardinier de louis XIV qui surveille de loin la pousse des rosiers, cette nonchalance sans tache qui me fascine tant).
j'ai une entorse de degre 1 sur une echelle qui en comporte 3. dixit un medecin que ma cheville fait marrer tant elle est anodine (je compte marcher pendant une semaine dans les iles de la mer du japon, d'ou mon iquietude). pour le strapping, le jeune kine me fait un cour, un strapping, puis me donne une petit explication en photo que j'apprecie beaucoup, et me renvoie avec ma feuille et le materiel adequat.

argent (suite). je trouve apres que tout ait ete nettoye et aspire 1 yen par terre. je dis a manu qui est venu pour les fleurs que vraiment je suis tombee en disgrace chez les dieux. quelques heures plus tard, le type de l'agence me rend 90% de ma key money, a savoir 90000 yen. je suis remontee chez les dieux de la circulation des biens et de l'argent. je me demande comment on les rend contents ou pas, si je comprenais je pourrais ecrire un papier pour une revue prestigieuse americaine. ca me changerait.
la fatigue et le stress vont partir en cette nuit benie qui libere de toutes responsabilites. demain il pleut et ce sera parfait pour travailler.

vendredi, avril 14, 2006

les departs 

hier soir nous avons jete en douce un gros meuble, puis aujourd'hui tous les objets sont partis. finalement, j'ai envoye par la poste. ce matin au petit jour j'ai fait un tour des temples que j'aime pour deposer ma derniere obole et puiser du calme dans le soleil levant. l'aikido ensuite. nous avions un visiteur prestigieux, genre directeur technique de fede francaise, ca rigole pas. il nous a fait un cours ultra interessant et si different de ce que l'on fait ici. il dit que la posture, y'a que ca de vrai. et les sensations, qui doivent etre equivalente d'une technique a l'autre. nous notons avec etonnement que le style francais est quand meme d'etre tres bavard. ca change.
incidemment, je me suis eclate le pied au sol sans raison, en m'amusant comme une petite folle tout le cour, et je suppose que c'est avec une cheville foulee que je vais partir en vacances. faut-il etre con ?

jeudi, avril 13, 2006

gueule de bois 

ce matin la ville est comme embrumee dans une atmosphere de gueule de bois generalisee. je doute que l'alcool soit en cause car les enfants aussi sont touches, sur le visage, l'air vague de ceux qui ne sont pas vraiment sortis du lit. je soupconne la bruine legere dans ce temps qui se rechauffe, d'etre la cause de la bruine qui semble passer a travers le parapluie tant l'inclinaison ne change rien a l'humidification. apres avoir croise plus de 400 personnes en cette heure de depart a l'ecole, je vois un seul enfant, dans les 4 ans et des bottes d'un rose passe, exprimer du bonheur en sautillant sous la fine couche de pluie.
scene de balayage de rue - aujourd'hui deux jeunes coiffeurs aux cheveux presque jaunes, a la vivacite du camembert arrive par la poste au japon, frotte sans conviction les petales devant la boutique. c'est de chez ce coiffeur que parfois sortent des sons exagerement forts de musique technoisante, tandis que ces deux jeunes adultes et un vieux monsieur s'activent au rangement dans le salon ferme.

des evenements etranges avec l'argent, les objets, les humains. il y a trois jours une femme me fait un cadeau de valeur presque egale au prix de ce que je lui achete. le lendemain la secu me rembourse mes 1300 en. hier, la prof de japonais me donne une tres belle assiette en laque ; dans les toilettes je trouve un porte feuille contenant 10000 en, abandonne a cote des rouleaux de papier. je ne prends pas l'argent, en me demandant si le fait de refuser un de ces cadeaux etranges que me fait la terre du japon ne va pas briser ce cercle merveilleux d'argent et d'objets qui apparaissent devant moi par surprise. surtout avec une telle inflation, c'est allechant !

mercredi, avril 12, 2006

a l'instar de la feuille morte, lorsqu'elle est imbibee de pluie la fleur tombee du cerisier est difficile a degager du sol. ce matin dans la rue, deux jeunes femmes trop agees pour leur uniforme type collegienne qui mettent en valeur leurs mollets aerophagiques, frotte energiquement avec des balais lourd de l'eau qui les imbibe. la capilarite, concept fascinant comme il a deja ete dit, nous permet en ce moment d'avoir les genoux mouilles meme dans un jour beni comme aujourd'hui ou elle ne tombe pas.
(la pluie).
c'est dire si le travail de nettoyage des rues se revele ardu en ce moment. mais

a l'instar de la feuille morte, la fleur rose tombee de son arbre peut etre un bienvenu de decoration du paysage, dans certains contextes. parfois, on pousse des cris de plaisir en la voyant joncher une pelouse qui l'accueille harmonieusement, un plan d'eau qui paraitrait nu sans elle. parfois on l'elimine sans repit et au risque d'un mal au dos fulgulrant. l'equilibre juste semble certainement evident a un oeil entraine.

lundi comme je n'ai vraiment rien a faire en ce moment et que je ne ressens aucun stress a cause de mon retard dans mes preparations et le rapport d'activites pour la jsps, je me suis arretee dans un magasin ou j'ai achete deux kimono pour 500 yen (un des deux a deja ete rachete par ma copine pour qu'il il etant un providentiel cadeau) et des assiettes de laque anciennes tres belles. je vais finir par connaitre assez bien les prix des objets que je ne peux pas m'offrir et des rougnes que les antiquaires me cedent quand ils notent que je sais precisement ce que je veux. ca tombe bien, car mon sac n'est pas trop lourd et je ne depasserai pas du tout les 20 kilos qu'air france m'autorise.

mardi, avril 11, 2006

C’est pas moi, c’est blogger, qui a casse la machine a vapeur 

(Blogger a ses humeurs, et parfois on ne peut pas taper. en vrai, donc j'ecris le lendemain)
Je suis appelee par le service de la securite sociale, le lieu des chaises approximatives. je suis a l'aikido et c'est cecile qui decroche. assez vite elle est mise en contact avec l'un des employes qui s'exprime dans l'anglais approximatif que l'on connait. pour note : mon prof de japonais amateur du samedi ecrit un anglais tres beau, chatie on pourrait dire, plein de tournures beaucoup plus sophistiquees que je ne connaitrai jamais, et parle de facon hachee hesitante et sans utiliser le beau vocabulaire de facon liee et agreable dans la phrase. il y a un probleme avec l'anglais ici, je pense l'avoir deja dit 8000 fois. donc le type au bout du fil lui donne des explications vaguement comprehensibles. je comprends vaguement le message note, en prenant en compte les expressions bizarres du type et les approximations de comprehension de ma copine qui manque de connaissance sur le sujet de conversation et sur les particularites de l'usage local de la langue internationale. je conclus a mon immense deplaisir que je dois retourner a la secu. cet apres-midi.
comme vous etes des lecteurs attentifs et malins, vous avez deja compris que le jour est a la vache qui pisse. une pluie drue et sauvage traverse toutes les couches de vetements (quatre chez cecile, dont la premiere censemment impermeable) et eclabousse joyeusement jusqu'au milieu du corps lorsqu'elle se reveille de ses flaques au contact des roues de voitures en pleine vitesse. le detour de 500 metres pour se rendre a une administration grise est un supplice inegale. mais le courage ne me manque pas en ce periode ou l'abandon de soi est necessaire pour ne pas etre effrayee par un appartement a peine eclairci qui doit etre vide samedi.
je me rends courageusement au ward office. j'y rencontre monsieur ireki, mon interlocuteur avait-on signale, et il me recoit tres gentiment. si gentiment qu'il me remet les 1300 yen que j'ai paye deux jours plus tot et qui avaient deja ete debites de mon compte. nous discutons et il me dit "vous jouez de l'aikido ?" (ici on dit souvent "play aikido" en anglais). je dis oui pourquoi (vaguement etonne). c'est que cecile avait glisse que j'etais a l'aikido, au telephone. au debut je m'etonne de sa curiosite vague et douce a la fois. finalement, je suppose sans savoir le fin mot de l'histoire, qu'il est un peu inquiet quant a mon identite car je n'ai plus le recu des 1300 yen debourses la derniere fois ("non je ne l'ai pas perdu, monsieur, je l'ai jete 20 fois deja dans les delices du demenagement" pense-je en repondant "yes I lost it") et que c'est sa facon de faire des contre-verifications sur son lot d'informations. c'est un malin malgre son air de fonctionnaire un peu lent et meticuleux, doux et patient. un style tres repandu ici, le vif qui se dissimule, et que j'apprecie enormement dans la communication, on s'en doute.
a propos des chaises : une femme en arrivant va voir une employee apres avoir un peu tourne dans l'allee, et je l'entends qui demande comment fonctionne le systeme pour s'assoir. plusieurs voix et corps s'eveillent parmi les clients pour lui expliquer la regle du jeu. dans la joie.
sinon kaitenzushi - guiness. un melange qui cale le ventre pour la soiree.

lundi, avril 10, 2006

signes 

quand on verse son cafe dans le pose-filtre sans filtre, c'est signe qu'on est bien reveille au petit matin
quand on passe au lavomatic et que sa chaussette perdue a ete posee sur le tas de chaussettes perdues du lavomatic (aujourd'hui une petite dizaine), c'est qu'on a parfois de la chance avec les demi-paires maudites
quand on achete des cartes artistiques de kyoto doree et argentee et que la dame fait un cadeau du meme prix que ce qu'on achete, c'est signe qu'on a une bonne tete ce jour-la
quand il pleut, c'est signe que finalement, malgre toutes ces aventures merveilleuses, on ferait mieux de rester couche.

hier nous sommes alles voir du bunraku grace a akira, mon guide perpetuel pour les aventures culturelles profondes dans le kansai. noh et bunraku sont avec lui, meme si lui n'avait jamais fait la visite au bunraku auparavant.
les marionnettes sont portees par des humains, trois, qui sont derriere et font qui les jambes, qui la main droite et la tete, qui je ne sais. la main droite et la tete il me semble) c'est le chef. signe : il n'a pas de capuchon noir sur la tete. les autres sont habilles dans un style klu-klux-klan mais en noir, ce qui les rend aussi peu invisibles que possible au debut. quand l'oeil s'habitue, on ne les voit plus que dans les periodes de cafouillages ou trop de monde est sur scene et se marche dessus. j'y reviendrai. celui qu'on voit, c'est un grand maitre en general, et les autres sont ceux en apprentissage. leur nom n'est pas sur le programme et on ne les voit pas. resultat, c'est un spectcale ou les seules figures que l'on voit sont de vieux monsieurs severes a l'air inpenetrables, tandis qu'on sait que derriere ces capuches de toile bien ajustees se cachent de jeunes aspirants plus beaux les uns que les autres, ce que je trouve fort injuste pour le public et si typique de la societe dans laquelle je marche depuis quelques mois : avant un certain age tu n'as pas d'existence, pas de nom ou de visage. apres tu es vieux, la reconnaissance s'installe avec la bedaine.
je gromelle, mais j'ai beaucoup aime ces marionnettes emcombrees d'humains patot qui ont des mal a les suivre dans leurs mouvements gracieux et bien dans le temps. deux personnes sont assises sur le cote, un joueur de shamisen et un recitant, qui fait toutes les voix. il parle en japonais ancien dans un style qui me rappelle le noh, et j'adore ecouter ces voix grave. surtout quand ils rient tres fortement pendant que la marionnette se secoue. le recitant regarde le public. les marionnetistes regardent plus ou moins la ou leur marionnette regarde, mais la coordination son-image est nickel. ca et la presence de multitudes de corps mouvants sur la scene, jusqu'a 16 types qui s'agitent dans un ballet silencieux tandis que 8 poupees se pressent et se battent, sont les deux difficultes apparentes de l'art de la chose. avec l'aspect technique du mouvement qui est toujours, comme j'ai dit gracieux. mais aussi expressif. certains lecteurs auront note que 8 poupees ne font pas 16 marionnettistes, mais 24. or non. il existe des poupees mineures qui ne sont accompagnees que d'une capuche anonyme. ces poupees ne parlent pas, ne rient pas, ne se se font pas seppuku, ne sacrifient pas leur fils pour sauver le fils du seigneur, ne se battent pas avec leur frere. bref ce sont des poupees qui ne font que decorer mais n'ont pas la vie palpitante des poupees de tragedie. car l'histoire est bien sur a glacer le sang. nous sommes partis apres 3 heures, suite a la scene ou la mere vient deposer son fils dans une ecole, en sachant qu'on va lui trancher la tete peu de temps apres pour proteger le fils du maitre. c'est vraiment sympa ces petites marionnettes.
d'ailleurs pour dire que c'est bien fait, j'ai pleure pour la scene de seppuku, quand sakuramaru tressaute lentement dans la souffrance du moment. en general, je recommande, surtout pour les voix de recitant, puisque ca continue a etre ce que je prefere dans les spectacles classiques japonais. j'aime beaucoup en outre l'entree du recitant et du musicien - sur le cote a droite un petit plateau pivotant faire sortir ceux qui viennent de finir une scene et fait penetrer les suivants. ils sont habilles comme goldorak (comme au noh) et le disque qui entoure leur corps contre le mur est dore. c'est tres seyant.

a propos, maintenant, petit exercice de math pour les lecteur : combien y avait-il de poupees majeures et de poupees mineures sur ma scene ? un carambar par bonne reponse, valable dans 1 mois.

dimanche, avril 09, 2006

des sakura aux sakura 

on ne sait plus ou donner de la tête puisqu'ils sont partout. dans une fête de bourgeois où l'on écoute de la récitation poétique traditionnelle japonaise sur des poèmes classiques traduits en anglais - ce qui sonne aussi bizarre que ça en a l'air. au bord de la rivière au-dessus de japonais ivres, le long du chemin des philosophes où les bourrasques commencent à faire une neige drue et odorante, au gosho, où le héron stoïque supporte le vent qui fait bouger la nappe de pétales sur la mare.
on aura compris que pour moi, une fois les cafards oubliés, l'animal de kyoto est ce héron - qui n'en est peut-être pas un mais qui sait faire la différence peut venir m'expliquer - qui a partout cet air flegmatique et bien campé, neutre à toutes les interpéries et activités humaines environnantes, au vol plus doux qu'un rapace et plus planant qu'un canard.
elles sont arrivées d'un coup, sans prévenir presque, et nous abandonnent vite, grappes blanches telles d'énormes flocons de neige, parfois roses et blanches sur le même arbre - et les cris fusent pour indiquer le bonheur de cette vision - le coeur se gorge de... - et l'âme s'adoucit et s'endort dans une douce somnolence quand on laisse ce ciel de pétales nous protéger du monde environnant. nous nous hâtons de sortir, souvent dans le froid hivernal qui n'a pas compris qu'il n'était plus bienvenu. hier, le désert de gobi a envahit les lieux, le soleil était un disque blanc translucide qu'on prenait pour la lune et regardait dans les yeux sans gêne, les montagne étaient cachées par un brouillard de fin du monde, rappelant le sirocco qui parfois vient frapper les rues de marseille. c'est bien le signe du départ, si le désert vient à ma porte me rappeler que la vie est partout la même.
nous mangeons des hanami no dango, pâte de mochi verte rose et blanche sur petit bâton de bois. comme toujours ici la symbolique des couleurs, si elle est traduite par un goût variant, ne se laisse pas saisir par un palais aussi rustre que le mien qui conclut au "sucré" là où l'on me vend des mochi-macha ou mochi-sakura.
aujourd'hui encore hanami. puis théâtre de marionnettes. le travail se fait la nuit, durant les insomnies du départ, la nervosité de la perte des amis et des lieux. "on le saura" répondra mon chéri qui supporte avec stoïcisme les délires fuyants de sa femme. bien sûr c'est quand on part que la valeur des choses augmentent et que la cristallisation s'amplifit.
il faut se souvenir de l'impermanence de l'existence.
et tout va mieux.

branches tombantes 

un canard traverse la mare de pétales roses
le héron ébouriffé par le vent
cache son long bec sous ses plumes

vendredi, avril 07, 2006

rien 

un de ces jours ou on ne fait rien. et pourquoi ? parce que le printemps est arrive. pour la premiere fois, je suis sortie sans blouson, pas encore en tee-shirt, mais considerant les derniers mois, c'etait deja a moitie nue. les fleurs etaient la. en trois jours de temps, elles ont blanchi les rives de la kamogawa a perte de vue, contrastant avec les nattes bleues installees professionnellement. nous nous sommes assises-allongees sous les arbres avec yola, et pris des photos. la tete dans les branches, le nez au ciel, les cris des oiseaux dans les oreilles. les baches bleues etaient plantees avec de gros clous, elles attendaient les visiteurs avec des panneaux de reservation. la notre etait celle (demain) de kyoto daigaku tennis club. derriere deux vieux et leur casse-croute. la, nous. la tete sur le sac, les yeux qui se ferme dans le parfum des fleurs, un jour comme huckleberry finn les regrette quand on le force a aller a l'ecole. puisque le temps etait au retard, nous avons fait un detour vers le chemin de la philosophie, au milieu de quelques centaines de milliers de touristes, pour voir ces autres cerisiers, de forme parfois un peu differente, et ces buissons blancs qui flottent dans le vent. nous marchons et yola veut une glace (je n'ai pas gout a la glace en ce moment, bizarrement, trop de fromage surement).
je reviens au labo pleine d'une energie sans mesure, prete a manger le monde d'une bouchee. je constate alors que les discussions s'enveniment sec a cause de la conference qu'on organise au japon. pour resumer sans dire des choses trop confidentielles, les autres associations ne participent pas aussi activement que les europeens a la conference internationale. alors ca part un peu en engueulades musclees. pleine d'amour et de soleil, j'ecris des mails consensuels ou je force tout le monde a assumer son manque de travail et a reflechir aux consequences en commun. finalement, les cerisiers sont bons pour la diplomatie. et cet imbecile de bush qui est venu a kyoto en ete !

hier, j'ai encore joue a la petite ethnologue a la secu. les bureaux de la secu en france sont surement beaucoup plus folkloriques que ceux de kyotoshi sakyoku, finalement bien ordonne, grand bureau d'un seul bloc ou j'avais deja remarque que le niveau sonore reste tres bas, malgre les 200 personnes presentes. cependant, la regle du jeu pour atteindre le bureau de suppression de sa carte est interessant. j'avais surement eu moins de plaisir a l'arrivee car d'identifiais moins bien ce qui pouvais etre une organisation un peu anormale ici. en general, on prend un ticket et un panneau lumineux donne le numero du ticket a servir et du bureau ou aller. la, il y avait foule, comme surement seulement a midi, et un systeme beaucoup plus rudimentaire etait installe. je rentre et ne vois rien, je marche, repere un siege entre les gens, m'installe. je sens un leger trouble chez un type derriere le comptoir qui fait un grand tour pour venir me voir. "nihongo ga wararimasuka", je le rassure un peu et lui explique que je viens arreter car je rentre en france. ah bon, tout va bien. il me donne un jeton rouge marque du numero 72 et me previent : 30 minutes d'attente. je dis ok. je suis donc assise au milieu. munie de mon ticket, je pense que je suis tranquille et me mets a lire un article a reviewer pour la conference. soudain, quelqu'un part d'un des comptoirs et une personne sur ma droite se leve pour le remplacer. la dame du comptoir a appele "numero suivant" et le type qui m'a donne le jeton a crie juste apres le numero approprie. soudain je constate que tout le monde a ma droite se decale d'un cran. je suis le mouvement. la rangee a bouge vers la droite. je m'etonne un peu, dans mon fort interieur, de cette redondance de moyens - queue assise avec decalage, pas la plus pratique du monde - ticket rouge avec deux personnes qui appellent. au troisieme depart, je constate que la redondance dans les appels entre la dame du comptoir et le type qui surveille n'est pas une mauvaise idee car le type s'absente parfois. cela lui fait en outre prendre quelques numeros de retard, mais il ne se formalise pas du ridicule, change juste son appel apres s'etre fait corrige. c'est un homme tres sur de lui et fier de sa fonction qu'il assume pourtant avec une legere incompetence. a un moment, je comprends que si je continue comme ca, je vais me retrouver completement a droite en n'etant pas du tout la prochaine personne de la queue, puisque je m'etais placee au debut n'importe comment. par consequent je decide de ne plus bouger, et de laisser tous les autres se decaler, jusqu'au bon moment. cela me rappelle en outre la blague de matheux de la bijection de R sur R* mais je vais pas la raconter ici. j'ai fait de vagues signes pour expliquer ma tactique a mes voisines, et la communication est tres bien passee - ce sont des gens qui ont connu une grande inquietude quand ils m'ont vue me comporter n'importe comment, et ils sont maintenant sainement rassures de mon revirement salvateur. je laisse passer, ce qui m'evite en outre de changer de place a chaque fois, aventure penible et pleine de dangers car certains bouts de la banquette se revelent defonces et creent un desequilibre inquietant quand on y abandonne son posterieur en pleine confiance. finalement, je laisse passer un jeune homme qui se positionne a ma droite, je lui demande son numero. il est 71. je suis a ma place.
le type aux tickets rouges qui suit mon manege est content lui aussi. il a reussi a maintenir l'ordre malgre cette gaijin indisciplinee. il me reste 10 minutes d'attente, ou je me sens beaucoup plus en paix. finalement, tout se finit bien, vite et sans heurts.
j'ai encore quelques taches administratives a accomplir, dont le passage a la banque pour fermer mon compte, je peux donc vous promettre sous peu de nouvelles aventures palpitantes.

jeudi, avril 06, 2006

rions un peu 

je sais, je cite un journal tabou
http://www.lefigaro.fr/people/20060405.WWW000000380_au_japon_la_personnalite_coule_dans_les_veines.html

en lisant ce texte, je prends clairement position et m'élève contre les voix qui remettent en cause le fait que je suis méticuleuse et ordonnée.

je suis attaquée par le pollen qui pique les yeux et la gorge. à la télévision on donne les indications du pollen et du temps (le climat) dans la foulée. manquant de temps (l'autre temps, la durée) je ne vais pas aller faire la queue à l'hopital pour des anti istaminiques (mon petit littré est parti en france) et pleure en silence. les oreilles aussi, et le nez.

hier j'ai découvert un restaurant confidentiel et merveilleux, dans une maison qui a plus de cent ans, une rareté nippone. en entrée un chocolat à tomber par terre, puis un repas agréable et original, très inspiré de français qui est la formation du cuisinier. salon de thé plus que restaurant, mais lunch légers. nama chocolat kyoto, pas très loin de heian jingu. recommandé.

mercredi, avril 05, 2006

tiens, v'la la pluie 

une chanson de bobby lapointe decrit la rencontre d'un enfant et d'une fee qui (je crois) fait arreter de pleuvoir. en disant au revoir et merci, l'enfant dit "merci madame la fee, bien bonjour a monsieur la fee". la fee repond "cretin" et fait tonner l'orage. l'enfant conclut "tiens, v'la la pluie".
je suppose que nous avons bien mal agi. ici, c'est un peu comme si a l'hiver succedait la saison des pluies, sans que rien ne vienne eclairer nos jours entre les deux. meme hier, le soleil etait cache derriere des nuages bas annoncant l'orage.

je me souviens de deux chose. dimanche, apres les petits sumo (c'est ainsi que je parle des combattants debutants, mais certains sont deja un peu gros), un faux match etait organise, durant lequel les deux combattants font des blagues tres lourdes, mais qui font rire le public facile que je suis. on se crache de l'eau purifiante a la figure, on jette le sel n'importe comment, on ne signale pas clairement qu'on fait une pause et l'autre se retrouve les quatre fers en l'air. c'est tres joyeux. par la suite, durant le tournoi, certains match etait encore sur des humeurs cocasses et semblaient finir sur des clins d'oeil, aussi. en particulier, un que j'aime beaucoup parce qu'il est toujours en train de se marrer et de faire des blagues, Takamisakari, est arrive en courant depuis l'autre bout du cercle pour entrer par sa porte et aller donner de l'eau au rikishi qui etait sur le doyhoo. toute l'assemblee etait morte de rire. (http://sumo.goo.ne.jp/eng/ozumo_meikan/rikishi_joho/rikishi_120.html)

autre chose dont je me souviens. quand on donne du the francais a des japonais, ils ne savent pas que c'est du the importe, selectionne par un specialiste du the francais qui le prepare pour le revendre. ils pensent que c'est du the pousse en france. le japon produit son the, dont on ne voit pas pourquoi la france ne le ferait pas.

sinon je me suis faite avoir par les secretaires. je suis arrivee avec les cadeaux (choisis jolis et classes) que je leur ai fait, et je repars avec un cadeau encore plus joli et classe - un bol a the superbe pour mon macha. comme je me suis fournie en tonnes de macha hier soir ca tombe bien. j'ai meme commence a scelle un contrat avec la boutique d'en bas de chez moi: je leur laisse du fric et ils m'envoient du macha en france par la poste tous les trois ou quatre mois. je pense organiser ca en aout quand je reviendrai pour mon extraordinaire conference si bizarre a organiser.
je me demande combien de temps je vais jouer les exotiques quand je rentrerai. j'en connais un qui va se foutre de moi, tiens (au moins un, surement d'autres s'y mettront aussi) !

mardi, avril 04, 2006

la fin de l'etat de grace 

il aura fallu peu de temps pour redevenir normale. jusqu'a samedi, j'etais sur un nuage qui m'emportait haut dans le ciel, pleine de dynamisme et de vitesse, d'energie pour deux, quatre, tous ceux qui auraient voulu m'attaquer, je faisais bouger mes partenaires sans heurts, en comprenant le mouvement. je ne pensais pas. je n'etais plus la, juste le mouvement.
deux jours plus tard, la raideur a reintegre les reins, l'hésitation ralentit mes pas, l'agacement face au partenaire rétif embrûme mes perceptions. j'arrondis le dos, je respire mal, les épaules prennent des formes qui n'ont aucun sens, et seule une légère amélioration dans la capacité à suivre persiste à m'habiter. je ne donne plus, comme dit ma prof.
je me pose de grandes questions sur le pourquoi de ces différences, vers le bien ou le mal. qu'est-ce qui se cache dans la pratique quotidienne du hombu dojo pour donner autant d'énergie et de décision à un individu dont la personnalité sportive est du côté des pleutres. comment fonctionnent les batteries à vidage rapide que j'étais allée recharger là-bas ? malgré la répétition permanente de cette progression en dents de scie, je continue à être frustrée par ces redescentes qui nous font vivre un quotidien laborieux. alourdir les hanches reste la seule solution.

première fête hanami. c'est le labo qui nous amène au bord de la rivière, petite réunion sous le premier arbre chargé raisonnablement en fleurs roses et blanches. le long de la rivière, les plantes blanches sans nom atteignent une longueur qui leur permet de s'agiter doucement dans le vent, et à faire rêver d'une paix agile. il n'y avait pas d'alcool à cette hanami party, ce qui en fait une fausse fête, selon les standards habituels. commentaire de ishida sensei sur le bonheur : on l'atteind facilement assis sous un cerisier dont la brise fait envoler une fleur, qui tombe dans son verre de sake.
nous pensons à tous ces pauvres touristes qui sont déjà repartis de leur séjour pour voir des cerisiers en retard. nous vivons ici dans un luxe incomparable.

lundi, avril 03, 2006

les suisses sont revenus 

l'an dernier deux suisses grands acommpagnés d'un tout petit monstre sont venus dans notre club pendant un mois. visitant kyoto au printemps ils en ont profité pour venir nous tâter. cette année, les revoilà, fidèles à la période et au dojo. le monstre a grandi et continue à pratiquer avec les enfants du cours du lundi (nous avons un cours du lundi pour les petits). ils m'ont donné du chocolat suisse, à la nougatine, bon pour tout sauf les bourrelets là. le monstre me rappelle moi enfant, bougeant tout le temps, tombant d'un coup de sommeil après des heures à ma soirée, et devenant lourde sur le dos de son père qui la porte à vélo. en fait, il y a beaucoup de passage chez nous, des américains et des suisses, des écossais et des types de yokohama. les américains sont bizarres, et je l'avais noté au hombu dojo. ce sont les seuls à venir vous voir soudainement en se présentant intégralement (qui, d'où, ce qu'ils font là, blabla) et en vous demandant de faire de même. le tout enoncé d'une voix forte, parfois derrière de larges lunettes de soleil, le tout soutenu par un port altier. ici, ça sort de l'esprit habituel d'effacement dans les premières rencontres.

dimanche, avril 02, 2006

la folie hakuho 

plein d'entrain nous sommes partis en train. il était 7 h du matin un dimanche, et c'est pour cela que l'on peut se permettre des blagues un peu stupides, la souffrance doit être compensée par un peu de relâchement de pression. le climat, puisqu'il faut en parler, pourrait se définir comme une agression intentionnelle des organismes fatigués des braves. des seaux d'eau se déversaient du ciel, évoquant la saison des pluies, mais sans la douceur de l'atmosphère. sous mon blouson d'hiver je portais un plaid rouge très chaud et je ne cessait de grelotter dans mes chaussettes trempées. les combats de sumo étaient notre raison d'être ce matin là à 2h de train de notre doux logis, dans un lieu très prisé des touristes, ise, dont nous ne profitâmes même pas a final, il faut le préciser. nous étions une bande d'aikidoka transis sous une tente, au milieu d'une population moins dense que dans le basho d'osaka, et installée de façon plus primaire, sur des nattes à même le sol. les combats étaient une compétion amicale, pour les dieux, ne comptant pas dans les classements nationaux. dans ce contexte, les lutteurs sont très détendus et on peut les approcher, leur faire signer des autographes (pour aider le spectacteur peu prévoyant, une planchette et un stylo sont vendus en un petit kit à l'entrée pour 100 yen). dès que les jeunes ont fini de se battre, les anciens sortent du leur lointain lieu de stockage et la furie débute. il faut courir et suivre ous la pluie les star qui se promnènent, montagnes vivantes à l'air plus ou moins débonnaire. chris réussit une photo à côté d'ama, un lutteur mongol tout petit qui a l'air perdu dans ses couches mais gagne fièrement et souvent. je rentre dans la lutte quand arrive hakuho. nous courrons autour de lui pour saisir quelques images, yoko réussit à atteindre l'autographe, je le touche et je me fais pousser. il faut expliquer ici. j'avais entendu dire que quand on touche asashoryu, le bras est dur comme de la pierre et qu'au contraire hakuho est mou comme un bébé. à travers son yukata bleu que chacun rêve de voler à son second tandis qu'il combat, je pose la main sur son épaule pour comprendre ce qui m'avait été dit, et je sens cette douceur évoquée, ma main s'enfonce presque dans ce corps immense. je me précipite de nouveau devant pour le photographier, apercevant guillaume et yoko dans la mêlée. à un moment il accélère car il est temps qu'il accède à la scène pour les présentations, et soudain je sens une vague qui me repousse. la sensation n'est pas brutale mais d'une efficacité absolue, il pousse plusieurs personnes en même temps, les bras en rond devant lui, très bas, et le déplacement se fait sans brutalité. il est hors de portée, sur scène. arrive alors un autre acteur important, asashoryu. celui est entouré d'une troupe de type à l'allure sumoesque matinée de ninja ou de yakuza. portant le sabre traditionnel, l'air fermé et l'habit noir, les quatre types font peur. il parade par instant et retire son yukata avec vivacité, mais le style d'arrivée est si impérieux et sans appel, tenant éloignés les pauvres pékins, que soudain je comprends pourquoi on peut aimer hakuho au-delà de ce type à l'air désagréable. je suis ensuite à deux doigts d'être en photo avec lui, je suis la prochaine dans la file, mais il est happé par un officiel pour aller au combat. le dépit m'enflamme. sa tête est intéressante dans ces moments de relations publiques : quand il signe les autographes il prend un air agacé, mais dès qu'une photo se fait, un léger sourire sort, la politesse reste là.
asako revient avec une photo superbe d'un sumo qu'on connaît peu, et tous les deux ont un sourire qui couvre le visage entier, c'est superbe.
retour sur le passé
combat hakuho-asashoryu. le premier du basho d'osako: hakuho bat asashoryu. je n'ai toujours pas vu le match. ensuite les deux vont chacun perdre suffisamment de combat pour être les seuls en tête mais être à égalité. deuxième combat des deux titans et asashoryu gagne. très long et beau combat. malgré tout, hakuho arrive au grade de oseki.
le présent. asashoryu se fait sortir au premier tour du petit tournoi. hakuho gagne finalement après quatre combats. il a l'air très fatigué. tout se passe en douceur. deux interprétations pour la défaite du meilleur, venues de la même personne : il faut montrer la faillabilité et l'humanité du Yokozuna (1); il y a des différences d'implication et d'esprit entre les deux (2). Hakuho nous offre le spectacle que nous sommes venus chercher, même si c'est en demi-teinte. c'est la deuxième fois qu'il gagne ce petit tournoi.
nous courrons après lui encore car j'ai raté ma photo de deux secondes et j'y crois encore. nous courrons en tout sens en prévision de son lieu de sortie, et tout le monde se fait bluffer car il part à l'opposé de son entrée. tout le long de l'après-midi, ces énormes types de 150 kilos ne feront que disparaître soudainement au milieu d'une foule très peu dense, agaçant nos sens humidifiés par la pluie.
pour des analyses largement plus intéressantes que les miennes je rappelle :
http://www.info-sumo.net/info/

samedi, avril 01, 2006

le poisson d'avril 

tandis que je suis tranquillement en train d'écluser avec mes camarades dans mon salon, déguisée en japonaise (kimono jaune charmant dans lequel ma copine yola me confine grâce à nombre de liens et ceintures superposées), mon chéri me fait un poisson d'avril dans lequel je marche les deux pieds en avant et la fleur au fusil. rétrospectivement c'est drôle, mais seule une personne avait détecté la blague dans l'assemblée. il faut dire que c'est assez peu commun ici, les blagues foutage de gueule, ça ne fait pas partie de la culture, ou du moins, chez les classes dominantes locales (riches et fragiles, contrairement aux classes dominées qui sont pauvres et dures à cuire), de façon moins intense que chez nous.
on parle souvent du cpe avec les gens. mais pour arrêter les conversations quand il n'a pas envie que l'attention se porte sur lui, françois détourne la conversation sur les sakura qui ne sont pas sortis et peut-être ne sortiront pas. nous crions de tristesse, pleuront sur l'absence de ciel de printemps rose et blancs pour nos ébats fluviaux de dégustations alcoolisées. cette semaine il y a déjà trois fêtes sur la thématique cerisiers. on s'amuse vraiment dans nos cercles de futurs tatamisés (plus japonais que les japonais). tout le monde devient plus mellow, moins politisé, plus axé sur un quotidien de petits bonheurs sages. une transformation agréable mais sûrement pas si saine que ça.
je reçois des cadeaux, mais l'un d'entre eux disparaît et je ne le retrouve pas. une hyptohèse émise est que l'offreur est reparti avec car je ne l'ai pas ouvert lorsque j'ai vidé le tas (apparemment de façon imparfaite. c'est toujours compliqué de comprendre tout cela. quleques heures plus tard j'étais désolée, bien sûr, sortant de mon ivresse pour découvrir ma maladresse. tout cela m'est pas sûr (puisque l'ivresse, on le sait, a des effets sur ma mémoire autant que sur ma perception et les couleurs de mes joues). je découvre encore un élément indispensable de maquillage - la poudre - qui permet de ne pas briller sous les flashs et de sembler moins rouge. un apprentissage si long à faire encore pour me rendre fille normale. d'un sens, le maquillage ne devient nécessaire que quand on vieillit, et donc il est toujours temps de progresser pour les jours de flétrissure déprimante.
dans la journée je suis allée à une fête de la poterie à uji (cha wan matsuri). il n'y avait pas de gaijin, et je me sentait parfois peu à ma place. la diversité des bols, tasses et ustensiles pour la cérémonie du thé ou le sake permettait de saisir la variété de qualité dans la production locale. il semble que uji, célèbre pour sa production de thé, soit aussi bien pourvu en producteurs de poterie. depuis un très haut niveau subtil et superbe jusqu'à des produits de base un peu grossier qu'on peine à différencier des produits des 100 yen shops. de fait, le poids est un facteur important de jugement pour moi, et la finesse alliée à la robustesse sont des qualités appréciables. ensuite, les décorations peuvent être outrageusement laides et chargées de couleurs sans rapport avec les tons nippons, jusqu'à exhiber de subtils mélanges de dorures et de rouges qu'on apprécie tant dans l'iconographie locale. les bols allaient de 100 yen à 28 000 , qui est le maximum que j'ai aperçu. j'ai bien sûr acheté de façon démesurée maintenant que mes paquets sont partis vers la france. comment vais-je ramener ?

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