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dimanche, juillet 31, 2005

la police 

nous avons fait un peu la fete dans mon appartement ou le pauvre ventilateur s'essouflait a tenter de rafraichir 20 personnes entassees, qui au final se sentaient comme dans un sauna. plus ca va, et plus les teufs sont des instants de degustation. en plus d'un gateau de professionnel, nous avions de la viande sechee genre viande des grisons que maxime le suisse nous rapporta avec du fromage, j'avais fourni pate et cremant d'alsace, gateaux zet petits plats maison, bref, ca roucoulait le ventre bien rempli vers la fin. la fete, pour de vrai, etait pour la sainte juliette que quelques rares personnes ont pense a me souhaiter. il a fallu expliquer le principe des saints a des japonais qui s'emerveillaient de trouver une occasion de plus de faire la fete et des cadeaux. celle-ci est :
"Sainte Juliette
Martyre en Cappadoce (+ 303)
Nous la connaissons par l'un des sermons d'un de ses contemporains, saint Basile de Césarée. Elle était riche, mais son homme d'affaires la dépouilla de ses biens. Durant la plaidoirie qui tournait à son avantage, quelqu'un cria qu'une chrétienne ne pouvait ester en justice. Le président du tribunal lui retira la parole, lui intima l'ordre d'offrir l'encens aux idoles. Ce qu'elle refusa. Elle fut immédiatement condamnée à être brûlée vive."
et aussi...
http://www.cdg82.fr/sainte-juliette/
qui a l'air d'etre un endroit hyper folichon, j'y pense pour ma retraite.

et tandis que nous finissions nos libations au bord de la riviere, envoyant au ciel des petard multicolores et brulant notre petit doigt de la main droite, la police est venue nous arreter. trois policiers ont explique que notre activite etait interdite, que le bruit representait une nuisance et que le danger etait a son comble pour nos petites vies (la veille, un accident - le soir meme, d'apres ritsuko, une grosse explosion et de l'affolement). nous les regardons tandis que mon doigt se repose dans un sac plastique de glace qui fait pouffer l'ensemble de mes amis (tous ronds) et asako traduit en riant que le jour de la sainte juliette, il est de tradition pour les francaises de ce nom de feter. d'ou les petards. heureux de trouver un male japonais dans l'assistance (les autres etaient hors de la lumiere), ils se saisissent de toshiaki pour lui faire donner son nom. une fois la formalite accomplie, ils s'eloignent. rarement j'ai vu une telle impolitesse avec des policiers sur terre, cela me rappelle le desinteret absolu pour les gardes du chateau lors de la free party d'osaka. nadine qui vient d'arriver avec un brillant retard nous dit qu'au etats-unis, la meme conduite enverrait au trou illico. nous respectons neanmoins la demande d'arret. heureusement ils sont venus quand deja etaient partis tous les jolis petards qui s'envolent en tournant comme des toupies (et qui brulent les doigts).
il est normal de venir aux fetes en ete avec un paquet de glacons achetes au supermarche d'a cote. jen ai encore 3 dans mon congelo.
morgan dit qu'a la tele, les sous-titres varient selon qui parle : une vieille dame sera traduite en kanji quasi integral, un etranger en katakana. morgan, d'ailleurs, nous a permis d'observer en live l'efficacite de la drague des japonaises quand elles ont apate le male choisi.
bridget raconte qu'elle s'est fait voler son sandwich par une buse au bord de la riviere hier (dans sa main). marie repond que delphine a eu la meme aventure avec des corbeaux.
yola a vu hier des せみ (semi = cigale) des montagnes, qui chantent differemment de celles des villes.
diego dit qu'il n'a pas eu la bourse montbusho et n'est pas sur de rester apres aout. et toutes les jeunes femmes de pleurer. car diego, a l'instar de manu, est un bel homme aux cheveux longs, barbe fournie et poils sur la poitrine qui nous remet en memoire notre contree d'origine, y ajoutant la douceur d'une socialisation a la japonaise (peut-etre innee, mais qui ici peut s'epanouir bien a propos). je dis ca car j'aime louer mes amis mais n'en profite guere a l'ecrit.
je tiens a preciser qu'il y a deux chemins de course a pieds, en ce moment, dans la pratique quotidienne. le premier est le bord de la riviere, en partant vers le nord, branche droite a partir de shimogamo. c'est mon classique, seul probleme : la platitude, qui ne fait pas beaucoup travailler les fessiers et occasionne une gene certaine lors de grandes pluies, ou le triathlon devient presque une pratique imposee. le second est la colline de yoshida, un peu glissante aussi par temps trop humide, mais surtout impraticable a partir de 18h30 car la lumiere est inexistante sous les branches. on pourrait resumer en ce moment : un parcours dans la lumiere et un parcours dans la nuit. et les abords de la kamogawa respendissent de feux d'artifice interdits et de djembe retentissant dans l'air emplit d'une fraicheur impermanente.

samedi, juillet 30, 2005

accident de velo 

deux femmes ont subi aujourd'hui des dommages limites lors d'un carabolage a velo, juste derriere fresco de kawabata-oike. les legumes ecrases sur le sol, un sac a main renverse, et la plus vieille qui se hatait d'indiquer aux automobilistes qu'il fallait s'arreter. je ne suis pas temoin de la rencontre.
on meurt de chaud, accidents en chaine a l'aikido sur koshi nage, epaule en vrac, dos, pied, nous arretons le cours en avance. travailler par temps chaud augmente la stamina, on le sent, mais la troupe est en deconfiture des la fin du cours. asako ne sourit de nouveau qu'apres un demi-litre d'eau.
acheter un power book (je ne vous ai pas encore presente pillow (book), parfois surnommer polochon, ma nouvelle bete a processeur) garantit la perte de temps sur des films debiles. en ce moment je monte la mort des poulets et les competitions de kyudo en tachant de... en tachant de... je ne sais guere, mais le film change a chaque instant et la musique est difficile a ajouter.

vendredi, juillet 29, 2005

l'an dernier a la meme epoque, il faisait plus chaud 

ca c'est ce que dit ce sadique de manu qui aime a se moquer des pauvres heres qui souffrent comme des damnes malgre leur fenetre ouverte et la presence du meilleur amis de l'homme (le ventilateur). on (je dis bien "on") me reproche sans cesse mes obsessions - chats, cafards - apres ce sera cigales. est-ce ma faute si le centre-ville de cette bourgade d'un million d'habitants m'assome sous des quantites de petites bestioles a la taille superieure a la raison et a la presence envahissante. est-ce ma faute si le climat m'ecrase et empeche mes neurones de tourner, si les activites passionnantes de penetrer dans un restaurant pour manger de delicieuses soba froides, de servir de punching ball a mes camarades, de taper des emails et lire des textes d'economie chiants, si tout cela passe apres mes sensations premieres : je me fais reveiller par des bestioles alors que mon sommeil hasardeux me laisse les yeux collants.
c'est une realite du japon, aussi reelle que les petits vieux casses en deux qui semblent pourtant capables de conduire des voitures.
demain : jour de fete et de petards multicolores qui allument les yeux des grands enfants que nous sommes.

jeudi, juillet 28, 2005

meme en plein ete les chats 

on pourrait croire que les animaux sont raisonnables et tachent de se reposer par grande chaleur. on pourrait aussi penser que fourrure contre fourrure, il est desagreable de se frotter quand le soleil (qui se venge aujourd'hui du plaisir que nous avons pris a sa disparition momentanee) a depasse les 10h, de son heure a lui. pourtant les miaulements ne cessent pas et meme en plein ete les chats...
la professeur de japonais fait le forcing pour nous faire croire que nous sommes 上手 (c'est-a-dire josu, c'est a dire forts a), mais on ne nous attrape pas avec du sucre, et nous lui expliquons laborieusement que non non non, nous ne savons rien faire. je sens une nouvelle phase dans l'apprentissage, neanmoins, celle ou les kanji aident a retenir les mots. je ne m'attendais pas a rencontrer ce processus cognitif, donc l'enchantement est a son comble. en apprenant les kanji, dans les deux dernieres semaines, j'ai mieux assimile le vocabulaire. il reste qu'une langue qui utilise aussi peu de sons rend tout tres tres complique pour les braves, et porte l'ambiguite a son comble pour les oreilles. genre venir et mettre son dogi (pour l'aikido, on s'habille d'un dogi originellement blanc - grisonnant a force de lessives a l'eau froide), c'est le meme son mais ca ne s'ecrit pas pareil. c'est un petit exemple au sein d'un vaste ensemble dont les bornes me sont pour lors inconnues...
j'ai emprunte la vie de mishima ecrite parun de ses traducteurs, et ai commence a la deguster avec un うなぎ どんぼり de l'anguille sur du riz, mais cela ne fait pas avancer l'economie contemporaine. Dois-je me mettre franchement en vacances ou faire semblant encore ?

mercredi, juillet 27, 2005

marcher sur les mains 

l'air de rien, en allant aux cours de japonais, nous apprenons a marcher sur les mains. il y a des phrases qui ne se traduisent pas, et qui sont a manger crues, genre...
"le porte monnaie a ete perdu" est une phrase au present: "le porte-monnaie est ayant ete perdu". je n'ai pas encore mange, est aussi au present "je ne suis pas encore ayant mange". gling.... c'est un tout petit peu complexe, meme si cela n'a l'air de rien, et je redemande un peu d'explication. ca plus kanji va dans le sens de la perturbation.
j'aime les petites vieilles du matin bleme qui me disent bonjour dans la montee, au milieu du temple, tnadis qu'elles arrosent leurs fleurs. plus tres bleme, en fait, quand je sors a 6 h pour mon footing, mais je me sens obligee de penser que je ne suis pas dans un pays decale radicalement qui atteint laborieusement un coucher de soleil a 19h28 le 21 juin. personne ne comprend pourquoi on ne vit pas une petite heure plus tard, puisque toute l'annee c'est le matin trop tot qu'est le soleil.
mais c'est le pays du...???? bref, il doit surement y avoir une vieille raison ideologico-culturelle derriere.
j'achete de l'encre rouge pour la calligraphie, et des cartouches rouges pour le beau stylo a poil qui fait semblant d'etre un pinceau. le monsieur m'offre des petits carnets un peu vieux et abimes, avec des figures de dragons abosolument parfait. avec mon attirail, je n'arrive toujours pas a ecrire, puisque mon cerveau vide contemple l'interieur (le vide).
avecmon nouveau joujou j'apprends a me connecter wifi dans un environnement particulierement ingrat : un laboratoire d'informatique nippon. il faut noter qu'ici, nous n'avons pas de webmail, ce qui est d'un pratique quand on se deplace, vous n'imaginez meme pas.... bref, pour me connecter au serveur, j'utilise une commande ssh, puis j'ai le droit de passer sur internet. ni acces au serveur, ni acces au mail par wifi, et la... je reve. (mon mec a l'autre bout de la terre, hallucine depuis quelques temps, me soupconnant vaguement de mauvaise foi, quand j'explique que la oueb cam ne veut pas passer. en interne dans le labo, ca marche tres bien, mais ca ne sort pas, ce qui est tres utile, on en conviendra).
ne pas faire d'aikido un jour donne l'impression qu'on s'est arrete depuis des semaines. y aurait-il accoutumance ? phenomene interessant.
j'organise une soiree hanabi qui a l'air de bien repondre. peut-etre serons-nous nombreux a faire peter des feux. j'ai fait les premieres courses dans ce but a nikku, le jardinland ameliore du bord de la riviere. je reve deja a l'evocation des couleurs des fusees. c'est d'un pas-cher affligeant.
kawagoe san qui m'invite a hakodate a deja lu les nouvelles orientales de yourcenar parce que je lui ai dit que c'est un auteur que j'apprecie. il se lance dans les memoires d'hadrien (traduit). les japonais lisent vraiment beaucoup, et les academics en particulier. et puis, c'est si economique avec ces jolis kanjis, ca avance vite.
kanji ca s'ecrit 漢字 c'est les lettres de l'epoque kan, un nom d'empereur je crois.
la semaine derniere je me suis perdue dans le tout petit pas tres joli temple de miyanoto musashi le celebre sabreur. http://radio-canada.ca/par4/ind/musashi/intro.html
il y a l'arbre autour duquel il a gagne sa bataille celebre, vieux tronc tout rapeux entoure d'une fine cordelette. on conserve ce qu'on peut dans la vie...

mardi, juillet 26, 2005

typhon 

y'a notre ami le typhon qui vient nous dire bonjour. c'est tres sympathique parce qu'il nous rafraichit sans faire voler notre chapeau (il passe a cote de kyoto).
voir : http://metoc.npmoc.navy.mil/jtwc/warnings/wp0705.gif
ou : http://www.jma.go.jp/JMA_HP/en/typh/typh.0507.html
manu a dit qu'avec ca, les cigales vont se taire (car le jour, ce sont des cigales, des monstres que l'evolution a favorise en faisant disparaitre leurs copines de taille normale, mignonnettes comme on les connait). je deduis que manu produit des hoax et que la pluie n'a jamais fait taire ces cochonneries. toujours a jouer les supporter des 6 h du mat ("c'est a babord, qu'on gueule le plus fort..", sur que c'est a ca qu'elles jouent, sinon c'est pas possible de faire autant de boxon)...

dans la rue, il est commun de voir un automobiliste sur sa banquette avant legerement abaissee, en train de roupiller dans sa machine qui tourne. ca me fait bondir a chaque fois, cet usage a l'arret. j'ai envie d'aller les secouer pour qu'ils arretent de polluer mon air pendant leur siestou. les chauffeurs de taxi du cote de yoshida shrine sont des grands specialistes. a marseille, des cakos laissent tourner leur engin pendant qu'ils pechent sur la corniche. a BAFFER.

lundi, juillet 25, 2005

Lance Armstrong et le champagne 

le portfolio du Monde, aussi desoeuvre que mon cerveau, nous montre des photos de armstrond buvant du champagne pendant la derniere etape du tour, parce qu'il se sent tout a fait assure de gagner. personnellement, j'ai du mal a m'imaginer buvant un verre de champagne sur un velo lance a 60 km/h, a discuter avec un journaliste sur la situation du velo dans le monde. l'idee me fascine. je me demande au bout de combien d'heures installe sur un velo, il se transforme en prothese.

les policiers anglais ont evidemment tue un innocent, a lire la nouvelle j'ai eu envie de vomir (ce qui m'arrive rarement a jeun).

ici je n'arrive meme plus a decrire la poisse et la fatigue, chaleur et cigales (ou criquets, ou grillons) qui vrillent le crane.

dimanche, juillet 24, 2005

c'est difficile d'ecrire tous les jours quand on ne fait rien, qu'on parle peu, qu'on se promene rarement. je ne sais plus si j'ai raconte que quand j'etais dans ma ferme organique il y a quelques temps, j'ai prepare de l'ail pour les clients. retirer la queue puis les arranger en epi de 5, accrocher deux epis ensemble, poser autour d'un bambou horizontal pour les faire secher. comme je suis une petit chose fragile, j'ai encore une legere marque des ampoules que j'ai vu apparaitre alors (presque deux mois plus tar). les activites de la ferme sont comme tout : chacune est interessante, mais elle prend du temps et doit necessairement etre finie. qui plus est, une ferme ne s'arrete jamais.
j'ai eu une grande discussion avec le chef du CNRS de Tokyo a propos de l'organique. il est biologiste, gunther hahne il s'appelle, et se demande vraiment pourquoi les ecolo sont contre les OGM. il dit "quand meme, quand on a des marqueurs, des mesures, des indicateurs, et qu'on les teste tous, tous, et qu'il est impossible de faire la difference entre un produit OGM et un produit non OGM au final, mais qu'on a une meilleur resistance aux predateurs / maladie / meilleure production, pourquoi continue-t-on a dire qu'on ne doit pas utiliser le produit ? a priori, l'OGM est la seule solution pour que l'organique ne soit pas qu'un bien pour elite - riche ou bien informee - 2% de la population encore.". on est oblige de le suivre un peu. toujours et encore, l'organique ne nourrit l'europe qu'a condition de reduire drastiquement la consommation de viande (et de legumes aussi surement un peu). comment imposer ca de facon raisonnable a la population ? pour le japon, on n'en parle meme pas. et globalement dans le monde, je ne suis pas sure non plus qu'on puisse faire grand chose. surtout, ce qui n'est pas clair dans les arguments c'est ou commence precisement l'organique (je galere un peu avec ca, meme si c'est la base meme de la notion de qualite sur les marches : un produit est organique si les vendeurs et les acheteurs s'accordent pour qu'ils le soit). parfois, est classe dans organique des produits qu'on a fait pousse avec de la fumure faite a base des dechets des villes, en circuit semi-ferme, car les gens qui fournissent les dechets n'utilisent pas que de l'organique. si c'est semi-ferme, c'est plein de cochonneries. et plus fondamentalement : l'agriculture remonte a des dizaines de milliers d'annees, de selection, de choix d'usage de la terre,... pourquoi faire remonter l'age d'or de reference aux annees 50 ? (je suppose que c'est a cette date qu'on evalue le debut de la diabolisation de l'agriculture). il faut quand meme se souvenir qu'avant le diable, on ne mangeait pas forcement a sa faim. alors la limite est-elle si simple ? je suppose que ces questions se pose chez les ecolo mais je les connais mal en france, et ici meme quand je les rencontre, je ne sais pas ce qu'ils disent.

toujours a lire des bouquins (la course au mouton sauvage), jouer au demineur ou trainer sur internet plutot qu'a visiter des temples ou travailler, mais que faire... les commentaires de ce type (qui a une bonne moitie de photos hyper droles) me font rire au dela de toute mesure...
http://www.livejournal.com/users/fantasygoat/40890.html

samedi, juillet 23, 2005

tete a trous 

en ce moment j'oublie tout. quand je sens des odeurs (de grillades, d'herbe coupee) je me dis qu'il faut s&en souvenir, en parler. j'oublie. quand je me reveille au son des grillons hysteriques dont il faudrait enregistrer le son pour faire peur a mes amis tant ils semblent fous, j'oublie d'allumer l'appareil. quand je trouve un nom pour mon futur ordinateur, je le perd dans une oubliette et devrait peut-etre me tourner vers du classicisme affligeant, genre personnage de la guerre des etoiles ou que sais-je ? le nouveau velo (celui des amis) est boby (lapointe). ici on a boby lapointe a l'IFJ. j'oublie j'oublie, je dois faire, je dois penser, et j'ai des trous dans le ciboulot par ou les idees s'ecoulent. c'est l'ete, il est normal de rever et de ne pas avoir pied en ce monde.
il fait 36 et l'aikido derriere des vitres est rejouissant de lenteur et de sueur. guillaume est a tordre a la fin des cours, son kimono est transparent. je me moque juste un peu. nous glissons sur les saisies et rions un peu de cette difficulte supplementaire.
la planete fait de plus en plus boumboumboum, mais on se demande pourquoi toujours les plus petits sont attaques.
j'ai visite hier un bar a gaijin, le genre de lieu que j'evite et je sais pourquoi. tout comme j'eviterais ropponji qu'a mon avis je trouverais d'une beaufitude affligeante (je suis ainsi). mais on trouve neanmoins dans ces lieux, des passionnes du francais, avec qui on peut parler de choses diverses. un homme qui anime un cafe-discussion en francais (mais aussi un en anglais, un en italien, un en arabe, chaque dimanche il s'eclate), deteste le japon et l'esprit hierarchique, qu'il dit herite du militarisme des annees 20. il etait assez decu que je lui apprenne que la france aussi est hierarchisee, meme si les modalites sont differentes, et si les individus sont un peu plus capables de paroles. mais d'action, guere plus, si on y regarde de pres. maintenant que les grandes greves sont seulement un secouage qui ne souleve qu'a peine la paupiere des dirigeants tout puissant, on sent que le pays va aller mal en terme de liberte d'expression. il disait que mishima est un type detestable (souvent entendu ici) car nationaliste. il ajoute que son incoherence le rend encore plus insupportable : vantant l'esprit pur du japon, il s'est fait exempter pendant la guerre. j'ignorais ce fait, que je trouve drole, et me dis que je dois vraiment lire des bio de ce type. mais quand on lis sa tetralogie, que je continue a placer plus haut que la plupart des narrations que je connaissait jusqu'alors, on se demande si son constat que la purete n'est pas de ce monde, n'est pas simplement vraie. on lit les memes problemes dans la derniere tentation du christ (en plus laborieux, car les europeens du sud en rajoutent toujours beaucoup face a leurs petits problemes de conscience, et jesus met bien plus longtemps que les petits japonais pour mourir de purete - ils partent vers 20 ans).
sur la purete : notre conscience de francais va bien - preparant une manifestation devant l'ambassade gauloise, pour se plaindre du rechauffement de nos relations avec cuba, une association de dissidents vient d'etre decapites, on ne sait meme pas ou les membres ont ete enfermes. 16 personnes en taule au moins. je voulais y passer des vacances recemment, pensant innocemment que tout allait mieux (je suis peu au courant). et voila que je lis arrabal et sa lettre a fidel assassine, je vois "la guerre est finie" et l'espagne - centre de vacances pour l'europe des 30 glorieuses me saute aux yeux. je n'irai pas en vacances a cuba.
pour une fois, aussi, un bon article dans libe il y a deux jours sur la nullite politique et diplomatique des francais par rapport aux anglais, avec des arguements plutot valables j'ai l'impression, mais a voir dans le detail (je suis toujours pas super forte en histoire). http://www.liberation.fr/page.php?Article=312147
en japonais il existe un compteur, tsuu (つう) (vous vous souvenez, on ne compte pas pareil selon les objets, hiki (ひき) etant pour les petits animaux, too (とう) pour les gros, soku (そく) pour les paires, bref...) uniquement pour les lettres. j'etais tellement degoutee que j'ai insiste pour chercher une autre application, et les emails ont ete acceptes par le prof. je reve.

vendredi, juillet 22, 2005

de soi etre un peu fiere 

je fais deux post pour rattraper un peu mes difficultes a ecrire des derniers temps. je me sens un peu coupable quand mon blog fait deux lignes, mais que faire ?
j'ai peu parle des suites de ma conference a Tokyo, et un point me rend un peu fiere. il est bon de se souvenir que je suis rarement contente de moi, ayant herite de mon pere une deprime chronique qui fait se considerer comme un(e) rate(e) et de ma mere un compexe d'inferiorite qui fait penser qu'on ne sera jamais capable. mais apres des annees de travail acharne, parfois, je me detache des brumes de la vie en noir, et peux apprecier le sens de ma presence au monde. sens local et de portee limitee. j'en conviens.
a la conference de tokyo, j'ai visiblement impressionne quelques personnes. un professeur - Monsieur Kawagoe qui a donne d'excellents conseils a sonia et a moi - m'invite pour une semaine dans son labo, a Hokkaido, debut aout. il n'aime pas Kyoto en aout, et prefere me faire voyager. je vais faire un seminaire en francais pour la communaute locale francophone, et passer en photo dans le journal (bien s'habiller).
lors de la conference, une jeune femme m'a abordee en me felicitant de poser plein de questions (c'est une politique que je tente de suivre : poser une question par intervenant, ca donne du retour poliment et entraine a parler en public en anglais, exercice un peu difficile quand meme), visiblement tres impressionnee et disant que jeune et femme, c'est si rare d'etre si capable de prendre autant la parole. deja j'etais etonnee, mais l'etudiante du professeur de Hakodate veut apparemment me rencontrer pour parler des carrieres des femmes dans le monde universitaire, car je suis successful.
ca a un cote etonnant selon nos standards, mais il faut se rappeler que la premiere etait taiwanaise et celle-ci japonaise. dans mon labo, les japonaises sont quasiment absentes, et ont toutes passe du temps a l'etranger (US). ce n'est pas une evidence pour une femme de faire son trou ici. et comme j'ai un peu l'air de rien (toujours), je dois beaucoup etonner en etant tranquillement chair de session, en posant plein de questions, en faisant un discours pour le gala... j'aime bien l'idee de jouer la representante positive...
voila, j'ai ete fiere de moi. c'est la fin de la journee.

hanabi 

hanabi c'est tres important, c'est les feux d'artifice, et il va y en avoir plein plein partout dans ce beau pays, dans les prochaines semaines. on me dit qu'au sud d'osaka on peut voir 120 000 fusees peter, ce qui semble extraordinaire. je ne sais pas si c'est moins cher que chez nous. en tout cas, on trouve partout pour des sommes modiques des petits tubes qui s'envolent ou fumigenent joyeusement en rencontrant le briquet. au bord de la kamogawa s'envolent les lumieres vertes et les fumees de grillade.
les policiers en embuscades pour surveiller la vitesse des voitures, c'est une premiere pour moi ici. un equipement un peu rudimentaire, pose au sol, policier dissimule habilement derriere une petite haie, des ecouteurs sur les oreilles, ses amis installes a deux cents metres avec un drapeau (surement de signalement).
distribution de mouchoirs en papier a cote de chez moi pour une journee sans voitures (si je comprends bien) - innovation : des coton-tiges offerts en sus. a la poste ou je suis allee il y a quelques jours pour chercher mes fromages (un peu fatigues car ils y etaient reste coince dix jours), il y avait des paires de lunettes-loupes pour lire de pres avec trois puissances : faible, moyen, fort. y a-t-il des vieux dans ce pays ?
j'ai achete des gants a velo : des cornets reflechissant poses sur le guidon et qui empechent le soleil de bruler la peau delicate des mimines. asako qui prend une jolie couleur comme la plupart des japonais(es) au soleil, dit detester etre bronzer. c'est encore pas une priorite.
hier, j'ai lu une interview de ma prof quand elle avait les cheveux au carre, dans un numero special de karate. elle repond aux questions du journaliste avec beaucoup de patience, mais on sent qu'elle trouve un peu debiles les formulations ("qui subit, le uke ou le tori?" "l'aikido est-il physique ou mental"...). j'apprends un nouveau concept de l'apprentissage shu ha ri. 守 (construire - mettre les bases) 頗 (detruire - prendre de la liberte - faire sa petite cuisine) - 璃 (prendre du recul). en gros, la plupart des gens qu'elle connait (meme Yasuno sensei dit-elle, "car il est encore avec nous") sont dans le ha. le ri c'est plus tard, et elle le compare a l'eveil de bouddha. donc pas beaucoup de monde. c'est quand on se detache, par rapport a apprendre a manier un instrument ou dans un second temps etre capabele d'improviser (mais je n'ai pas compris ce que ca veut dire du tout, je ne peux que repeter).
donc, maintenant, je dirai : ce matin on a fait du shu.
elle m'a aussi raconte les debuts du club de vincennes chez tissier, quand ils etaient dix et pratiquaient dans plein de dojo en le suivant dans la semaine, et son regard s'eclaire en evoquant le bon temps.
pendant notre cours, il y avais competition de kendo des colleges et lycees. je continue a trouver que le kendo est la pratique qui rend le plus beau et donne le plus la classe, filles ou garcons. quand ils sortent tout rouge, habilles avec leur grosse coquille, et se penche pour boire de l'eau, il y a une sensualite qui fait comprendre les obsessions de mishima (le deuxieme tome de la mer de la fertilite - la beaute virile d'Isao).
la lune est pleine et j'ai l'insigne privilege d'etre en phase presque parfaite avec elle depuis que je suis au japon (en phase de femme, c'est-a-dire). c'est pour moi une preuve de plus de la force de la nature au pays des dieux indifferents.

jeudi, juillet 21, 2005

lune rousse 

presque pleine, la lune regarde les pique-niqueurs et s'endort au son des grenouilles et des criquets bavards.
des idees economiques interessantes par des etudiants qui aiment linux et font une expe en grandeur reelle.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=312316

mercredi, juillet 20, 2005

les voitures roulent 

les voitures roulent et les chauffard(e)s a leur bord liquide des champions cyclistes (Amy Gillett, 29 ans, championne cycliste ET d'aviron fauchee en allemagne). et moi je prends sans honte l'avion la semaine prochaine pour Hokkaido, trouant un peu plus la couche d'ozone ou ajoutant quelques metres de vitesse aux cyclones. il faut participer a la vie contemporaine avec ses amis humains et ne pas laisser le temps aux baleines de se reproduire.
je viens de rever une heure et demie a acheter un billet d'avion sans comprendre vraiment ce que le type me disait. visiblement je n'ai optimise ni le temps perdu, ni le prix, mais je suis toujours un peu bete ici. ce matin test de japonais qui montre qu'on ne travaille pas assez et que les fautes devraient etre evitables (meme si faute identifiee est toujours un progres).
je continue a perdre mon temps dans la derniere tentation du christ, a revasser alors que je suis (extremement) en retard pour rendre un article. je me demande si je ne devrais pas prendre un peu de vacances franches.
ca n'a l'air de rien, mais etre faineant necessite de longs moments a ne rien faire. pour l'equilibre.

mardi, juillet 19, 2005

les kyu 

guillaume a succesfully passe son cinquieme, nous epatant tous de precision et de nettete. les passages ici sont toujours beaux, et yoko sensei est une prof epoustoufflante. l'aikido prend du temps et de l'esprit. il y a une fete de depart jeudi, pour ian. manu a mal au genou et regarde. je ne sers jamais jamais jamais de uke au milieu et me demande vraiment si je suis si moche a regarder quand je pratique. ma paranoia legendaire est toujours prete a s'affuter sur les morceaux de pierre qui jonchent mon parcours.
le labo est toujours vide, a se demander si les etudiants sont en vacances. quelle honte. mon nouvel ami-collegue qui donne de bons conseils a mon etudiante, m'invite a Hokkaido au mois d'aout. occasion de voir d'autres lieux et laisser reposer les tendons du pied.

lundi, juillet 18, 2005

je barbecute 

et surtout ils barbecutent, car je suis toujours aussi nulle pour organiser ce type d'evenements joyeux, au bord d'une eau pas tres propre, sur un rivage qui rappelle palavas les flots, mais qui vire malgre tout au sympathique. je suis toujours fascinee que les americains, individuellement, soient des etres charmants et sociaux, qui par leur gaite simple de barbecuteurs sans complexes font rire meme les pires pisses-froids (moi). et puis apres il y a un pays et des presidents.
c'etait le bord du lac biwa, atteint pas la gare de zeze dont le nom me fait encore pouffer tout comme si l'age ne ridait pas mon front.
nous avons pris le soleil et lance un frisbee aux couleurs de titi (ennemi de rominet) tandis qu'un couteau dechiquettait la chair d'une pasteque juteuse et sucree.
la pluie a menace et l'orage tonne, en un instant passant du bleu au gris le ciel nous a refroidi. le vent a emporte les assiettes en papier puis ramene le beau temps.
guillaume a revise son cinquieme kyu, nous sommes rentres, epuises comme cela arrive quand il a fait trop chaud. a l'instat du labrador, le bain est un fidele ami de l'homme (mais je ne recommande pas de mettre l'un dans l'autre).

dimanche, juillet 17, 2005

la sueur perle sans bouger 

c'est dire s'il fait chaud et humide, un vrai ete s'est installe.
je rentre de tokyo et prend le temps de revenir. le mois precedent m'a fait vieillir de 15 ans et je redescends maintenant au monde enchante de la fleur sans racine. j'ai la chance de tomber sur la derniere tentation du christ, qui fait rever a ce que pourrait etre la verite simple. j'avais fini, perturbee, la tetralogie de mishima dont on se demande ce qu'elle nous dit, tandis que l'on accepte cet abime de difference.

tokyo etait une conference, surtout, dans le sud de la ville. j'y ai decouvert les arcanes d'un petit pouvoir d'organisation, et le plaisir de savoir parler poliment pour rendre les auditeurs joyeux. il m'a fallu improviser un discours, je l'ai deja dit, et moi qui me croyais l'eternelle perturbatrice qui critique la lachete dans l'analyse, ai trouve un certain plaisir a complimenter des humains sans qualite, juste pour passer des messages d'integration. deux ans d'angleterre et six mois de japon enseigne une forme de politesse qui peut surement etre utile quand elle est vecue ainsi, sans contrainte.
je me suis jure de ne jamais jamais dependre d'un chef japonais quand j'ai vu le chef de l'association japonaise faire une crise de nerfs pour un refus. je n'ai pas le droit de travailler en parallele de la bourse jsps et il veut que je le remplace au noir sur une unite entiere de cours (13 heures). quand j'ai commence par refuser il s'est soudainement agite nerveusement, trepignant presque. les autres le regardaient et me traduisaient calmement "monsieur t. est tres occupe, il faut absolument le remplacer". j'ai dit que je regarderai mon emploi du temps, mais le non (poli) est deja formule dans ma tete, attendant sa fixation electronique.
j'ai promene et suivi les etudiants francais qui etaient venus pour l'occasion. j'avais reussi a leur faire obtenir les financements et ils en etaient ravis. un peu fatigues de decalages, de greve a milan qui double le temps de trajet, de perte de bagage. matthias etait aussi heureux que moi face au japon, il y a quelques annees. desireux de revenir. on se comprend. d'autres trouvent les lieux trop etranges ou tristes. le racisme latent ne parait pas immediatement, mais apres un peu d'observation on voit...
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-671766@51-629278,0.html
le patchinko continue a me faire rever tout comme les filles en kimono qui tapent sur des tambours de jeux a l'entree des salles. nous avons fait un karaoke ou tout le monde riait tres fort. mais peu d'acces aux chansons locales. tokyo se rafraichissait sous la pluie d'ete et on entendait des clochettes dans le vent leger. je me souvenais des films que bernard perreau faisait venir pour nous au festival de cinema japonais et de cette ambiance lourde d'ete dans des maisons ouvertes. le bois de construction est l'ami odorant des nuits sans sommeil. de l'air conditionne et du ventilateur, on sait lequel est l'ennemi de l'humanite quand on passe a proximite des moteurs qui explusent la chaleur. je seche ce soir gion matsuri et les chars portant les dieux car la foule a toujours peu d'attrait pour moi. et c'est a la nuit tombee qu'il convient de se promener, esperant que l'air s'adoucira vers minuit. le paradis ressemble surement a un ete sans travail. je recois des photos de didier qui erre en chine, et l'asie si mysterieuse continue a frapper a la porte de mes reves. mais avant toute chose : rentrer et apprendre formellement la langue, lire, puis chercher comment le monde a besoin qu'on pense sur lui.

samedi, juillet 16, 2005

le danois 

mon prof de japonais a appris le danois a la fac. il a meme un diplome de danois. il ne parle pas danois ni ne l'ecrit. il dit "les facs japonaises sont les plus nulles sur terre". il dit aussi que pour entrer a la fac, c'est dur, mais apres, c'est trop facile de "graduate", il n'y a rien a faire. ca le fait rire....
j'ai fait un bain de foule enooorme hier, grace a gion matsuri. tout le monde en kimono, s'eventant avec un fan mac donald et buvant de la biere a gogo. j'ai tenu une demi-heure au milieu des 200 000 copains anasses. chacun son delire. mais c'est toujours drole de voir les japonais en kimono car enfin il y a des couleurs dans ces villes ou seuls les batiments sont gais, d'habitude.

vendredi, juillet 15, 2005

... mais non, regardez, elle bouge encore 

retour de tokyo. les aventures palpitantes dans le metro (quand on est a tokyo, on connait bien la sensation d'avoir des tonnes de terre au dessus de la tete), les batailles fameuses au hombu dojo, les discours improvises sous l'emprise du champagne devant une audience de chefs de labo japonais, les rencontres avec mon chef local du cnrs, les promenades sans but autour du lac a lotus d'ueno.... tout ca plus tard.
car le repos succede au trop plein de travail et le vidage de tete a la concentration.
apparemment, gion matsuri a debute. 200 000 personnes dans le petit quartier hier.

vendredi, juillet 08, 2005

bye bye 

a tokyo une semaine

juste avant que ne commence.... 

nous sommes juste avant que ne commence le stage de Yasuno sensei, ce soir a 18h et demain a 10h. on en parle depuis quatre mois au moins, et il y a obligation pour le club entier d'etre la (bien sur). meme jean-baptiste qui s'est casse le pied de la facon la plus bete du monde (bonjour jb), expres pour ne plus faire d'aikido et profiter de l'ete pour decouvrir les bus mal climatises de la ville, est tenu de venir regarder. ce matin deja nous avions des visiteurs de tokyo. ici, on parle des gens du hombu en disant "les visiteurs de tokyo". ils sont gentils, ils viennent nous voir en pratiquant comme chez eux, alors ca nous change de notre train train. il y a plein de francais car la france fournit le gros de la troupe des aikidoka ici (comme en general, d'ailleurs, puisque nous trashons toutes les statistiques). comme il est aise d'etre enseignant de langue dans ce pays pour survivre, toute personne vaguement anglophone peut s'en sortir et survivre bien (le vaguement" n'est pas tres pejoratif, je m'auto-situe dans cette categorie, en ayant un niveau considere comme "bon", juste un maniement de la langue qui ne monte pas tres chatiee mais permet la lecture de revues scientifiques).
yoko a dit "les gens viennent d'ailleurs, ils ont d'autres habitudes, n'hesitez pas a prendre ukemi pour vous sauver". pour rassurer les debutants qui n'ont jamais fait de stage, je trouve ca tres efficace...
ce matin, il y avait un type dans les vestiaires de filles quand nous sommes arrivees. il ne savait pas ou etaient les vestiaires des garcons. alors je l'ai mis dehors sans negociation, tandis qu'il roumegait "i'm sure it's very far" pour essayer de rester la. je me suis dit "tiens, avec une mauvaise foi pareille c'est un francais", malgre un accent plutot du cote du russe, je trouve. ben c'etait gagne. ah la la...
apres ca a bastonne, dans la chaleur moite, c'est un peu difficile. toujours un pied en moins qui rend le mouvement peu artistique. les styles sont divers et il faut du temps pour savoir comment communiquer avec des autres, vraiment. l'habitude est mauvaise car on oublie les difficultes qui se posent a nouveau a chaque rencontre. comme toujours ma lenteur et mon manque de poids me font complexer, mais un jour les complexe s'envoleront d'eux-meme. je suppose.

sinon, en moyenne, je trouve que c'est assez facile de tuer des gens a coup de bombes. que ca amuse des connards me semble vraiment etrange.
et nos gouvernements qui font semblant de penser que ce n'est pas directement de leur faute (leur mepris affiche du bas peuple touche surement plus les vrais pauvres des pays sans present). alors on zigouille des ambassadeurs, on lache des bombes et des soldats armes dans des rues lointaines, on se hait pour des histoires des jeux olympiques puis on s'aime le lendemain, on laisse s'entendre des epidemies qui se resoudraient a coup d'argent. qui cessera cette escalade ? la planete est-elle vraiment trop peuplee qu'il faille s'auto-exterminer ?

jeudi, juillet 07, 2005

dans la lune 

je suis dans une bonne phase "professeur tournesol" en ce moment.
ce matin j'ai voulu refaire mes cartes de visite (meishi) pour dire plus facilement bonjour aux gens. comme il faut y mettre beaucoup d'infos (dire merci a toutes mes institutions) elles sont a priori un peu moches et les imprimer me procure un plaisir tout relatif. n'aimant donc pas la tache assignee, je m'y suis attellee.
je corrige et m'entends avec murakami pour la page de test. il envoie la version pas corrigee mais recto et verso sont corrects. on relance deux pages, et ma grande inadvertance me fait imprimer tout du meme cote (la version pour gaijin et la version pour japonais). un chouilla decue, je prends mes deux dernieres feuilles et demande a yohei de relancer. les pages sortent avec deux faces en japonais. (etonnement : yohei fait rarement des erreurs. deception : plus de moyen de corriger).
desole de s'etre trompe il me propose ses feuilles mais je decide de laisser tomber et de me consacrer tout de suite a d'autres taches (surement il y a encore plein de choses passionnantes a planter).

mercredi, juillet 06, 2005

un navet moisi 

je ne sais plus si je vous ai dit d'aller voir de l'autre cote des cailloux. des fois, on trouve "un navet moisi" ecrit dans un dessin, et on se dit que c'est joli.
http://calirezo3.free.fr/

ma pote bridget, qui est accessoirement ma soignante grace au shiatsu qui fait des trucs bizarres partout, fait une performance de butoh le 13 a kyoto. je dis ca car il faut aller la voir et je me dis que si des gens lisent ce blog, autant qu'il puisse servir d'espace publicitaire... c'est a kyoto art centre, qui est sur shirakawa-kita, juste avant kitaoji sur le cote est de la rue. a 19h, elle presente une piece appelee "femme dans une robe bleue" et elle se fait appeler burijitto sucoto (bridget scott). en moyenne je ne mets pas de kana ou kanji pour pas deranger les affichages de mes amis, ne sachant pas si tout le monde les lit sous mozilla (recommande) ou internet explorer.
elle danse dans le cadre d'un festival de butoh, avec 4 autres perf, et a 18h, il y a projection d'un film qui montre Kazuo Ohno et Tatsumi Hijikata, les co fondateurs dont j'ai parle une fois.
j'ai une autre copine (elise) qui est en train d'ecrire un nouveau roman et j'ai le droit de lire.
manu m'a fait lire un papier sur soseki et l'engawa. il fait de l'ethno-litterature, cherchant a retracer l'usage d'un espace qui a plus ou moins disparu dans les maisons contemporaines. il utilise soseki surtout pour raconter mais compare a plein d'interpretation differente, d'ou je decouvre que pas mal de gens s'interessent a reconstituer la maison decrite par un auteur dans son roman. ca me semble rigolo comme idee (comme souvent quand on est hors du sujet de recherche).
j'ai regarde la moitie du mepris hier soir et fritz lang est trop fort. bardot n'a pas des si jolies fesses que ca finalement (je me permets) mais elle est vraiment merveilleuse dans son role.
je me cultive, donc.
et j'ecris mon blog des que j'arrive au labo.
pour apres m'abimer dans l'analyse des problemes de preuve dans la validation de modeles d'apprentissage grace a des comparaisons entre l'economie experimentale et la simulation (sujet tres a la mode parmi les 30 chercheurs en agent-based economics qui ont un peu de culture informatique). c'est etrange comme on se rend peu compte qu'on se specialise vraiment sec.
mais j'ai hate d'avoir le temps d'ecrire sur le teikei et l'agriculture organique dans ce pays a l'exigence de formce plutot que de fond (tres ennuyeux pour developper l'organique, on s'en doute). car le monde va trop vite et il faut trouver n'importe quel baton a mettre dans la roue pour qu'il se calme un peu. on pourrait commenter sur les permis d'emission de gaz a effet de serre pour particuliers que prevoit de lancer le gouvernement anglais. comme c'est des anglais, ils vont en faire un systeme de quota transferable pour en faire une marche. il faudrait aller chercher dans la litterature (ou demander a martine a., du cirad) si le quota transferable n'est pas une solution de riches pour enteriner les inegalites contemporaines dans le cadre des reductions de consommation.

mardi, juillet 05, 2005

la sonnette enrouee 

aujourd'hui (sans pluie), j'ai la sonnette qui grincouille sans ardeur mais sa voix revient. ca me rend plus capable de prevenir les pietons que les jours precedents. elle crachouille un peu d'eau a chaque utilisation. ca me fait rire toute seule. cet amusement et ma visiere anti-soleil d'obaasan (grand-mere) fait qu'on me regarde encore de travers dans la rue. jamais je ne passerai inapercue. il faut s'y faire.
j'apprends aujourd'hui que Yoko sensei a 50 ans bientot. manu et moi nous evanouissons de surprise (presque). jusqu'alors, tout le monde se demandait si elle avait plutot 42 ou 43 ans, en datant large. nous discutions pour nous souvenir aussi que endo sensei a 65 ans, et que c'est un vrai arbre a la musculature effilee et robuste. savoir si c'est l'aikido, le fait d'etre japonais (pour nous : on date moins bien), le comportement (clairement detendu pour Yoko sensei)....
et voila que j'ai lance l'achat de mon powerbook, mon premier mac depuis que je tapais sur celui de mon pere quand j'avais treize ans. un grand changement, il parait.

lundi, juillet 04, 2005

le dernier murakami 

j'aimerais bien savoir lire en japonais. le dernier murakami est sorti et parle de decadence. ritsuko dit que c'est son meilleur livre depuis 10 ans. s. a un petit probleme qui lui fait des vertiges : il est allergique au monoglutamate de sodium. or ici, tout est a base de monoglutamate de sodium. ils sont tous accros depuis le plus jeune age, un extausteur de gouts genial qui n'a aucune saveur particuliere mais rend tout bon. et qui est addictif. de nombreuses fois, j'ai entendu les japonais dire que la nourriture japonaise leur manque beaucoup a l'etranger, et je finis par me demander si l'accoutumance n'est pas simplement a ce petit produit-la.
impossible de faire secher un kimono, meme....

dimanche, juillet 03, 2005

des notes 

La pluie lave le ciel depuis trois jours sans discontinuité, mais il est toujours d’un gris lourd et sans air.
J’apprends par mon ami Benoit J, que la réputation des moines zen est dégouttante, et qu’il ne serait pas si étonnant qu’il ait été en retour de biture la semaine dernière pour la séance de zazen. Il dit (Benoit) qu’ils mangent de la viande en barbecue au bord de la Kamogawa le week-end et draguent tout ce qu’ils peuvent. C’est son ami portugais qui est devenu prêtre ici qui en profite pour forniquer et se baffrer avec ses collègues. C’est un peu dommage. D’autant qu’ici, apparemment, ils ont un statut comme nos prêtres du Moyen Age et ne peuvent pas être inquiété par des poursuites judiciaires (pas de dénonciation pour pédophilie, donc).
Bah…
Je sais qu’il y a des individus bien parmi les gens d’église, mais c’est un lieu où je trouve ça encore plus choquant qu’il y ait des abrutis profiteurs.

Une autre information (la contradiction est mère de je ne sais quoi) : mon professeur de japonais, Aoki san, dit que la société japonais est extraordinairement machiste. En terme de travail, une femme est en général cantonnée à des petits boulots (dont je ne connais pas les carences en terme de protection sociale). Dans sa boite (à monsieur Aoki), il est fréquent qu’une femme qui se marie se fasse virer. C’est parfaitement illégal, mais ça a un nom, preuve que c’est une pratique des plus communes. Dans sa boite toujours, il y a plusieurs femmes qui sont post-doc, et employées dans des situations en deçà de leurs compétences (bon, ce point-là a l’air un peu vrai pour les deux sexes – les docteurs n’ont pas de boulot – mais il insiste pour dire que c’est plus difficile pour les femmes). Avec des enfants, il devient très délicat de divorcer, puisque n’ayant pas de boulot, il faut se rabattre sur les petits jobs à temps partiel. Pour lui c’est très très machiste ici.
Alors ça fait un nouvel avis différent, n’est-ce pas ?

Sinon, j’apprends que les singes ne savent pas tous se reconnaître dans un miroir, les macaques rhésus non mais les chimpanzés oui. Idem pour les dauphins qui peuvent aller s’essuyer contre le mur s’ils voient qu’ils ont un tache sur le flanc. C’est à ce niveau-là qu’on place la conscience de soi pour réussir à avoir moins d’expérimentation bio-médicale sur ces animaux ; je trouve que c’est déjà un critère très élevé, mais il faut bien des critères comme on dit souvent.
Les rats sont comme les poules. On peut tuer leur congénère qui hurle à côté d’eux, ils s’en foutent.
(J’ai juste discuté avec un psychologue qui bosse avec les singes).

samedi, juillet 02, 2005

saison des pluies : pluie 

j'ai bien sur peu de temps puisque le deroulement de la vie s'est accelere dans les dernieres semaines (retard lie a la contemplation des nuages, la recuperation post-shiatsu et la re-lecture d'un article sur Soseki pour aider un copain, ce qui est vraiment essentiel on en convient). puisqu'en plus me voici a faire une presentation dans une heure et demie a l'IFJ Kansai, on se demande comment on peut etre assez benet pour faire tout en etant en plus faineante.
ceci pour justifier le manque d'interet de mon blog.
j'aime la justification et le chocolat noir. c'est ce qui fait que je suis francaise, ca se reconnait au premier coup d'oeil.

il y a deux jours, en sortant du cours du japonais, je me suis precipitee sur une des pubs posees sur la table a pubs (de spectacles). le format est toujours identique : une feuille A4 un peu epaisse avec une photo et des commentaires de dates et de nom d'evenements, avec eventuellement details au verso. si je me suis precipitee, c'est que la pub concerne du taiko, le tambour japonais, et qu'on y voit, de dos, un homme presque nu, portant juste une petite culotte comme un sumo, mais pas du tout fait comme un sumo. genre musculeux et puissant, en legere contre-plongee, avec vue sur les fesses tres musclees et les cuisses de meme nature. l'homme tient dans chaque main un lourd baton tres suggestif (pour quelqu'un comme moi, certainement mal eduquee), et la contre-plongee montre au loin un ciel charge et une montagne (je crois, je ne l'ai plus sous les yeux). cette photo m'evoque assez largement ce qui chez nous releverait de l'erotisme homosexuel soft. genre le gay pied a l'epoque ou je le feuilletais, mais pas dans les pages du milieu qui etaient moins suggestives et plus directes. apparemment, c'est tout a fait normal de laisse trainer une image de superbe male quasi-nu dans une ecole de langues un peu coincee. je me pose de nombreuses questions sur le rapport au corps ici. les postures acceptables sont parfois tres choquantes pour nous, comme a l'aikido ou on peut designer des endroits proches du pubis d'une facon qui ferait au moins sourire dans nos contrees, dans les fetes de business men bourre certains se promenent a poil en hurlant et personne ne leur dit rien le lendemain, mais (comme fait remarquer Yola), on ne verra jamais une seule fille se lecher les doigts en public, ni meme toucher son visage directement (a la limite on s'essuie avec un chiffon).
je ne me plains pas du tout de la documentation que j'ai recuperee. je m'etonne.

vendredi, juillet 01, 2005

le dieu des economistes 

il n'y en a pas. google est formel, ca n'existe pas.
par contre, ma recherche m'a pointe des blagues tres droles, qui ne font pas avancer le travail mais qui sont charmantes.
http://personal.lse.ac.uk/rosa/jokes_about_economists_and_econo.htm
En particulier celle-ci qui raconte tres tres bien le probleme de la croissance contemporaine : (j'ai la flemme de traduire)

"Experienced economist and not so experienced economist are walking down the road. They get across shit lying on the asphalt.

Experienced economist: "If you eat it I'll give you $20,000!"
Not so experienced economist runs his optimization problem and figures out he's better off eating it so he does and collects money.
Continuing along the same road they almost step into yet another shit.
Not so experienced economist: "Now, if YOU eat this shit I'll give YOU $20,000."
After evaluating the proposal experienced economist eats shit getting the money.
They go on. Not so experienced economist starts thinking: "Listen, we both have the same amount of money we had before, but we both ate shit. I don't see us being better off."
Experienced economist: "Well, that's true, but you overlooked the fact that we've been just involved in $40,000 of trade." "
(=.. et le pib s'est engraisse. )

je cherchais le dieu des economistes car je me demandais s'il me serait clement (et laisserait mon mec avoir du temps pour voyager jusqu'au japon pour moi) ou s'il estimerait que je dois travailler encore un peu (et lui mettrait des trucs sur le dos pour le bloquer sur mars). il ferait chier, le dieu des economistes, s'il empechait mon mec de venir.

mon chef d'ici m'a montre des cigarettes qui s'appellent long life, et qui sont munies du petit ecriteau "fumer tue" en chinois. selon ce que vous savez lire, ca vous rassure plus ou moins. d'ailleurs, dans libe d'il y a deux jours, un excellent "rebonds" d'un sociologue sur la culpabilisation des fumeurs. j'ai bien aime.

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