<$BlogRSDURL$>

samedi, avril 30, 2005

"on dirait la mer" 

et c'est vrai que le vent dans le nez, l'odeur d'embruns et les cris de mouettasse en passant le pont de marutamachi, ca vous donne une petit sensation de bretagne quand le temps change (car le temps changeait, laissant enfin en paix mes debuts de coup de soleil).
pressee par le temps - cours de japonais, depart au stage d'aikido de saku (endo sensei), teuf a osaka ou richie hawkin passe gentiment ce soir, je n'ai pas le temps de raconter toutes mes aventures. cours de iaido vu d'en haut tandis que 50 personnes bougent en coeur, fendant l'air de leur beau katana. fete breakbeat avec mes copains organisateurs de soiree, ou je decouvre que la mode est aux jackson 5 pour les petits japonais (et ca rend comme pas possible, un nippon afro), lecture de mishima qui me plonge dans des abimes de meditations.
finalement, quand on travaille moins (hier a commence la golden week, la semaine de vacances des japonais, qui sinon n'en prenne guere - une note en passant : quand je dis a yoko sensei que les clubs d'aikido francais ferment en juillet et aout, elle s'esclaffe, nous passons vaguement pour des rigolos), quand on travaille moins dis-je, on vit plus de petits evenements sympathiques et revigorants qui prennent du temps a decrire sur un blog et quand on n'a pas le temps c'est atristant.
mais de nouveau le monde s'agite sans qu'on le comprenne, le bonheur, donc.
depart vers le nord demain matin.

vendredi, avril 29, 2005

les soldes et le bonheur humain 

comme on repete souvent : la france ne connait pas la consommation. vous vous plaignez peut-etre des supermarches pleins, des gens qui passent leur vie au milieu des caddies ou aux nouvelles galeries. mais ici, non seulement, c'est pire, mais en plus c'est contagieux.
ce matin, ayant entendu parle de soldes dans un supermarche d'electronique deja fort avantageux, nous sommes montees sur notre velo a 8h45 avec marie. il fallait y etre avant l'ouverture, nous avait-on laisse entendre. apres quelques periples ou nous avons pu demander notre chemin a une femme, une vieille dame, un monsieur en costard et un super loulou branchouille, nous avons aterri a nomiya ou un gestionnaire d'entree de parking nous indique le chemin avec un welcome. la, nous avons rejoint la foule sur le parking. une foule tres calme et canalisee en lignes escargot, des jeunes et des familles. au bout du bout de la queue un uniforme agitait une pancarte rouge, pour confirmer que c'etait la que les nouveaux devaient s'agreger. nous avons participe. une demi-heure plus tard, sans qu'aucune inquietude ou sentiment d'agitation ne se ressente au milieu des plus de 2000 personnes compactees, nous avons penetre dans le temple de la consommation. de fait, ils se debarassaient a des prix imbattables de produits de l'annee d'avant, voire qui sont sortis quand je suis arrivee au japon (5 mois), car la mode tourne trop vite pour ne pas la perdre des yeux. les vendeurs, harceles par des dizaines de personnes tres calmes, dans un brouhaha sans assourdissement, suant a grosses gouttes (le premier vendeur tres gros, surtout), nous parlaient en anglais sans s'affoler le moins du monde (signe d'un professionalisme absolu). nous avons chope qui appareil photo, chaine hifi, portable toshiba a prix ridicule. un type m'a raffle le nikon 7800 apres que j'avais trop hesite, et il m'a juste dit "watashi no", sans air agressif (imaginez la scene a marseille a carrefour si les reductions allaient de 20 a 70% - la j'essaie de signaler le contraste en insistant sur le calme , notez notez).
double multiple : il y a une habitude certaine a gerer la foule. souvent cette foule est presente dans des supermarches, et les vendeurs ne sont pas si perdus que ca. les japonais consomment vraiment beaucoup.
gaelle expliquait la strategie de ce grand magasin : soldes a l'exterieur de la ville en debut de golden week (une semaine ou on ne travaille pas) et ou les gens vont en famille. soldes en fin de golden week en centre ville, quand les gens retournent travailler et que ca les deprime alors ils compensent. car la fete et les vacances sont associees a l'achat. sincerement, je me demande quelle part de la semaine y est consacree.
japon-chine. toru ishida fut interroge par mes soins. les japonais ont decouvert les difficiles relations avec les chinois lors d'un match de foot recent ou ca a hue l'equipe du japon. etonnement sincere puisque les livres d'histoire placent l'histoire contemporaine a la fin de l'annee et que les professeurs s'arrangent souvent pour ne pas traiter la thematique (un vague tabou, semble-t-il, traine). il faut voir des films ou lire des livres pour savoir que les japonais ont commis des atrocites durant ce siecle, plus par hasard, donc plus complexe d'etre au courant. donc premier probleme dans les discussions contemporaines, les japonais jeunes ne comprennent pas du tout de quoi il s'agit.
l'etonnement de toru porte sur la population qui manifeste. il a lui meme des contacts avec de nombreux etudiants et professeurs chinois. les etudiants sont uniformement en boycotts et demandent de meilleurs actions (ce qui reste vague) de la part du premier ministre. je suppose que la suppression des livres serait une bonne idee (ce que j'en comprends). les professeurs sont mitiges - depuis celle qui lui avoue son boycott car sa famille a ete torturee, celui qui dit "c'est des histoires de jeunes", celui qui n'a pas trop envie de manifester malgre l'attrait de l'activite peu connue, car la manipulation est trop forte. les remarques de toru sur ce point : il devient necessaire a la chine de passe du cote des pays democratiques, ils ont a organiser les elections bientot, c'est necessaire. donc ils ne peuvent pas refaire tien an men. de plus ils ont enseigne aux jeunes a hair le japon (1/3 du programme d'histoire certaines annees) - il ne serait pas raisonnable d'arreter les jeunes que l'on a eduque dans ce sens, alors qu'on veut mettre en place un semblant de democratie. il ne pense pas que ce soit une manipulation du regime chinois [note quil me semblait que c'etait une des hypotheses, mais lui il dit que les regime n'a pas les moyens d'enrayer le processus pour l'instant].
son inquietude porte sur le fait qu'allant vers la democratie et sortant d'une dictature, seuls les vieux ont des avis differents et contradictoires (democratie) et relativement poses; les jeunes sont uniformes dans leurs discours et plutot extremes. il ne comprend pas et n'aime pas trop ca. il compare aux coreens, ou les populations qui hurlent contre les japonais (depuis bien plus longtemps) sont composees de personnes de toutes les tranches d'age.
il note neanmoins (ayant commence a travailler avec les chinois depuis 10 ans) que c'est seulement dans les toutes dernieres annees qu'il peut parler politique avec ses collegues a l'universite. avant il n'y avait qu'un silence sur ces thematiques.
apparemment son point de vue est tres pragmatique : il fut construire une forme de panasie, ca se fait partout, nous en avons besoin. si c'est le cas, le premier ministre ne peut pas se permettre de faire des actions qui fachent 90% de la population de nos voisins. il doit reflechir un peu a cet element, ce couillon. (c'est sa conclusion, sans "couillon", car il le trouve tres fort sur la politique nationale, mais je tenais a rappeler que je suis dans une crise anti-politicien tres tres recurrente en ce moment).
je suis allee au club de iaido, et ca me semble un endroit ou j'ai envie de faire ipponme pendant un an (apparemment ici c'est la methode pure et dure : un an-un mouvement quatre a six heures par semaine - je ne sais pas encore pour mon club, ca c'est a propos d'un autre club). je raconterai la scene, mais je tiens a signaler avant tout que ma senpai (qui m'a conseille de venir la et gere donc toutes les intermediations) rendrait folle la moitie des males de ma connaissance. elle est tres belle et tres gentille et s'occupe super bien de moi en m'expliquant bien tout pour que je fasse pas de bourde et que je sois contente a la fois. la mega senpai.

jeudi, avril 28, 2005

la megalomanie - et les solutions de rattrapage 

Dans la grande serie "comptez-vous", je propose l'envoi d'un mail a jpjuls: jpjuls-1@yahoo.fr . quand je pense qu'a l'occasion je crois etre capable de comprendre un logiciel. blogger doit etre trop simple pour mon cerveau habitue a sans cesse jongler avec windows.

on pourrait sous-estimer la decision de ne plus aller au club d'aikido de la fac. alors je le dis clairement. c'est tres important comme etape dans ma decouverte du japon. deja je sentais depuis quelques temps que je sentais moins (la repetition est expres) - l'emerveillement commencait a ne plus porter sur le moindre pas pose par une de mes voisines aux genoux montes a l'envers ou le moindre dos de vieux pliable qui pousse une petite voiture. la routine s'installe dans le regard, les papilles, les oreilles. rarement maintenant je m'etonne en ouvrant les yeux ronds de l'innocence. a partir de cette premiere etape, il semble que je commence a voir un peu plus distinctement ce que je veux ou pas au sein de cet environnement, sans tout prendre en bloc comme different donc incomprehensible. j'ai cette mauvaise habitude de faire semblant de vouloir m'integrer, partout ou je vais, et cela passe par suivre des regles qui me semblent celles qui sont raisonnables pour la majorite. la dissidence n'est pas bonne pour les bleus (principe peut-etre faux). je suis a une etape (pour le club de la fac) ou j'estime avoir sincerement joue le jeu, en acceptant qu'on me pose sur le tatami la ou on voulait pour que je decore, qu'on m'ignore ou prenne un air desole quand je venais pratiquer. on est passe au stade de l'ostracisme, ou la seule chose qu'on m'explique sont les moyens de paiement du club. personne ne m'explique par exemple, que mes efforts pour venir trois fois par semaine pour etre "normale" ne servent a rien. dans un club de la fac, il faut s'engager a venir trois fois par semaine ET pendant trois ans, pour etre considere comme un membre du club. sinon un petit rien du tout. au japon, les regles ne sont pas explicitees, comme disait toru ishida mon chef. il faudrait que je sache a l'avance quelles sont les conditions mentales dans lesquelles je suis accueillie, et au bout de x mois personne n'estime interessant de m'expliquer quoi que ce soit. comme je ne toucherai plus un seul ancien (dont j'estime qu'ils peuvent me transmettre les enseignements specifiques de ce club mieux que les debutants, excusez), je n'apprendrai rien ou tres lentement dans une ambiance de merde. je me casse. j'ai mis du temps a en arriver la. comme souvent, j'attends trop longtemps la confirmation que les gens sont des cons. cette croyance aberrante dans la bonne foi de l'humanite.
en tout cas je sens mes resistances a l'acceptation des brimades malgre de le desir d'apprendre les processus locaux. ce que dit miyamoto masao, c'est que la brimade est au centre de l'education japonaise. je les ai acceptees un peu, tout comme je les avais acceptee dans le club de lilou ou ca avait un peu paye quand meme. elles sont legeres, simple exclusion, assez facile a gerer quand on ne comprend rien a se qui se dit. mais s'ils commencent a m'exclure de la pratique doucement et sans a coup, et meme si cela signifie un retour a la normale dans un mois, je n'ai plus de temps a perdre a communiquer. le monde tournera aussi bien sans moi dans ce club.

ritsuko continue a plaindre les pauvres francaises que le mari ne laisse jamais tranquille. le couple etouffe les japonais / ses, qui ont l'habitude de se voir rarement, de ne pas passer tous les repas ensemble. nous autres hallucinons ici de l'inexistence absolue de vie de couple une fois que les enfants sont arrives (les parents se separent pour plus d'un an la nuit, ou la mere dort avec l'enfant) - bien sur il y a des exceptions mais la femme est ici, selon nos criteres, la victime d'une education qui la brime et l'humilie et d'un systeme patriarcal qui l'engonce dans des modes d'etre de dependance. elle s'occupe de facon maladive de ses momes et n'a de liberte que quand son mec lui en accorde un peu. bien sur c'est un regard exterieur qui ne connait rien a rien, et je me souviens donc que c'est le contraire qui est vecu.
mais tout de meme, des copines de ritsuko ont decide de ne pas se marier, acte encore un peu anormal dans le contexte contemporain.
on se perd alors dans les normes et les differences.

au petit matin (6 heures), les rues sont deja pleines de vieux qui nettoient devant chez eux. la responsabilite de l'espace public devant la maison depend des habitants (on a d'ailleurs decide d'instaurer cette regle a marseille, la mesure sera votee la semaine prochaine, je prefere vous prevenir tout de suite pour que vous prepariez votre karcher). dans une bd que possede mon frere pierrot qui ecrit son blog une fois tous les huit mois, ecrite par un auteur de manga pour adultes tres a la mode en ce moment, il y a l'histoire d'un arbre qui va etre coupe car il derange le voisinage en lachant ses feuilles en automne. il est beau et vieux, mais toute la rue se plaint de lui et veut s'en debarasser pour avoir moins de travail. si je ne me trompe, il 'agit de L'orme du Caucase, Jirô Taniguchi, R. Utsumi aux editions casterman dans une serie special-manga.

mercredi, avril 27, 2005

la megalomanie - et l'incompetence 

mon pote frantico (je me permets, les bloggeurs sont une grande famille) dit qu'il a 6000 lecteurs. j'ai certains jours envie d'etre lue et certains non, certains la sensation de vraiment faire chier avec mon aikido ou je suis, il faut le dire, une empotee. et j'ai eu des remarques diverses de mes lecteurs de fond (ceusses qui ont suivi les premiers mois d'errance sous le soleil levant) signalant un enrichissement du lectorat. je decide aujourd'hui de lancer un sondage pour savoir combien de personnes lisent le blog. je propose un comptage de type successif simple 1 2 3 (vous mettez ca en commentaire sur le blog) comme ca je n'ai pas besoin de tout regarder, juste le dernier commentaire qui dira 6 (ou 8). bref, c'est megalo mais apres avoir fait semblant de n'etre pas en train de poster sur le oueb, comme s'il etait parfaitement normal de raconter en ligne des banalites vertes et rouges, j'opte pour une mise a plat de mes connaissances en ce qui concerne VOUS.
ce sera bien sur le seul jour a commentaire, parce que je n'ai pas envie de lire en plus d'ecrire, que ceux qui lisent poru de bonnes raisons peuvent obtenir mon mail s'ils ont envie de m'insulter et que les autres n'ont pas a m'ecrire (note : le simple fait de s'inscrire sur skype provoque deja une 15aine de demandes de correspondance non desirees et certainement non innocentes). le sondage dure une semaine. ne pas tricher en revenant tous les jours, ca craint.

RATE : en fait je dois maintenant comprendre pourquoi les commentaires ne sont pas proposes aux lecteurs. c'est une catastrophe et je suis ridiculisee a vie.

quelqu'un a-t-il eu la bonne idee de se procurer yourcenar- pivot en dvd ? je suis etonnee de combien de suis en desaccord avec la marguerite sur plein de points. je suis surtout etonne de combien elle a la classe. c'est quand meme quelque chose quelqu'un qui sait ecrire et narrer, on ne le dira jamais assez. un regard aussi profond sur le monde me semble personnellement amener de la douleur, mais la facon qu'elle a de parler de sa vie montre qu'elle etait tres protegee. elle n'avait pas l'esprit tres romanesque, au final). elle apparait d'une froideur qui me glace en meme temps que d'une generosite absolue. c'est un melange qui m'etonne, inconnu dans mon quotidien. peut-etre yoko sensei, la prof qui met des baffes qui ne font mal qu'a l'ego. elle est d'une autre culture, me dis-je, en pensant en parallele que marguerite aussi, partie si tot aux etats-unis.
je pense que l'apprentissage est une bien belle chose, appele transmission, ouverture, partage. je le prefere dans un cadre non formalise, meme si je sais bien que l'ecole ou les cours d'aikido sont importants.
je me rends compte soudain que mes parents avaient approximativement mon age quand ils ont fabrique un animal dont il fallait s'occuper tout le temps. je suppose que pour moi c'est un moment important dans la vie ou je me dis "quel courage ! alors qu'on ne sait encore rien du tout !"
je ne sors toujours pas beaucoup de mes cours de japonais (ou j'apprends a demander avec la forme en -te) ou du travail, la vie n'est pas foliche a conter.
pourtant, on entrapercoit toujours autant de temples, tous aussi majesteux, et des portes rouges. les prix pour le japon sont vraiment raisonnables et une semaine ici, que ne le dis-je assez, est deja un bonheur. ca a l'air loin, mais pourtant c'est a cote. et rien ne sert de decrire la sensation de paix d'un jardin ou l'eau goute dans la fraicheur de l'ombre. soit on la sent chez soi, soit on doit l'aller chercher.

decision : je quitte le club d'aikido de la fac, ils sont trop reloux (relouds ?). la vraiment, j'en peux plus de plus toucher personne, je viens pour les regarder discuter, c'est sympa.
donc je me mets au iaido en face de la maison, deux fois pas semaine, ca va me calmer un peu (et me detendre les epaules - c'est une blague).

mardi, avril 26, 2005

les baffes de yoko sensei 

quand elle veut signifier un mauvais placement, une ouverture, yoko sensei fait en sorte qu'on se souvienne. tout comme le petit coup sur le nez pour amplifier la necessite du contact sur iriminage, la baffe sur un mauvais ryotedori permet d'imprimer une bonne fois pour toute une erreur a eviter. car la baffe de l'enseignante est ferme sans etre forte, etourdissante sans etre blessante, et elle est suivie d'un rire sonore qui fait bien comprendre qu'on est en train de jouer. et que si c'etait serieux, ce serait largement pire que ca. alors assez vite on apprend a rester au loin.
bien sur, trop de retrait a aussi de petites consequences facheuses, encore une fois non blessantes, mais suffisamment surprenantes pour qu'on prenne plus garde ensuite.
mais pourquoi a-t-on autant besoin qu'on nous enseigne a prendre soin de soi ? hein ? pourquoi sommes-nous (en majorite) si crispes et manquant d'instinct, des lors qu'on met le pied sur un tatami ?
aujourd'hui la pluie et l'orage, je n'ai pas de cerveau pour raconter. alors je fais un copier-coller

Sauvons la recherche!!!

Un gars qui se balade dans la rue se fait arrêter par un voleur encagoulé et armé d'un pied de chaise en bois.
" Hé, toi ! File-moi ta montre!"
Le gars lui donne sa montre sans protester, une Rolex contrefaite.
Le voleur se plaint : " C'est quoi ça ? Une contrefaçon ? Quelle merde ! File-moi ton porte-monnaie !"
Le gars lui donne alors son porte-monnaie en plastique, imitation Pierre Cardin, contenant trois tickets de métro usagés, une photo d'identité et une pièce de deux centimes d'euros.
Le voleur s'énerve :" Tu te fous de moi ? File-moi les clés de ta caisse ! "
Le gars lui tend les clés d'une BX verte pourrave modèle 87...
"Qu'est-ce que c'est toute cette merde ? Ta veste de costard est usée, ton portable est préhistorique, t'as des trous et du sable dans tes chaussures. Bordel, t'es encore plus mal que moi ! C'est quoi ton job ? "
Le mec lui répond alors : " Je suis chercheur. "

Le voleur, en retirant sa cagoule, demande : " Ah bon ! T'es de quel labo, toi ?..."
***********************************************************************************************

lundi, avril 25, 2005

c'est une poupee qui fait non non non non non non 

ah ben ca continue : la france poste des mails qui racontent l'europe et l'incomprehension et le refus et l'acceptation et les remises en cause. le monsieur chouard si connu on the oueb fait un mea culpa aupres de ses fideles, car il s'est fait remonter les bretelles sur un texte qui n'aurait jamais du circuler autant. c'est drole, ce qui m'avait le plus gene a la lecture, c'etait son introduction lourdingue de justification "je ne savais rien moi meme il y a quelques mois, mais maintenant, j'ai bien reflechi..." et il souligne maintenant ce fait, s'en sert pour se dedouaner. ses collegues specialistes du droit international lui ont fait reviser sa copie.
d'un cote ils ont raison et lui aussi, s'il est cite comme professeur de droit et que son autorite en devient plus grande pour ca, c'est genant. mais a l'inverse, est-il possible d'etre chercheur-professeur en france et de prendre une position politique (qui sera limitee forcement) - je connais piketty, passet (mais peu d'autres finalement puisque je lis peu les journaux), qui clairement donnent trois analyses bien ficelees et aident ensuite a penser. ils sont "brillants" et installes et s'en fichent du quand dira-t-on. la vulgarisation est plus dangereuse pour la carriere que le cholesterol pour les arteres.

la prof de japonais est tres ennuyee face au mot "lazy". elle doit chercher dans son dictionnaire. ce n'est pas un mot qui semble pertinent quand on vient vivre ici.

http://www.lemonde.fr/web/vi/0,47-0@2-3246,54-641778,0.html
est etonnant et je ne sais qu'en penser.

dimanche, avril 24, 2005

les mains du bouddha 

personnellement, et je suppose que c'est un probleme un peu general dans mon espece, quand je m'assieds zazen, j'ai du mal a savoir que faire de mes mains. on m'a raconte plusieurs fois la posture et vaguement qu'elles doivent etre "detendues zet toniques" (le fameux aphorisme prefere des enseignants des diverses disciplines venues d'asie). donc mon anatomie m'egare tandis que devrais vagabonder un peu au milieu des vapeurs d'encens et des sons d'eau et d'oiseaux, entouree de condisciples, au sein d'un jardin enchanteur qui s'eveille dans la fraicheur du matin. alors je bouge sans cesse, sans mouvement, mais en agissant sur les poids et les densites, en cherchant ce que veulent dire les vieilles instructions stockees dans mon cerveau. le gentil pretre nous a bien redit la posture, mais bizarre autant qu'etrange, seul le mot kokyu a ete percu par mon oreille lente au reveil (deja, je sais qu'il faut respirer pendant cette demi-heure, c'est pas mal comme debut).
une agitee, je fais, meme immobile, une agitee.
l'obsession de mes aberrants appendices n'a qu'un interet, faire oublier le froid qui entre sans frapper du mur ouvert (les maisons japonaises et les murs-fenetres-trous) a un demi-metre derriere moi. je m'etais dit "je m'habille bien pour ma premiere fois" mais me voila la seule de l'assemblee sans bon gros sweat-shirt tendance jardinage du week-end, qui aurait pu me sauver ce matin. tout cela n'est pas bien desagreable et j'irai au contraire, mais avec tous mes details obsessionnels je me sens vaguement peu en phase avec ce que je devrais etre en train de non-faire.
gling gling clap clap. pause. gling gling clap clap, on s'y remet. le pretre se leve avec son grand baton effrayant et marche d'une demarche de psychotique dans un film americain (j'exagere certainement car je percois plus que je ne vois, mais le baton est disproportionne et lui qui avait l'air tres gentil avant, evolue avec l'air tres strict et serieux du soldat qui fait bien son travail). puis il vient abattre son immense massue sur le dos du type devant moi. deception. deja, tout cesse d'etre effrayant car j'entends distinctement que lors de cette rencontre, le bois a beaucoup plus mal que le dos. ensuite, seuls trois de ses copains ont droit au traitement, alors que je vois bien, moi, de derriere, que le choc s'abat juste a l'endroit qu'on aurait envie de sentir reveiller, car une legere crispation s'y est installe sans etre convoquee. mais, plaisir de la vie commune, simplement de percevoir ce que mon camarade subi, ma respiration se relache et le rythme se collectivise (ou du moins, je ressens ainsi la beaute de l'instant).
et mes mains reviennent.
j'ai une tendance naturelle et certainement facheuse a pose spontanement la main gauche sur la main droite. bien sur, me voila soudain les mains inversees. et bien qu'on se le dise, d'etre au plus profond de l'erreur rend sacrement libre, et soudain me revoila dans le jardin avec les petits oiseaux et l'eau qui ne cesse pas de couler, me revoila presque jardin meme, et encens et bois, et monsieur qui est a cote de moi. je suis assise et tout va bien.
ca s'arrete, le pretre parle. il dit qu'en fevrier dernier sont venus des francais, et en mars des americains. que l'an dernier meme un pretre etait la. des catholiques et des orthodoxes et que tout ca c'est la meme chose, les memes. Puis il dit que parfois les enfants viennent avec leurs parents en wakarimasant (geignent qu'ils ne comprennent pas). la, il y a deux petits devant. je me deconcentre a cause du froid et le jardin vient un peu a mon secours, car il fait plus chaud en le regardant. puis priere, pour laquelle je m'entrainerai a lire pour la prochaine fois. puis c'est fini. je regarde encore la porte de nanzenji en me disant que oui, c'est une chance infinie que d'habiter a kyoto. il me faut une heure pour me rechauffer.

jean-marc m'envoie www.20Q.net, qui me propose serviette hygienique et encens au lieu d'heroine (la drogue). eric tente de lui faire deviner baguette, que la chose ne trouve pas, mais il se fait engueuler pour cause de reponse incoherente (je hais les IA).

il y a deux jours, j'ai reve de mon rapport cnrs mal envoye (je suis tres bete) et ce la correspondait a un cauchemar atroce : je me rendais compte que j'avais garde mes chaussures dans la maison. l'horreur de cette situation etait au dela du dicible. je me suis reveillee avec impossibilite de retrouver le repos.

samedi, avril 23, 2005

l'homme au pays 

il est des jours ou le bonheur serait presque total si l'Homme, au lieu d'etre sur la face cachee de la terre, attendait a la maison en faisant cuire la soupe (car j'apprecie particulierement les roles traditionnels dans le couple), que sa Femme rentre de ses cours d'aikido et de japonais.
mais Il est au pays, et je traine mes guetres vaguement nipponophiles le long du jardin des philosophes, lechant des glaces au the a mourir, achetant de l'inutile en super-solde et mimant Ulysse qui pourfend les corbeaux poubellophages (dont elodie qui parle toujours juste commente : "des vaches !" - je ne mentais pas sur les proportions hors de proportions* de ces ovipares malfaisants).
ce jour d'avril me saisit decouverte et tremblante dans la bise malgre le bon sens de mes ancetres. mais le vent malin, au detour de ma promenande de prediliction, m'enveloppe d'une des dernieres tempetes de fleurs de sakura. comme le pot-au-feu, c'est encore meilleur rechauffe, et j'apprends cette seconde fois a m'extasier de ces instants qui en sont vraiment (il faut passer le bon jour a la bonne heure : quand le vent souffle suffisamment et que les fleurs sont tout juste mures). il faut admettre que la sensation est delicieuse, pluie drue de petales roses qui fouettent le visage et penetrerait mon corsage si je n'etais pas en pull. je me demande pourquoi on voit tant de millions de photos et si peu de films sur le sujet : ici, dans le mouvement, le beau est presque atteint. les passants, malgre un matraquage ideologique qui pretend les japonais esthetes, ne derogent pas a leur insensibilite de cidatins moyens. ils me frolent, lances a toute vitesse sur leur velo ou se becotant les yeux fermes.

mon Homme, si present en ce moment (car l'Amour), m'envoie un petit lien qui me fait fremir d'un plaisir malsain, joue sur ma perversite innee, mon sadisme mal deguise, et les frustrations enfouies depuis mes plus jeunes annees. on se demande comment sous des dehors de civilite responsable, je peux dissimuler une ame si sombre, prete a se rejouir de tortures aussi abjectes, de debordements presque inhumains. je decouvre que des images ou l'anormalite est violemment mise en scence par des brutes dont je me sens soudain proche, me degoutent et m'excitent a la fois. alors, ma bouche grimace un sourire de jouissance qui pourrait me faire enfermer si des temoins venaient a passer.
mes parents apprecieront
http://boss.streamos.com/download/sonicyouth/videos/hires/piano.mov

vendredi, avril 22, 2005

rendre sa carte 

j'ai lu arrabal et sa lettre a fidel castro ecrite en 1984 et publiee chez librio (cf depeche afp en bas). ca donne envie de rendre sa carte du pc pour toujours (de ne pas prendre sa...). et sa carte de la gauche qui le soutient pour toujours aussi. comme deja nos socialistes donnaient envie de ne pas prendre la carte, que notre president est la meilleure pub anti-majorite, etc etc. pourquoi la politique ?
je lis ce que disent les blogs et journaux sur le pape nouveau et je propose qu'une campagne de debaptisation soit lancee pour montrer que les catholiques n'aiment pas les aides-nazi comme representant et conseiller. un truc massif et joyeux. les gens mettraient du orange et du rouge, du jaune et du vert, et creeraient une nouvelle religion s'ils en ont vraiment besoin. une religion qui n'a pas 2000 ans de retard (vaguement bloquee depuis que quelqu'un n'a pas compris qu'il ne fallait pas raconter l'histoire de jesus tous les dimanches, mais qu'il fallait faire un peu comme lui tous les jours).
j'ecris ici pour apaiser un peu mon discours (il est plus tard). je n'en veux pas la aux catholiques, meme si je pense que certains aspects de la foi sont dangereux pour la pensee individuelle (genre le sentiment de culpabilite, c'est souvent superflu pour regler les problemes). je sais que beaucoup sont tres devoues a l'humanite et aident. mais je n'aime pas ceux qui les representent et qui parlent en leur nom, et quand on est catholique, on accepte le pape. donc accepter le paper (ne pas sortir du catholicisme pour vivre sa foi autrement), c'est enterine le pouvoir d'un homme politique sans scrupules, car pour arriver la en ce moment, on ne peut pas en avoir. c'est tout. pour moi etre pour le pape c'est comme etre pour chirac, on n'est pas un mechant, mais on soutient un menteur puissance 100 et on devient coupable de son ascendant.

j'apprends grace a helena la petite allemande qui regarde notre cours d'aikido ou sa maman vient nous taper dessus dans l'amitie et la fraternite, que le prenom hanako (fleur-enfant) existe et je reste les yeux ronds qu'il y ait des prenoms aussi joli ici. souvent les prenoms des filles finissent avec ko, l'enfant. car les femmes sont toujours des enfants, n'est-ce pas ? (naoko, noriko, yoko, hanako, junko, takako....).
dans la rue, les corbeaux continuent leur vol proche de ma tete, et je sens qu'un effrayants volatils va me caguer sur la tete un de ces quatre (comme un traitre de pigeon, une fois, au bord de la magique kamogawa).

Castro décrète la fin des ampoules incandescentes pour économiser de l'énergie
2005-04-22 09:59:29
LA HAVANE (AFP)

Le président cubain Fidel Castro a annoncé jeudi que toutes les ampoules incandescentes seront détruites et remplacées par des lampes économiques et fluorescentes, dans le cadre d'un programme d'économie d'énergie.

"Il a été décidé de ne plus vendre d'ampoules incandescentes dans les commerces, tant en monnaie nationale qu'en devises, et elles ne seront plus importées", a-t-il déclaré au cours d'une allocution télévisée de trois heures.

Le gouvernement va importer de Chine 1,5 million d'ampoules économiques et deux millions de tubes fluorescents pour remplacer les ampoules incandescentes qui seront "détruites", a précisé le leader cubain.

"Nous ne pouvons les offrir à un pays ami car elles vont le ruiner, le détruire", a ajouté Fidel Castro précisant que les lampes incandescentes gaspillaient cinq fois plus d'électricité ques les autres.

L'échange des ampoules sera gratuit, a-t-il encore indiqué.

jeudi, avril 21, 2005

un voleur ! 

y'avait un voleur sur mon velo.
un plus gros que mon bras, noir noir et son bec comme mon index en plus dur. il s'est leve a mon approche et s'est deplace sur le velo d'a cote d'un saut. puis il a etire ses longs battoirs qui l'ont eleve dans l'air au-dessus de ma tete. avant qu'il ne soit a quelques metres je n'ai pas ose l'insulter. un monstre, je le jure. apres je m'en suis donne a coeur joie, d'une voix forte et sur un ton de reproche menacant. de mauvais mots j'ai dit, que personne, s'il y avait eu humain en parages, n'eut pu saisir. un index pointe. un monstre, ai-je dit.
c'est ca de laisser innocemment une pommes et des gateaux, deux boules de riz et une bouteille d'eau, dans le panier du velo.

de ma resocialisation.
le club d'aikido m'a acceptee en detourneuse de regles - autorisation speciale de n'y aller que deux fois par semaine, ce qui est contre la loi. j'argue de mon voyage en thailande et d'un travail harassant. c'est une des perles de douceur qui est la responsable officielle, avec elle pas de souci. il etait inutile de crisper le dos a en avoir mal, en anticipant un accueil froid et meprisant.
on me place avec les debutants de l'annee au debut du cours pour le salut (pas avec mes copains de l'an dernier dont je me croyais la co-disciple). par contre, par la nsuite, je me retrouve assise avec les ceintures plus noires, pour aider a l'education des nouveaux. j'ai donc simultanement deux positions sociales inconciliables ; une forme de capacite qui n'est reconnue qu'a certains instants.
je fais comme si tout etait normal, sifflotant d'un air detache.

de ma resocialisation (suite).
aujourd'hui le club d'aikido me dit que j'ai fait des progres en japonais,les debutants ont l'air contents et on bosse comme des fous. tout le monde me konnichiwate avec un grand sourire. quand je sors, un des jeunes du club arrive en courant pour la fin du cours, il se precipite devant moi en faisant le couillon et en rigolant. on echange deux mots en souriant.
je pense tenter le plan "je disparais et je reapparais" au labo. peut-etre que ca me fera plus de copains (j'exagere, on me propose meme d'aller diner en groupe maintenant. j'y vais des que j'ai fini ces p* articles pour demain soir).

mercredi, avril 20, 2005

ce que peuple veut 

je sais que je continue dans le non nippon. mais redigeant deux papiers en parallele, je suis un peu hors de mon environnement, dont je ne connais que la silhouette d'un canard sauvage et de chauves-souris dans l'ombre de la nuit. et les cours de japonais ou je m'essoufle en bafouillant.
alors l'europe et le mensonge mediathique me font bien plus marrer. comprenons bien qu'a la pause cafe, rien de tel que de lire les hurlements, menaces et supplications de mauvaise foi des bureaucrates avides de pouvoir et qui parlent d'union voire de partage voire de democratie voire de peuple dont ils ont oublie l'odeur suave quand il revient de son deuxieme boulot sous-paye pour cause de delocalisation en chine il y a huit ans de la super boite dans laquelle il bossait tranquillement.
je ne sais toujours pas si la constitution europeenne est un serpent demoniaque. elle marque certainement le consensus d'une certaine partie de la population et certains ont surement de bonnes raisons aussi de vouloir la soutenir. juste je trouve aberrant qu'on accuse ceusses qui votent de refuser quelque chose qui les implique et qu'ils ne comprennent pas. il est legitime pour un peuple de demander des explications, aussi tard qu'il le faut dans le processus. il est legitime pour une partie de la population de ne pas accepter ce que les decideurs decident. ils ne sont pas betes, fascistes, refusant tout. il n'est pas vrai que "la france a voulu ce traite" puisque ca fait quelque temps que la france n'est plus giscard le bien-ne. il n'est pas vrai que ca va foutre un bordel monstre, ca va juste rappeler le sens de la democratie une fois de plus. parce que finalement, moi, si on me demande oui ou non, j'ai le droit de repondre non. non ?
je suis agacee par le mensonge et le mepris affiches, et ca va me faire choisir contre de braves gens qui se sont fait chier a ecrire ce texte, mais qui, finalement, sont excessivement bien payes pour ca, avec des avantages en nature aussi genre le restau par les lobby, qui font se demander regulierement si fonctionnaire europeen serait pas le truc a tenter pour etre tranquille dans la vie. et puis si ca se trouve, meme le non va perdre. de toute facon il serait illusoire de croire que ca va nous sortir de la marche de l'histoire tranquille, le lieu a atteindre que pepe marx avait prevu quand il disait que le capitalisme amenerait a la pauperisation absolue de la population proletaire. on etait juste pas alles assez loin dans le processus.
toujours pour rigoler un coup
JERUSALEM (AP) - Le gouvernement israélien a réservé mardi un bon accueil au nouveau pape Benoît XVI, alors que certains Juifs se disent prudents face aux liens de Joseph Ratzinger avec le régime nazi pendant la Seconde guerre mondiale.
et apres on me dit que les gouvernements veulent le bien des gens. un fasco reac est bien accueilli partout.
je corrige aussi ce post a posteriori pour ne pas heurter les consciences. il semble que partout des catholiques fassent la gueule qu'un sale type pareil soit a la tete de leur eglise, je n'y suis pour rien, je constate juste que le gouvernement israelien ne sert pas toujours son peuple en soutenant des gens louches parce qu'ils sont amis de bush.
Je finis par me demander si la meilleure solution ne serait pas d'interdire que le gouvernement soit de son propre pays. on prendrait un tchetchene, un israelien, un indonesien, un japonais, un russe, un mexicain,... et on en ferait nos ministres, avec quelques interpretes au milieu. surement les consensus seraient reels (et pas des micmacs par derriere) et si les mecs sont intelligents et prennent le temps de se former, au final ce ne serait pas pire pour les decisions. non implication et pas d'interet personnel.

une grosse bete a dents ferailleuses devore une maison qui n'a rien demande et fait un trou dans la rue. en attente d'etre comble en quelques semaines.
un batiment de 4 etages se monte en moins de 2 mois, entoure par de grosses baches blanches pour proteger je ne sais quoi de je ne sais qui. les sons en sortent sans hesiter.

mardi, avril 19, 2005

les amis 

a quoi on reconnait des amis. quand on ne va pas bien, on peut passer une demi-heure a expliquer pourquoi le japonais est une langue debile qui ne produit que des gens coinces et malheureux, que tout le monde se comporte mal autour de soi sauf les inconnus et que c'est a cause des autres si quelque chose se passe mal (signe de depression), que personne ne dit jamais la verite dans les journaux et qu'en general tout le monde se cache a lui-meme, que les mecs sont encore plus betes dans la caegorie des betes, .... bref, on peut debiter un gros tas d'anneries, et l'amie regarde en souriant, a la patience d'ecouter jusqu'au bout sans demander d'arreter les betises, laisse couler. puis elle oublie gentiment qu'on a fait une crise de nettoyage de frustration, et maintenant on peut repartir comme si rien n'avait ete dit.
la mauvaise foi doit, si possible, etre concentree en peu d'instant pour ne pas deranger.
le lendemain matin on peut passer sous les torii rouges en souriant de la beaute d'un pays jamais-toujours au repos.

lundi, avril 18, 2005

les sons reprennent le dessus 

le matin au carrefour higashioji-marutamachi, un homme a pose deux hauts-parleurs autour de lui, au coin sud-ouest, et nous crie des informations. je ne sais pas s'il fait une campagne d'election ou de la pub, demande des sous pour une secte ou fait une confession publique. mais c'est toujours joyeux d'entendre hurler sous ses fenetres et de regarder ce maboul (je me permets).
dans les jardins de l'empeureur, je decouvre un nouveau temple ou une femme fait des abblutions et des clap-clap dans la lumiere d'un soleil qui mordra plus tard dans la journee. je peux faire golong-golong-clap-clap sans mettre d'argent car il n'y a pas de tronc a l'autel que je visite. c'est suffisamment rare pour me faire sourire.
plus loin, il y a un camp d'entrainement d'homme en uniforme qui crient et se mettent au garde a vous. j'arrive dans l'ecole de japonais en avance, et les employes font une reunion en rond, debout, dans la salle d'administration. une des personnes parle aux autres d'un air serieux et tout le monde a les mains reunies, posees sur le haut des cuisses. ensuite il y a le cours (celui qui pousse a la depression).

dimanche, avril 17, 2005

la gentillesse au fond des yeux 

malgre ma haine contemporaine de tout ce qui parle et pense (situation normale selon la phase de la lune), je constate que les amis de marie sont des gens vraiment gentils. mon refus de communiquer presque vole en eclat a leur contact. ils ont tous fait langues o et me rappellent donc par leur existence l'incompetence qui me pese le plus en ce moment. peut-etre est-ce finalement une mauvaise idee que d'aller dans un pays etranger et voir s'agiter des bouches dont on reve de saisir le mouvement. surtout on voudrait soi-meme participer a des interactions banales ou belles, mais meme pour demander l'heure, on fait pitie. les sakura ecrases au sol participent un peu au sentiment de molesse absurde. pourtant le travail se trouve en tonne sur un bureau mal range, et les etats d'ame sont inutiles.
manu de l'aikido habite sous une ligne de shinkansen, l'ai-je dit ? il dit qu'on s'habitue. elodie confirme pour avoir travaille plusieurs mois sous le metro londonien. en ce moment, il doit penser a rediger sa these en japonais, et on le verra moins sur le tatami, ce qui m'attriste doucement. quand on dechiffre par bribe les personnalites des autres, il arrive qu'on ne soit jamais mecontent ou decu pendant de longs moments. c'est agreable. parce que finalement, ceux en qui avoir confiance, ou qui feront confiance, sur qui compter, qui compteront sur, qui constituent un univers stable et reciproquement, dans des domaines connus : comptez-les.
encore maintenant je ne peux pas me faire a l'idee qu'il ne faut ni s'engager ni se reposer.

samedi, avril 16, 2005

nuit tombante 

je remonte la kamogawa a la recherche d'une source. sous les arbres la neige de petales n'a meme pas d'odeur. trois musiciens souffle et raclent des cordes pour echauffer leurs machines, plus loin un gentil flutiste a bec ne massacre pas les oreilles. la source trouvee est gaie dans le magasin d'import et fait sourire vaguement le coeur - poeles tefal et cocottes le creuset hors de prix, camembert itou et sirop d'erable qui renvoie dans des temps anciens.
ce soir c'est la fete de marie. je cours.

vendredi, avril 15, 2005

manne ciel 

c'est pas la meilleur boulangerie que je connais ici, mais elle est pas chere et sympa. et puis manne ciel, forcement, c'est important de soutenir quand on aime dieu autant que moi (vous avez remarque qu'il est dans mon coeur)
ca devient triste, ces arbres qui se deplument et salissent le sol. tous n'ont pas de petites feuilles vertes pour compenser la disparition du blanc ou du rose, alors ca fait nu. il faut vraiment etre la pendant pile la bonne semaine, le japon esige du touriste qu'il soit hyper adaptatif.
il exige de l'humain beaucoup d'adptation aussi car tout est difficile. l'aikido est infaisable. le japonais est hors de portee. zazen est au-dela de l'humain.
je me demande si UNE chose s'offre sans effort.
UNE ?
conseil de degustation : ippodo tea. petit gateau sakura et the matcha ultra fort. j'adore. elodie et thomas moins pour le matcha.
la question des postes va se poser bientot et les francais en situation precaires se demandent si ca vaut le coup de claquer mille euros en un aller-retour sans savoir si les concours ne sont pas des mensonges pour recruter local. obscurite. allez motiver vos etudiants a bosser apres, tiens.

jeudi, avril 14, 2005

les secrets du labo 

je decouvre au cours de la soiree un peu arrosee de mon labo, que si la salle ou je travaille est soudain devenue gaie et pleine d'entrain, ce n'est pas parce que plsu d'etudiants sont presents. c'est parce que nakanishi est parti. c'est plutot rassurant. je le trouvais pisse-froid mais je pensais que c'etait un probleme culturel, mais pas du tout. c'etait juste un pisse-froid. tout va bien.
les fetes sont tres sympas et les jeunes doivent se lever et se presenter l'un apres l'autre. les plus anciens sont plus a l'aise. les plus recents (on dit "freshmen") ont de legers tremblements quand ils doivent s'exprimer. un point important est de dire d'ou on vient. j'ai eu du succes avec jeanne d'arc, vraiment.
la nourriture est tout sauf japonaise (nuggets, carpaccio de saumon, asperges et okura (?) cuisinees avec du jambon), juste un petit sushi familial (on fait du riz en tas, et on met les differents ingredients du sushi dessus, sans en faire des nigiri ou des rouleaux.
comme toujours, les anciens (professeur et chercheur permanent) paie beaucoup plus que la tripotee de petits jeunes qui ont alors une reduction. franchement c'est tres cher pour ce que c'est, de toute facon. mais deja leur nabe etait cher, c'est le restaurant qui accueille les fetes de groupe de l'universite. ah la la...
le patron prend du sake, parce que son repas a lui est paye par la fac. il ne peut pas prendre officiellement de la biere. ca fait rire tout le monde et moi aussi.

le matin on peut courir en ce moment sous une pluie de petales de fleurs de cerisiers. de quoi rejouir un coeur fatigue et reveiller des yeux bouffis.
mon pere m'apprend qu'il s'est devoue pour la partie feminine de la famille afin de faire en prime-time une maladie de fille : l'hypothyroidie de Hashimoto. il fallait bien que ce soit un peu nippon pour le clin d'oeil.

mercredi, avril 13, 2005

L’internationaaaaaaaale 

On n’a pas encore abouti sur l’Internationale et on est toujours un peu mal barrés. Malgré Internet, les images qui bougent et les avions moins chers qu’ils ne devraient. Un indice d’un petit problème de communication dans la construction d’un unique peuple : ma visa card ne marche toujours pas deux mois plus tard car j’ai écrit « Juliette Rouchier » sur le formulaire. Alors qu’ à la banque je m’appelle Rouchier Juliette. Ca n’a l’air de rien, mais si on a un chouilla l’habitude des autres (hors de nos frontières), on voit que ça peut devenir difficile. Surtout quand tout le monde s’appelle Stéphane ou Olivier. Donc d’abord l’esperanto et une désignation internationale des identités (parce qu’aussi, prononcer le nom du petit milliard et quelques de chinois est une vaste blague). [note ajoutee : elodie en israel a eu du mal a tirer de l'argent a la banque pendant un an. "mais le compte est a martin elodie alors que vous vos appelez elodie martin, non, impossible, desole"].
Sinon, je suis d’une humeur de chien, il fait froid et pas beau et mon dos est coincé de stress a cause de problèmes de communication avec mon chéri que j'aime. Passer de l’euphorie amoureuse au doute m’épuise, même si j'en suis la cause (être au japon et être une juliette sont deux gros obstacles a une vie de couple harmonieuse). Je suppose que ça va passer en apprenant plein de vocabulaire japonais toute la journée (saine occupation).

mardi, avril 12, 2005

Controverse au Vatican sur la question des prêtres pédophiles 

je sais c'est pas un titre tres nippon, mais c'est un titre qui me met de bonne humeur malgre les aspects tragiques associes (voir aussi la photo d'un cardinal pensif fournie par le monde).
sinon, la page oubapienne de lewis trondheim me ravit aussi absolument en ce temps pluvieux.
http://www.lewistrondheim.com/index2.php3
sur l'humour. la question de l'humour japonais, comme la question des histoires japonaises qui ne semblent pas des histoires. souvent on essaie de faire des blagues et elles ne marchent pas. quand en debut de soiree, une fille me demande "je peux utiliser les toilettes ?" et que je reponds "non pas de toilettes ce soir", meme quand j'ai explique que c'etait une blague personne ne voit pourquoi. disons que tout le monde sait qu'on fait tout gober a des japonais peu exposes a ce type de cynisme un peu cheap.
pour ce qui est de blagues qui marchent et font rire aux eclats (alors qu'elles nous font sourire simplement) : un jour, il y avait des traits blancs en scotch par terre dans la salle d'aikido. tout le monde regarde les traits blancs, tourne autour, se demande ce que c'est. puis la goutte fatidique tombe du toit et on comprend que c'est pour marquer un lieu de fuite, la ou il ne faut pas marcher parce que c'est mouille. et la, la moitie de la salle (non gaijin) eclate d'un grand rire. nous etions un peu desempares.
dimanche, j'etais avec les amies de ritsuko, et nous passions pas les petites rues pour eviter la foule. l'une d'elle dit "we always like to walk in back streets", et l'autre repond "not just in the street, but in our whole life we take back alleys". eclats de rire. je me sens un peu perdue (j'avais juste souri).
pour ce qui est de blagues qui marchent pour moi comme pour les japonais (en considerant que je suis tres bon public). ce matin, je felicite asako sur sa souplesse en lui disant que je suis jalouse. elle nous dit alors d'un ton professoral, a jb et a moi "i drink vinegar everyday" comme une explication. puis eclate de rire. la, je suis oblige de trouver que c'est une idee excellente d'essayer de nous faire boire du vinaigre tous les jours dans l'espoir de devenir souple, et ca me fait rire pas mal aussi. ensuite, quand l'hilarite est passee, elle nous explique qu'en plus c'est un truc classique que l'on dit au japon, que de boire du vinaigre chaque jour rend souple. mais elle l'avais dit surtout comme une blague.
voila mes observations. les autres fois, je constate que les gens rient, mais ils ont en general parle dans une langue etrange tout autant que barbare auparavant, et je ne peux pas commenter.

sinon, ritsuko (la femme de s.) s'est convertie samedi a l'islam et a comme nom musulman safia. elle compte s'adapter tout doucement aux preceptes et, comme une japonaise, prendre ce qui l'arrange. elle a du mal avec les idees de peche et de dieu vengeur ou de culpabilite. elle est zen a la base et s'interesse surtout aux points communs (dit-elle). surtout, je lui fais remarquer que pour son travail (oenologue), c'est peut-etre un peu complique. elle dit "je verrai" avec le sourire mysterieux et joueur de ritsuko.
ce qui est interessant : ses enfants nes au japon sont oblige de prendre son nom a elle pour avoir la double nationalite pour l'instant (avec obligation de choisir a 18 ans entre francais, algerien ou japonais, qui est (je crois) une nationalite exclusive). donc ils s'appellent Konaka, et pas B (interdiction de donner le nom). bah...

lundi, avril 11, 2005

mayiko odori 

je ne savais pas du tout a quoi m'attendre en m'approchant de gion corner pour les danses de petites mayiko (les apprenties geisha). tout le mois d'avril on peut voir des jeunes femmes (de tres jeunes a un peu moins vers la mi-vingtaine) habillees en kimono dansant et jouant la comedie ; elles sont entourees de chanteuses a gauche et de joueuses de musique franchement vieilles a l'air reveche (hypothese : etre vieille geisha rend amere). les costumes sont merveilleusement beaux, les danses ne sont pas toutes nunuches, meme si en moyenne je trouve que si, et une certaine energie peut sortir de la. la musique est superbe, tres decalee par rapport a nos criteres ; a un moment la superposition d'une soliste a la flute et de la musique de fond etait absolument incomprehensible pour mes oreilles a harmonies classico- occidentalo- techno- rock. la deco etait superbe, avec une mise en scene hallucinante pour les changements de scene (rien que pour ca ca valait le coup) : au depart les danseuses n'ont qu'un tout petit espace pour evoluer, puis les couches de decor se soulevent l'une apres l'autre pour evoquer les divers environnements et saisons. on passe une annee, du sakura au sakura. une scene de dans collective evoque les saisons et s'intercale avec une scene de narration. comme toujours, sans amies l'histoire me resterait un peu obscure. d'autant que c'est de nouveau une "histoire japonaise". se promenant au clair de lune, un samourai entend quelqu'un qui joue de la flute, et voit une tres belle femme, qu'il part seduire. en fait, la femme est un jeune homme tres beau et feminin, qui est lui aussi samourai, et les deux hommes se battent, le jeune homme gagne. le gros samourai devient alors le vassal de l'autre. la, il y a une scene un peu obscure ou les deux hommes parlent a la meme femme mais je n'ai pas eu d'explication. mais c'est fini sur l'idee de l'allegeance du gros au jeune.
c'est ce que j'appelle une histoire japonaise. on se dit "ah ? c'est fini ? c'etait une histoire ? ah ben ok."
avant on avait eu une ceremonie du the express pour touriste avec un geisha qui fait les gestes de la ceremonie sur une estrade et qui donne son bol seulement aux chefs de meutes, pendant que nous peuple sommes servis par de jeunes femmes en servantes traditionnelles. par contre, le mochi etait delicieux, peu sucre leger gout de sakura, et les deux gouts mochi-mocha tres apre etaient un bonheur instantane.
je reste beaucoup beaucoup moins convaincue par les representations pour touristes que par le sobre noh. j'avoue. c'est mon cote ascete alcoolique qui veut ca.

dimanche, avril 10, 2005

hypothese 

je suppose que cette gueule de bois post-hanami est tout a fait traditionnelle.

samedi, avril 09, 2005

ohanami 

comme on ne rigole pas et que c'est le week-end : deux hanami party, au jardin botanique et au bord de la riviere avec les aikidoka tout a l'heure a la nuit tombante. c'est evidemment plein de monde, plein de fleurs enormes du mankai qui nous degoulinent dessus et les arbres semblent ployer de fatigue, deja, scintillant sous le soleil. ca n'a l'air de rien, mais la coevolution de vegetaux et de gouts humains, ca fait des choses assez belles. la ville est reellement envahie, alors qu'il etait difficile de l'imaginer une semaine auparavant. tout ca, c'etait donc des cerisiers caches en bout de bois ? merveilleux. nous avons aussi compare nos decorations de telephone portable. je me mets vraiment au gout du jour. je pense aller chez le coiffeur pour avoir de jolis degrades aberrants. peut-etre des meches ???? oh bonheur.
le genou est de plus en plus ennuyeux. il a decide de m'expliquer par ou je peche (tous ces micros mouvements pas tres bien en face, toutes ces descentes a genoux trop rapides ou il cogne, voire des chutes arriere pas assez relevees sur la fin). il ne m'embete que quand je ne fais pas un mouvement juste, et ca se revele frequent, donc douloureux, donc handicapant dans cette periode ou, justement pour une fois, j'avais l'impression de me liberer un peu. la pesanteur des defauts.

vendredi, avril 08, 2005

Chaud vide 

(publie en retard car blogger m'a joue des tours)
chaud. c'est un temps a jupe.
le cerveau est vide, j'en suis bien desolee. la these de ronan levelly sur le commerce equitable m'embue par son interet et la question recurrente "qu'est-ce que je vais faire de ca ?".
un cafard a ete tue hier, tandis qu'il donnait un signal assez negatif pour la suite (nous sommes seulement en avril). je suppose qu'on ne doit pas ecraser un cafard lymphatique mais, plus gros que mon doigt, il m'impressionnait trop pour le jeter par la fenetre.
j'ai un nouveau petit ami, il est bleu avec une feuille verte sur la tete, accroche a mon telephone orange. je m'etais promis de me pas toucher aux decorations de portable. vais-je tenir un seul de mes auto-engagements face a la nunucherie ambiante ?
au musee, elodie et thomas ont vu l'exposition d'un allemand qui fabrique des ecorches tres beaux (je ne peux pas y aller, depuis que mon pere m'a emmene au musee de l'homme j'ai peur des ecorches), avec tous les vaisseaux sanguins, des decoupes improbables. il a des procedes douteux pour recuperer sa matiere premiere. en ce moment, il semble qu'il se fournisse parmi les comdamnes a mort des prisons chinoises. avant, il faisait du trafic avec la mafia russe, mais trop de gens se sont plaint de la disparition du corps d'un proche. charmant. les deux zigotos ont rapporte des porte clefs "coeur-sanguinolants", d'ignobles cartes postales. il parait que tout le monde etait fan dans le musee, de 7 a 77 ans.

premieres rice balls en prevision des pique-niques, reussies. fierte face a un exercice somme toute un peu evident.

jeudi, avril 07, 2005

partisans 

je crois que j'ai toujours reve d'une revolution. pour voir comment s'organiserait le bordel ambiant. je n'ai pas l'illusion de resultats durables, on sait trop bien qu'ils ne le sont pas (un napoleon en place 20 ans apres la revolution francaise) mais les mouvements auto-emergents en eux-memes sont beaux. instants de communication, de recherche et d'acceptation communautaire, au-dela des contingences tristes et du principe de realite. on oublie quelques mois la tristesse de la quete de pouvoir, on s'abandonne dans des reves christiques, delire dans une action collective ou chacun doit construire pour tous. voir pour ca le fameux "la commune" de Peter Watkins, le film militant le plus reussi auquel j'ai eu acces recemment, et en regle generale le film le plus intelligent parce qu'il force le spectateur a l'etre (et moins chiant que du godard, hum).
http://www.co-errances.org/article.php3?id_article=638&recalcul=oui
http://www.telebocal.com/aquarium/55/page4.html

alors je me dis que peut-etre, cette histoire de constitution europeenne est le bon moyen de s'amuser. le moment ou la seule facon de reprendre le pouvoir sera de sortir dans la rue. la seule crainte est qu'il faille 50 ans pour que ca se declenche, et alors je serai vieille et peu apte a participer activement, ce sera moins drole.
mais un site drole est :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/index.htm
drole pas par le contenu, mais parce qu'il nous rappelle que si les bureaucrates poussiereux, qui veulent nous faire signer la delegation officielle des pouvoirs qu'ils se sont abroges, deviennent trop lourds, alors :
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ». article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de l’an I, 26 juin 1793.

en meme temps, pas mal de ces braves gens sont des fonctionnaires qui veulent bien faire leur boulot, qui meme s'epuisent parfois a elaborer des consensus delicats. preuve que c'est bien un systeme politique qui pose probleme plus que des individus, plus mechants, avides, de mauvaise foi que d'autres.
bizarrement, cela m'inquiete depuis le japon. petite inquietude. mais deja que les processus democratiques a l'echelle francaise ne sont pas en forme, avec une presse exangue, si en plus on nous trashe au niveau superieur, on va moins s'amuser.
car le japon n'est pas une democratie, mais la notion de paix sociale est si forte qu'on reussit a y vivre bien dans un regime autocratique. a l'inverse l'europe ne se caracterise pas par la douceur de ses dirigeants vis-a-vis du peuple dans le dernier millenaire. et l'equilibre des pouvoirs semble effectivement la seule garantie.

partout le long de la kamogawa : des photographes accrochés aux branches. le ciel sombre prêt à gronder de colère et gorgé d'une eau qui ne demande qu'à déferler sur les montagnes du nord : il va bien avec le rose et blanc.

mercredi, avril 06, 2005

le soleil se lève à 5 heures 

ce soleil, il faut le voir sortir des montagnes !

sortant du temple-sanglier, lieu d'une prière à cinq yen pour le visa de nicolas, nous traverssions avec guillaumousan le jardin du palais impérial. oh miracle, les portes du palais étaient ouvertes.
ne jamais laisser passer une occasion rare.
La foule pas encore compactée montrait ses sacs à des policiers dont on ne sait ce qu'ils cherchaient mais qui nous souriaient doucement. Le test passé avec succès, nous avons suivi le chemin de visite. Des arbres superbement tordus ne regardant que vers le ciel, de grandes cours de gravier reposantes, un petit jardin de mousse et d'arbre - zone tristement interdite, où la mare surplombée de ponts de pierre est alimentée par une cascade sonore, des bambous de diverses sortes, des portes immenses et vieilles au fond des grandes cours, un bâtiment étrangement non rénové, des maisons ouvertes à tout vent, portes coulissantes dont on se demande si on pourra s'en passer, peintures à l'or très discrètes, étranges sorties de poutres peintes partiellement en blanc. la couleur du orange est un peu différente de la couleur des temples, plus claire. elle est aussi très belle.

les vieilles dames, si je l'ai dit je le repète, et je le dirai tant qu'on ne me croira pas, sont des engeances universelles dans les queues de poste. elles doublent en jetant un regard en coin pour vérifier qu'elles font bien chier. a toute personne chromosomée XX : "attention : ne pas devenir comme ça".
(pour les XY, pas de conseils, continuez comme ça, rien ne peut s'améliorer ou se déteriorer).

suis-je la seule à ressentir un bonheur immense lors des premiers jours de printemps, quand la chaleur remonte d'un sol déjà plus chaud que l'air ? vers la fin de la journée l'émotion m'envahit "ça y est, il est revenu", légèrement enivrante.

(oups on a été médisant pour le prince rainier).

mardi, avril 05, 2005

renifler la mousse 

lisant Kyoto-Bézier,une bédé recommandée par bluejuliette corporation (mais qui lit mes recommandations, qui perçoit même ces recommandations, qui sait utiliser un site fnac défaillant ?), je me souviens alors du voyage de la semaine dernière au temple-mousse. je me demande s'il est normal de renifler la mousse, la joue posée contre la fraicheur, ou si les touristes environnants m'ont crue folle. folle parfois sans doute ni mystère.
un homme dessinait le budo centre quand nous sortions du cours, de l'encre de leipzig, spéciale, qui peut être diluée en gris sans se défaire. il me conseille de dessiner les yeux fermés, seul moyen de produire un cercle ou une ligne droite correcte (par exemple). il été témoin, en angleterre (son accent) de jardiniers arrachant de la jolie mousse scintillante et il trouve plus malin d'en exploiter lumière et couleurs dans un jardin. nous sommes d'accord. il utilise des crayons de couleur qui écrivent sur toutes les surfaces, même le verre. même sous la pluie.
j'ai passé un shihonage (presque). il faut dire que manu est un excellent uke qui rebondit quand on est gentil avec lui.
le calme des cours est de plus en plus impressionnant, avec maintenant trois petits enfants qui courent et jettent leur balle sur le tatami (une femme n'a pas d'autre choix que de venir avec eux si elle veut pratiquer).
la blague de jb. je lui disait que le traitement médiatique de la mort du pape avait un peu foutu en l'air le sidaction (dixit mon chéri, lien privilégié avec l'occident). lui : "et tu vas voir que le prince rainier va foutre en l'air le téléthon".

lundi, avril 04, 2005

la paresse des arbres 

les cerisiers sont sortis de leur torpeur. torpeur justifiée par le mauvais temps, pauvres petis êtres qui ont besoin de chaleur pour s'épanouir. ils sortent roses et blancs. gros et petits bouquets resplendissants. les photographes sont de sortie, appareils sophistiqués à la main, sur le ventre, au sol, sur pied. ce week-end, il y aura au moins un ohanami où l'on boit et danse sous les fleurs (au moment du mankai, le plein épanouissement), peut-être deux, et une danse de geisha spéciale.
un site qui semble légèrement surréaliste http://www.asij.ac.jp/elementary/japan/hanami/hanami.htm
ensuite, le moment le plus important est la chute des fleurs, en tourbillon ou tempête. c'est un moment masculin. comme un samourai qui fait seppuku.
http://www.euronet.nl/~rja/Hanami/
un important monsieur samouraï dont le nom s'est perdu au fond de ma mémoire avait un tatouage de sakurano fubuki, tempête de fleurs de cerisier, sur le dos.
le bar de protection du mur de la fac est toujours ouvert. toujours les activistes sont présents en haut de leur échaffaudage pour empêcher la destruction. guillaume a vu, il y a quelques jours, le facteur livrant les lettres dans leur petite boîte rouge, le jeune homme qui descend chercher la lettre, la remonte, l'ouvre et la lit avec son amie. (j'hésite à utiliser le mot surréaliste deux fois dans la même page).
y a-t-il un jour sans fête dans ce pays ? aujourd'hui c'est l'accueil des nouveaux à la fac, joueurs de guitare et stand de bouffe. tout est prétexte à manger. tout est prétexte à se rencontrer. c'est toujours plus difficile sans parler.

dimanche, avril 03, 2005

festouille 

une nouvelle fête appartementale. 25 personnes dans mes petites pièces et mon balcon de fumeurs (incroyable différence olfactive entre des fêtes avec et sans cigarettes lors du réveil et du nettoyage subséquent). tout le monde a l'air content du champagne foie gras salade de nouilles (j'ai osé) saucisson (ca part aussi vite que chez nous) fromages gateaux rice balls (un peu de local). échec à la tapenade. des cadeaux dont certains que je ne comprends pas bien (sous-ceinture de kimono pour lesquelles j'ai besoin d'explication, petit tissu à broder ou déjà considéré comme une oeuvre d'art à part entière ?), plein de fleurs qui se tirent la bourre pour être la plus belle, un coup de fil de mon chéri sur skype (c'est un cadeau à la mode en ce moment), de la brandade de morue et du caviar de tomates, des speakers pour ordinateur, un livre japonais pour apprendre le français (où nous tombons d'accord avec des jeunes qui ont visité, que "déclaration de vol" est effectivement une base essentielle à la communication avec les autorités), un gewurztraminer, un côte de blaye, deux bouteilles de bon sake, un verre à sake très joli dans sa coque de protection en osier tressé à emmener partout (merci les amis pour le soutien dans mon effort de guerre contre l'alcoolisme), un bracelet, puis deux objets essentiels à la survie.
le premier ne marche pas très bien, mais c'est le must à la mode ado à osaka : un petit scanner en forme de stylo qu'on passe doucement sur un dessin, que l'on secoue en l'air et dont les diodes lumineuses reproduisent dans le mouvement le dessin du papier. il marche très très bien pour A. pour les autres dessins, même simples, c'est beaucoup moins net. je me demande qui a eu l'idée d'inventer un truc aussi inutile et d'investir (je pense) pas mal de RetD pour CA.
le labo s'est groupé pour un cadeau, tous les jeunes de ma salle et torii kun, et ils ont délégué murakami san (celui qui va chez le coiffeur une fois par semaine, notre élégant de service) pour me trouver un cadeau. ayant repéré que j'aime bien les chaussures colorées zet bizarres, il a acquis une paire de chaussures à gros orteil. les chaussures qui permettent d'arracher les clous avec les pieds, dit jean-baptiste qui ne peut pas s'empêcher d'être bête. ayant la même forme que les chaussettes de geishas à mettre avec des zori, ce sont à l'origine les godasses de travailleurs de force qui sont conçues ainsi. cécile, avant de partir, a fait le plein de chaussures-bottes-chaussettes de ce type dans un magasin d'habits, où l'on devrait aussi pouvoir trouver les merveilleux pantalons extra-larges en bas qui nous font fantasmer sur les peintres en bâtiment ou les constructeurs de route. la grande question était : peut-on porter ces chaussures extraodinaires au japon sans avoir l'air d'une péquenode en sabots débiles ? la réponse est oui et non : oui mais uniquement ces tous nouveaux modèles décorés avec goût et sortant d'une des boutiques les plus branchées de la ville. donc j'ai mes shoes de printemps, pas très colorées, mais qui compensent bien par leurs petits carreaux noirs sur blanc. le bonheur c'est si simple parfois. mais je ne sais pas bien comment remercier les gens. comment on fait ici ?

note sur des observations qui encore font sentir un peu extérieure à la logique locale.
tous les soirs, on entend dans la rue un cloc-cloc assez caverneux. des gens (homme ou femme) passent avec deux blocs de bois qu'ils cognent l'un contre l'autre. l'interprétation immédiate de guillaume et la mienne, indépendante, était qu'il s'agissait d'un quelconque cérémonial religieux. ce qui est inutile et ridicule est religieux, c'est bien connu en france. asako explique qu'il s'agit en fait de personnes chargées de rappeler les dangers du feu. donc des personnes payées pour signaler qu'il ne faut pas arroser ses murs d'essence (cette hypothèse débile repose sur le fait que nous avons du mal à comprendre quelle méfiance ou regain d'attention peuvent être provoqué dans un cerveau qui perçoit ce son).
beaucoup d'emplois inutiles, beaucoup d'obsession à propos de la sécurité, et au final, toujours cette quantité impressionnante de détails complètement incompréhensibles pour nouzaut'.

le pape 

j'y crois pas !
cnn me fait chier une heure avec le pape et moi assise en face, attendant mon cours de japonais, je me demande jusqu'où va le mauvais goût exhibitionniste, le voyeurisme malsain, et au final le ridicule. je me demande pourquoi la vie d'un vieille homme symbolique et grabataire a plus d'importance que celle d'une petite prostituée thaïlandaise qui meurt dans son vomi d'overdose dans un sous-sol glauque. où est la caméra ?

vendredi, avril 01, 2005

prendre des photos 

au bord de la kamogawa.
un homme prend des photos, habillé en treillis (donc très très visible), son appareil à immense téléobjectif porté par un pied, lui même décoré de verts et kaki. il est rejoint par deux amis. ils attendent en regardant l'eau, immobiles, attentifs. un poisson ? pas d'oiseau en vue.
un groupe de footballeurs très bruyants fait tomber le ballon à l'eau. un type va au bord, descend vers l'eau, commence à se déchausser. il fait ça bien, défait le noeud avec précaution. il met trente secondes pour la première chaussure, au moins quinze pour la deuxième. se tourne vers l'eau, retire ses chaussettes. il a suspendu le temps, les autres le regardent, il descend enfin dans l'eau, juste sous le short. il fait froid. dès qu'il atteind l'eau, il se met à courir vers le ballon qui est de plus en plus proche de la petit cascade, soudain pressé. c'est trop tard, le ballon tombe un étage plus bas. de l'autre rive, je cherche par quel moyen ce sale frimeur qui se voulait détaché va devoir passer pour sauver le précieux objet. ses amis le huent et rient en se tenant les côtes.
un passant de l'aïkido, pour un mois, a une soeur hotesse à Osaka. il faut faire quatre ans de langues o pour atteindre le niveau nécessaire au travail. j'espère connaître plus sur le monde obscur de la nuit.

sinon une info qui circule
Tokyo - AP

Le Japon fera-t-il bientôt partie de l'Union Européenne ? Cette question, incongrue jusqu'à peu, pourrait bien se retrouver prochainement au coeur de l'actualité . M. Koizumi, premier ministre japonais, a en effet indiqué ce matin que l'archipel pourrait prochainement entamer la procédure visant à devenir candidat à l'adhésion. "Rien n'est encore joué, mais dans le meilleur des cas, nous pourrions envisager une adhésion d'ici 2015", indiquent des sources proches du pouvoir. Selon un fonctionnaire de Bruxelles, "l'ouverture des négociations d'adhésion pourrait être très rapide". Ce subit revirement de la politique japonaise réjouit tout autant qu'il inquiète. Le gouverneur de Tokyo, M.Ishihara, s'est ainsi déclaré farouchement opposé à toute perte de souverraineté de l'archipel. Il n'est cependant pas prévu que le Japon abandonne immédiatement sa monnaie, le Yen, au profit de l'Euro. "Nous exigerons, à la manière de nos amis britanniques, des garanties particulières en ce qui concerne la monnaie et notre contribution au budget de l'Union", indique également M. Koizumi. Le Japon, comme tous les candidats précédents à l’adhésion, devra intégrer « l’acquis communautaire ». Les négociations d’adhésion pourraient débuter le 3 octobre 2005 et durer 10 à 15 ans. L’entrée du Japon dans l’Union européenne interviendra après la signature du Traité d’adhésion et sa ratification par tous les Etats membres de l’Union européenne (27 avec la Bulgarie et la Roumanie). Un non au référendum sur le Traité constitutionnel ne remettrait pas en cause cette adhésion. L'éventuelle candidature du Japon à l'adhésion dans l'Union Européenne devrait faire l'objet d'une allocution télévisée au cours de l'année 2005, selon l'entourage du premier ministre.

This page is powered by Blogger. Isn't yours?