<$BlogRSDURL$>

dimanche, février 27, 2005

la brosse a dents 

l'observation semble montrer que la pose de brosse a dents sur le lavabo est un signe de serieux dans une relation amoureuse. ou plutot de decision unilaterale qu'une relation n'est pas que sexuelle. lorsqu'une jeune femme a decide que x est sont petit ami, elle achete de facon ostensible une brosse a dents quand le couple passe au combini, puis arrivee chez x, pose la brosse a dents de facon bien visible. c'est le grand classique de ce pays (ou le don est si important, rappelons-le) : il faut prendre acte de la decision de / accepter le lien cree de facon unilaterale. une fois qu'il est institue, tacher de composer avec. le grand x (c'est nicolas) n'a effectivement plus le choix. pas plus que je n'ai le choix d'accepter un cadeau qu'il me faudra rendre. cette remarque est schematique et encore liee au fait que je ne connais pas tous les codes : parfois les japonais refusent un cadeau, dit le livre que j'ai deja cite. de meme, on me fait des cadeaux alors que je suis gaijin et que personne ne s'attend a ce que j'ai la correction de reciproquer.
parfois la brosse a dents se passe plus gentiment, sous forme d'une proposition plutot que d'obligation - veux-tu que je t'achete une brosse a dents pour la maison ? comme je ne suis pas une grande utilisatrice de l'objet (au grand dam de mon entourage que mon haleine putride incommode tout autant que la couleur jaunasse de mes incisives), je ne connais pas son importance dans l'institution du couple en france. peut-etre est-ce aussi un symbole central ?
mais ca m'etonnerait que ca puisse se passer comme un signe de fait accompli. j'ose a peine imaginer la scene quand une japonaise annonce a son mec qu'elle est enceinte et qu'elle le garde, ca doit etre youpi de douceur et de choix. note : ceci doit arriver assez souvent puisque l'education sexuelle parentale est limitee. toutes les infos passent apparemment par des mangas a l'erotique un peu violente a mon gout ou des magasines pour jeunes filles. l'un entre eux, cite par une ethnologues, apprend aux jeunes filles quel est le meilleurs doigt pour se masturber ou comment expliquer a son petit amis a donner du plaisir. ca me laisse un peu songeuse. les rapports de couple sont, vus de l'exterieur, des lieux d'instrumentalisation.

la mise en avant de l'obligation dans l'interaction (qui fonctionne avec le caractere ultra bute, prise de decision sans negociation ni possible retour en arriere), avec la culture/le culte de la souffrance, me semble deux mamelles empoisonnees de la belle civilisation schizophrenique qui me loge en ce moment. heureusement qu'il y a d'autres mamelles (c'est plus une ourse qu'une femelle humaine).
la souffrance. quand ritsuko accouche de son second fils, s. raconte qu'on la fait patienter plusieurs heures, sans veritables antalgiques, avant de lancer la cesarienne. la premiere fois, meme s'il avait deja ete identifie qu'elle ne pouvait pas accoucher par voie naturelle, elle a subi 15 heures de travail apparemment insoutenables avant d'etre enfin liberee, par cesarienne aussi. on est a la limite de la torture, a la limite de la mise en danger, pour la mere et l'enfant. pour la mere, on concoit pour l'enfant ca semble assez etonnant dans ce pays.

football. les petits japonais jouent bien au foot et ont des entraineurs exigeants. en regardant les plus grand, on sent bien que ca manque un chouilla d'ego pour faire bouger une equipe. le foot a besoin de grandes gueules. ca restera leur probleme, parce que sinon la technique est belle.

ritsuko dit qu'ici les hommes ont des maitresses, que tout le monde le sait, mais que la femme ne dit rien. elle fait comme si elle ne savait pas. personne n'en parle (mais tout le monde le sait). c'est chouette la vie.
on demande comment ca se passe pour les femmes adulteres. elles doivent etre discretes, elles. parce que pour le coup ca ne se sait meme pas. c'est une de ces nombreuses civilisations ou seuls les hommes sont adulteres.
mais oui, bien sur...

hier soiree peinture a tranq room (LE lieu ou il faut sortir, rappellez-vous). tres interessant de voir les 4 petits jeunes faire leurs superpositions de figures et motifs. a voir le travail toutes les demi-heures, on a une image bien differente a chaque fois. tres bonne coordination. tout tourne autour du culte reggae. nous regrettons les bombes de peintures, technique assez peu presente au japon qui reste au bon vieux pinceau. guillaume a repere le graffiti de kyoto l'autre fois. a la fac, en sortant du ru, il y a un grand BUSH ecrit. peut-etre n'ont-ils pas fini.
le bar en haut d'un echaffaudage est toujours a l'angle sud-est de hyakumanben. c'est drole de voir un type qui boit son cafe a trois metres de hauteur et qui fait des petits signes pour qu'on le rejoigne (pas question pour moi avec le vertige).

Comments: Enregistrer un commentaire

This page is powered by Blogger. Isn't yours?