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mercredi, novembre 30, 2005

ils se deshabillent 

les arbres commencent a se deparer et mettent en agitation une foule de ramasseurs et pousseurs efficaces. on entend des sons d'anti-aspirateur (qui souffle du vent pour rassembler les feuilles en tas) et des frotti-frotta de rateaux habiles. les sacs plastiques sont bleus ou transparents, gaves jusqu'au degorgeage. sous la lumiere du reverbere un ginko fait croire que la neige est tombee (il a etale au sol ses feuilles jaunes en forme de coeur, precise-je pour ceusses qui ne connaissent pas). en cette periode de reve eveille et de cris de joie de vieilles, encore plus gateuses devant un mommiji (erable) que devant un petit enfant gazouillant, je decide de ne pas travailler pour profiter de la lumiere a travers le feuillage. alors nanniji est visite et en est bien content. nous prevoyons un voyage dans le nord avec mon acteur principal (jb), marie, guillaume, la villa shugakuin qui est apparemment a son mieux. comme la fin approche, c'est maintenant ou jamais pour ceux dont c'est le dernier automne ici. on pourra se rattraper dans les cevennes, c'est beau aussi l'automne la-bas, juste un peu moins de temples.
j'ai lu douze romans ce mois-ci. ai-je beaucoup travaille ?
(pas si mal, pas si mal, en plus).
la litterature japonaise est infiniment plus rude que le quotidien des habitants. je suppose qu'il faut se fantasmer des malheurs potentiels pour se contenter de bonheurs simples. la television permet de ne regarder que des emissions de bouffe pendant une journee entiere. (un des plaisirs le voila).

mardi, novembre 29, 2005

pate de coing 

pour traduire pate de coing en japonais, ce n'est pas si simple. j'ai explique et decrit, cherche dans le dictionnaire (sans savoir prononcer les kanji, je chercherai un fort en theme pour ca), j'ai meme trouve un coing dans la rue (un arbre pas tres en forme) pour apporter a l'aikido, mais le coing de visu est inconnu. j'en conclus que localement ce n'est pas tres populaire.
il y a des feuilles et des feuilles et des temples. dans les temples on peut ramasser les feuilles avant que le jardinier bavard ne les range dans ses grands sacs bleus. meme en semaine, on se marche dessus avec les autres visiteurs.
il y a aussi quelques cafes. coffee saran, cafe sphinx, cafe opportunity, cafe carinho, cafe nova. surtout y eviter le cafe, cher et liquide plus que goutu. de fait, cafe veut dire qu'on peut y manger de la moyenne nourriture : omelette fouree au riz, curry approximatif, tartine de pain spongieux, tonkatsu au chou difficile a digerer. bien sur parfois c'est bon, il ne faut pas generaliser.

lundi, novembre 28, 2005

envoyer les emeutiers en orbite ? 

TOKYO (AP) - La sonde spatiale japonaise Hayabusa a atterri avec succes sur un asteroide et a reussi a collecter des echantillons de poudre, a annonce samedi l'Agence spatiale japonaise.
Hayabusa s'est posee samedi matin pendant quelques secondes sur l'asteroide Itokawa, situe a 290 millions de kilometres de la Terre. (...)
De taille reduite -690 metres de long et 300 de large-, l'asteroide, qui a recu le nom de Hideo Itokawa, le pere de la science spatiale au Japon, est en orbite autour du soleil entre la Terre et Mars. (...)
[ils visent pas mal a cette distance quand meme]
Le Japon, quatrieme pays du monde a placer un satellite en orbite, en 1972, a annonce cette annee son intention d'envoyer des hommes dans l'espace et d'installer une base sur la lune d'ici 2025. AP

la course a la lune reprend ! apparemment la chine est dedans, ce qui tombe bien parce qu'elle a justement regle tous ses problemes en interne (tout le monde mange a sa faim et a acces a des soins de qualite).

j'arrete de dire du mal de cet automne. les oranges se sont lances dans la bataille et le palais de l'empereur s'eclaire de lumieres douces. les troupeaux d'enfants outrageusement adorables en semaine succedent a ceux de touristes beaucoup moins mignons mais souvent rigolards le week-end. mon petit temple voisin, vide de facon presque permanente etait hier peuple d'une vingtaine de curieux posterieurises sur l'engawa du batiment, les yeux tournes vers un bouddha de pierre dont la tete se perd dans les frondaisons d'un rouge fonce mais lumineux tandis que des branches aux feuilles jaunes-orangees s'agitent par dessus la barriere et eclairent le point de vue. ils sont assis au sud du batiment, face a un de ces micro-jardins qui semblent grands du fait de leur escarpement - ligne de fuite artificielle tres reussie. au nord, sans arbre donc sans contemplateurs, deux petites filles ont passe une barriere de bambou qui s'etait un peu deplacee et sautillent a cote de la mare, d'une pierre a l'autre au sein de ce jardin de gravier et de petit arbres tordus, normalement inaccessible. je les envie.
(meme avec ma tete de gaijin il semble inadequat de faire comme si je n'avais pas compris le sens de la barriere - ai-je parle de jb qui repond au policier qui va lui piquer son velo mal gare "I don't understand kanji", en designant un de ces panneaux du centre ville dont une bonne moitie est occupee par un velo vert raye d'une croix - ca passe quand on est vraiment tres gonfle, mais il faut oser).
c'est une periode ou les moines shinto se gavent, les enfants fetent leur 3, 5, 7 ans et se font ceremoniser en mignons habits traditionnels. ca sent bon l'encens...

dimanche, novembre 27, 2005

une carte de visite a photo 

comme j'adore passer des heures sans comprendre un mot de ce qui se dit, je vais a des symposiums sur l'agriculture organique en japonais. c'est toujours aussi drole de reperer les structures de phrases des gens sans savoir de quel sujet ils dissertent.
j'ai decouvert que les membres de la diete on t de longs mois de vacances (en ce moment). j'apprends qu'il est commun pour un homme politique de mettre sa photo sur la carte de visite (on m'avait dit que ce fut un jour normal pour tout le monde). c'est le seul depute etranger de tout le japon qui me le dit en me refilant sa carte. il est un ardent defenseur de l'agriculture biologique.
Il existe un pelerinage a shikoku qui a lieu en ce moment et qui dure presque deux mois, marchant chaque jour plus de vingt kilometres entre tous les temples de l'ile. un bon plan de promenade pour la retraite !

en rentrant dans le train hier vers 17h30, je crois un tres grand nombre de vieux hommes tres bavards et degageant une odeur d'alcool outrageusement insistante. ils s'en fichent que je ne comprennent pas et me parlent. pourquoi est-ce que je suis dans un pays ou je ne comprends rien, d'ailleurs, qu'est-ce que je fais la ?

samedi, novembre 26, 2005

les oeufs 

ici, on mange des oeufs. c'est meme en quantite industrielle que chaque individu les ingere, quasi-quotidiennement. c'est pourquoi dans les supermarches ils sont tous tres frais et exempt de salmonelles (a ce qu'on m'en a dit). on ajoute un oeuf casse cru dans le riz avec ou sans nato, dans la soupe, ou il chauffe sans cuire et donne son simple gout d'oeuf. ceux, noirs, de cailles sont communs, les omelettes et okinimiyaki emplissent les devantures.
donc, il y a deux kanji.
un kanji qui se dit tamago et qui veut dire oeuf cuit (玉子) et un kanji qui se dit tamago et qui veut dire oeuf cru (卵).
c'est comme ecrire qui se dit kaku (書く) et dessiner qui se dit kaku (描く). meme son, tres proches sens, mais pas meme kanji. on me dit qu'il est possible aussi de signifier des etats d'ame variable en mettant des kanji differents mais aux sens presque similaires. pour l'instant, a mon niveau, ca ne me derange guere puisqu'ecrire n'est pas ma priorite. mais demain ?

vendredi, novembre 25, 2005

les poissons 

le proprietaire de mon agence immobiliere, celui qui me fait rigoler et qui est toujours gentil enthousiaste bavard, peche des gros poissons [40,5 - 52 ou meme 66 cm], qu'il porte fierement dans ses mains, sur des photos, devant le lac d'ou sont extraits ses trepasses.
sans la photo on se demande comment ce pays pourrait tourner. apparemment, quand la technologie a ete introduite, on a eu droit tres vite a des cartes de visite avec tronche reliee au nom. je n'en ai eu qu'une seule en main mais je benie encore celui qui me permet, quelques mois plus tard, s'associer un nom que je ne memorise qu'a grand peine, a un facies croise quelaues minutes seulement. puisque la carte de visite d'inconnu absolu est la plus commune de mon tas consequent.
A chaque passage d'etranger du club, on prend la pose appropriee a la fin du cours et quelqu'un se sacrifie pour ne pas montrer sa bouille et faire un sourire.
on a recommencer le travail de ken ce matin, et meme si je continue a etre nulle, je prefere au travail de djo, qui m'est incomprehensible. je suppose bien que, pourtant, c'est la meme chose. puisque tout est en tout et reciproquement.

jeudi, novembre 24, 2005

"my name is pippi" 

j'ai trouve un petit carnet qui fait deja fureur aupres de mes amis. sur la couverture un chien dit a un petit oiseau "my name is harry" et le petit oiseau repond "my name is pippi". nous sommes "la ou tout ce qui est ecrit en romanji est cool", et les pseudo-mots (dont les concepteurs souhaitent qu'ils n'aient pas de sens) continuent a rendre notre vie plus douce.
au milieu du temps qui se rafraichit, les ajoncs ou roseaux ou joncs font des plumeaux tres hauts et je coupe sans couteau quelques rares tiges deja seches pour decorer mon bureau. dans la rue les fleurs sont jolies, les arbres jaunes encore plein de feuilles ont commence a decorer le sol pour que des enfants a casquette rouge jouent par terre et fassent de gros herbiers (feuilliers ?). les petits de la creche sont promenes dans des carioles qui ressemblent a des lits, quand ils sont sortis dans la rue. c'est incroyable cette quantite d'enfants que l'on promene sans cesse en groupe comme partie integrante de leur education.
aujourd'hui je fais tout lentement et mal, cassant vase renversant eau oubliant mon porte-monnaie/feuille a la banque. mais... quand ils appellent au bureau pour me prevenir, un etudiant inquiet est pret a traduire pour moi mais je comprends tout. ou crois comprendre. je suis a un stade ou je percois quelques mots, plus ou moins vaguement le temps et le desir de l'interlocuteur (informer, demander, ordonner, conseiller,...) mais je vois gros comme une maison les contre-sens genants qui pourraient s'introduire a tout moment dans mon ecoute imparfaite. quand j'arrive a la banque bien sur ils ont perdu mon objet perdu. mais cela ne prend que 5 minutes et trois employes pour le retrouver.

mercredi, novembre 23, 2005

le froid et les firewall 

deux elements de l'environnement humains ont ete concus par dieu pour faire chier. le froid qui scotche a la maison et demotive pour courir. le firewall qui empeche de communiquer avec son doux aime par-dela les continents.
le cafard vient bien loin derriere dans la liste des emmerdements, c'est pour dire...

je decouvre que j'aime UN film d'alain resnais (que je trouve en general intelligent mais chiant) : mon oncle d'amerique. je ris beaucoup.
je lis un auteur qui raconte "la chasse a l'enfant". un femme qui a passe la trentaine (donc vieille a en etre irrecuperable) deteste les petites filles qui la revulse, mais adore avec une passion sensuelle les petits garcons. elle achete des habits d'enfant - short, chemisette - qui lui donnent envie de regarder un enfant le mettre ou, plus encore, l'enlever en se tortillant maladroitement. c'est suffisamment ignoble pour ne meme plus m'etonner. a force de decouvrir la litterature locale aleatoirement, je me rends compte que abe kobo est un mec hyper stable et dont les histoires sont d'un banal absolu, tres equilibrees. et dire que vu de l'exterieur tout le monde a l'air sage et sans passion. a ce stade, je trouve que le cinema japonais est moins revelateur d'obsessions deviantes que la litterature.

mon pote hongrois qui me prepare un goulash revient de chine. il a assiste a une conference qui tachait de voir comment unir les trois grands pays de l'asie du sud est (grand par la puissance economico-politique) : coree, japon, chine. comme il parle chinois, il constate que le but de ces pays est de s'associer pour faire un pendant a l'europe et les etats-unis dans les prochaines annees (ce qui ne contredit pas les informations que j'ai de mon labo ou mon professeur est un as de la communication interculturelle). le defaut c'est qu'ils se haissent plus que nous car comme on le sait, les excuses d'apres guerre n'ont pas ete dites tres fort, et meme si un premier ministre japonais s'est excuse officiellement aupres des chinois, ceux d'apres ont fait comme si ces excuse n'existaient pas et continuent a honorer les criminels de guerre, etc etc...on sait aussi qu'etre coreen est un probleme social grave ici (peu de mariage mixte, nationalite des enfants et petits-enfants : coreen, emploi discrimines, logement discrimine, ...). mais ils veulent s'associer. alors nous verrons la forme que tout cela prend...

mardi, novembre 22, 2005

kit-kat 

ici, on aime les kit kat.
le kit kat se consomme a toutes les periodes de l'annee, mais change de gout en fonction d'evenements choisis par leurs concepteurs (imprevisible pour nous). il peut etre au fruit de la passion pour la saint valentin, au the vert, au cafe latte (cafe au lait), au yaourt, au raisin, blanc, noir, a la fraise, et maintenant blanc au sirop d'erable.
guillaume en achete regulierement et me les fait gouter. la reussite est limitee, en general.

hier concert de musique electronique et vrais instruments aux sons manipules. quand j'ecoute je dis a guillaume "c'est dommage tous ces gens sur scene, on ne sait meme pas d'ou vient la musique" - deux guitaristes et deux power book discutaient alors.
ensuite une contrebasse et des claviers (accordeon, piano, et instruments d'enfants piano miniature et piano-flute). la jeune femme sait aussi chanter et est tres belle, leur groupe s'appelle trico. finalement, les stars b. fleishman et tar water. mais il fait plutot fort et mal aux oreilles, je pars.

lundi, novembre 21, 2005

les feuilles 

今の所、紅葉です。
c'est le kooyoo, donc. c'est-a-dire ce dont je parle depuis quelques jours comme le changement de couleur des feuilles des arbres, et qui s'appelle en japonais "feuilles d'un joli rouge". il se trouve que cette annee (guillaume dit mais j'ai aussi observe) est tres bonne pour le jaune. tout ce qui doit virer jaune est resplendissant et eclatant. en moyenne les rouges sont a moitie cramees-ratatinees avant meme de changer de tete. c'est TRES frustrant. hier, g. etait a nanzenji avec quelques milliers de personnes et un petit rouge arbre etait tres en forme. il se faisait harceler par les cars de touristes a appareil photo.
avez-vous remarque que la forme du photographe a change ? avant il collait un objet sur son visage et se penchait vers l'avant, maintenant il a les bras tendus et le cou en arriere, souvent un peu raide, posture de l'hypermetrope qui a oublie ses lunettes lit une note redigee au crayon a papier.
en ce moment en japonais : de plus en plus de niveaux de politesse. epuisant.

dimanche, novembre 20, 2005

le dimanche c'est partout pareil 

un petit garcon traverse precautionneusement la riviere dans ses bottes jaunes, epuisette a la main, a un metre en deca d'une petite cascade. un homme marche en jouant de la flute. un pere et son fils aux visages tres similaires font un footing au meme pas ; tous les deux sont rouge-brique. dans la galerie marchande j'achete des fleurs et des carottes pour la soupe, des clementines. un americain ou allemand grand et blond vient chez le meme marchand - il me fait une petite ristourne et lui fait payer plus cher. il y a ristourne sur les couvertures en acrylique colore bien epaisses. la riviere est peu pleine, tout le monde est en voiture dans les petites rues. il fait beau et le soleil chauffe.
hier, dans le restaurant d'osaka, on mangeait sur des tables-jeux videos, on pouvait voir a la tele des combats de K1, avec des monstres gigantesques qui se foutent sur la gueule et se font embrasser avec la langue par des blondasses en manteau de fourrure apres le match, des manga partout, plein de jeunes aux cheveux gras qui mangent un dombori. dans le club, ou j'ai bu la biere de trop qui m'a fait vider deux litres d'eau dans la nuit pour lutter contre la deshydratation, et que j'ai fui quand le groupe entamait "every breath you take", truffage de gaijin et de vieilles femmes seules picolant. a kyobashi nous avons goute du beaujolais nouveau qu'un type etait content de nous recommander - cher, il etait moins mauvais que la plupart des horreurs que l'on peut consommer dans les bars chez nous, plutot doux, selection pour le gout local.

samedi, novembre 19, 2005

intimite 

nous regardons maisons-maquettes nippones avec diego dans l'exposition d'architecture. discussions autour de ce qui pour nous releve d'une etrangete dans l'usage de l'espace famillial : tout le monde dort ensemble, longtemps. la famille tourne autour des enfants, pas des parents.
j'ecoute un temoignage direct. la maison contient 4 pieces : sejour, chambre, 2 chambres des enfants. la nuit la chambre est occupee par 4 lits : les deux enfants encadrent la mere, le pere dort perpendiculaire. la grande fille a 13 ans et son pere estime qu'il est maintenant temps qu'elle dorme seule ; il mettra un lit dans la piece qu'elle occupe la journee (jeux, devoirs ? je ne sais quelles activites s'y deroulent). et puis l'homme dit qu'il y a tout de meme un petit probleme : son fils, la nuit, dort allonge sur sa mere. il a 9 ans. l'homme s'ecrit "c'est MA place, la, he !". mais meme s'il considere que son fils est trop bebe, et que c'en est un signe, il n'a pas vraiment de recours pour changer cet etat de fait. je lui dis "chez nous il serait deja chez le pedopsychiatre". "mmmmhhh. chez nous, ce qui est important pour l'homme, c'est que la mere et l'enfant s'entendent bien, soient heureux".
complexe d'oedipe tardif, certainement, vu la configuration.

vendredi, novembre 18, 2005

maladresse 

le filtre a cafe est pose sur une tasse en general, fait un cafe dans une tasse, aucun probleme depuis toujours. puis voir grand poser sur le thermos d'un demi-litre ne pas se deplacer pour boire ses trois tasses la fatigue prend au milieu d'un article d'epistemologie. le filtre noir instable. le filtre noir se vide, tient droit. remplir de nouveau juste apres l'arrosage des fleurs du bac dehors elles ont soif aujourd'hui. se retourner et tombe. un filtre horizontal ne contient plus de cafe il est par terre et sur la plaque de cuisson et dans la soupe et sur le sac poubelle mais a l'exterieur.
faire des gestes un peu mal-precis occasionne le nettoyage.

la fin du cours. depuis quelques mois le travail pour la resistance faire 30 chutes avec qui fait bien chuter sans tirer retenir se fatiguer. chuter avec manu les progres se sentent la fatigue vient moins la raideur moins. le pied. le pied juste gueri les premieres longueurs a genoux depuis une semaine. le pied va sous celui de manu crac douleur fulgurante. arret glace attente. surement pas beaucoup de gravite juste repetition de mauvais placement et pas beaucoup d'attention aux pauvres orteils sans vice pourtant eux.

jeudi, novembre 17, 2005

vomir 

les francais (ou les sondeurs des francais dont on finit par se demander s'ils diffusent des vrais resultats ou ce qu'on leur demande) disent du bien de ce type qui prone le mepris sans dialogue. on invente n'importe quelle connerie sur des differences culturelles (la polygamie, dont la france se vante pourtant d'une version faux-cul de facon choquante pour certaines autres cultures et permanente dans la culture populaire - "ciel mon mari") pour discrediter les pauvres, meprises et jamais aides a l'integration. on pense sortir victorieux d'une lutte contre des gens qui n'ont rien a perdre et dont certains vont se faire de plus en plus manipuler par des barbus sans scrupule. pourquoi pas. mais alors surement le sang va couler une fois de plus dans la republique du mensonge.
les media devraient se laver la bouche au savon, si les politiciens ne sont pas capables d'avoir de la dignite.
moi je reste sans voix.
c'est frequent en ce moment.

relisez les miserables, rien de tel pour savoir d'ou on vient et qui sont les puissants de france, depuis toujours. le bagne pour un bout de pain vole, souvenez-vous.

franchement, je prefere me promener dans la montagne.
d'ailleurs, il y a un arbre qui en ce moment me fascine serieusement, dans le jardin du gosho. il est grand, tres allonge, et tres jaune. on en voit un autre depuis le pont, en direction de la gare demachiyanagi. toute cette splendeur pour nos petits yeux. on pourrait dire que la nature est bien faite, si on ne souvenait qu'ici encore plantes et humains ont subi une lente co-evolution, et que les gout raffines se traduisent en laissant ainsi s'epanouir des etres vivants, qui nous font plaisir en echange deux fois l'an.
il y a bien sur d'autres moyens de manifester un gout raffine, par exemple en etant fan de hello kitty : http://www.sanrio.com/

les policiers sont partis du jour au lendemain, apres une accumulation progressive de troupes sur trois jours. a l'instar des oiseaux migrateurs, ils s'assemblent, venant d'une grand nombre de villes plus ou moins eloignees, en un lieu propice a leur activite de surveillance. une fois que le groupe s'est constitue, se reactualisant par d'adorables signes sociaux comme par exemple le remplacement du petit baton rouge quand un etourdi a perdu ou abime le sien, soudain, on ne sait pourquoi (une date butoir ? une masse critique est atteinte ?), il partent tel un seul homme passer l'hiver sous des cieux plus clements, nous laissant le coeur vide et les oreilles bourdonnantes de leurs pepiements joyeux.

mercredi, novembre 16, 2005

les couleurs de l'automne 

ces fameuses couleurs de l'automne avec lesquelles on peut largement frimer a kyoto parce que des que le quidam sort acheter un litre de lait, il se tape 50 erables qui font virer leur plumage avant d'atteindre le kombini. comme j'ai dit juste avant, mes preferes sont ceux qui sont a deux couleurs, et visiblement pour les japonais aussi ils ont une grande valeur, car toutes les decorations de plastique des supermarches et des vendeurs de rue evoquent ces feuilles mi-vertes mi-rouges qui ressemblent a celles du ca(n)nabis (a consommer avec moderation). je reve bien sur de ces branches artificielles, ainsi que de celles soutenant des kakis qui ne pourriront jamais, et je passerai certainement demain a mon 100 yen shop prefere pour m'accaparer un de ces objets de luxe.
la promenade dans la montagne avait ete tres agreable la derniere fois, en compagnie de maxime l'ami suisse qui part dans son beau pays maintenant (encore un de ces degoutants qui parlent tres bien japonais et le lit en sachant comment prononcer la plupart des kanji en temps reel). c'etait encore l'ete, et nous avions eu l'innocence de ne pas reserver dans le restaurant dont j'avais vaguement entendu parle - descente sur yamashina apres avoir pris le chemin nanzenji-yamashina et avoir vaincu les araignees et leurs fils a attraper les elephants. maxime est grand, donc risquait plus souvent la mort que moi. apres cette belle promenade nous avions fini dans un curry correct, mais rien a voir avec ce vieux restaurant au toit de chaume et a la soba froide pretenduement delicieuse.
bien sur ce restaurant a un site oueb (et une jolie explication toute en photos du chemin a suivre).
http://www.syunjyu.net/index_lower_e.htm
cette fois-ci nous avions reserve et ne sommes arrives en retard que de 20 minutes (grace a moi, car maxime, comme je l'ai dit, est suisse). il faut savoir se faire remarquer. un dejeuner tres tres bon, bien que ce ne fut pas forcement la soba qui m'etonnat le plus. une promenade au temple voisin et celebre, muni d'un gardien vaguement hysterique quand il s'agissait de nous interdire d'acces au jardin tant que nous n'avions pas verse les 500 yen reglementaires. la-bas, un film en costume etait tourne, ce qui evoquait fatalement les decorations de noel mouvantes (petits batons rouges qui brillent la nuit et casques de samourai aujourd'hui pour les crs locaux) auxquelles nous avons droit depuis quelques jours. sound system assure par une helicoptere qui vient de battre de son record 24 heures en l'air au-dessus de la ville pour a peu pres rien. ici, les flics ne font pas peur comme chez nous, et quand ils quadrillent la ville (a chaque carrefour meme dans les zones ou les voitures officielles ne seront pas vues) ils evoquent plus le carnaval que le serieux de la visite de chef d'etat. surtout quand ils courrent, franchement, ils ont tous l'air vieux, gras et fatigues. par contre, les grosses voitures a vitres fumees pleines de barbouzes americains gaves de vitamines dans leur enfance et qui s'entrainent devant la glace a prendre un air effrayant ("you fucked my wife", celebre), elles, sont glacantes jusqu'au sang en quelques secondes. je voudrais pas rencontrer un gi dans une rue a bagdad, ... il y avait un grand nombre d'agitateurs deguises en vieilles dames regardant innocemment le cortege, des journalistes, et une manif"anti", partant de la fac, lieu de toutes les contestations.
j'ai oublie de dire que yamashina est loin en velo, avec cet espece de col de mes deux qui epuise et faire suer comme un cochon, tandis que le vent de la descente reduit a l'etat de glacon presque vivant. le restaurant est lui aussi bien haut dans la montagne. je recommande par consequent une ligne de metro tres pratique, keihan en partant de sanjo. pour les faineants bien sur. j'en connais si peu.

sinon encore un cours de japonais, et encore une explication qui me donne envie de lancer (en hurlant) des confettis sur la tete de mes amis qui disent "le japonais, c'est facile, il n'y a que deux temps le present-futur et le passe". l'explication est : quand on parle a son sempai, on lui dit tres poliment "x san", jamais on ne s'adresse comme dans une intimite absolue. par contre, si on parle de x san a l'exterieur (des gens "hors du groupe") on dit "x". (x etant une variable de type mathematique que beaucoup de gens refusent de comprendre dans une equation mais acceptent tout a fait dans les livres de langue, ne me demandez pas pourquoi).
donc la politesse est non seulement impossible a anticiper a son juste niveau dans une relation (trop ou trop peu posent probleme) mais elle est egalement variable concernant la meme personne, en fonction du contexte. un delice conceptuel qui se transforme en torture pratique.
sinon l'empereur a marie sa fille a un futsu hito (un homme moyen). la prof de japonais dit que c'est agreable de voir son empereur pas trop serieux, mais avec la tete du brave type content qui marie son enfant. apparemment, hier il fallait regarder la tele.

mardi, novembre 15, 2005

le quotidien 

je repense doucement aux moments passes a tokyo a ne rien faire qu'a boire en ecoutant de la musique vaguement techno dans un bar branchaou au pied de roppongi hills (ce qui a dure 30 minutes chrono a cause des trains et d'une errance drole dans l'immensite de la gare de shinjuku). on vit sur les souvenirs fugaces d'instants dont la magie, inexistante a l'origine, ne se construit que par contraste dans une vie qui semble trop plate.
car finalement, il y a des moments ou rien n'emerge du quotidien. c'est le calme qui precede le calme, et qui rend mou. meme avec de la bonne musique dans les oreilles, on ne s'imagine pas bien plein (surtout quand on passe son temps a chercher le vide, par des moyens divers tout autant que varies). je n'ose d'ailleurs toujours pas me pencher pour demander mon coup sur le dos quand je vais a la pratique de zazen. c'est a noter car c'est un peu ballot : je suis si curieuse de la sensation, et ma non-demande est si clairement liee a la peur de ne pas faire le geste juste pour demander (trop d'ego). d'autant qu'il est gentil le pretre, il explique aux ignorants... la peur du public qui me quitte doucement pour la parole et me rend capable d'a peu pres tout - meme le meilleur ridicule, est toujours bien enfonce pour les gestes. comment passe-t-on outre ?
sur le sujet. j'ai fait une blague a guillaume - j'ai fait une declaration en francais a la fin du cours d'aikido en declarant qu'il allait traduire ensuite en japonais et en anglais. il s'en est bien sur sorti sans probleme. c'etait prevu. et il n'a meme pas marque trop la surprise, puisque pas mal de gens n'ont pas vu que ce n'etait pas pre-organise. je pense que c'est une blague qui met au pied du mur - faire des choses qu'on voudrait faire sans oser - et que j'aurais appreciee pour moi. est-ce encore une blague ?
toujours l'obsession du president-abruti, nous avons maintenant la visite d'un journaliste qui vient pour la conference de presse. comme c'est un aikidoka, nous le rencontrons. il travaille pour un journal financier mais couvre aussi la politique. il dit que bush a besoin de rencontrer des gens qui lui sourient et veut montrer au japon qu'ils sont un peu speciaux, sur son chemin vers la coree. pour l'apec (qui fait deja un peu reagir tout le monde : SEOUL (AP) - Des milliers de personnes brandissant des pancartes anti-mondialisation et anti-Bush ont manifesté dans le centre de Séoul dimanche, dénonçant la tenue du sommet du Forum Asie-Pacifique (APEC) et la visite du président américain.). c'est vraiment un type etonnant, et je me demande si ses amis ne sont pas encore plus.
j'ai peur que ce ne soit pas si simple que lui lancer les oeufs pourris que j'ai prepare avec patience et abnegation. encore un jour ou je ne pourrai faire de politique.

lundi, novembre 14, 2005

95000 

Quand je parlais des riches, hier, je n'avais pas encore lu cette information vomitive envoyee par Afp par l'intermediaire de mon ami voila. fr. (collee a la fin de ce post)
donc, une truffe peut valoir pour certains presque 4 ans de mon salaire de "pas trop mal placee dans la societe", mais comme c'est la loi du marche, tout est normal. avons-nous une petite chance de retrouver un sens a l'existence humaine ou sommes-nous amenes a voir s'eteindre une race qui donnaient a certains moments l'impression de pouvoir faire de belles choses dans la generosite et le desinteressement ? en meme temps, le grand bonheur du gachage - depuis les kwakiutl ou les azteques - semble un tel paradigme de la civilisation humaine de base que la perpetuation des pratiques barbares peut sembler logique et - peut-etre - acceptable pour conserver la cohesion sociale. surement seuls ceux qui croient qu'un changement pourrait avoir un sens sont des imbeciles (moi).

pour ce qui est des aventures gaies : les couleurs de l'automne font rever malgre l'arrivee impromptue d'un hiver gris et bas. pendant un petit moment, les feuilles d'erable sont a la fois vertes et rouges et cette indetermination est peut-etre plus enchanteuse que la rougeur franche et marquante de l'apogee ulterieure. les dizaines de variantes selon la localiation (et meme en plein tokyo dans un yoyogi parc plutot majestueux dans le contexte autoroutier qui l'entoure) permettent a l'ame de se satisfaire en un apaisement momentane, s'emplissant d'une beaute simple. un arbre et le plaisir. un parc et le bonheur.


14-11
01:43:40 Une truffe blanche de 1,2 kilogramme originaire du Piémont italien a été adjugée 63.000 livres (95.000 euros) dimanche à un acheteur anonyme de Hong Kong, lors d'une vente aux enchères organisée à Londres par la maison Christies, a révélé le quotidien The Independent lundi.

Ce prix dépasse de loin les 52.000 dollars (44.315 euros) déboursés en novembre 2004 par le restaurant londonien "Zafferano" pour une autre truffe italienne, de toscane cette fois, de 852 grammes, lors d'une vente aux enchères tenue à Florence (Italie).

Les cinq autres truffes vendues dimanche par Christies à Londres ont été achetées par deux restaurateurs londoniens: Marco Pierre White, le chef du Luciano, qui a dépensé 9.200 livres (13.700 euros) pour quatre truffes, et Claudio Pulze, chef du Fiore, qui a payé 1.750 livres (2.600 euros) pour une pépite de 234 grammes.

La truffe achetée par le "Zafferano" en 2004 avait finalement pourri dans les frigos du magasin, avant que les clients fortunés censés la déguster, dont l'actrice Gwyneth Paltrow ou le milliardaire russe Roman Abramovich, aient eu le temps d'être servis.

dimanche, novembre 13, 2005

police et securite 

le soir les policiers japonais passent le long de la riviere en trainant leurs torches et surveillant le sol. en dehors de l'inquietude qu'ils provoquent chez le bon peuple (moi) je me demande a quoi rime leur occupation du sol, un par coin de rue aux alentours de mon logement, deploiement de forces certainement lie au passage du fou dangereux venu du pays dont les habitants n'ont pas de nom (note godard dans "eloge de l'amour"), que j'ai signale dans un post precedent.
tokyo c'est chouette, on s'en doute. mais un peu etrange aussi cette frenesie d'achat et de mode de luxe qui finalement semble lasser le spectateur avec le temps. etre riche, pourquoi pas, mais pourquoi depenser tout son argent a le montrer ? je veux dire : l'education des riches est tellement mal faite qu'ils soient a ce point bete ? c'est dommage, il me semblait qu'on les met dans de bonnes universites et qu'on leur donne de serieuses connaissances, mais les voici qui finissent en mettant des bouts d'os dans leur nez pour danser ou se livrer a des joutes sportives dans le seul but d'attirer des femelles aptes a la reproduction de leur petit groupe. des sauvages, donc. une etrangete des chemins que prend l'evolution humaine. attendons.

jeudi, novembre 10, 2005

que de mouvements ! 

il y a agitation dans le quartier, entre coupe des arbres, reparation de sol ( a la fac, des dalles ridiculement laides remplacent un honnete macadam, dilapidant certainement une manne tristement utile ailleurs), personnes agees descendant du bus avec qui on risque des accidents de vieux a tout bout de champ, tout petits enfants en casquette bleue ou jaune qui s'egaillent en tout sens et donneraient presque envie d'etre professeur des ecoles maternelles.

nous apprenons que George W. sera chez nous dans quelques jours, et que le palais nous fermera son jardin pour l'occasion. si proche d'un tel criminel, je tremble déjà par anticipation. et s'il s'echappait et commettait un de ces forfais sanglants qui le rendent celebres dans l'Histoire - lui qui transforme les villes en champs de ruines et les montagnes en vallées ? sont-ils bien sûrs de leurs dispositifs de securite ? nous risquons gros.

mercredi, novembre 09, 2005

un type a cheval 

quand je dis qu'il y a de tout ici, c'est vrai !
ce matin, j'entends du bruit et je me dis "cette nana en soque de bois, elle fait le meme bruit qu'un cheval". ce qui est rassurant c'est que c'était un cheval.

minute PUB
je rappelle qu'il faut que tout individu normalement constitué aille déjeuner à eisuke
car c'est bon.
c'est pas loin de la fac (angle shirakawa / imadegawa)
c'est sympa.
c'est pas cher le midi.
c'est donc là qu'il faut aller entre amis.
fin minute PUB

mardi, novembre 08, 2005

il faut que tu sois plus vide 

c'est bien sur le commentaire de ma professeur.
ca ne surprendra personne.
il faut se vider.
d'autre disent se rendre disponible.
mais vide, je comprends mieux, allez savoir pourquoi.

hier soir naoko m'a pose des questions a propos de la france qui brule. je lui ai dit que c'etait normal, que les francais aiment faire bruler des voitures en courant dans la rue pour se battre contre la police. je lui ai dit aussi qu'on se moquait du monde depuis quelques annees et que des petits oiseaux un peu cons venaient mettre des coups de pied aux fesses des autruches. si les francais etaient des citoyens plutot que des consommateurs beats et tremblants, nous n'en serions pas la.
mais nos ancetres se sont battus pour rien, et la revolution, la commune, leon blum, restent dans les poubelles sales de l'histoire. (on les a deja enfouis sous des epluchures nauseabondes dans les annees 80).

pleurons.

puis oublions, et faisons mieux demain.

lundi, novembre 07, 2005

le chapeau fait l'homme 

je passais dans la rue et vis un homme avec une chapka. tout de suite je me suis dit "oh, un russe".
mais c'etait un japonais avec une chapka. j'ai donc ri et je me suis dit "je me fais vraiment avoir, je suis sure que si un type passe avec un beret, je vais le prendre pour un francais".
en arrivant chez moi, je croisai un type qui marchait avec une canne, un beret sur la tete. je me suis dit "tiens, un vieux francais".
c'etait bien sur un vieux japonais a beret.
ca marche !

dimanche, novembre 06, 2005

noel attack! 

je ne sais pas chez vous, ou les voitures flambent mieux que des buches dans la rassurante cheminee qui chauffe l'attente d'un père noel ignifugé, mais ici, c'est deja noel ! plaisir de la mondialisation, je peux profiter de sapins de noel en plastique et - o merveille - de petites animations dans des cages translucides qui ejaculent des billes de plastiques blanches pour figurer la neige sur un paysage de sapins (en plastique lui aussi, décidemment, sans le pétrole que serions nous ?). j'aimerais savoir écrire enfin, pour que mes mots transmettent l'extase, l'enthousiasme, bref le bonheur pur, qui envahit mon coeur lorsque je vois la civilisation qui avance toujours du même pas de géant pour étaler la joie sur nos coeurs tel du nuttela sur une tartine fraîchement sortie du grille-pain. j'adorerais acheter l'objet mais voilà, l'apogée de la Culture qui se matérialise dans du plastique moulé animé de soubresaut, ça coûte cher (pas loin de 10000). peut-être irai-je le filmer un de ces jours.
quand je pense à tous ces jeunes qui ne se rendent pas compte du plaisir simple et innocent de l'appartenance à une humanité triomphante qui sait terrasser les doutes existentiels tel Saint George triomphant de son monstre cracheur de feu.

En dehors d'un livre provocateur sur les bas-fonds de la ville qui décrit un après-guerre un peu angoissant à Osaka (Takeshi Kaiko, L'opéra des gueux) je n'ai pas eu connaissance de situation où les pauvres et les miséreux d'ici ont eu l'indécence de se plaindre et de refuser leur sort de paria sans alleren allant jouer avec la police à des activités qui font surtout chier leurs voisins.
et le président ne sort pas car il ne sait pas quoi dire. c'est beau chez vous aussi, mais dans un registre bien différent.

samedi, novembre 05, 2005

c'est impossible 

il m'est arrive quelque chose d'impossible. pas seulement improbable, mais simplement qui ne peut arriver jamais.
ce midi en rentrant de l'aikido, je suis sortis du metro en lisant dans l'escalator (marguerite yourcenar, vous aviez devine ?). Je fis quelques pas dehors pour atteindre piranha, mon nouveau velo. je posai mon sac dans le panier avant, detachai le velo et le degageai. une vieille femme s'approcha alors de moi et me demanda, en japonais, quel bus prendre pour atteindre Heian Jingu. comme je ne savais pas, je lui ai juste indique l'arret de bus le plus proche, ou des pietons debout patientaient (ou des patients pietonnaient).
c'est une situation de probabilite 0. il y avait foule de japonais autour, la femme ne s'est pas trompee car elle arrivait en me voyant presque de face et n'etait clairement pas a moitie aveugle.
je tentais l'explication aupres de mon prof de japonais (qui a pousse un cri de surprise quand j'ai dit l'histoire), que j'avais l'air tres japonaise aujourd'hui, mais il n'a pas arrete de rire en entendant cela. surement peu convaincant.
impossible doit etre japonais.
(a noter : je plais beaucoup aux vieilles en moyenne, qui me stoppent dans le bus ou le train et me gardent une place pour taper la discut', mais c'est encore une nouvelle echelle que j'atteinds dans la seduction de la grand-mere nippone).

sinon, ai-je raconte le jour ou jb a mis son keikogi a l'envers ? mon professeur marc qui sait tout m'avait appris que mettre le pan droit sur le gauche est la facon d'habiller un cadavre. je signale l'erreur des que je la vois, a la fin d'un cour. il reagit peu a ma reflexion, puis je le signale aux filles qui discutent. naoko fait des yeux immenses inquiets et emi pousse un cri en lancant un regard aussi affole que si jb etait mort devant nous.
c'etait tres impressionnant. mais personne ne l'avait vu avant. pour yoko san, c7est une occasion de plus de rigoler.

ce midi j'ai monte la video de la demonstration. c'est etonnant comme realite et film ne transmettent pas les memes energies.

en japonais, j'apprends une phrase essentielle de la culture nippone (qui agace un peu ma professeur) : しかたがありません : on n'y peut rien. le vrai fatalisme en action.
mon prof passe beaucoup de temps a se moquer de l'accent americain en japonais, et particulierement des temoins de jehovah dont il se demande ce qu'ils font ici. pour lui : un vrai mystere... ici leur phrase c'est ちょっといいですか。(vous avez une minute ?) 神を信じますか。(en hiragana ca donne かみをしんじますか。) (croyez-vous en Dieu ?)
je trouve ca hilarant quand il le dit avec son imitation d'accent americain.

vendredi, novembre 04, 2005

mon pere 

mon pere est la. c'est forcement epuisant car un pere, a l'instar d'une mere, epuise. on a du mal a savoir pourquoi la chair qui a donne la chair pose tant de probleme (a certains d'entre nous, certains sont plus fusionnels). surement on leur connait des defauts. Ce ne sont en realite que des traits de caractere, mais leur frequentation assidue par le passe transforme chacune de leur manifestation en torture indiscible. car on sait les anticiper en toute situation (ou on le croit fort). on voit bien aussi que ce contre quoi on lutte en tant qu'adulte, les monstres de l'enfance, reapparaissent par association d'idees en leur presence.
je parle bien sur de parents aimants et aimes, qui ne causent que des ennuis benins d'agacement, pas de parents problematiques, surement plus destructurants.
constat : en vieillissant tout cela passe et a propos des parents il ne reste qu'amour et respect sans limite.

mon pere est donc un poeme. nous parlons de petits gateaux et de jolis temples, de couleur feuilles et de trajet en train. des heures sur des sujets legers ou rien n'implique l'ame ou la personne, ou tout est comme facile sans jamais de questions sur l'existence ou la souffrance, niee des le petit matin.
mais lorsqu'il part pour tokyo dans l'heure suivante et que, apres un long petit dejeuner, je pose mon sac sur l'epaule pour partir vite a l'aikido, il vient a la porte et dit "mais alors, c'est quoi la conception du bonheur au japon".
quand je vasouille une reponse sur la serenite que je vole dans le livre que je suis en train de lire (j'avoue que je ne m'y attendais pas vraiment et que le temps n'etait pas dans une phase d'etirement), il repond, c'est comme le confucianisme alors (bien sur, il est plutot sinologue, domaine qui m'est inconnu), je reponds que non (il me semble que les japonais ne sont pas du tout ca, mais je ne sais pas trop, juste a cet instant - note : le sujet du bonheur n'est jamais apparu une seule fois dans une seule discussion que j'ai eu au japon, ce qui est deja un assez bon indicateur). je dis alors qu'apparemment, la souffrance est prise comme une donnee et que l'on doit aller vers l'apaisement, et il repond "ah c'est une religion alors". non. "si si, il y a souffrance, c'est une religion, le confucianisme, c'est different car le monde est neutre, les chinois sont sans religion". le livre que je lis reponds a ca "non, c'est une science", je le dis. mais je trouve ca debile, a la fois la situation des deux minutes pour ce genre de question, de me parler de religion alors que je sais bien que je n'ai aucune idee de la difference entre une religion, une croyance de type sociale, une philosophie, et de tirer des conclusions hatives de mes reponses mal informees. alors je pars a l'aikido en grommelant. de mauvaise humeur, bien sur.
les erudits ont ca de differents que chaque mots leur evoque mille fois plus qu'a soi-meme et qu'ils les manipulent sans respirer. ils ont certainement un petit probleme au niveau du sens de l'a propos.
c'est mon pere.
un poeme, j'ai dit.

jeudi, novembre 03, 2005

demontrer 

je ne suis toujours pas completement sure de comprendre le sens de la demonstration d'aikido. il y a l'idee de la pub pour attirer des gens, ca c'est bien clair et sur. mais pour ce qui est de ce que l'on montre, je ne sais pas, je ne comprends pas. loin de moi le desir de faire de l'elitisme puisque le seul grand interet de l'aikido est qu'il s'epanouit sans competition ni limitation (ma vue ultra-classique -ringarde de l'egalite humaine qui vise a donne acces de tout a tous est alors satisfaite). mais j'ai un malaise en voyant les differences d'energie entre le cours et la demonstration. plus rapide, plus court, sans temps de respiration et de comprehension, la vitesse pour moi ressemble a de la precipitation. je suis surement dans le faux, ou alors seul le contexte (une heure pour faire passer 5 arts martiaux, de la musique, des interviews) etait un repoussoir a sensations.
on rigolait avant, en pensant a une interview du type : "qu'est cu que l'aikido ?" ou "pourquoi faites-vous de l'aikido" en une minute comme a la tele.
il pleut en sortant. il est complique de reserver des hotels au japon. on croise toujours quelqu'un qu'on connait quand on se deplace dans la ville - village.

mercredi, novembre 02, 2005

question 

toujours la vieille question : qu'est ce qu'on fait quand on voyage. ici, tout me semble plus lent et plus rapide, tout se decante et tout se comprend, et c'est bien dommage que l'economie ne soit finalement pas ma question principale sur terre, sinon elle aurait autant avance que les autres. est-ce que je me fuis ? est-ce que j'attends de devenir un gentil papillon ?
le cocon est en ce moment un lieu d'accueil repete pour etrangers surpris. c'est interessant le regard comme j'ai dit maintes fois, car on voit ce qu'on ne voit pas. mais ca c'est la theorie. je me rends compte que tout le monde remarque la meme chose (sauf les habitues dont les etonnements ne sont pas les memes apres un temps car les experiences in situ divergent plus).
je reflechis a amelie nothomb qui raconte si bien l'ambiance de brimade japonaise, et je doute maintenant serieusement que son statut de gaijin lui a laisse acceder si loin dans la decouverte intime de ce processus de socialisation fondamental. je suis curieuse de la limite du roman et de la verite - non pas que les evenements qu'elle decrit ne puissent se produire sous cette forme - tout est possible - mais que ce soit elle qui ait subi. je parle d'elle car elle fait partie des quelques bons ecrivains du moment, de ceux, comme dit mon pere, qui passent plus de temps a ecrire qu'a se montrer a la tele.

mardi, novembre 01, 2005

le paradis c'est les autres 

nous apprenons grace a nos interactions dans le monde. dans l'enfance, on observe et copie, on essaie et on se fait aider. reussissent mieux a l'ecole ceux qui imitent ce qu'on leur demande sans remettre en cause le fait qu'il faille imiter. de facon classique, les chercheurs considerent qu'il y a des feed-back lies a chaque action. feed-back negatif : ce qui a un impact peu agreable, je ne le referai pas. feed-back positif : une action produit un resultat agreable, j'aurai tendance a la refaire. bien sur, cette vision est pas mal tautologique - affirmation ex-post, et n'inclut pas beaucoup de situations. deja, pour que ca marche comme apprentissage efficace, il faut que le resultat de l'action depende principalement de soi - pas toutes les actions du quotidien - puis ca signifie qu'on est deja, quand meme, capable d'identifier la notion d'action (ou commence et ou finit l'enchainement d'actes qui produit un resultat). ca marche bien pour dresser un chien a attaquer ou rester calme (on lui fait peur, on lui tape dessus, on lui donne un os), un bebe chat a faire caca dans sa boite (on lui met le nez dedans quand il a fait caca a cote).
c'est un peu plus complique avec un humain - pour les methodes qui different du chien, souvent on observe des methodes sociales comme l'ostracisme, la punition publique, l'amende, l'exil, la mise a l'ecart, la moquerie, ... l'interet de l'humain c'est qu'il peut se projeter dans les autres et qu'il suffit de punir quelques uns pour que tous aient peur (lire surveiller et punir pour des details gores sur le sujet). le modele ne marche pas tres bien, de toute facon car malheureusement l'humain est plutot incompletement rationnel, et on note que, bien que ce soit desagreable et qu'ils aient vu beaucoup de gens souffrir, plein d'hommes commettent des actions facilement identifiables comme envoyant en prison (par exemple).
d'apres ce que je lis de kolm, nous manquons d'une culture - philosophie qui nous permettrait de chercher librement a reduire notre souffrance (donc eviter vraiment les feed-back negatifs), et notre societe nous entraine dans une alienation que nous voulons croire ineluctable. il dit qu'elle ne l'est pas et propose l'alternative de l'introspection bouddhiste et son cortege de connaissances scientifiquement acculmulees sur plus de 2000 ans.
(tout ce blabla pour vendre le livre de kolm ? non ! tout ca pour la conclusion qui vient)

il n'empeche que grace a mon environnement social, meme europeenne, j'apprends.
deja, j'ai appris a toujours attacher mon velo apres qu'il fut vole deux fois consecutives.
a priori, maintenant, je vais apprendre a ne pas laisser mon velo aux abords des gares les jours de semaine, car les policiers les ramassent. aujourd'hui j'ai encore perdu deux heures pour des conneries de velo disparu.
tout ca pour ca.

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