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dimanche, juillet 17, 2005

la sueur perle sans bouger 

c'est dire s'il fait chaud et humide, un vrai ete s'est installe.
je rentre de tokyo et prend le temps de revenir. le mois precedent m'a fait vieillir de 15 ans et je redescends maintenant au monde enchante de la fleur sans racine. j'ai la chance de tomber sur la derniere tentation du christ, qui fait rever a ce que pourrait etre la verite simple. j'avais fini, perturbee, la tetralogie de mishima dont on se demande ce qu'elle nous dit, tandis que l'on accepte cet abime de difference.

tokyo etait une conference, surtout, dans le sud de la ville. j'y ai decouvert les arcanes d'un petit pouvoir d'organisation, et le plaisir de savoir parler poliment pour rendre les auditeurs joyeux. il m'a fallu improviser un discours, je l'ai deja dit, et moi qui me croyais l'eternelle perturbatrice qui critique la lachete dans l'analyse, ai trouve un certain plaisir a complimenter des humains sans qualite, juste pour passer des messages d'integration. deux ans d'angleterre et six mois de japon enseigne une forme de politesse qui peut surement etre utile quand elle est vecue ainsi, sans contrainte.
je me suis jure de ne jamais jamais dependre d'un chef japonais quand j'ai vu le chef de l'association japonaise faire une crise de nerfs pour un refus. je n'ai pas le droit de travailler en parallele de la bourse jsps et il veut que je le remplace au noir sur une unite entiere de cours (13 heures). quand j'ai commence par refuser il s'est soudainement agite nerveusement, trepignant presque. les autres le regardaient et me traduisaient calmement "monsieur t. est tres occupe, il faut absolument le remplacer". j'ai dit que je regarderai mon emploi du temps, mais le non (poli) est deja formule dans ma tete, attendant sa fixation electronique.
j'ai promene et suivi les etudiants francais qui etaient venus pour l'occasion. j'avais reussi a leur faire obtenir les financements et ils en etaient ravis. un peu fatigues de decalages, de greve a milan qui double le temps de trajet, de perte de bagage. matthias etait aussi heureux que moi face au japon, il y a quelques annees. desireux de revenir. on se comprend. d'autres trouvent les lieux trop etranges ou tristes. le racisme latent ne parait pas immediatement, mais apres un peu d'observation on voit...
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-671766@51-629278,0.html
le patchinko continue a me faire rever tout comme les filles en kimono qui tapent sur des tambours de jeux a l'entree des salles. nous avons fait un karaoke ou tout le monde riait tres fort. mais peu d'acces aux chansons locales. tokyo se rafraichissait sous la pluie d'ete et on entendait des clochettes dans le vent leger. je me souvenais des films que bernard perreau faisait venir pour nous au festival de cinema japonais et de cette ambiance lourde d'ete dans des maisons ouvertes. le bois de construction est l'ami odorant des nuits sans sommeil. de l'air conditionne et du ventilateur, on sait lequel est l'ennemi de l'humanite quand on passe a proximite des moteurs qui explusent la chaleur. je seche ce soir gion matsuri et les chars portant les dieux car la foule a toujours peu d'attrait pour moi. et c'est a la nuit tombee qu'il convient de se promener, esperant que l'air s'adoucira vers minuit. le paradis ressemble surement a un ete sans travail. je recois des photos de didier qui erre en chine, et l'asie si mysterieuse continue a frapper a la porte de mes reves. mais avant toute chose : rentrer et apprendre formellement la langue, lire, puis chercher comment le monde a besoin qu'on pense sur lui.

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