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lundi, janvier 31, 2005

question 

et si les femmes font maintenant du sumo, comment sont-elles habillees pour le combat ?

(en avril, on ira au sumo a osaka, avec yoko san qui est une grande fan, peut-etre la reponse)

dimanche, janvier 30, 2005

la maman des poissons 

n'est pas contente ici car on lui mange tous ses bebes.
et encore, je suis a kyoto, ville traditionnelle de la viande. c'est vrai que ce n'est pas une evidence a priori quand on regarde les rayons de supermarche et la nourriture au ru.
bien sur le ru est plus chouette que chez nous car : exotique.
ils ont mis de l'exotisme partout.
c'est ce que j'expliquais a mon prof de japonais qui demandait si les japonais plaisent aux europeens et je lui ai dit "pareil que nous poru vous : l'exotisme" il etait bien d'accord. l'exotisme est donc une propriete symetrique, non reflexive ( a priori) et peut-etre transitive mais je ne suis pas sure.
la vie m'etonne meme dans mes toilettes ou un petit dessin explique comment on utilise des toilettes europeennes (pour les hommes et pour les femmes) : comment mettre les deux rabats (ouvrir celui du dessus dans tous les cas, c'est gentil comme precision), et ou mettre son corps.
nous avons encore fait une fete chez moi, et j'ai lance l'invitation de japonais dans les fetes de francais, en me disant que ca suffisait de faire les autiste. est donc venue asako, de l'aikido, celle qui a trop la classe et qui fait bafouiller guillaume. apres les photos du vietnam de benoit, nous avons pu profiter de trois fraises par personne que j'avais trouvees en bas de chez moi (pas degueu, pas cheres, des fois le monde est repoussant). finalement, j'ai un peu vire tout le monde de fatigue, mais n'ai pas eu le coeur de separer guillaume d'asako. celle-ci nous a alors raconte sa vie.
la vie d'asako (petit bout en accelere)
asako travaille a l'heure actuelle comme enseignante d'anglais pour des 6- 12 ans, job qu'elle deteste et va abandonner car, n'aimant pas l'ecole dans son enfance et trouvant absolument debiles les methodes d'enseignement de l'anglais ici, elle prefere liberer du temps pour l'aikido. aparte : l'apprentissage de l'anglais a un but qui est d'avoir une bonne note lors des examens necessaires d'entree a l'universite. resultat, les masters de mon labo n'alignent pas plus de quatre mots flageollants et un seul communique normalement (je veux dire comprend repond dans plus de 80 % des echanges). ils ont en general commence, donc, a 6 ans. je dis pas que c'est pas dur pour eux, culture lointaine, mais commencant dans l'enfance je toruve qu'il y a effectivement un bug. l'autre boulot d'asako est aussi dans une ecole de langue ou les gens font de l'auto-apprentissage et elle leur donne des dvd.
asako est partie aux etats unis car elle etouffait dans son pays. elle ne parlait pas anglais et a appris tout sur place. elle partait pour quelques mois et n'avait guere progresse en anglais. face au temps qui passe, elle a suivi son prof d'anglais a l'aikido, qu'il enseignait aussi un peu, et est tombee sur yoko-san, la femme du prof d'anglais. yoko-san qui etait beaucoup plus dure aux etats-unis, apparemment. elle apprend donc l'aikido en amerique, portland, oregon. quand elle passe en france chez tissier, elle trouve ca drole, car tout le monde la considere comme japonaise alors qu'elle appartient au groupe des grands americains qui sont tous venus de son club et ne connait rien de l'aikido au japon. elle revient au japon suite au mal du pays, de la nourriture surtout a ce qu'elle en dit (malaise corporel), et aussi un vague ras le bol des americains qui ne s'abandonnent pas, qui restent toujours en retrait et pour eux, ce qui, a l'aikido, la lasse. elle qualifie les americains de militaires. elle mime une marche militaire - ce serait donc ca les etats-unis pour une japonaise mal integree. elle est rentree au japon, et s'integre de nouveau dans des boulots, acceptant mieux la situation faite aux etres humains ici. d'autant que par hasard, elle retrouve yoko-san, qu'elle s'investit dans la creation du club aikido kyoto et dans son evolution. il reste qu'elle est divorcee a 31 ans, quitte un boulot volontairement et qu'avec guillaume, on se demande vraiment comment elle peut etre vue dans sa famille. aussi, ce qui est drole, c'est que son histoire donne une petite sensation de paumee - meme si on voit bien qu'elle se recadre et devient plus patiente, comme elle dit, en vieillissant - alors qu'on ne ressent (nous les petits europeens) face a elle, qu'une grande assurance calme. on se fait rouler comme des bleus tout le temps sur les personnalites.
comme elle veut rencontrer plein de gens et qu'elle se met en colloc avec d'autres filles de l'aikido, on a des petites chances de se faire des potes.

samedi, janvier 29, 2005

si d'occasion... 

si d'occasion quelqu'un se tourne vers vous et dit "c'est comment le japon ?", ne vous genez pas, repondez "c'est MERVEILLEUX".
c'est-a-dire que.
c'est-a-dire qu'on ne s'attend vraiment jamais a ce qui va arriver, que tout semble impossible et que tout y est drole. le week-end, disons, tout est drole. la semaine, tout est speed, pas de patience, pas de sourire, un peu stress.
mais le week-end, les petites vieilles repetent leur danse folklorique (allemande ? hypothese numero un) a cote de notre salle d'entrainement d'aikido, et ca mettrait en joie un arthritique enrhume. elles mettent de jolies jupes triangulaires de couleurs anciennement vives un peu passees (bulgares ? hypothese numero deux), se maquillent joliment comme des vieilles japonaises qui ont fait ca a la truelle toute leur vie, mais le moment ou tout lache, rien ne va plus. je suis desolee, mais autant le surmaquillage chez les jeunes rend vulgaire, autant chez les vieilles il rend laide. et je refuse de faire une seule concession a ce sujet. elles tournent ensuite en rond, dirigees par un jeune homme - plus jeune qu'elles mais bien plus vieux que moi - au son d'un immonde galimatias musical (je ne suis pas sure qu'on puisse melanger ces mots). ca passe d'un folklore clairement europeen (corse ? hypothese numero trois) a du contemporain assez proche de la danse des canards, mais en anglais americain. tout cela est bon pour leur sante, y'a pas a dire : echauffement, etirement, lever de jambe. c'est tres bon pour notre pratique d'aikido (en france, souvent, on cherche le silence pour la concentration, ici on se concentre au milieu des sons de cor anglais a la fac, et la musique des tres vieilles ou tres jeunes - hip hop a fushimi-ku).
bien sur, l'aikido etait merveilleux, aussi, ce qui aide l'image du pays pour moi, je suis assez facile a contenter finalement. un copain (le senpai) de yoko nous a fait cours. il est a l'aikikai depuis trente ans, et il est fort. oh la la. c'est beau, c'est gentil, et ca faisait roucouler toutes les filles tellement il etait fort et gentil a la fois (il a une bonne soixantaine quand meme). je suis incluse dans les filles, on etait toutes hyper admiratives. tous les jeunes hommes se sont fait un peu peter la tete alors ils etaient plutot fatigues, eux. enfin, pas peter la tete, mais un peu chahuter, quoi. c'est classe de faire trente ans d'aikido... bien sur je n'etais pas fascinee que par ses capacites de chef de meute qui centralise l'interet des femelles, mais plus par la capacite a ne pas etre la quand il me faisait shihonage. je n'ai pas souvenir d'avoir senti quelque chose de cet ordre : un bloc de pierre un peu chaud, tournant doucement a cote de moi, pendant que mon bras s'enroule mysterieusement sur lui-meme jusqu'a me mettre dans une position debile au dos arque, ou je realise enfin que mon attaque de samourai n'est pas un franc succes. le bloc de pierre correspond a la sensation de manu sur les ikio, qui parlait de la rencontre avec un mur. j'ai bien apprecie les petites tapes sur le nez qui ne font pas mal du tout du tout du tout, parfaitement a la bonne vitesse et au bon moment - quoiqu'elle signifie un leger echec (niveau poum tu es mort) pour celui qui subit, c'etait forcement vraiment classe...

vendredi, janvier 28, 2005

on s'etonne chaque jour de voir (je sais je l'ai deja dit) comme la memoire est volatile. quatre jours a tokyo et je ne me souviens plus des belles choses qui ont croise mon regard - heureusement j'ai pris du papier aussi.
je me souviens de : les messieurs fatigues du train de retour, jeudi soir. dans le shinkansen, ils sont tous en cravate et pingouins en noirs, avec leur petit bento, et leur bouteille de biere. ou leur petit sake pas cher. ca pue le poisson pendant la premiere demi-heure de train, puis ca dort. car le japonais dort dans les transports quand il ne lit pas ou ne triture pas son telephone portable. parler est rare, pas impossible, rare. ambiance ultra deprimante parce que l'on voit ces messieurs rentrer du travail dans l'equivalent du train de banlieue, mais c'est le tgv et j'ai cru comprendre que le trajet journalier par tete de pipe, national average, dure plus longtemps que celui des parisiens, notre record national de loin. c'est que les mecs puisque les femmes ne travaillent pas ou peu, ou moins en tout cas (et je commence a comprendre leur strategie en terme d'usage de leur temps - est-ce que consommateur c'est pas mieux que producteur dans ce pays). tristoune. il y a l'alcool triste, donc, au japon, des mecs qui ne savent pas communiquer avec leur famille et vont dans des boites louches pour se biturer allegremment. la femme du collegue francais de tokyo, qui lui disait qu'elle pouvait travailler maintenant qu'ils sont de retour au japon, a dit que non non, ca va. donc c'est quand meme pas un truc sur lequel elles fightent a fond, les femmes a la maison locales. c'est different. ca me rappelle un peu les filles de la classe en terminale qui voulaient faire des etudes brillantes pour se trouver un mec brillant pour se marier brillamment et rester a elever leurs enfants a la maison, mais bien payees a la maison. elles faisaient des rallyes pendant l'adolescence, c'est orleans - olivet, just for you.

a tokyo il y a moins de bonnets. de couvre-chef en general, alors qu'ils sont si presents dans ma petite ville de province paumee. c'est dommage car le japonais porte aussi bien le chapeau que les dread-locks. et la japonaise n'est pas mal non plus avec un truc sur la tete.

a tokyo il y a shinjuku qui tue plus de neurones a l'heure que le sake. ca fatiiiigue. meme si j'avais deja la fatigue en moi et que je ne peux blamer integralement l'environnement, je note que c'est plus agite que le printemps en periode de soldes.

il y a de la junk-food encore pire que chez nous, plus gras, plus laids. les francais continuaient a me dire "ils mangent moins gras" mais seulement des francais arrives en meme temps que moi (donc qui savent aussi peu) et qui ont envie de colporter des mythes. les vieux mangent moins gras, je veux bien. en dessous de 30-40 ans, c'est pas clair, d'ailleurs les surcharges sont PARTOUT a tokyo. plus que chez nous. plus qu'a marseille, meme, j'ai trouve. ca m'a vraiment impressionnee tous ces gros japonais. la sociologue specialiste de la bouffe de la maison franco-japonaise m'a montre les manuels d'education a la nourriture que le gouvernement ressent le besoin de diffuser. ca doit pas aller si bien que ca la bouffe pas grasse (les deux qui connaissent le japon des 20 dernieres annees sont hallucines des transformations). et aussi : de moins en moins de riz mange, a ce que je comprends. un drame. le riz, sacre, symbole national, deja il est plus blanc immacule, en plus il est plus la.
il m'a semble que les gens parlaient differemment de cheux nous. c'est sur qu'ils ont pas le meme accent. mais la je dis : "il m'a semble". je l'aurais donc entendu :)

la jsps qui nous donne de l'argent nous a loge dans un x etoiles en face du palais imperial et nous a fait visite des villes avec des grands bouddah en bronze, donne a manger. j'ai zappe une des excursions car il n'est pas raisonnable de rester trois jours enfermee avec les memes expatries. meme si la bouffe est delicieuse. quand on leur demande pourquoi ils nous donnent autant d'argent et pourquoi ils ont si envie d'echanges avec l'etranger, on a droit a un blanc. ce qui aide vraiment pour connaitre sa propre mission dans un pays. deja le cnrs ne dit jamais ce qu'il attend, la jsps ne dit rien (surtout que les sous-fifre qu'on a croise ne savent surement pas, sincerement), je commence a me demander si quelqu'un quelque part sait qu'est-ce que je suis censee faire. bon, je pourrais ne pas faire partie du chateau, donc je me plains pas trop, l'argent est un liquide bon a prendre. juste certains jours, quand on ne se sent pas directement en contact avec la societe civile, avec qui on communiquera surement tres facilement 40 ans apres notre mort comme pas mal de chercheurs, on a tendance a faire pppppffffff.
mais j'exagere car les francais ont trouve mon projet de recherche interessant. tout le monde est content de cette histoire de marche direct super developpe pour les consommateurs - producteurs de bio japonais. genre les petits paniers qu'on a chez nous et qui nous attendent dans les lieux branches chaque semaine, mais avec en gros 100 fois plus de membres impliques - propotionnellement a la population. tres bien organise, avec des associations nationales qui rendent jaloux les americains. ces gens fixent des prix, forment un marche parallele base sur des contrats de long terme. ceusses qui me connaissent un peu savent que ca me plait, ca....
sinon qu'on le croit ou non je suis pote avec un trader qui bosse a tokyo et qui est habille comme un pingouin tokyoite (un aikidoka). moi, pote avec un mec qui bosse dans la finance, on aura tout vu.
sinon j'ai bien ramene mes cadeaux de voyage, des gateaux locaux pour tout le monde - labo, aikido, prof de japonais. c'est cooloo. j'aime toujours autant faire les cadeaux, je ne sais pas si je vais me lasser dans l'annee.
sinon, on sous-estime souvent les merites du chauffage dans une piece. l'hotel x etoiles a l'avantage de proposer a ses usagers un petit chauffage personnel qui m'a permi de suer toute la nuit. ahhhh le luxe !
finalement, j'ai achete deux hakamas pour mon sensei - marc le montpellierain. j'avais pour initiale instruction de juste payer, puis potentiellement de prendre en charge l'envoi des hakamas qui reviendrait moins cher ainsi. malheureusement, marc avait eu l'imprudence de parler des envois qu vendeur, auparavant, et j'arrivais avec une instruction differente de ses emails. bien sur, je n'ai pas eu acces a ses hakamas, j'ai vaguement essaye de justifier un changement de programme, mais sans succes. le type m'a regarde avec cet air vide de celui qui soudain ne comprend plus un seul mot d'anglais. menteur. de depit je m'en suis achete un et je suis tres elegante sur mon tatami. mais j'ai pas mis mon nom parce qu'il fallait attendre une semaine pour faire broder les katakanas. je ferai faire ca en france. je pense que ca sera aussi classe la-bas. chose interessante (pour changer des dernieres lignes) : mon prenom est beaucoup plus laid en kana que mon nom. ca change du francais (pardon papa).
enfin, pour les liens vers d'autres blog (je ne mets pas de lien permanent, mais bon, hein) - un biologiste penchant du cote du sympathique :
http://laurentpelo.blogspot.com/

mardi, janvier 25, 2005

tokyo aussi c est grand. je suis donc forcement epuisee apres avoir cherche un appareil photo dans des endroits immenses avec plein de gens. etrangement, les prix sont presque mieux a kyoto, c est un peu etrange.
le cyber cafe est plein de jeunes, on y reste une heure comme duree de base, il y a plein plein de bd partout et des gens sont installes a lire des bds devant leur ordi connecte. c est une facon de faire, dans la vie, je suppose.
mais c est si joli les couleurs partout.

dimanche, janvier 23, 2005

a l'occasion je lis deux blogs de proches, karen et pierrot mon frere. ce dernier ne fait guere d'eeforts narratifs, dieu quel faineant, mais j'ai aujourd'hui bien aime son sous-titre
Le singe lèche l'ours que la danseuse embrasse

c'est mignon

dans les magasins, j'ai remarque a de fort nombreuses reprises que des que je m'approche d'un etal, choix de vetements, de livres, nourriture, n'importe quoi, les gens qui etaient en train de regarder/ choisir s'enfuient. ils attendent que je parte puis reviennent discretement. faut-il me cacher les choses, mon odeur est elle si desagreable ? c'est un peu dur.
a l'aikido en ce moment, je ressens un evitement analogue, qui m'aide a aller dans le sens "je suis nulle, je suis une uke chiante, tout le monde s'emmerde a pratiquer avec moi, je n'apprendrais jamais rien". c'est recurrent chez moi, sans que je sache si ca vient uniquement de moi ou si tout de meme les signaux envoyes par mes co-pratiquants sont desagreables. j'ai connu a manchester, a marseille, maintenant ici. pourquoi ?
vous connaissez calimero ? certains jours il est vraiment de retour.

Note ami jb fait du sos informations cruciales :" Est-ce normal que, apres avoir laisse mon velo toute la nuit a un emplacement interdit, je le retrouve ce matin
jete dans les buissons en contrebas de la riviere, avec les deux roues degonflees ? Ce sont les methodes locales ou je suis juste tombe sur les 3 seuls vandales du Japon ? Ceci dit, la reparation (100 Y) coute nettement moins cher que la fourriere (2300 Y)..."
deja il faut rectifier, la fourriere a velo est a 3000 yen, mon velo coutant 7000, par exemple.
il est fort commun que les japonais si gentils d'habitude soient pris d'une rage infinie a l'egard des velos mal gares pendant une trop longue periode. a l'occasion ce serait peut-etre bien de nettoyer les stocks qui trainent devant la fac. sur cet espace, ils pululent librement. dans le centre ville, il y a un cruel manque de place de parking. jamais mon velo n'est en un lieu autorise. c'est tout de meme un comble.

mon prof de japonais a dit "nous ne faisons pas de gestes ou d'expressions quand nous parlons. vous les europeens, vous dansez en parlant".

samedi, janvier 22, 2005

regardez 

on appelle ca workoholic. juliette vient a la fac taper son blog.
il parait que c'est bien d'aller au bout d'une tache qu'on s'est assignee.

alors hier teuf teuf. avec guillaume. nous avons eu l'occasion de passer dans une de ces rues ou je me sens soudain petit lapin et les loups qui regardent (peep show, sex shop,...) - soit on est regardee avec envie par des clients qui passent, soit avec agresivite par les portiers qui veulent defendre leur bizness. comme c'est agreable.
apres on a trouve collage, ou on est arrive a l'heure car ici les concerts commencent a l'heure. a 22 heures, donc, nous y etions, et le concert commencait a l'heure mais a 26h (ici c'est comme ca qu'on dit deux heures du matin en continuation de la nuit). en fait on est partis juste quand les funky fellows debutaient, apres que j'ai fait copine avec quelques pouffes vraiment horribles et avant que guillaume ne s'endorme.
aujourd'hui aikido ou bien sur je me suis fait mal en voulant accelerer un peu. car j'ai honte d'etre si mauvaise uke face a tous ces gens dynamiques et brillants, et moi toujours un espece de poids qui se traine et avec qui la prof va tout doucement, ne fais pas joujou, bref le truc dans un coin qui ne sait pas donner assez d'energie. je sais, fau pas se dire ca, mais qu'y faire quand on n'est jamais uke ? ca rend triste de pas savoir se faire d'amis sur un tatami.
et puis apres, cours de japonais ou le prof commence a se lacher en racontant qu'il a ete choque par le moulin rouge ou il y a des filles topless, des suedoises, et des seins gros oh lala, mais il etait la par hasard car c'etait un voyage de travail, comme le hasard ou une fille de rue l'a invite a monter oh lala. bref, ca le fait rire, il n'a pas l'air d'etre tres decoince dans la vie. il commence a etre un peu apprivoise, visiblement, mais je le plains un peu d'etre si trouillard dans le monde.
je sens bien que je peux le faire fuir en m'enervant un peu.
c'est vraiment si etrange.
il semble que le cadeau a 10000 yen soit tout a fait normal. "you are his guest". selon le statut ca peut monter haut. et je suis associate professor, equivalent on dira, en visite a l'universite de kyoto. ici, c'est haut dans la hierarchie sociale oooo la la...
comme je manque de curiosite et qu'il y a peu de chance que le melon soit bon, je vais l'offrir au responsable de mon immeuble, demain. ca lui fera surement plaisir. il fera alors partie des cadeaux de type "redistribution de chose qu'on utilise pas, qu'on a en trop" classifie ainsi dans le superbe livre d'ethnologie que j'ai trouve sur le sujet.
aaahahhhhh l'ethnologie... ca permet de ne pas avoir honte de refiler un cadeau qu'on a recu et qu'on n'aime pas.
je suis incapable de le manger de toute facon, l'idee me terrorise.
10 000 yen, 15 000 en magasin, au moins.
je reve.
le fait qu'il ne soit pas bon mais beau me fait le comparer a une sorte de sculpture naturelle, on selectionne les especes pour obtenir un certain type de dessin sur un fruit, qu'on fait pousser en hiver au japon, sous serre (mamamia !!! que je dis, comme plein de fraises, de tomates, mais encore plus intensif que chez les hollandais je crois). CE dessin est la specialite de CE producteur de melon. et en gros, c'est de la flotte. bref, c'est pas du tout le meme concept que chez nous (3 pour 2 euros pour des melons delicieux en pleine saison).
enfin, apres il y a eu les rencontres francophones scientifiques du kansai avec jonglage entre de la biologie microscopiques ou on regarde la reaction de molecules a divers produits en les tripatouillant discretement avec des electrodes (bon, moi je trouvais ca mignon mais j'ai pas compris la question scientifique recente, tout cela me semblait avoir deja quelques annees), un philosophe ou tant que tel, pas super convaincant, et yola qui parlait archi avec un bel expose hyper clair sur monsieur raymond l'architecte et ses diverses inspirations de prague a new york et tokyo. mais les filles c'est toujours mieux. s'pas ?
et puis a ce moment, on a bu, j'ai fait un copain japonais qui veut parler francais et aime le no (theatre pas loin de chez moi, je voulais y aller, il voulais quelqu'un pour y aller et a l'air super motive pour expliquer) et a fait partie d'un des certainement nombreux fan clubs de tezuka, a meme ecrit dans un magasine de critique du travail de tetsuka (car la specialisation c'est important, si si) et m'a explique deja un peu les differents contextes de parution des bouquins, tout ca... trop top.
pour les ignares

finalement, j'ai commence a brancher des mecs car il nous (guillaume le seul mec cool qui sorte vraiment tout le temps pour les chouettes soirees et moi) faut des amis sur osaka pour les soirs de teufs dans les boites de la grande ville (les trains finissent un peu apres minuit et des fois on ne tient pas toute la nuit), et l'un d'eux s'est revele etre jonathan, un petit thesard du lirmm que j'avais croise dans le train et avec qui j'avais discute une heure il y a quelques annees. je l'ai pas reconnu, lui a reconnu mon nom. des fois, on peut se dire que quand Dieu n'est pas en greve, il fait des choses droles.
ceci dit, maintenant que la maladie s'est evaporee, la preparation du seminaire de recherche du labo devient une priorite....
et je dors des fois ? ben non, pourquoi faire ?
ici aussi, j'entends les chats en train de hurler leurs histoires de fesses. la nuit, meme, l'hiver, sont-ils motives !

vendredi, janvier 21, 2005

bon, on reprend du poil de la bete 

(ce qui veut dire, pour une fille, qu'il est temps de s'epiler)
je plaisante.
alors toujours peu de dynamisme pour raconter mes jours et mes nuits. je vais finir par me demander si le futon c'est si bien que ca pour dormir. on me dit que oui, mais c'est dur quand meme, bien raide, alors parfois je doute que ce soit PARFAIT.
hier soir fete chez asako celle qui ressemble a un ange assez dynamique a l'aikido
j'ai fait les crepes et yoko-san a fait la soupe au poisson et bout de residu de sake, qui est traditionnelle pour la fete de debut d'annee. je trouve que les japonais ont une tendance a avoir beaucoup de pretextes pour faire la fete, vraiment ! Yoko sensei etait tres elegante et je l'ai felicitee. elle nous a annonce dans la soiree qu'elle venait d'etre gradee sixieme dan, ce qui commence a etre pas de la gnognotte. elle dit que c'est son debut d'enseignante. ce a quoi j'ai repondu qu'une fois de plus elle etait devenu un bebe, et ca lui a plu. ce matin je lui demandais si ca changeait beaucoup pour elle et elle a dit que non, que le regard des autres changeait. c'est souvent comme ca la vie, non ?
il fait tres tres froid. j'en parlais avec une vieille dame dans le vestiaire (je lui disais samui desu en faisant le signe de bbrrr bbrrrr, ce qui est une discussion deja tres avancee pour moi car elle inclut plus qu'un simple sourire) et elle a repondu samui samui. puis quand j'avais le regard tourne, elle s'est approchee et m'a donnee deux bonbons. les cours de japonais c'est bien mais les cours de Japonais ce serait bien aussi. Mais que faire quand certains jours tout le monde est gentil.
hier, dans ma visite du marche, j'ai rencontre je pense mes premiers yakusas, chemise noire et cravate grise, tete de vieil alcolo pervers qui tripote des jeunes femmes dans les clubs louches, cigares. les chefs du syndicat des grossistes, on ne rigole pas avec la richesse et la coorporation ici.
il faut d'ailleur (d'ailleurs) que je redige mon petit rapport.....
la la la
a la semaine prochaine (tokyo life for me).


jeudi, janvier 20, 2005

peuchere 

osaka, c'est la grande ville. wow.
ca rigole pas la-bas, ils font la gueule dans le metro comme des parisiens. ou des tokyoites. beh....
et le marche est immense
en dehors de milliers d'infos sur le marche recolte en quelques heures, j'ai eu un cadeau du grossiste qui m'a beaucoup ete.
un melon a 10000 yen. 10000 prix d'achat du grossiste, on s'entend. ca veut dire 75 euros, genre.
a l'occasion cette histoire de don ca met mal a l'aise.
j'ai deja eu un kimono qui doit faire dans les 20 000. faudra que je remplisse mon cabats en france, je pense...

mercredi, janvier 19, 2005

entre l'hopital, la fatigue, le cours de japonais, les enquetes sur le marche d'osaka et finalement blogger qui ne marche pas bien, je crois qu'on aura peu acces a mes perceptions nippones sur les deux prochains jours.
par contre, bienvenue sur terre a jim le marseillais.

mardi, janvier 18, 2005

la limite de la vitalite 

comme on voit l'humeur rend plus ou moins acceptable le tres different, certains jours il agace du cote du violent. parfois, c'est seulement l'odeur de cannelle qui flotte dans mon quartier. autour de shogoin tera, il y a beaucoup de magasins de mochi, un centre d'artisanat traditionnel, et ceci justifie que l'air embaume certains jours sans regularite apparente. pour le debut d'annee nous avons encore une fete a faire avec le club d'aikido, ou la soupe sera japono-traditionnelle et les crepes seront faites par moi. donc pas tres traditionnelles, juste avec les ingredients au pif comme ma maman (mais jusqu'ou faut-il faire remonter la tradition ?).
car, tradition : on m'a dit que le riz se mangeait toujours blanc, qu'il ne fallait pas le melanger a d'autres produits car il y perdait sa purete. c'etait vrai il y a vingt ans. maintenant les jeunes (et moi aussi) raffolent du dombori, petit plat avec du riz et un gros tas de produits pose sur le dessus. legumes et viandes frites, oeuf, produits divers vaguement ensauces, qui se deposent sur le dessus et souillent savoureusement le bon riz blanc pur. bref. les moeurs bougent comme une maison au milieu d'un tremblement de terre.
mefiance : guillaume a pris un oeuf dans sa coquille a la cantine, pensant engouffrer un oeuf dur. il a fini par en poser un cru sur son bol de riz, apres avoir eu l'experience de la surprise, ce qui a rendu la degustation singulierement delicate avec les baguettes. meme le pro qu'il est faisait moins le fier.

lundi, janvier 17, 2005

ne pas croire 

ne pas croire que j'introspecte vraiment dans ce blog. j'arrete tres vite la vraie confidence car les pensees sont beaucoup moins nettes que ce qu'elles y paraissent. auto-censure de mise a chaque ligne. ce sont des recoins sombres et mesquins qui vous sont evites, surement, ne vous plaignez donc pas.

kyoto reussit l'exploit d'etre laide sous la pluie. je ne m'attendais pas car neige vent soleil, jusque la tout lui allait au teint. mais maintenant on ne voit que les immeubles laids, le son des voitures resonne plus fort. la laideur d'une ville d'angleterre du nord. presque. mais je ne parle pas de manchester qui est aussi la plus belle ville du monde (il y en a tant, comme le plus bel homme, ca ne manque pas).

les japonais font cet effet que je qualifiais d'extreme mais delicat. toujours j'ai du mal a voir a quel moment ils me deviennent humain. dans certaines circonstances je veux dire, car au quotidien, c'est simple de leur attribuer de l'humanite, une conscience telle qu'on attirbue en moyenne a un objet qui envoie des signaux qui nous evoquent des sentiments. on a beau dire qu'ils sont impassibles ces satanes asiatiques, mais je trouve que les japonais expriment beaucoup de sentiments. on ne les comprends pas, mais en general on les voit. et puis parfois, c'est givrant de robotisation (pour moi).
hier, competition de kyudo au temple sanjuusan gendo qui contient mille bouddhas, des dieux monstrueux et une deesse au milieu qui doit bien s'emmerder la pauvre et plein de touristes. plein plein plein, en ce dimanche de competition ultra venteux. la tete des archers, vous aurez compris qu'elle me fait peur. ils sont trop. trop au-dela de l'absence, une concentration qui nie soi et l'autre en meme temps. je les ai filmes un peu, j'ai reconnu que c'est beau ces arcs qui se tendent et ces fleches qui partent, qui vont loin. loin. on n'arrive meme pas a s'imaginer. et se plante toute droite. j'aimeme vu un archer qui donnait l'impression d'etre parkinsonnien. l'arc faisait plein de tressautement. et pourtant la fleche est arrivee. ils sont donc bien concentres.
les habits sont beaux, les filles colorees et les mecs en noir, noir et blanc pour les plus gais. mais ce flip de negation - ca fascine plein de gens ce degre de concentration. moi ca me va quand il y a un individu ou deux ou dix, mais 1000 qui se succedent et tirent sur une cible a la file, toujours cette tete de rien n'existe et je ne suis meme pas la, tiens vous me voyez meme pas. je n'aime pas. je n'aime pas.
c'est un peu comme leurs cours de kendo. les premieres fois je me suis dit "quelle energie" et puis plus ca va et plus je suis contente de ne pas voir la tete de celui qui hurle en attaquant, les seules tetes sont celles de ceux qui sortent de la salle en se tenant le coude, en general d'une sale couleur violette. ils crient vraiment fort. je sais que c'est ca le jeu, mais en ce moment, ca ne me va plus.
je trouve que l'aikido cherche moins loin dans les replis de l'agressivite.
je suis de moins en moins persuadee qu'il faille, comme systeme, genere cette agressivite avant de la canaliser.
car c'est de la negation.
enfin, c'est aujourd'hui l'humeur.

les filles sont quand meme bizarrement fagottees, on dirait qu'elles sont enceintes, avec un gros renflement sur le devant et les hanches. elles mettent une epaisseur de cuir qui protege les nichons. c'est vrai que quand on regarde le lacher de l'arc, on se dit qu'il ne faut pas se rater car le nez doit pouvoir etre coupe net.
les ramasseurs de balles ne sortent que quand tout est fini et ils sont jaune tres vif. on comprend asse vite la couleur vive des gens qui trainent autour des tireurs, effectivement, car les fleches vont vite.


dans le temples, des explications historiques racontent les exploits sportifs (je n'arrive pas a dire autre chose pour le qualifier) d'un archer d'il y a 500 ans. je ne me demande plus pourquoi tout le monde me parle de zidane. ils sont meme un peu "incroyable mais vrai", des fois. ce type a tire 15000 fleches d'affilee, une toute les 9 secondes, sans dormir pendant plusieurs jours (ni faire pipi je suppose). on loue sa force de volonte. bien sur ceci est un fait historique, on en rigole pas.
je commence a craquer sur les chichis de ce type et la religiosite tout le temps. hier ca m'a gavee. gavee les surhommes avec leur bras a l'air pour tirer alors qu'on se pele le cul. gavee du pretre en violet qui m'envoie de l'encens dans la gueule et je ne sais quoi avec son goupillon quand je passe et je mets surement pas d'argent parce que je ne veux pas de sa benediction. gavee les pretres en train de chanter mmm mmm mm devant le grand bouddha qui est beau, lui bon sang, mais a quoi ca sert de faire encore les cons a engraisser des pretres, mais arretez les mecs, ca suffit.
comme on peut constater, en fonction de la fatigue, je suis plus ou moins receptive a leurs trucs gnian gnian. et remercie mes ancetres de nous avoir en partie debarasser de ces ceremoniaux aberrants, meme si soyons francs on n'a pas tout gagne au change. une rave party a aussi des aspects affligeants. et puis on a aussi la fete de jeanne d'arc a orleans. le truc, c'est que la fete de jeanne d'arc, a kyoto, c'est chaque week-end quelque part. et comme une conne j'y vais, alors je vois les beaufs locaux, et je suis decue parce que je croyais qu'au japon il n'y avait pas de beaufs. je suis une imbecile heureuse.

sinon, madame badinter me permet de me rendre compte que je suis un pur produit de mon epoque, qui fait subir a son mec la grande liberte contemporaine des femmes. nous autres pouvons imposer a notre conjoint que nous ne souhaitons pas necessairement nous reproduire - enfin genre je ne sais pas je vais reflechir je te dirai ce que j'en pense mon cheri - et que les mecs se sentent un peu agresses a un niveau tres profond dans leur animalite - humanite - je ne sais ou mais profond. j'en ai surement parle deja puisqu'il s'agit d'un sujet qui me pose des questions. j'avais constate que c'etait une violence par la reaction du conjoint, alors que je n'y avais meme pas pense avant. ca me semblait naturel le droit de disposer de son corps, et madame b. me rappelle que je suis juste un cas sociologique, ce qu'on imagine toujours rarement car notre ego trop gros nous fait oublier les circonstances historiques qui nous font exister.
idem, mon pere me fait lire un livre d'une fille francaise emigree au japon et presque on aurait le meme style d'ecriture. son livre est une sorte de blog en papier. on appelera ca un journal.
un fait sociologique, la ?


dimanche, janvier 16, 2005

alors voila, je n'ai pas ecrit hier. aujourd'hui patraque pour des raisons obscures, je suppose que tout se tassera avec du repos. je regarde les autres qui roupillent bien ici et je les envie, finalement. je sais que c'est ma tare de base et que tous les shits du monde n'ont qu'un effet local, mais je me demande ce que ca fait de dormir beaucoup, au dela du repose.
deja, etre loin et sans attache affective, mine de rien, ca fragilise un peu. meme l'idee de repasser en france dans deux mois est assez artificielle, car ce n'est pas un but. je passerai, verrai mon homme, les collegues et reviendrai. contente de revenir, car je ne vois pas trop ou je serai ailleurs qu'ici.
en plus la fatigue. on devient moins fort, surement.
et puis le climat. hier, il faut dire qu'il y avait la pluie. c'est pas tres marrant la pluie. car : de meme que tout ce que font les japonais est extreme, la pluie japonaise tombe extremement. avec la gentillesse de ne plus tomber quand on sort de concert. c'est pas gentil, ca ? extreme mais delicat aussi.
il semble que j'ai perdu tres vite le sens que je n'aimais pas (je pense que je l'avais peu) : le sens du ridicule. ici on se moque pas de quelqu'un. on peut rire de quelque chose provoque par quelqu'un, meme involontairement. on rit alors de la situation. mais on ne se moque pas. genre hier le concert finissait avec un type vraiment pas tres doue. mais plein d'energie, qui avait une voix de type dylan, donc fausse et rauque, et qui chantait tres fort. il m'etait personnellement antipathique car evoquait le samouri bourre qui casse tout dans un bar et menace les patrons. comme dans les films. le mec sur de sa place et meprisant, forcement c'est pas sympa. ce qu'il evoquait a jb no marie, c'est le ridicule (nota : je connais trois francaises et pas de pot deux s'appellent marie. l'une est marie la bibliothecaire et l'autre jb no marie, on dira, no etant une forme d'appartenance faible qui peut etre aussi faible que la co-evocation d'apres ce que j'ai compris dans les exemples). personnellement l'agacement oui, que ce type se permette d'etre la a nous crier dessus du haut de son ego ca m'agacait. il lui manquait et l'humilite, et le don. ca fait beaucoup pour un seul homme. mais marie pouffait de rire. je ne comprenais meme pas. je ne percevais pas du tout le ridicule d'un type moche en train de crier comme un con dans son micro. j'arrivais pas le qualifier de ridicule, juste d'agressif.
c'est etrange. d'autant que le sentiment de marie etait partage par jb. alors...
hier encore une humiliation, ca faisait longtemps : un groupe de nouveaux est venu a la calligraphie. ils etaient immediatement dix fois meilleurs que moi, dont c'etait la troisieme fois. j'etais bien sur pas contente du tout. pourtant, c'est pas nouveau que je suis une brele pour tous les arts plastiques sans exception. mais ca fait toujours mal. j'ai cru comprendre que pour me rattraper apres avoir dit que tous les autres etaient mieux que le mien, les profs ont signale que le mien etait plus difficile. hum... merci merci. et puis une prof est passer pour me feliciter sur l'ecriture de mon nom, qui etait devenue bien. enfin, normale pour quelqu'un de japonais. pas beau, juste (enfin !) normal. donc personnellement outrageusement vexee, mais en meme temps pour la premiere fois, j'ai pris du plaisir a tracer les lignes. alors, on ne se refait pas, j'etais contente. autre compliment, manu de l'aikido qui dit "ben pour quelqu'un qui a mal aux hanches, ca va". il faut savoir que les hanches, en aikido, c'est important. normalement ya que ca qui bosse, le reste ca donne la direction.
errata : il semble que le sujet de these de manu est original car il etudie la representation de l'espace entre le jardin et la maison dont je n'ai pas imprime le nom du point de vue des auteurs dans la litterature japonaise. sinon l'etude de ce petit espace pour les architecte, ca a l'air d'etre vraiment ultra banal.

c'etait hier. vendredi a existe aussi. il y a eu aikido il y a eu lectures il y a eu reglement de problemes administratifs et pratiques, il y a eu une soiree incroyable, encore une fois. on a dit qu'on allait a une soiree hip hop reggae en esperant que ce serait moins cata que celle de l'autre fois. et on n'a pas perdu au change. en fait un djay a squatte les platines et la piste avec ses copains et nous a passe, tres discretement, presque une heure de punk. au bout d'un moment on avait tout de meme un peu mal partout a force de danser oh la la. mais pas de pogo. j'ai un peu force guillaume en lui foncant dessus quand on ne pouvait pas faire decemment autrement (pour ceux qui etaient petits quand je l'etais ou juste avant, vous comprendrez), mais personne ne fait ca ici. non non non.
apres guillaume et moi ont joue les snobs, a savoir qu'on a fait les degouttes devant le comportement des gaijins qui debarquaient en prenant toute la place, les filles qui branchaient les mecs avec les epaules a l'air et les bouteilles bue au goulot. surtout, les gaijins etaient tres grands genre hollandais anglais, ce qui ajoute, ici, au fait qu'on les trouvait vraiment vulgaires. c'est dire que j'ai perdu le sens du ridicule mais pas celui du snobisme, tout va bien, la france est encore en moi. et le mepris japonais des choses qui ont une forme differente est un peu entre. c'est si beau le melange culturel.
sinon, mon pere m'a envoye des livres et je vais le vexer en les proposant en don a la bibliotheque. ici, les livres pour francais ne sont pas la ligne editoriale, qui favorise les livres en japonais introduisant a la culture francaise. a part au niveau bedes ou c'est pas mal (je viens de finir le tour au rythme d'une ou deux pas semaine). je ne crois pas que le contemporain francais soit tres suivi. et je remercie les differents donateurs pour certains trucs que je rencontre (genre badinter). alors je me dis que je peux aussi jouer les distributrices de belles ou droles lectures, de l'autre cote du monde. je pense que ca va me donner une sensation de saintete. j'en ai bien besoin avec toutes mes mauvaises pensees, tiens.

vendredi, janvier 14, 2005

Le shopping est complique car on se demande a quoi ressemble son corps. je ne sais pas si j'ai pris du poids ou pas. la plupart des europeennes ne peuvent juste pas s'habiller. je dois pas etre trop trop grosse parce que dans un magasin je m'habille en s et m et dans un autre j'ai pu mettre la taille unique. par contre dans la plupart, je suis L, ne pouvant pas fermer la fermeture eclair du M. gros popotin. Les vendeuses sont largement en dessous des 40 kilos, aspect "feuille". quand elles mangent un sushi ca doit leur faire une bosse sur le ventre.
je continue a lire sur le don et a savoir un peu mieux faire. le thesard en charge de moi redevient aimable maintenant qu'il a eu sa bouteille de champagne. le bonheur tient a peu de choses, vraiment vraiment.
aujourd'hui j'ai attaque guillaume en lui tirant dessus avec un seche-cheveux. tout va bien.
et la hanche ma bonne dame ? hier j'avais assez envie que quelqu'un la brise a la barre de fer pour pouvoir enfin dormir mais aucun elfe gentil n'est venu me dire ainsi bonne nuit. je me demande si ca existe, finalement, un medecin qui soigne au japon, car mes amis japonais restent evasifs sur le sujet. ca va finir par devenir handicapant, au-dela de la douleur, je peux deja moins pratiquer a l'aikido.
mais l'autre question est : est-ce que ca existe le japon.

jeudi, janvier 13, 2005

nous avons un petit restaurant sympathique, mais il ferme pour deux semaines car le proprietaire va en coree, au canada et aux etats-unis.il aime beaucoup la musique soupiere de coree et dirt dancing, mais il fait des plats de sushi enormes pour pas tres cher, avec de la soupe et des bons trucs - car c'est bon. ce qui n'est pas toujours toujours.
pas toujours du tout.

la forme est en bas.
le dos est en haut (dans les sensations)
le travail jusqu'a onze heures le soir, bien qu'il semble naturel ici, n'est pas la meilleure chose.
finalement.

mercredi, janvier 12, 2005

ah donc de mimi on fait kiki.
ceci est la phrase du jour.
c'est la phrase de guillaume
ce qui est vrai car mimi veut dire oreille et kikimasu veut dire ecouter

le truc qui est bon c'est quand les efoorts paient, et pour le japonais, un peu.

ce qui dit marie, la bibliothecaire qui vit ici depuis deux ans : quand on a vecu au japon et appris un peu de japonais, on se rend compte que finalement, les autres langues (europeennes) etaient vraiment faciles a apprendre et que ce n'etait pas la peine de s'auto-limiter par peur de rater [il est vrai que plus ca va et moins je comprends les problemes des gens a comprendre l'anglais qui est, grosso modo la meme langue que le francais - idem pour l'allemand, et comment voir une difference avec l'italien hors des details.... ].
elle dit aussi que de voir des francais est reposant parce que soudain tout est simple. que c'en est un plaisir. tous ces sous-entendus evidents, toutes ces gestes qui veulent dire la meme chose. elle trouve ca tres rafraichissant.
c'est assez simple le bonheur :)


pour tous ceux qui me demandent (certains, plusieurs) si les japonais ont ete affectes par le tsunami. je reponds : je ne regarde pas la tele, donc je ne sais pas comment ca se joue publiquement ici. clairement ca les affecte plus car ils sont soumis aux aleas du petit ventre de la terre, largement plus que nous. c'est tout de meme la raison de base pour laquelle leurs batiments sont si merdiques.
ce matin, la professeur nous accueille pour la nouvelle annee et nous explique qu'elle ne sait pas dire sa douleur pour le tsunami. elle aimerait nous exprimer sa sympathie, puisque nous avons peut-etre des amis qui ont ete touches, mais en anglais elle ne sait pas. elle a les larmes aux yeux et on sent que ce n'est pas pour rigoler.
mon chef local, tout a l'heure, dit qu'il aimerait bien donner l'argent qu'il a en trop, de ses projets de recherche aux populations dans le besoin. mais on n'a pas le droit, bien sur. je sais moins la sincerite de son propos. mais il le dit.

mardi, janvier 11, 2005

je note avec tristesse infinie que mon francais se degrade lentement en ces jours d'ecriture systematique. qu'il est dur de tenir un tant soit peu la langue ecrite. encore la honte qui rougit mon front.

rabrouee ce matin a l'aikido, sans que je sache si c'est volontaire, mais venant d'une cinquieme dan je dois penser que oui.
j'etais toute defroquee, hakama a moitie arrache apres un travail a genoux de quelques minutes. tout etait a moitie sorti, ceinture, keikogi ne fermant plus.
pas bien.
tandis que je tentais regulierement de me rendre vaguement convenable sans prendre la vraie decision - defaire tout et recommencer - la professeur m'a appelee au milieu pour faire uke. ce qui arrive tres tres tres tres tres rarement.
la honte evidemment, meme si je ne sais pas qui a vu que j'etais si mal habillee.
la prochaine fois je n'attendrai pas dix minutes pour me rendre convenable de nouveau. c'est comme ca, souvent qu'on apprend a l'aikido. ce n'est pas doux, mais assez efficace dans la destruction de l'ego. car de toute facon le ridicule est quasi permanent, juste un peu plus sensible par instant.
je me souviendrai toute ma vie d'un mouvement, ou je n'avais rien compris a ce qu'il fallait faire, et ou, au bout de quelques minutes a bouger n'importe comment, incapable de mieux me concentrer pour comprendre, je demandai au pratiquant avec moi : "c'est ca ?" et il a repondu avec un sourire : "presque". je me suis concentree tres tres tres vite et relativement efficacement.

lundi, janvier 10, 2005

c'est encore un jour ferie au japon. un peu moins ferie que les trois premiers jours de l'annee car les magasins sont ouverts. il parait qu'ils ont invente des jours feries (du sport, des enfants,...) parce que les etrangers reprochaient aux japonais de trop travailler. maintenant ils considerent qu'ils en ont beaucoup - surement moins qu'en france et surtout pas plus d'une semaine de vacances en plus, souvent a date fixee par l'employeur).
c'est aussi les soldes, qui tombent a des prix ridicules (car je suppose qu'un japonais ne veut pas etre en retard sur la mode). il parait que les tubes, en musique, ca change toutes les semaines. la mode est variante, importante, et le shopping un hobby tout a fait legitime.
pour ce qui est du bobo perso, ca s'est regle grace au monsieur osteo avec diplomes en francais sur son mur. sa femme etait la expres pour traduire (elle parle tres bien anglais). toute la sceance d'osteo se fait en jean et pull. c'est assez surprenant d'etre tout le temps habille chez le medecin, ca doit leur faire bizarre quand ils arrivent en france. la nudite n'est pas tres claire pour moi. dans les vestiaires pour fille, en general on ne change pas de culotte et de soutien-gorge pour l'entrainement, donc les filles ne sont jamais nues. quelques unes prennent leur douche, mais ont de grandes serviettes pour se cacher, on voit peu de nudite. et pourtant, dans les bains publics, tout le monde est a poil. donc il y a des lieux pour chaque chose, et on change radicalement de comportement en fonction de la situation (bon, ca comme base culturelle, j'avais compris).
j'ai violemment agresse un type avec qui j'avais bu un cafe en le reconnaissant dans un magasin et en allant lui dire bonjour (comme on peut ainsi agresser un anglais assez facilement).
j'ai dit bonjour au supermarche du coin a mon voisin qui me parle regulierement dans les couloirs - il est assez souvent bourre a ce que j'en comprends - et il a pas eu l'air super content, meme s'il ma repondu.
je dois perdre certaines habitudes.
je dois aussi arreter de m'engueuler par mail avec mon eric, car je doute que ca aide a la paix des couples.
dans ma phase regressive (je parle aux araignees), je continue bien tout droit : j'ai achete des lego pour construire des dinosaures.
sinon, pendant les discussions avec les francais, j'ai decouvert qu'on peut acheter la musique des 99 shops (petits magasins ou tout est a 99 yens plus taxes, qui amene a 103 et ou j'achete en general lait, sucre et compagnie). c'est une musique mythique, vraiment tres agacante et entetane, qui ne change apparemment jamais. a muji, qui est plus classe quand meme, la musique change deux ou trois fois l'an. les sons des passages pour pietons sont de deux tonalites differentes. le monsieur qui ramasse les cartons et celui qui livre le toyu ont des sons sur leur petit camion. des fois, certains passent en chantant (le camion chante, je veux dire) mais je ne sais pas ce qui est vendu.
sur la riviere kami aujourd'hui, des especes de busards etaient amasses a un endroit et il est etrange de voir un rapace d'environ un metre d'envergure passer juste au-dessus de sa tete, en ville, quand on fait un footing.
devant chez le clodo qui promene pafois son chien, il y avait un tas de chaussures, au moins 5 paires, qui indiquaient qu'il avait des invites.
hier, j'ai regarde le voyage de chihiro en version originale et j'ai compris quelques mots et expressions. alors exhultation passagere.

dimanche, janvier 09, 2005

toujours la vacuite des mots 

hier soir, la soiree trop arrosee pour moi m'a amenee a un constat tres dur : je ne sais parler que des japonais et de leur etrangete quand je suis en groupe de francais. ca me desole. je me sens bete. c'est dur de ne pas prendre les choses telles qu'elles sont, et devoir les dissequer, poser des questions.
deux infos importantes pour moi. l'hopital, c'est de pire en pire quand j'en entends parler. donc ce serait la grave misere mais cache sous des dehors adorables. autour de la souffrance, apparemment. des gens qui ont tres mal sont traites sans soulagement. voir les soins font tres tres mal et tout le monde s'en fout.
bon...
deuxieme info. marie la bibliothecaire de l'institut franco-japonais qui est la depuis deux ans, dit que dans les rapports homme-femme, la femme n'est pas forcement a plaindre. elles ont, les femmes japonaises, une logique de femme entretenue, et choisissent pour la tres grande majorite de ne pas continuer a travailler. il faut dire que le travail n'est pas drole ici, on l'a bien admis. elle a des amies qui ont decide de se faire entretenir par leurs parents et leurs petits amis, avant meme le mariage. ensuite la gestion du portefeuille est feminin dans le couple. donc on est dans la configuration decrite par badinter d'un abandon des responsabilites politiques en echange de la tranquilite, un des contrats de la societe patriarcale.
je n'oublie pas que maki insiste sur le fait que les filles sont tres meprisees et considerees comme incapable par la plupart des males. ce qui ne va pas en contradiction. donc, j'aimerais voir plus de couples fonctionner, mais l'acces aux japonais est encore un peu ferme. m'isole-je ?

samedi, janvier 08, 2005

aujourd'hui rencontre d'un aikidoka gentil gentil au club, un francais. gentil c'est positif. mais ici, une chose etrange, je trouve les francais tres agreables. c'est a dire calmes mais sans pour autant etre trop timides. genre calme. je ne sais pas si c'est l'esprit du lieu qui fait ca ou si c'est les gens deja comme ca qui viennent / restent a kyoto. mais vraiment, tous ceux que je croise sont agreables, ouverts, et donnent envie d'etre amis. du 100% ca n'arrive pas partout...
donc manu est le thesard en litterature qui s'interesse au traitement dans la litterature japonaise du lieu qui est entre la maison et le jardin. le petit endroit en plancher qui est dehors mais qui est dedans aussi (je suppose, il ne m'a pas dit preceisement). si c'est dedans et dehors en meme temps, je comprends que ce soit japonais. et vous, vous comprenez pourquoi je dis "le" thesard. c'est pas que j'en avais deja parle avant, c'est que c'est "le" thesard. il ne doit pas trop pouvoir etre en concurrence trop nette sur ce genre de sujet.
comme petit boulot il travaille dans les jardins des temples. ce qui est dur en fin d'annee quand tout doit etre parfait. maintenant il n'y a plus rien a faire. je vais demander comment il a trouve ce job. j'ai deja rencontre la femme d'un jardinier qui fait aussi du tambour japonais pendant son temps libre. a l'aikido on a un forestier quand il est au canada - ebeniste quand il est au japon. des destins un peu etranges quand meme... manu parle bien sur bien japonais vu qu'il le lit assez pour faire ce genre de recherche. hum. moi le japonais, revenez dans vingt ans... plus je prends de cours et plus j'ai mal au cerveau.
bref manu a fait de l'aikido a nimes, puis a aix ou il allait chez tamura une fois par semaine, puis a l'aikikai un an, puis chez tissier et la il est chez yokosan. genre un belle vie d'aikidoka quand meme. il est bien sur tres agreable a pratiquer et tout le monde aura compris qu'il est aussi beau sinon il n'aurait droit qu'a moitie moins de lignes que ca. merde alors, y'a des selections dans les recits aussi, tout interessants qu'ils soient. vous perdez plein de destins passionnants de gens que je trouve moches.
mais non, c'est pas vrai.
c'est une blague.
bref manu dit que c'est normal si c'est des breles a l'hopital, c'est comme ca ici. tres agreable et efficace, mais la douleur n'existe pas, n'a pas de sens. ils l'ont soigne d'une foulure en disant - levez-vous. vous pouvez marcher ? oui. ah bon c'est bien alors. mais j'ai mal. mais vous pouvez marcher ? oui. ben ca va alors.
on suppose qu'en gros, comme les japonais ne se plaignent pas, on a droit a une medecine de grand-papa. et on se demande pourquoi il y a du stress excessif dans cette charmante societe. ah la la...
mais il a une adresse de monsieur qui fait ploutch ploutch les articulations, alors hein, je vais aller me faire ploutploutcher, en cas. parce que ca commence a etre handicapant ces conneries.
il dit aussi que kyoto c'etait la misere en aikido avant que yokosan ne s'installe ici, donc pour les aikidokas, une seule destination sure (parce que yokosan change souvent de pays) - tokyo.

encore une situation interessante. j'ai ecrit des petits mots de bonne annee aux gens de l'aikido, dont une debutante qui parle bien. je l'ai vue vendredi et aujourd'hui plein de fois. mais a un moment, on s'est retrouvees que toutes les deux, car je suis allee la voir pour lui demander de me dire un mot en japonais. et la, elle ne remercie pour les voeux de bonne annee. encore une fois, quand on est que toutes les deux.
idem murakami celui qui est gentil et joli au travail (je ne suis entouree que de gens beaux, c'est tellement harmonieux la vie), m'a parle dix minutes quand on a ete seuls, et m'avait IGNOREE totalement quand il y avait nakanishi. seule hypothese : il reve de se marier avec moi (a ce degre la de schizophrenie comportementale, c'est necessairement important pour lui).
je plaisante.
il parait que c'est pour ne pas frimer de parler a l'etranger. (dans les cadres ou les etrangers sont apprecies). ou ne pas frimer d'avoir un ami.
bref pour pas frimer devant les autres.
donc ils ne sollicitent jamais, mais sont souvent tres gentils quand on vient les solliciter et ultra gentil quand on est a deux.
je continue a noter ces situations dont j'ai deja parle plein de fois, parce que ca me traumatise toujours. bien que j'aie fait semblant d'etre parfaitement habituee la derniere fois.

sinon, mon annonce pour trouver un seche cheveux m'a deja amene deux pretendants, je me dis qu'il y a des mots clefs dans ce pays... ils donnent leur age, et disent qu'ils ont une voiture. j'aime bien ce genre de drague. un des deux n'a meme pas mentionne le seche-cheveux, juste qu'il aime les echanges culturels. mais oui mais oui.

bon, ce soir soiree chez moi avec plein de francais - des neufs et des plus blases, on va boire du vin, de l'armagnac et du pastis, manger des marrons glaces arrives hier par colis special et pas manger de riz mais boire du sake.

vendredi, janvier 07, 2005

donc je mange du riz 

de plus en plus de riz, tous les jours maintenant. on s'habitue et ca devient sacre. le corps en demande, et en regardant du riz blanc on se met a saliver.

ce matin j'ai fait mon cadeau a yoko-san prof d'aikido. je fais un cadeau atypique : un beau stylo. jusqu'a maintenant, face a l'objet, sont etonnes et contents. c'est un cadeau, mais absolument improbable de la part d'un japonais, alors c'est la french touch.
au moment ou je vais pour sortir du vestiaire, elle m'appelle et s'approche de moi avec un sac et fourre rapidement trois clementines dans le mien. je suis etonnee et tres contente je dis merci a demain (dans mon texte sur l'enquete sur les facons de donner des fruits, je note que la mandarine est particulierement adaptee a dons a des plus jeunes avec qui on entretient des relations informelles, dans une situation informelle ou lors des grandes fetes ou l'on fait des cadeaux (ete et hiver)).
a la fin des cours, il est tres commun que quelqu'un apporte des gateaux, du chocolat. au labo, chez la secretaire, il y a toujours des gateaux mis en commun sur la table. la derniere fois, je lui ai offert des ferrero roche d'or et elle ne les a pas pose en commun, d'ou je conclus qu'elle a aprecie pour elle.
les cadeaux sont surtout de nourriture, comme je signalais a propos des fruits deja. j'ai aussi vu circuler des mouchoirs, des objets qu'on a faits soi-meme genre macrame (si ! au japon, le temple du bon gout, du macrame !), un sac, une babiole dans un joli paquet.
il semble qu'on puisse aussi donner de l'argent ou des bons d'achat, a des personnes plus jeunes, en relations informelles, lors des fetes ou l'on fait des cadeaux (ete, hiver).
j'aime beaucoup les enquetes sociologiques - marketing ou je ne sais quoi, qui visent a aider les americains a mieux importer au japon et qui pose des questions aux meres de famille. on donne a : des plus vieux ou des plus jeunes / avec qui on a des relations : formelles (travail, mais aussi les pop stars d'apres un autre texte) ou informelles (amis, famille) / lors : de simples visites ou des fetes ou l'on fait des cadeaux (ete ou hiver, genre le debut d'annee comme maintenant).

l'hopital est tres agreable au japon, ce qui est tout de meme un comble. hier, j'y ai passe trois heures et quelques pour montrer mon genou. je ne pense pas qu'il faille un hopital pour mon genou douloureux, mais je ne sais pas ou trouver un osteo ou un masseur quelconque ou qui que ce soit qui me dise si c'est de nouveau un chouilla deplace pour faire comme ca aie aie aie au genou et a la hanche. donc, hopital. ou on est mega-coache.
je suis arrivee a 8h30, en me doutant que c'etait mieux de faire la queue des le debut, j'ai pris mon ticket (12, et merde je suis deja la trop tard). apres, j'ai attendu pour avoir ma carte et mon rendez-vous en chirurgie orthopedique. ensuite j'ai attendu dans le service de chirurgie orthopediques (j'avais pris mes cours de japonais). j'ai entendu appeler mon nom pour la piece 114, et la j'ai vu le medecin, tres gentil, qui m'a un peu regarde le genou et m'a envoyee a la radio. j'ai pris l'ascenseur indique, je suis descendue et en face, il y avait l'accueil radio ou on m'a donne un numero de salle d'attente apres avoir passe la petite carte dans une machine. j'ai quand meme du montrer un papier pour savoir ce que je voulais et donc ou j'allais. en attendant il y avait beaucoup de vieux. plein de vieux. et des jolies affiches avec des dessins de vieux avec du rouge sur les articulations et des grimaces sur la figure pour signifier qu'ils avaient mal, je pense. j'etais dans un service de vieux. cool. mon nom a ete appele par une voix un peu saturee, mais avec une texture pas agressive, comme toutes les voix qui passent dans l'hopital. je ne sais pas bien quel filtre ils mettent, mais ca correspondrait a "voix apaisante". je suis rentree, le type a verifie mon nom, a regarde mon papier, et je me suis mise en tee-shirt et jupe de papier qu'il m'a donnee. en france c'est souvent petite culotte et sous-tif et on a froid. le type m'a mise sur l'appareil et m'a un peu installee. pour dire respirez, ne respirez plus, ils ont une voix automatique en anglais, tres drole. on ne comprend pas grand chose, mais avec de la bonne volonte, le contexte de la situation permet de comprendre breathe in breathe out stop. breathe again. un des etonnements vient de la manipulation du radiologue qui etait d'une douceur et d'une precision incroyable, et c'est la que j'ai realise que le mdecin aussi. avec deux doigts pour minimiser le contact je suppose, mais tres tres indicative, tres douce. c'est un toucher que je ne connaissais pas en europe.
alors apres on comprend pourquoi c'est pas pareil l'aikido, ben ouala.
mais tres doux.
ensuite, j'ai fini les radios, j'ai eu mon papier. quand je suis arrivee j'ai donne mon papier. en fait, on m'a indique a qui le donner, car comme toujours il y avait cinq personnes pour cette activite de secretariat, dont trois en train de papoter, qui m'ont tout de suite reperee et guidee vers la personne responsable de mon papier. on m'a alors dit de retourner "doctor". alors j'ai attendu attendu attendu puis il y a eu mon nom mais cette fois je ne l'ai pas entendu, alors il a fallu venir me chercher avec le sourire. et puis le medecin m'a dit que je n'avais rien, en me montrant mes radios qui etaient arrivees toute seules, que tout etait parfait. et si j'ai mal ? vous n'avez rien tout est parfait. donc me voila rassuree. prenez ces medicaments. voila. j'avais deja beaucoup moins mal (c'est tres vite passe, une fois sortie de l'hopital j'avais de nouveau mal, c'est un docteur a effet local).
alors je suis passee a la sortie avec mon papier apres avoir dit merci beaucoup au docteur. la sortie, c'est d'abord la pharmacie, ou on m'a dit que je ne pouvais pas prendre mes medicaments a cette pharmacie, vu le type d'ordonnance, je devais aller dehors chercher mes medicaments, j'ai dit merci. apres je suis allee payer, la ou je ne dois pas payer a cause du papier bleu de l'assurance, et la dame m'a dit ooo ne bougez pas, attendez shotto (un peu). alors je me suis assise, et j'ai attendu. dans le hall la musique ressemble un peu a celle des avions apres l'atterissage, genre "nuit paisible". elle est venue me chercher pour me dire qu'elle avait change mon ordonnance, et que je pouvais prendre mes medicaments a l'hopital. alors je suis retournee a la pharmacie et repartie avec un paquet de pile le bon nombre de medicaments. je suis revenue sur mes pas pour demander la posologie car j'ai un faible en japonais. et voila.
les medicaments sont tres bien pour la douleur, ce que je constate toutes les quatre ou cinq heures quand il faut les reprendre.

sinon, j'ai ma copine l'araignee qui a decide que vraiment mon bureau et mon mur etaient les plus sympas de la piece. bonjour araignee.

jeudi, janvier 06, 2005

"for japan, rice is a near-sacred product" 

il semble que je n'ai pas encore suffisamment insiste sur le fait qu'ici on ne rigole pas avec le riz. il y a en a partout. vous mangez un steak frites, on peut vous servir du riz avec car il faut en manger. au nouvel an, meme si j'ai vu a l'occasion des fruits, c'est a base de riz qu'est fait le regime des dieux. omnipresent dans le quotidien, il semble aussi l'enjeu politique et economique de base. je viens de finir un article sur les negociations sur la liberalisation du riz et l'ouverture du marche a la concurrence (surtout americaine), et il semble que le riz ait pris dix ans pour pouvoir penetrer. encore a l'heure actuelle, le prix est fixe par le gouvernment et, pour un produit de base, il est singulierement cher. plus cher qu'en france, assez largement. le riz, le riz et toujours le riz, c'est le centre de quelque chose que je n'ai pas entierement saisi, mais sur lequel je vais me pencher (comme le traitement accorde aux amis malades a cause de l'alcool, autre pilier de la culture japonaise - alcool de riz des fois aussi / la ou pour nous le raisin est sacre car il produit le vin, peut-etre que le sake est bien vu parce qu'il est produit a partir du riz... hypothese bof...).

sinon comme les relations hommes-femmes c'est pas simple, j'ai la chance de tomber sur la bibliotheque de l'institut franco-japonais du kansai, qui n'a pas que des bonnes bds, mais aussi madame badinter (enfin, un bout de madame badinter, sous forme de mots qu'elle a pose sur un papier). "l'evolution presente du rapport des serxes nous parait si considerable que nous sommes tentes d'y voir le debut d'une veritable mutation (...) Reste que, contrairement a d'autres mutations, celle-ci est moins l'effet de la pression de l'environnement que le resultat de la confrontation des desirs de l'homme et de la femme. A ce jour, les femmes ont dit ce dont elles ne voulaient plus et ont entame une revolution sans precedent. La balle est a present dans le camp des hommes qui doivent accepter de reflechir a la nouvelle donne, c'est-a-dire ce qu'ils veulent, et comment ils concoivent le nouveau contrat sexuel". 1986.
donc c'etait il y a vingt ans presque.
c'est bizarre comme j'ai l'impression que les mecs, comme assez souvent, ont joue la carte du je sais pas j'ai pas entendu la question. je veux bien etre detrompee (avec plaisir) si des penseurs non demandeurs du retour au foyer ont vraiment ecrit la-dessus en france recemment. collectivement, c'est la strategie gagnante ou il y a des chances qu'on passe tous a cote de quelque chose ?
aussi sur le net, page de merde genre aol en anglais, on trouve que les femmes a haut qi sont plus celibataires. en fait, la raison avancee par les chercheurs cites par aol (je mets plein de guillemets), c'est qu'a partir d'un certain niveau d'education et d'habitude a l'independance, elle n'ont vraiment pas de sentiment d'avoir besoin d'un mec. c'est marrant, ca rejoint ce que raconte badinter sur plein de mythes de fondation ou les femmes et les hommes etaient deux peuples separes, sauf a quelques moments de coit a but reproductif, et que les femmes ont eu a un moment la strategie de se faire recueillir pour etre plus en securite (en gros). d'ou justification du pouvoir abusif, puisque c'est elles qui etaient en demande.
ben moi, je trouve que c'est un constat super triste.
j'espere qu'elle donne plus d'espoir par la suite, madame b.

mercredi, janvier 05, 2005

poupoum pidou 

encore une journee ou j'ai peu a dire.

alors un petit tour culturel. une chose importante, c'est la grande valeur des fruits ici, qui servent a faire des dons. tout texte sur les dons au japon est bienvenu, j'en trouve finalement peu on the oueb et voudrais bien approfondir. alors que je suis face a une des economies les plus florissantes du moment, non capitaliste et completement ancree dans le primitivisme de la circulation de dons (primitivisme, si l'on en croit les penseurs economiques contemporains), qui y participe tres visiblement - en plus !!! - a la floraison de cette economie florissante (ca va on suit ?). j'ai trouve trois textes en langue etrangere sur le sujet (j'ose imaginer que les japonais savent de quoi il s'agit, et encore... je ne sais pas dans quelle mesure ils posent ce type de questions...). ou alors plein de description de situation chez les ethnologues qui racontent leur terrain et la grammaire du don, super elaboree. on nous parle de l'art floral, de l'art calligraphique, de l'art de l'origami, mais je suis sur qu'on peut avoir des dans dans l'art de choisir le bon don au bon moment. notez qu'on a eu ca en europe aussi fut un temps, les petits traites d'etiquette. certaines personnes gagnent encore leur vie avec ca autour des grands de ce monde et de notre petit president.
donc la grande valeur des fruits. un type de melon tres precis au dessin tres beau apparemment, coute hors de prix. seulement quelques grossistes specialises - genre deux ou trois sur kyoto - le vendent au marche. c'est un melon tellement cadeau incroyable, que si vous etes a l'hopital et que quelqu'un vous l'offre, c'est un mauvais signe, ca veut dire que c'est bientot la fin. j'ai bien aime l'anecdote :(
ce type de fruit n'a pas une grande incidence sur l'economie quotidienne, ceci dit. heureusement, aussi.
voila, c'est tout.

quoique. je profite du retour des collegues pour me re-amuser un peu. ils m'aident un peu avoir avoir de nouveau des occupations en contact populationnaire.
car n'ayant que peu acces a l'intimite, laissons le temps au temps, et faisons des paris sur les emotions cachees derriere les visages. ce qui etant approximatif est forcement hilarant. ce matin un coup de fil avec un gentil collegue inconnu pour savoir ou trouver un medecin du genou deplace un peu qui parle anglais.
oui je sais je me fais tout le temps mal, vous avez des remarques plus originales ?
donc au telephone le jeune homme a d'abord eu des reponses positives mais il etait encore en attente de reponses definitives, puis il y a eu des doutes, puis ca allait mieux, puis c'etait foutu. j'ai note que la fin de la conversation etait du meme accabit que quand on telephone aux mairies de quartier a marseille "ah ben non c'est pas ici qu'il faut appeler. clac". genre contente d'etre debarassee, la cagole.
donc j'arrivais a peu pres a suivre, mais parfois il etait assez enthousiaste, alors que la nouvelle etait du cote du non. je me fais donc encore avoir.
a l'hopital, pareil, le type a tout fait parfait, sourire, content, c'est vraiment une bonne idee d'etre venu nous voir, m'a fait remplir le papier, m'a fait attendre, puis au bout d'un quart d'heure ou tout allait jusque la tres tres bien, il m'a explique de toute facon les consultations etaient finies depuis 11 heures et pour le genou, c'est vendredi matin, voila. alors j'ai demande une personne qui m'explique en anglais plus preciment et il m'a amenee a une collegue.
la, il lui a explique mon cas pendant longtemps. longtemps. longtemps. enfin, plus longtemps que toutes les discussions qu'on avait eues plus le coup de fil de renseignement moins le remplissage de la fiche. pendant toute la periode ou il lui expliquait, je pouvais meme pas regarder ailleurs parce que la fille faisait sans cesse des petits gestes pour me signifier que j'etais incluse dans la conversation et qu'a chaque instant elle pouvait se mettre a me traduire. vigilance. presence non feinte exigee. ensuite le type est parti et la fille m'a tout reexplique en anglais, enfin elle a redit ce que je savais. apres j'ai pu lui demander des precisions. si je veux voir un chirurgien orthopediste non specialiste, je peux venir demain, si je veux que pour le genou vendredi. bon, je verrai. elle parlait tres tres bien anglais. tres gentille.
l'experience globale n'etait pas desagreable, parce que si vous voyiez le hall de l'hopital et la zone de paiement, c'est plus sympa que la moyenne des centres commerciaux en france, on viendrait bien y rencontrer des copains.
je retiens neanmoins : vivement qu'il n'y ait plus besoin d'intermediaire, qu'est-ce qu'ils parlent longtemps pour dire un petit truc, il faut vraiment tout le temps montrer qu'on ecoute la conversation - en general on fait mmm mmmm hai hai mmmm au choix. les deux derniers points ne sont pas franchement desagreable non plus, c'est pas mal de bien tout formuler. il semble que ce soit lie a la grande ambiguite de cette langue. elle est tres tres minimaliste. avec des "il s'agit de", "a tel moment", "a tel endroit", "avec le chandelier", pas de difference futur passe - disons que les langues europeennes sont tres redondantes (du style "deux chats", on met un "s" alors qu'on savait deja qu'il y en avait un nombre superieur a 1), donc c'est pas elegant, mais ca permet de savoir precisement qui fait quoi. tandis qu'en japonais on saura tres precisement quel est l'etat de pensee du locuteur et de la personne dont on parle, etc, mais moins bien ce qui se passe. les sentiments avant tout. c'est etrange ce pays ou on valorise a fond l'expression verbale subtile des sentiments, on trouve tout a fait normal que les gens en ressentent plein plein tout le temps et on le valorise meme, mais ou on interdit leur expression. sauf bourre. l'alcool plus belle invention de l'humanite.

en fait je suis contente d'etre ici parce que quand les gens me diront :les japonais sont comme ci ou comme ca, je dirais "ah oui, tu trouves ?"
comme ca, je dirai.
parce que je saurai plus de choses qu'avant.
parce que les japonais sont dans mon bureau, dans mon immeuble et dans ma rue. ils sont partout, ils me sourient et m'evitent sur le trottoir, me regardent, ont envie de me parler ou me meprisent, me vendent un pain ou un bout de riz, me pretent un livre a la bibliotheque et reglent mon telephone portable. les japonais sont partout. avec quelques chinois et deux trois indiens qui trainent. les japonais ont des tee-shirt ecrit en mauvais francais ou en mauvais anglais, des beau bonnets et chapeaux pendant cet hiver, des jeans, des bottines si ce sont des japonaises, ils aiment les gateaux qui ont des tetes de gateaux de mariage europeens et des petites boules de riz, les crepes, les glaces, les spaghettis bolognese, les sushis, les sashimis, le poisson grille et les okonomiyaki. les japonais vont en boite et dansent sur de la musique de merde ou vont en boite et dansent sur de la bonne musique. apres, a la sortie, bourres a pas marcher droit, les japonais me proposent d'aller tirer un coup dans la voiture au parking. quand les filles parlent, elles parlent une langue qui est differente de celle des garcons et les garcons les prennent pour des truffes. les cheveux des japonais ne sont jamais vraiment blonds clairs, mais ils peuvent prendre plein de couleurs de l'auburn au blond fonce, je les soupconne neanmoins d'abimer leurs cheveux avec des produits pour qu'ils ne soient pas noirs. ceci dit ils ont une sacree masse qui est assez belle et fofolle. certains garcons japonais ont des dread locks et ca c'est une honte parce que c'est tellement joli que c'est troublant.
bref, les japonais sont assez diversifies finalement.
je ne sais pas tres bien comment ils sont.
par contre ils ne parlent pas comme moi.

je dirais que je ne tire pas grand chose de plus du voyage.
par contre, la nouvelle thematique c'est pourquoi ecrire alors que finalement on ne raconte que des banalites incompletes qui se contredisent et affligent toute personne douee d'un peu de bon sens. car on pourrait croire qu'ecrire c'est vouloir comprendre. mais en fait, ecrire aide a mieux saisir, a mieux percevoir, a plus justement sentir (pour des esprits echauffes comme le mien). ne pas expliquer, meme si expliquer et narrer ont ca de commun qu'ils se font avec des mots. juste derouler sur une surface qui dure ce qui n'existe sinon que dans l'instant et qu'on oublie finalement trop vite. les sentiments, c'est volatil.
sur voyager, je ne suis pas sure. sur ecrire, j'ai moins de doute. sur lire, chacun est juge de sa propre pratique.

mardi, janvier 04, 2005

il y a des jours ou on n'a rien a dire. mais rien mais rien mais rien.
juste peut-etre que les japonais aiment la lune et y voient un lapin qui fait des mochas (le gateau de farine de riz qui peut etre si bon). c'est-a-dire que le lievre tape dans une grande bassine en bois avec un pilon pour rendre le melange un peu mou, je crois. et que quand la lune est croissante, elle est penchee (elle a une inclinaison differente de chez nous) et fait comme la corde d'un archer qui tire vers le haut. elle s'appelle donc JYOGEN NO TSUKI. sinon elle est KAGEN NO TSUKI, quand elle est a gauche, archer tirant vers le bas, puisque la corde de l'arc est gen. on aura compris que la lune est tsuki et qu'aimer regarder la lune, qualite positive au japon contrairement a chez nous ou les reveurs se font facher, s'appelle tsukimi. on aime aussi regarder les fleurs au japon mais j'ai deja oublie comment on dit, machin-mi. c'est des gros branlos les japonais, finalement, qui passent leur temps a faire des photos de fleurs et a se coucher au petit matin pour profiter de la lune toute la nuit. incroyables.

lundi, janvier 03, 2005

des faits 

parce que les meditations c'est bien, mais des faits
dans la rue, ils ont encore accrochee dans le dos cette jolie fleche que je soupconne d'etre une fleche pour tuer l'annee finie (mais je peux bien sur etre dans le faux). c'etait une fleche qui se vendait beaucoup dans les temples-kermesses du premier, celles ou j'ai fui les odeurs de saucisses grillees et de beignet de calamards graisseux, la voix en boucle d'une jeune femme qui voulait vendre je ne sais quoi. j'avais lu, souvenez-vous, qu'il ne faut pas faire de feu pour faire la cuisine pendant les trois premiers jours, precepte que je suis avec attention (je veux mettre les dieux de mon cote, j'ai prie pour que mon pere prenne sa retraite a la fin de l'annee et on verra qui des dieux ou de la betise humaine gagne sur cette joute-la). or, je constate que des le premier de l'an, les stands a viandes-poissons-tofu-beignets grillent a gogo. et au milieu des lieux de culte de surcroit. je suis verte.
il parait qu'hier une jeune femme venait faire golong golong clap clap avec ses protege oreilles en mains de mickey et ses gants gigantesque idem.

hier nuit, le seul evenement notable de la soiree est quand un jeune homme s'est retrouve scotche a terre, extrement bourre ou avec d'autres substances dans le sang, impossible a dire. il avait les jambes qui depassaient sur la piste de danse et ce ne me paraissait pas tres charitable de le laisser comater en ce lieu-la. je me suis donc penchee pour le rasserener et peut-etre le transporter ailleurs, puisqu'il avait un physique transportable, un peu comme guillaume. car mon ami guillaume qui est assez normal ici, n'est pas gras. la masse de son tissu adipeux doit etre equivalent a celle d'un chihuahua a l'aube de la puberte (c'est le moment ou les chihuahuas stockent un peu sur les flancs avant de faire leur poussee en taille). c'est dire que je me sens capable de bouger un male de cette corpulence. donc, je commence a tenter de bouger le jeune homme, et la, son ami m'arrete, genre pas content. un autre debarque pour surveiller la scene. on ne laisse pas une fille s'occuper de notre copain bourre, surtout pas une gaijin. je me dis que bon ca va ils vont s'en occuper. ben pas du tout, apres m'avoir poussee, le copain s'en va. comme les genoux du type etaient toujours a deux doigts de se faire eclater par les danseurs imbibes, je retourne a la charge pour l'emmener au fond de la salle. tout d'abord il resiste, ultra tendu, alors je lui parle un peu doucement et je lui frotte le dos, je lui prends les mains, il se detend largement et il arrete de faire le gogol qui veut rester planter la, presque pret a se laisser guider. ses copains reviennent alors avec un air pas content du tout, m'ecartent de nouveau et comprennent qu'il faut regler le probleme, le malmene un peu, j'arrete de regarder par politesse locale et quelques instants plus tard il n'est plus la. je doute d'une methode douce.
et je comprends de mieux en mieux pourquoi j'ai eu trois felicitations de gentillesse parce que je m'etais occupee de guillaume l'autre fois. parce qu'ici, t'es comateux, tu creves, voila. c'est trop cool.

pourquoi mais pourquoi ? 

La question de la journee c'est pourquoi partir de chez soi.
La france est un pays qui me revulse integralement en ce moment et ou j'ai du mal a fonctionner au dela de relations intimes. le pire semble que pour la plupart des gens si j'en crois les statistiques, a l'exclusion d'ardisson et de ses amis, le monde est a fuir et le repli vers famille/amis necessaire. on fonctionne sur du non-dit et de l'hypocrisie, on a peur du regard des autres et se taire est plus simple que se faire rabrouer en public, car on bafouille toujours quand on dit ce qui semble juste pour soi. et la france est un pays ou le ridicule est sanctionne avant d'avoir pu meme exister.
et je suis ainsi, au milieu d'une societe qui est la mienne, ou je devrais trouver une place, mais qui me semble tourner a vide. et le courage et la generosite me manquent pour agir, faire de la politique, etre dans ma cite et construire des institutions qui garantissent - lieux de paroles, d'enseignement, ce sont les structures de transmission et d'aides auxquelles je pense quand je me demande ce qui est utile - surement je ne connais pas les problemes du droit. j'ai peur de l'echec, du temps perdu, de sentir la morsure sur la main tendue. je ne suis pas mere theresa.
alors je fuis en me disant qu'ailleurs, etre inutile aura sa raison, qu'observer le monde en n'y faisant rien, ce sera plus normal. ne pas etre a sa place est plus agreable que de devoir amenager son espace. pourtant, c'est bien dans le quotidien qu'il faudrait changer, soi-meme ne plus agir a cote de soi, prendre le temps de comprendre les autres, un peu, dire ce que l'on pense quitte a avoir tort et corriger. accepter que certains n'acceptent pas, qu'on prenne sans jamais donner, que l'agressivite sorte sans etre meritee.
ici, tout ce qui concerne la communication humaine est au-dela du naze. alors on se sent capable de communiquer en tant que francais, parce que meme le pire coince a lunettes de la classe sait mieux dire chez nous quand il en a marre de... on se sent dieu de la parole, meme sans savoir prononcer un mot (dire si l'on se permet d'etre con quand on est a l'etranger).
pourquoi partir alors qu'on a tout chez soi. c'est aussi la curiosite qui fait partir car les archetypes voyagent loin et mon image du japon ideelle n'inclut pas l'attente dans les administrations (partout a peu pres aussi insupportable, parfois avec plus de promiscuite comme dans l'angleterre post-tatcherienne, parfois plus de sourires ici et de blagues dans le sud de la france) ou les soirees super nazes de beauf deguisees en petasses et minets comme celle ou j'ai tristement traine le pauvre guillaume hier soir (je ne pouvais pas savoir, c'etait annonce "reggae"). cela n'inclut pas le fait que les japonais si polis ne ramassent jamais les velo tombes par terre (en meme temps ca ne sert qu'a ameliorer l'esthetique, pour le velo lui-meme ca ne change pas grand chose) ou que l'on est nourri pour que dalle dans plein de lieux ou la nourriture est vendue. ca fait sentir la realite de la foule calme et de la haine raciale que j'avais quasiment toujours evitee (peut-etre un eclat, une fois, au cameroun). pourquoi partir ? pour se rendre compte que la calligraphie est une activite que personne ne pratique une fois sorti de l'ecole et que consommer est le pendant du faire aussi ici, finalement. mais que dans la rue les jeunes bourres se revendique du japanese samourai spirit devant les etrangers et que pour moi, tout comme les regards curieux dans le bus, c'est bien la preuve que je suis dans un petit pays qui ne connait rien du monde. mais vraiment rien du tout.
de l'avantage d'avoir eu des colonies florissantes, malgre tout, car le monde est venu a nous.
pourquoi partir alors que ca ne rend meme pas plus serieux dans le travail et qu'on continue a revasser en cherchant des theories vaseuses sur l'humanite ?

dimanche, janvier 02, 2005

apparemment quelqu'un aimait beaucoup les pigeons parisiens et a decrete que l'asie irait mieux avec des rats du ciel pour decorer ses villes. (j'invente une histoire en la basant sur la betise humaine, c'est mon choix estethique de la journee). resultat, les jolis petis canards a tete noire doivent negocier l'espace au bord de la riviere (plus au nord que la ou je vais d'habitude) avec les monstrueux volatile a bec pointu.
plein de lumiere et de soleil chaud, la journee etait propice au cerf volant et - comme monsieur tout le monde japonais fait toujours tout bien - ca volait plus haut que les oiseaux, c'etait tres beau. des souvenirs me revenaient de la magie de la grande motte par jour de moyen vent, ou la plage est aussi emplie de badauds aux yeux leves pour les oiseaux de papier.

attention cette suite est mal ecrite car le doute est tourbillonnant.
je continue les discussions de desaccord avec maki, car je ne comprends pas qu'on rejette l'attention au groupe comme il existe ici. certes le nationalisme est desagreable, voire abject et le suivisme absolu semble lachete. il est douloureux a ressentir, et se voir refuser un appartement pour cause de nationalite est difficile - mais je suis juste une chanceuse qui n'a jamais eu a faire cette experience dans son propre pays de naissance, comme beaucoup de jeunes francais de la mauvaise couleur. alors le gachis est partout. et la liberte francaise comme un etendard me fait toujours rire quand elle amene a conduire bourre, ne pas payer ses impots.
anecdote du type du consulat qui m'a appelee l'autre fois : un des principaux problemes aux douanes francaises est que les japonais insistent pour payer les droits de douanes. alors que presque tout le monde passe des objets sans sourciller puisqu'a petite dose c'est tolere. apparemment les douaniers s'en mettent alors plein les poches discretement en ne remplissant pas tous les papiers (je n'ai pas tout compris de son anecdote, ne connaissant pas le fonctionnement de ce systeme). elle est belle la liberte francaise, elle est ridicule l'obeissance japonaise. c'est sur que dans le cadre de l'internationalisation, on peut comprendre qu'ils se mefient un peu des relations d'argent et preferent fermer leurs frontieres.
et puis, ce nationalisme, vecu avec une telle intensite, peut se transformer de facon assez radical en amour de l'humanite comme valeur supreme. ou respect de la vie comme valeur supreme. et il construit alors des comportements d'abadon a un interet superieur qu'on ne pourra pas trop critiquer, si ? genre bouddhisme, au moins pour la partie theorique, puisque la encore, il peut etre recupere par des interets moins beaux,
la grosse difference ici, ce n'est pas tant dans la motivation que je ne peux juger, puisque comme je disais elle continue a m'etonner sans cesse, je ne comprends rien. ce que je peux juger, la, c'est ce que je vois de l'obeissance aux regles, qui implique par exemple que je laisse mon velo non attache, mes affaires dans mon velo quand je fais des courses pour deux minutes, et personne n'y touche. alors apres, il parait que c'est parce que les yakusas punissent tres fort la petite delinquance, alors personne hors d'une organisation ciminelle efficace ne fera rien. bien. encore une explication par le negatif qui veut diminuer le PLAISIR quotidien qu'il y a a vivre dans un pays sur. un pays ou jamais on n'est ennuye, bouscule, agresse, car meme les vieux fous ou les vieilles folles ne sont jamais agressifs (de ce que j'en ai vu, peut-etre tokyo la folle genere d'autres attitudes). pour les bousculades, j'exagere, il arrive que des vieux, dans ces cas-la les plus laids bien sur, veuillent passer devant pour atteindre un stand de nourriture ou quelque chose comme ca.
bon, on comprendra que je suis dans ma phase "quand on commence a s'habituer un peu a leur facon d'exprimer les sentiments et de faire evoluer les situations, quand on sait le temps long que tout prendra (ou du moins qu'on ne peut JAMAIS decide par avance de la duree d'une tache a accomplir si elle implique un japonais), ca devient quand meme bien agreable ici"

toujours en quete d'une machine a laver. j'ai un balcon a peine assez large pour les machines habituelles, et celles qui me sont proposees sont telles que : deux bacs, dans l'un on a une ouverture manuelle pour mettre l'eau puis une autre position du bouton pour vider. on regle la duree ou la machine tourne. si on veut rincer (hypothese absolument pas interessante pour le vendeur qui ne doit pas tres souvent faire la lessive) il faut refaire la manip - je remplis, je choisit le temps ou ca tourne, je vide. puis on prend le linge et on le met dans l'autre bac, ou l'on fait essorer.
c'est pas cool que ca se vende encore, ca ? (bon, ca se trouve peut-etre aussi en france, non ?)
donc abandon de l'hypothese machine a laver, c'est vachement bien les lavomatic. surtout en hiver, si si...

samedi, janvier 01, 2005

bonne annee du coq a tout le monde 

je n'ai aucune idee de ce que represente le coq ici, mais maintenant que le singe est parti, nous gallinacons.
depuis hier soir, je fais le tour des temples, et je regarde l'annee nouvelle exister. nous avions entendu dire qu'il fallait aller sur le chemin des philosophes pour la nouvelle annee, et nous avons visite mon temple manga. les deux autres (guillaume et benoit) se sont bien moque de moi, car il n'y avait pas un chat. mais la ville est de toute facon vide jusqu'a onze heures trente, moment a partir duquel la foule converge et s'amasse aupres des gros temples. on nous avait dit qu'aller dans les petit temples nous permettrait d'avoir du sake offert par les moines, mais chaque petit temple etant eteint, nous avons decide de fuir le plan loose, pour partir vers Heian. La au moins, nous aurions chaud de l'amassement de viande, si ce n'est du sake coulant dans les veines. La foule est arrivee avec nous, a peu de choses pres, dans un calme assez hallucinant en comparaison avec ce type d'evenement en europe. personnellement ca ne me derangeait qu'a moitie, je deteste les foules excitees, mais benoit etait je crois un peu decu de ne pas voir un peu plus d'enthousiasme. a l'entree, nous sommes alles rechauffer les doigts de guillaume en buvant un jus de riz (on peut appeler ca comme ca) au gingembre, puis nous avons rejoint nos 10000 amis qui faisaient la queue pour aller faire golong golong clap clap et leur petit voeu. en donnant bien sur des petites pieces de 5 au passage, pour etre surs d'etre entendus par les dieux. ce point qui est un peu agacant, qui exaspere meme maki, commence a devenir une habitude pour moi (deja). si je passe au temple, je mets une piece de 1 au pied de mon effigie preferee, je jette 1 ou 5 et je fais mon golon golong clap clap, calmant et reposant - il faut bien qu'il ait des vertus. je suis donc d'office la honte d'une famille de longue tradition anto-clericale, je n'en suis pas peu fiere.
la foule etait principalement constituee de jeunes, souvent en couples, et de tres tres peu de familles. j'ai trouve les familles, mais encore les jeunes, aujourd'hui toute la journee dans les autres temples. c'est assez etranges pour nous de venir prier au milieu d'une foule prete a partir en boite quelques minutes plus tard. je n'arrive toujours pas a m'habituer (meme si nous etions presque dans la meme situation nous-meme, mais diantre, nous sommes des touristes, dont la niaiserie n'est plus a demontrer). nous avons donc fait la queue, la neige a commence a tomber sur la tete de guillaume qui n'avait pas de capuche (il a eu tres froid ce soir-la, jusqu'a atteindre une couleur rose de doigts qui nous a fascinee pendant de longues minutes).
a minuit, nous avons dit "c'est le nouvel an", quelques personnes ont fait un peu de bruit, mais sans plus, les 108 coups de gong ont commence (mais on ne les entendait que de l'interieur du temple. nous nous sommes embrasses, tous les trois bien pour la nouvelle annee, et ca a vraiment interesse les jeunes filles autour qui souriaient d'un air curieux. je pense que deux garcons qui se font la bise etait vraiment un spectacle etrange, mais il faut bien faire ce que l'on connait... ensuite, la queue s'est sous-divisee en petite queue pour arriver a l'interieur du temple. la, nous avons note que la plebe (nous) etait separee des aristo qui assistaient visiblement a tous les coups de gongs si differents de nos attentes. j'imagine qu'il faut payer tres tres cher pour etre un privilegie. puis nous avons fait nos voeux. j'ai prie pour moi en premier, puis pour d'autres ensuite, donc j'ai pris un petit moment. j'ai passe la famille et une partie des amis en revue depuis 24 heures, c'est bien d'aller prier plein de petites fois, on n'oublie ainsi personne...
apres nous sommes aller chez moi pour finir les 2 litres de sake (a peine entames) que j'avais a la maison, ou nous avons discute comme des francais, a 100%, pas d'accord, contradiction, rhetorique et jeu de mots, manipulation par les sentiments, puis en jouant sur une erreur de l'autre, parlant de belote qui est le plus beau jeu de la terre, qu'a cote le mah-jong est vraiment pour les pisse-froids, bref... l'alcool fait oublier le ridicule. a 6 heures et demi, il etait temps d'aller voir le premier rayon du soleil (puisque c'est ce qui est important, ici) et nous avons cherche un cafe a boire. a la lounge de metro, nous n'avons pas pu nous installer car ils etaient un peu tous accroches au plafond et avaient du mal a ouvrir les yeux, alors un type nous a demander de pas venir les secouer de leur torpeur hallucinatoire. en ressortant, nous nous sommes fait des copains bourres, qui nous ont demande comment on fait le nouvel an en france, et guillaume a repondu "we hug", donc nous avons fait des calins a trois grand gaillards en tee-shirt dechire qui nous expliquaient qu'ils n'avaient pas froid, du fait de leur "japanese samourai spirit", donc on a bien rigole. on a fini a starbuck, mais (attention, nouvelle honte - compter : le portable, les temples, ...) j'avoue que j'aime bien starbuck - sanjo qui donne sur la riviere, et finalement, le bon gros cafe au lait etait necessaire a ce moment-la. evidemment, nous sommes tombes sur le grand americain decolore surfeur qui a honte de l'amerique, a une bouche enorme d'un sourire enfantin et des mains avec des doigts gigantesque (j'etais encore bien bourree, alors je scotchais sur un peu tous les stimuli qui trainaient).
finalement, j'ai raccompagne guillaume pour pouvoir telephoner a mon homme a l'autre bout du monde, via skype qui est pas cher, mais j'ai pas appele tout le monde car il etait une heure, au vu de votre decalage (c'est pas moi qui suis decalee, c'est vous).
au lieu de me coucher, ja'i rempile sur les temples, donc je suis allee a kiyomizu (j'avais pas fait la partie principale) avec avant la riviere. la neige ne restait que sur les montagne qui etaient bien entendu superbissimes, mais que dire d'autres sur ce point de vue. si : elles ne se ressemblait pas, puisqu'elles ne sont pas blanches d'habitude.
le soleil rechauffait - c'est une des caracteristiques quand il n'y a plus la couche d'ozone, je pense, meme en hiver le soleil est incroyablement chaud. il y avait assez peu de monde. j'ai achete quelques gateaux chez un des patissiers, qui m'inspirait confiance. c'est un peu piege a touriste la-haut. puis je suis rentree, je me suis perdue, totalement au hasard, je suis re-rentree par la sortie, puis re-sortie par l'entree (ca em faisait marrer betement, je pense que si un japonais avait observe mon chemin il m'aurait pris pour une folle absolue). il y avait encore et toujours des autels ou donner de l'argent, des bibelots a acheter, j'ai donc refait des voeux en brulant de l'encens, puis je suis repartie, ai goute des pickles comme ils aiment tant (les magasins de bouffe sont chers, mais font gouter des quantites astronomiques). finalement, j'ai oscille entre divers temples sur le chemin, dont l'un qui etait absolument bonde de monde, et transforme en espece de kermesse. les sons devenaient insupportables a cette heure-la alors j'ai fui la foule, toujours couples et familles. apparemment, il y aura trois jours de defilement dans les temples, ainsi.
apres la sieste, j'ai voulu verifier si la ville etait en repos, mais pas vraiment. la galerie marchande etait active, meme si tous les departement stores etaient fermes. les magasins de telephone, la bouffe, ca ca fonctionnait a bloc. encore un temple au milieu de la zone commerciale, avec des amoncellements de bouffe pour les dieux. gateaux de riz comme decrit sur le site d'hier, bananes, oranges, pommes. je pense que ce sera jete apres. un dieu, ce n'est pas forcement ecolo.
evidemment, j'ai claque du fric en chaussures, j'etais trop dans l'ambiance de la fete (fete japonaise = depense et... ben surtout depense, en fait).
il y a de grandes discussions en ce moment entre maki et moi pour savoir si la religion au japon est ignoble, au vu de tout le fric qu'elle reclame pour la bonne fortune. j'avoue qu'elle est antipathique, mais surtout elle semble vraiment completement paienne, avec plein de gri-gris. j'ai observe un pretre faire une forme de benediction pour des gens agenouilles devant lui, et il agitait des clochettes comme un vieux marabout africain en train de parler aux esprits. c'est une etrange contradiction avec l'image raisonnee qu'on a du bouddhisme en europe, et meme du bouddhisme japonais. les petits gri-gri sont accroches partout dans les temples, maki me raconte que pou 300 euros on peut faire graver son nom sur une stelle qui porte bonheur a kiyomizu (j'ai pas vu).
d'autre discussion tournent autour du fait de savoir si cette attention a tout bien faire est un plaisir personnel a trouver le "bien-fait" ou juste une facon de se valoriser face aux autres. la valorisation face aux autres est une hypothese que j'abandonne vraiment, apres maintes discussions avec toru ishida (mon chef). on veut que la communaute aille bien. la communaute n'inclut pas les etrangers, avec qui il peut y avoir competition. mais au sein du japon il n'y a pas de competition. les meilleurs sont mis en avant pour etre plus utile (bon, ca, c'est le discours toru, parce qu'en realite, leur systeme de selection - ecole, promotion dans une boite,... - est encore plus debile que le systeme francais, je crois, encore plus aleatoire puisque la duree de presence prime avant tout). si on est choisi, on n'est pas fier pour soi, mais fier de faire avancer la communaute - ou fier que la communaute soit suffisamment forte pour produire quelqu'un comme soi. il me semble que quand ils me torchent a l'aikido, ceux qui sont cons sont fiers que des japonais me torchent a l'aikido. ils ne pensent pas a eux-individus. l'accomplissement individuel est encore une idee d'elite, jeune. et vraiment, pas tous les jeunes..
c'est toujours cette sensation de decalage/
je peux faire de plus en plus les gestes, que je laisse aller sans signification, mais parfois, si je dois choisir face a une situation nouvelle, je serai incapable de faire "juste", car je n'aurai jamais compris l'esprit. les geste pourtant sont proches, et c'est pour cela qu'il faut du temps pour se rendre compte que l'on est different. mais parfois, c'est ... decalage, c'est ca.
et puis, il n'y a vraiment pas beaucoup d'occidentaux / afrique du nord hors de la fac, et je vois un noir par semaine. ca me change de marseille et de la diversite ethnique, ca....

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