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jeudi, juin 30, 2005

le cycle du bicycle 

c'est un titre que je vole a ritsuko, parce qu'il m'a plu. Les policiers etaient dans le meme koban, mais differents (eux). il y en avait trois. celui qui m'a prise en charge etait le plus jeune, et il a fait supervise toutes ses actions par son superieur. il n'a pas ete de la douceur des vieux policiers aguerris aux relations avec le touriste. il parlait tres vite en japonais, sans un mot d'anglais. face a mes ennuis, un des vieux a parfois glisse un mot clef dans la langue de margaret tatcher, et soudain tout glissait mieux. j'ai meme eu a copie mon adresse et ma profession en kanji. je ne maitrise par encore parfaitement l'ecriture de "shogoin", qui est outrageusement complexe. quant a chercheuse, jusqu'a maintenant je l'avais regarde en me disant "demain". je pense que je l'ai deja oublie. le type a d'abord ecrit tous ces kanji normalement (c'est tres caca quand ils ecrivent les japonais, alors qu'il parait, comme j'ai dit deja, que les chinois font des efforts). il a ensuite reecrit la plupart plus doucement. la derniere fois, le policier avait tout rempli pour moi, ce que j'avais trouve assez logique. cette fois, j'ai pu enrichir le signalement de pinnochio en parlant du tendeur vert sur le panier avant. on m'a explique qu'ils m'appelleraient s'ils le trouve et que je devrait venir le chercher. bien sur, je ne savais pas dire "je suis habituee". je pense que ca les aurait fait rigoler. finalement, apres que je sois partie, ils ont appele yohei du labo, dont j'ai donne le numero, pour qu'il me dise que si je retrouve le velo toute seule, je leur signale. yohei, en fait il faut l'appeler murakamisan, de son nom de famille. croyez-le si vous le voulez, mais je ne suis toujours pas habituee a appeler tout le monde monsieur machin.

depuis plusieurs jours j'essaie d'ecrire des lettres a mes amis, mais je n'arrive pas a atteindre la boite, les timbres, l'encre, le papier, les enveloppes. j'ai peur que ca me dure encore un moment. je suis bien desolee. c'est le japon qui me fait ca. prise dans un tourbillon quotidien je n'ai pas le temps de me poser (ou alors je ne fais RIEN, genre zazen. hashimoto shinji (l'agriculteur organique) m'a dit que les japonais sont angoisses quand ils ne font rien, il faut toujours une petite activite, et que c'est certainement pour ca qu'ils aiment bien zazen, qui leur donne une bonne raison de ne rien faire.
au labo, le matin quand j'arrive, il y a maintenant un jeune homme avec la tete sous la table et le corps qui depasse et un autre installe sur deux chaises. un leger ronflement tout a l'heure, et ils ont un peu parle quand je suis entree. je pense que je vais tenter une seconde photo, c'est trop mignon.
quelques minutes plus tard la photo a bouge. leur pote est venu un peu apres pour jeter le cafe que je venais de faire (jeter pour refaire, c'est assez souvent que ca arrive a mon cafe) alors j'ai dit non non non, et ils ont bu mon cafe a la place. je ne comprends pas la logique (peut-etre croyait-il que c'etait du vieux jus qui trainait dans le fond du boc).
je viens de passer de nombreux instant merveilleux a gerer mes comptes en lignes. entre paypal, apple, laposte, skype, aim, amazon, la fnac (d'ici, ca m'arrive d'utiliser les monstres du capitalisme contemporain pour faire des cadeaux, on n'est pas a l'abri de sa propre inconsequence), .. je ne sais plus comment je m'appelle et comment je m'encode secretement. et on est cense diversifier ses passwords en etant (de srucroit) inventif et imprevisible, ce qui rend toujours dur la rememoration par etape - dans quel etat d'esprit etais-je quand j'ai choisi ce non-mot ? tenir un carnet est risque. c'est vraiment sans concession la vie de cybernaute.

mercredi, juin 29, 2005

les jours ou le travail... 

vous avez peut-etre note que je suis peu locace, cela etant du a mon manque d'activites passionnantes. certes, j'aurais pu plus raconter la soiree de samedi a osaka, ou j'ai decouvert un bien joli parc ma foi, entourant le chateau, et contenant des jeunes teufeurs en goguette.
mais je ne l'ai pas fait et pourquoi s'apesantir sur le passe ? hein je vous le demande...
donc maintenant, il pleut, enfin, le ciel est plombe et il fait chaud, moite (je decouvre qu'on peut suer allegremment des avant-bras) et ici, on se promene avec un petit mouchoir pour s'essuyer a toute occasion. nous avons commence le nouveau livre de japonais (numero 2) avec des kanji. je me rends compte que deux semaines sans pratique quotidienne fait baisser le niveau toute force.
j'ai vu ma shiatsu docteur. le shiatsu, je ne sais toujours pas si ca soigne, mais ca apprend tres bien a sentir des choses differentes dans son corps et a rigoler un peu avec. il semble que ce soit le but principal, en sus de reveiller les lignes energetiques qui me laissent pensives. ca ne fait pas necessairement passer la migraine (experience d'aujourd'hui, ou mon champ visuel est a la moitie de ce qu'il est normalement).
l'explication de toute cette inattention a l'univers qui m'entoure est : j'ai fini mon rapport cnrs tres tres vite, et pour une fois je le trouve bien ; j'ai deux articles a ecrire pour demain (dont un qui est carrement un chapitre de synthese) et je m'aprete a demander un sursis d'une semaine car le retard est ; je present samedi mon travail a l'institut franco-japonais (c'est de la vulgarisation, ca va, mais il faut quand meme faire des jolis transparents et mettre des photos) ; la semaine prochaine, juste apres le semainaire du prof d'aikido de yoko, yasuno sensei, je demarre pour tokyo ou il y a une conference ou je cause ET je presente les petits francais que je veux promouvoir. alors il ne faut pas m'en vouloir si je vis le quotidien sans emerveillement et ... comme un quotidien plutot qu'un conte de fees ou les mouches viendraient me transmettre des messages de courage du roi des ogres quand en me regardant de leurs yeux rouges.

mardi, juin 28, 2005

marilyn monroe 

je vous jure que certains jours, par grand soleil, j'ai la sensation d'etre marilyn monroe. les yeux des hommes de 50 ans qui s'ecarquillent comme des balles de base ball, et la machoire qui tombe soudain. je ne dis pas que c'est desagreable, mais c'est frachement disproportionne. enfin, meme les plus top model doivent pas avoir ca tres souvent, des types qui s'arrentent et se plantent a vous regarder comme ca. a chaque fois je regarde si j'ai un truc sur le nez.
ca se regle avec l'arrivee (peut-etre) de la pluie. car ici aussi c'est la secheresse, car ici on utilise le petrole a gogo, on n'a pas change les habitudes energetiques et tout le monde evite d'en parler. Il faut se souvenir que l'agriculture organique, en europe comme ici, c'est pas plus de 2%. c'est pas qu'on est presse, mais on aura bientot plus d'eau, rien d'autre que des pesticides bien concentres a manger (et c'est pas bon, c'est comme la tarte aux rutabagas), on toussera toute la journee dans les villes et le soleil cramera en une demi-heure la peau de tout brave humain mal couvert. enfin, je dis bientot, dans 50 ans. perso je compte encore etre la, et ca va m'agacer, je sens.... deja les symptomes predis sont de plus en plus presents et tout le monde regarde le doigt plutot que la lune. CHANGER DE POLITIQUE UNE BONNE FOIS, vous y avez pense ? valeurs nouvelles, quotidien change, ecole nouvelle.... ???
en fait, j'ai toujours cru que le niveau d'education montant, tout le monde serait plus apte a avoir un esprit critique, a choisir, a dicuster, a vouloir, a comprendre, ... que l'on travaillerait moins, on ne se cacherait plus dans la consommation, on serait un peu plus des humains que des cochons.
pour l'instant, a n'a pas assez avance. en tout cas. on m'a dit une fois que la theorie, c'est qu'on est au tout tout debut de l'evolution humaine, et qu'il faudrait revenir dans 300 000 ans pour qu'il y ait eu un peu de changement. ma seule crainte avec la theorie de l'evolution, c'est qu'on ne construit pas une societe ou les plus sympas ou altruistes sont necessairement ceux qui se reproduisent le plus (contrairement a ce qu'on voit dans plein d'articles sur des simulations en sciences sociales).

tiens, j'ai ete medisante, la pluie commence a tomber en trombes. c'est la tempete. et chez moi tout est ouvert.
oups.....
on peut vraiment se faire les memes blagues qu'a la maison, ici.

quand je disais que j'aimais faire rire mes amis, yohei s'est bien tordu quand je lui ai dit que mon velo avait ete revole. je me demande si les keufs ont des fiches pour un abandonnement a la declaration de perte, ca eviterait de perdre 1/4 d'heures a chaque fois.

ce qui se passe dans une fete qui rassemble les membres de slow food a kyoto (dimanche). d'abord on eu un petit cours sur les legumes organiques. on a compare des legumes organiques et des legumes pas organiques. les organiques ont un probleme : si la pluie ne vient pas les nettoyer un peu, des bestioles s'installent dessus et les mangent, en les rendant bien moins jolis. or, les meres de familles japonaises (qui sont encore les principales acheteuses de ces produits) detestent ce qui n'est pas tres joli. le monsieur a qui nous rendions visite a change de pratique dans son agriculture quand il a commence a avoir des allergies le forcant a choisir : mourir ou devenir agriculteur organique. il a l'air pas mal en forme maintenant. il a surtout change de fertilisant, et a mis une dizaine d'annees a s'adapter a ces produits un peu differents.
alors on a ramasse des aubergines (enfin, on etait cense en ramasser, il nous a donne des ciseaux et on est parti dans les rangees, mais j'ai decouvert en revenant avec mes trois legumes que j'etais la seule a en avoir ramasse...).
ensuite a commence la partie interessante de la vie. il a fallu choisir entre deux tas de legumes lesquels etaient organiques et lesquels etaient du supermarche. il y avait des comcombres, du shiso (la plante qui sert a envelopper les sashimis), des aubergines et des oignons grilles au barbecue. car la fete etait un bbc. tout etait tres bon, car souvent, meme les legumes de supermarche ont beaucoup plus de gout ici que ceux que l'on trouve dans nos supermarches (ils sont aussi plus chers). le monsieur qui cuisinait et gerait l'equipe de jeunes decoupeurs etait le chef de kitcho. Kitcho est LE restau de kyoto (ou un des restaus les plus chics, disons). il est assez jeune, tout rondouillard et tres rigolo, a faire des batailles d'eau avec les petits garcons qui avaient l'air de bien l'aimer. c'est apparemment un chef d'entreprise nouvelle generation, plutot engage dans l'organique depuis 6-8 ans, en lien avec les fermier que l'on a rencontre depuis 5 ans. il s'estime responsable de la qualite de la nourriture et de l'information entre acheteurs et producteurs, donc il organise des evenements comme celui auquel on participait la.
il avait prepare une sauce a se rouler par terre, avec leur espece de navet rape blanc qu'il mettent partout et en particulier avec les soba, et surement des oignons, quelque chose pour la rendre verte, et du piment. elle nous a servi a assaisonner les differents legumes grilles et la viande du poulet et de boeuf qui etaient les meilleurs que j'ai mange ici. tout a un gout different de la maison, depuis le yaourt jusqu'aux oignons, c'est souvent comme ca quand on passe les frontieres.
on a aussi fait campai, c'est necessaire, et le vin est parti vite vu la couleur des japonais.
j'ai mange beaucoup et tout le monde en a fait autant. on a fini sur du riz delicieux et des tsukemono (les pickles sont tres apprecies ici). quand j'ai eu fini mes entretiens, que j'ai decide de partir, tout le monde a choisi de venir me parler. une jeune femme m'a offert un livre sur les recettes de cuisine qu'elle fait quand elle vit seule (un joli livre avec des dessins qui imitent un jeu de carte connu pour apprendre a lire aux enfants, son projet de fin d'etude en graphisme), sa mere m'a reconnue de la reunion des agriculteurs bio, en mars, et m'a chaudement felicitee pour mon travail (en me supposant une grande activiste de la promotion du bio), la femme d'un politicien local qui s'etait joint a nous m'a raconte qu'elle rentrait de france ou elle avait passe 4 jours pour assister aux 24 heures du mans ("et le voyage est pas trop fatigant pour 4 jours ?" "oh si tres fatigant"), et une autre qui aimait mon chapeau thai m'a invite chez elle a diner au bout de deux minutes.
tres sympathique.
un peu lourde, j'ai pris le train, mon velo n'avait pas ete vole, je suis rentree blurp a la maison.
c'etait la vie alors.

depuis, j'ai redige un rapport pour mon administration. aujourd'hui les neurones se reposent apres le retour a l'aikido.
pour les chercheurs, on admet en general le retard. dans les conferences, on ecrit a l'ogranisateur "pardon, je suis en retard pour ecrire mon article" et la reponse est "c'est pas grave, on a repousse a la semaine prochaine" et la semaine d'apres "euh.... ben... je suis encore en retard" "ok, demain alors" "merci merci merci". c'est une habitude et quand on ecrit des dates pour les cfp, on compte 2 semaines d'avance.
les chercheurs sont de grands enfants.
mais l'administration ne l'entend pas de cette oreille (mais de l'autre) et exige que nous rendions pile a l'heure nos textes. alors voila, j'ai fini. comme souvent, juste a la fin d'un travail intense, je dois prendre un jour de repos mental, ou je fais des mails ou des lettres et je lis un peu des papiers mollo mollo.
presentement, je me demande si je peux rentrer chez moi sans etre integralement trempee. ca orage vraiment sec...

lundi, juin 27, 2005

classif' 

le poulet n'est pas de la viande. le poulet s'appelle tori niku (oiseau-viande) mais ce n'est pas de la viande. la viande c'est boeuf ou porc. voila. aussi il faut savoir que le boeuf est souvent tres gras, coupe en petites lamelles pour griller ou bouiller dans la soupe.
il n'empeche que c'est de l'excellent poulet et du merveilleux boeuf que j'ai manges hier en allant rendre visite a la ferme organique ou on m'avait promis de parler de slow food.
J'ecris mon rapport ah la la....

dimanche, juin 26, 2005

sans alcool la fete est plus folle 

j'ai mis un titre generique a toutes les aventures extraordinaires qui me tombent dessus aujourd'hui.
deja, il faut savoir que la vocation de clown du quotidien me plait vraiment. en effet, j'adore voir le regard de mes amis briller de cette petite flamme qui ne brule pas. j'exhulte quand soudain leur tete balance vers l'arriere et leurs dents se montrent a l'oree de la bouche, la glotte se detend et s'agite, produisant en general des sons chauds et ronds qui emplissent l'espace doucement. j'affectionne tout particulierement le comique de repetition.
Or donc, hier, je rentrais d'osaka ou nous avons fait la fete dans le jardin du chateau, fete techno. nous etions bien fatiguees. ce matin, en descendant l'escalier, j'ai constate que pinnochio avait de nouveau ete vole.
parce que j'avais de nouveau oublie de l'attacher (la fatigue, sans doute).
(c'est a ce niveau que je me sens clown et que je ris moi meme de la blague).
bon, vu le serieux des voleurs qui font ainsi un service personnalise en penalisant la moindre faute, je ne peux que m'incliner. apprentissage de la vigilance, on appelle ca. je retournerai alors declarer aux policiers, et j'attendrai. en attendant, je recupere un des velos de la fac qui va se faire embarquer par les flics dans pas longtemps (ceux qui sont la depuis plusieurs mois). il restera au garage et servira aux invites. c'est pas du vol, c'est de la recuperation de velo abandonne. non ?

pour parfaire la matinee, j'ai quand meme pu aller a zazen et la, le pretre a eu une panne de reveil. il est arrive a la bourre, il tenait pas en place, et avait une demarche largement moins assuree que d'habitude. je le soupconnais d'avoir bu trop la veille, si cela est possible. sinon c'etait la grippe. ou alors il s'etait fait voler son velo. aujourd'hui c'etait les canards qui faisaient le bordel le plus monstrueux de la terre, les grenouilles se taisaient. un europeen s'endormait les jambes allongees devant lui. tout cela etait un peu deconcentrant mais finalement tres drole, et comme je ne sais toujours pas ce que c'est que zazen, j'ai trouve que c'est mieux avec ce genre d'ambiance. on peut quand meme se mettre dedans, mais en dehors de la meditation on est plus detendu.
je prefere le pretre debraille au pretre coince, je pense que c'est bien significatif.

on me reproche de mettre trop de cafards dans mon blog. je reproche a la nature de mettre trop de cafards dans ma vie. mon blog etait une facon subtile de le lui signaler. elle a l'air de s'en foutre, alors ok, j'arrete. mais c'est vraiment tres important pour moi, ces petites betes qui me courrent dessus la nuit (car les bebes proliferent maintenant dans la chambre malgre tous les attributs chimiques modernes que j'ai pu me procurer).

j'ai eu la bonne nouvelle, il y a deux jours, de decouvrir que je dois ecrire un super rapport hyper long pour demain. c'est la promotion cr1. c'est pour devenir plus importante dans la vie. donc il faut le faire bien. la lettre aurait du me parvenir il y a un mois, mais le cnrs ne sait pas envoyer une lettre au japon (ou alors j'ai rien compris de ce qui s'est passe).

dernier detail sur mini-jupe et decollete : j'ai eu droit a un hooooooooo tres sonore d'un vieux qui s'est retourne pour me mater. hoooooo tres guttural qui semblait signifier une desapprobation mesquine, celle du type qui se rince l'oeil en disant c'est pas bien. je conclus que les fringues d'ete sont aurotisees pour les lyceennes, point.

samedi, juin 25, 2005

et le quotidien.... 

il reprend le dessus le quotidien et le monde se compose de temples, de memes tordues sur leur petit chariot, de cafards ecrases au petit matin dans le couloir, de poisson grille et de riz, de chaleur et de droles de regard sur la mini-jupe et le debardeur de la fille qui n'a pas la meme forme que les autres.

vendredi, juin 24, 2005

rendre justice a.... 

je sais que je suis sans cesse de mauvaise foi sur ce blog, avec vision limitee et incapacite a prendre du recul. donc je m'excuse pour le fan de "ring" qui m'ecrit - maki pour le citer - je dois admettre que je suis restee a attendre la fin tandis que les autres commencaient a faire la fete dans la piece a cote (celle ou courraient gokiburi, araignees et moustiques voraces et ou j'ai fini par m'endormir au milieu de leur conversation dans une langue etrange). donc c'est un film d'horreur degueu mais interessant. mais degueu quand meme, je pense surtout pour des gamins avec de l'eau vaseuse qui degouline, des morts defigures,...
aujourd'hui le projet de journee est chargee. deja, j'ai faute en retournant a l'aikido, mais j'avais trop besoin, et pour l'instant les consquences ne sont pas nefastes. mais je me mefie de mon pied toujours au meme point. j'ai dejeune avec le chef qui m'a explique son superbe projet de collaboration interculturelle ou il veut impliquer des chercheurs europeens, en commencant par des gens capables de fournir des plateformes de collaboration efficaces avec traducteurs integres, avec le maximum de langues. il est persuade que les europeens sont super forts en theorie sur la collaboration interculturelle, vu qu'ils font l'europe avec plein de langues differentes. alors je lui ai dit que bof, tout est en anglais et les projets europeens c'est le joyeux bordel, mais rien ne le fera demordre de l'idee qu'on est de toute facon meilleurs que les americains. il dit que les americains considerent la "culture asiatique" et ne font pas la difference entre un chinois et un japonais, et que si ce n'est pas genant en soi, pour un specialiste de la collaboration interculturelle, ca montre qu'il ne rentre pas vraiment dans les details. aussi, il me suggere tres fortement d'insister pour que le projet de conference qu'on lance en ce moment integre REELLEMENT l'asie. en fait (ca j'avais deja remarque et on m'avait fait remarquer), l'association asiatique dans notre discipline n'inclut pas un seul etranger au japon, et au japon, il est representatif d'un groupe de travail. il me suggere de faire un travail de fond mais doux pour changer la composition du PC et mettre au moins un australien et un chinois si on veut que le boulot ait une chance de faire une vraie conference. je decouvre soudain que ce boulot n'a rien d'une sinecure et qu'il va en plus falloir etre diplomate (parce que bien sur il a parfaitement raison, ca m'avait etonne mais ca me semblait pas mon boulot de le faire, et puis si personne ne signale que c'est pas terrible, c'est sur que ca va pas avancer... bref... c'est complique la vie).
ensuite, on est alle avec guillaume au sakyoku ward office pour declarer nos revenus qu'on n'a pas, pour payer moins de secu et pour ne plus etre hors la loi. nous avions prevu une bonne heure de parlementation car le site de la jsps qui nous finance (sous la forme d'une bourse non imposable) signale tous les ennuis auxquels ont ete expose les precedents stagiaires. non seulement on n'a pas attendu, mais on s'est pas fait engueule pour notre retard ni pour avoir perdu la feuille de declaration. en cinq minutes et trois croix dans des cases, trois kanji, c'etait regle. j'ai fait un cadeau a la copine qui nous a accompagnes, mais elle trouvait qu'elle avait pas fait beaucoup (alors que nous, on pense que c'est quand meme elle qui a demande pile le bon service).
ensuite j'ai montre le temple dans la montagne au prof de butoh. il m'a explique que c'est un temple de la religion si minoritaire que je ne trouve rien sur internet, et qui s'interesse aux differents dieux de la nature. c'est dedie au dieu du tonerre (et du feu ?) avec une special dedicace a la deesse de l'art, celle qui a une guitare. ken a admis que vraiment c'etait un endroit tres charge en energie. il y a meme une vieille maison dans les arbres et de quoi se baigner dans une cascade qui recueille l'eau d'une petite riviere, pour les moines. pas loin, on a trouve un restau qui est haut (donc il faut souffrir pour y arriver) mais qui vaut son pesant de cacahuetes en terme d'atmosphere. je pense que ken est le genre de reveur qui connait tous les bons plans de kyoto dans la montagne et pour manger des bons petits plats dans des lieux atypiques. il m'a deja donne plein de bonnes adresses.
puisque j'en suis a rendre justice, je remercie le pretre de daitokuji pour son accueil et j'arrete de juger tout le monde comme si j'avais douze ans.
je tiens aussi a signaler qu'il arrive que l'hopital japonais soit a peu pres correct et parfois ils donnent des calmants a quelqu'un qui est brule au troisieme degre. donc j'ai encore medis (meme s'il me reste une majorite de temoignage signalant le peu d'interet pour la souffrance individuelle, dont le mien).

jeudi, juin 23, 2005

les insectes c'est bon pour les enfants 

suite a mes observations fascinees de vente d'insectes pour la maison, je decouvre maintenant que ceux-ci sont en fait les amis des enfants. ce sont des especes de coleopteres, qui ont une grosse corne sur la tete et que les chers petits adorent car "ils ressemblent a des samourais". avec beaucoup d'imagination on y arrive, mais alors en petit. le culte du samourai est toujours tres vivace dans ce pays ou on produit des films en costumes en assez grosse quantite, on fait des arts martiaux hard core du type kendo (ca rigole vraiment pas les entrainements du budo centre) et ou les instituteurs disent aux enfants de la campagne de pas monter aux arbres parce que c'est dangereux. ca frappe beaucoup de monde ici que tout est vu comme dangereux par les gens. mais culte du samourai.
comme j'ai pas trop de pot avec zazen en ce moment, je suis allee a daitokuji avec marie, tout a l'autre bout de la ville. on a galere pour trouver et on est tombees pile a l'heure, donc pas les explications avant, ce qui nous a un peu foutue dedans (j'ai marche sur le bois sur lequel on pose les sutra, par exemple, et une fois de plus j'avais les mains a l'envers.... je vous jure). mais alors le pretre, c'est pas un rigolo. autant celui de nanzen ji evoque une douceur chaude et apaisante, autant celui-la c'est "je mange que du riz et vous non plus vous avez pas interet a vous amuser dans la vie". j'exagere, mais il nous la joue militariste un peu sec. deja il est gentil il parle en anglais (il y a que des gainjin) mais je sais pas si ce serait pas mieux en japonais, peut-etre que c'est ca le probleme pour sa voix. a la fin, contrairement a nanzen ji, il y a les trois prosternations a terre pour prendre les pieds de bouddha sur les mains. quand il tape au baton, c'est plus sur les epaules qu'a nanzenji (franchement sur le dos). la deuxieme fois ou il est passe avec son baton, j'ai essaye de faire un signe, il a dit "not now" et apres il m'a pas vue. je n'avais un peu d'autre choix que de faire comme s'il etait pas la, tellement il n'a pas envie de partager dans le plaisir (ou donne cette impression).
a ce niveau, j'ai besoin d'explication philosophique.
tout le monde me dit "au japon, il n'y a pas de bien et de mal". certes, mais il ne "faut pas" marcher sur le bois du truc a sutra, et c'est dit d'un ton tres sec. pour un sumo, la connaissance de l'echec est quelque chose de honteux. on vit en succes et echec, signe que l'on n'a pas donne assez par exemple. la difference avec bien et mal, c'est quoi ? puisqu'il y a categorie des choses autorisees et interdites, reproches intimes quand on rate (ou seppuku). est-ce que finalement c'est pas la meme chose un chouilla decale dans la facon de l'exprimer ? je ne suis vraiment pas philosophe et la subtilite m'est lointaine.

mercredi, juin 22, 2005

apres bien des promenades 

je pense que ca reste ma page preferee a evolution perpetuelle la plus sympahique
http://www.tourgueniev.com/

le shiatsu, on en parle beaucoup, j'y suis passee, et je me dis que c'est drolement puissant. j'avais connu l'acupuncture, l'homeopathie, l'osteopathie, l'allopathie, la kinesietherapie, et l'etiopathie (assez killer).
je suis tres new age, peut-on conclure a ce stade. le copain de ma mere qui est rhumatho dit que c'est pas tres utile de faire quoi que ce soit et qu'on se gueri tout seul ou par de la reeducation. surement il a raison, mais soulager aide aussi a guerir, et soulager sans anti-inflammatoire j'aime bien a cause de l'estomac qui reste avec moi toute la journee.
en tout cas, le shiatsu m'impressionne par les repercussions violentes, les sensations tres nettes que cela provoque. il y a beaucoup de fatigue et pas mal de passages positifs negatifs. j'attends de voir si ca va porter ses fruits. j'ai l'impression qu'on ne se confie pas a n'importe qui pour faire ca... on m'a dit avant que bridget (par qui j'ai rencontre le prof de butoh avec qui elle etait marie jusqu'a il y a peu peu) est merveilleuse. c'est une femme que j'ai croise dans une soiree et qui m'a raconte sa vie (un peu). comme elle est anglaise, apres elle en etait toute genee et n'osait plus me parler. de nouveau bourree elle m'a dit "je n'ose plus te parler car je me suis tant devoilee, j'etais tres genee". similarite entre les japonais et les anglais ? en tout cas, nous avons deux villes en commun, manchester et kyoto. a manchester elle etait avocate pour les tres defavorises, et elle a craque assez vite. elle dit qu'elle etait trop jeune pour ca. d'ou professeur de shiatsu a kyoto ou elle est installee depuis 15 ans. sa maison est sur la colline de l'est, au nord de la ville dans le quartier appele shugakuin, en face pile de shisendo, la maison des poetes. c'est un bon emplacement (a mon gout), vue sur la ville et air frais.

mardi, juin 21, 2005

la mort des poules 

je vais etre peu charitable, mais j'ai la sensation d'avoir decouvert la profondeur de la betise des poules. c'est etrange car je pensais que "tuer l'animal que l'on mange aide a avoir plus de respect a son egard". d'un sens oui puisque mettre les mains dans la mort fraiche est troublant. d'un sens, regarder les poules venir dans les pieds de celui qui est en train de les attraper pour les saigner (plus precisement : au moment ou on tend la main, la poule s'en va, mais ses copines viennent regarder), les voir rester parfaitement passives tandis que leurs copines se font egorger a dix centimetres en battant de l'aile a la volee, ca fait bizarre. meme quand on la tient et qu'on coupe, pas de reaction, c'est au moment ou le sang a bien coule que la bete commence a reagir - reflexe pur.
c'est vraiment con.

la recette tant attendue (merci papa - j'ai oublie les echalottes et le persil, mais c'est pas si commun ici).
"Tu dégarnis au couteau le côté du cou sur quelques chose comme 2 à 3 cm2 et tu coupes une des artères qui envoie le sang au cerveau du poulet. Tu as prélablement préparé, dans une assiette plate, un mélange léger, salé et poivré d'échalottes et de persil finement découpés.
Le sang coule sur ton mélange et tu imprimes à l'assiette un mouvement pour en faciliter la bonne répartition.
Tu obtiens alors une galette rouge foncé qui durcit lorque le sang caille.
Tu graisses légèrement une poële, la rechauffes et y verses la galette désormais caillée. Quelques minutes de chaque côté et tu obtiens une sanquette, un régal que seuls quelques esthètes décadents savent encore apprécier."

noter que cette recette permet de voir que le poulet a un cerveau irrigue, ce que mes remarques precedentes auraient pu faire oublier.

la visite du marche au puces de toji vaut le coup puisqu'on y trouve kimono et obi pour 500 yen, hakama tres joli, casquette en filtre anti uv ridicule qui couvre le visage (un truc de vieilles que je me suis empressee d'ajouter a ma garde-robe pour frimer a marseille), mais il ne faut jamais y aller sous le soleil qui est (je le rappelle) meurtrier ici.
le japonais est desesperant mais un peu esperant aussi. je me rends compte seulement maintenant que tous ces cours sont parfaitement inutiles pour la vie courante durant les 4 premiers mois (ou on nous enseigne des formes polies que personne n'utilise et que par consequent on ne reconnait pas au quotidien). c'est une base pour la suite, mais qu'il faut attendre pour mettre en oeuvre.
c'est une fois de plus la betise de ceux qui n'ont pas commence avant contre laquelle je peste ici.
pour le tremblement de terre, c'etait un petit, mais c'est mon 4ieme etage dans un batiment un peu instable qui fait tout le sensationnel.

lundi, juin 20, 2005

ooooo 

ben ca a bien tremble.
j'avais pas encore senti de gros tremblement de terre a kyoto.
j'attends de voir si c'etait vraiment gros (ou mes sensations).

l'agriculture biologique, c'est bon pour les enfants 

enfin, pas les enfants des poulets, parce qu'on a arrache du ventre de la mere les oeufs a peine formes. c'est tres surprenant je vous l'assure, de mettre sa main dans des entrailles encore chaudes qui n'ont pas eu le temps de se rendre compte que leur maitre est decede.
aujourd'hui. j'ai la flemme en revenant de la ferme bio, hier, arrivee apres le dernier bus (ce qui justifie amplement le manque de post). a ceci s'ajoute l'epuisement dans la tete suite aux 5 heures de sommeil grace aux amis nippons qui aiment les reunion jusqu'a une heure du mat' et les depart dans les champs a 6. mon hote m'avait le soir-meme raconte son experience similaire chez les agriculteurs francais, qui bavassaient a table tandis qu'il revait de se coucher. na.
le matin, j'ai prefere l'epluchage de l'ail en discutant avec un gamin de 5-6 ans, qui s'etonne encore de voir qu'on ne peut pas lui parler. il fait bien du sumo mais je le bats. il a le droit de regarder the ring, film d'horreur un peu degueu car "les enfants adorent les histoires de fantomes".
a l'ecole, le maitre interdit aux parents que les enfants fassent du velo n'importe ou, on dit "attention c'est dangereux" pour les fusees de feu d'artifice (ma mere me semble beaucoup moins trouillarde maintenant que je connais les japonais males adultes), mais les tout petits ont droit a des films avec du sang partout, des meurtres degueulasses et des monstres aux traits deformes. le fait que le scenariste est japonais aide peut-etre...
les fermes japonaises font des elevages de gokiburi et d'araignees. je decouvre ainsi avec stupefaction que le cafard ne derange pas. on fait comme s'il etait pas la. j'y arrivais presque, mais souvent je sursaute ou fais la grimace. j'en conclus que la campagne n'est pas prete a m'accueillir, si c'est comme ca je resterai en ville. en preparant l'ail, on trouve des petits crabes rouges tres jolis. agriculture, ici, ca veut dire maraichage, et les parcelles sont vraiment chtites. les poulets fermiers ne s'elevent pas en plein air, a cause de l'humidite qui les fait tomber malade. alors ils sont dans des petites maisons. on recupere leur caca pour faire du gaz bio. pour eviter les herbicides, on met dans les champs de riz des petits canards, qui detruisent la mauvaise herbe en marchand entre les plans. au moment de la recolte, ils sont deja un peu gros et risquent l'annee d'apres d'ecraser le riz aussi, alors on les mange.
quand on a tue les poules, j'ai fait une recette dont j'avais entendu parle sans jamais y gouter, de mettre le sang du poulet a cuire. c'etait pas horrible mais pas tres interessant, ou du moins, j'ai bien fait de mettre plein de poivre. ma deception etait a son comble, je pensais que ca ressemblerait plus a du boudin mais le gout etait fade. les japonais ont bien aime parce que pour eux, c'etait vraiment tres tres nouveau.
on a mange de l'anguille, ce qui est delicieux et, parait-il, un plat d'ete tres commun.

aujourd'hui, il y a une fete a cote du restau u. ils ont installe des tentes d'indiens et organise un zoo de hippies. c'est tres mignon cette ambiance avec des enfants tout sales et des gens qui foutent rien (etonnant ici, vous savez). ils vendent plein de truc de thailande. ils passent de la musique new age, et apparemment organisent des concerts. un grand festial free sur le terrain vague de la fac... c'est l'ete.

samedi, juin 18, 2005

le pays ou les echographies ne sont pas remboursees 

tout le monde m'envoie l'info qu'on manque de bebes au japon. bien sur c'est un truc qui se sait ici. pourtant la tradition (famille ideale) est : deux enfants a intervalle de deux ans. j'ai vu et je connais pas mal de familles de 3, aussi. en fait, le cout des enfants n'est pas du tout comme en france. deja, il n'y a pas d'allocations familiales, les etudes sont tres cheres, toutes les activites extra-scolaires aussi je crois (a verifier) et il faut sans cesse faire des cadeaux aux enseignants suivant le principe du don-corruption si cher a cette belle nation.
comme en plus ils traitent encore plus mal que nous nos immigres, c'est pas pres d'utiliser des forces vives importees. je pense que je beneficie de ce probleme en utilisant les mesures qui tentent d'importer de la matiere grise. puisqu'en plus personne ne veut travailler a l'universite.
le detail qui tue : quand ritsuko passe de france au japon pour venir accoucher, soudain, elle se met a payer les echographies de controle. elles ne sont plus remboursees. c'est un detail pour des classes moyennes plus, mais surement pas pour tout le monde.

la chaleur : aller au sauna trop chaud, au bain bouillant ou courir sur la butte de yoshida a un effet, l'elimination des toxines par les pores de la peau. je vais etre tres tres pure bientot.

vendredi, juin 17, 2005

etonnement du jour 

toujours dans ma quete du saint bio du japon. reseaux plus difficiles a cerner qu'ailleurs puisque la certification commence tout juste a se generaliser, le fonctionnement intime du teikei reduisant le comptage. meme vague.
et il parait que le japon ne se caracterise pas du tout par des statistiques fiables - on peut critiquer l'INSEE par bien des aspects mais ca donne du serieux a pas mal de discours.
or donc, j'avais trouve une entree dans la slow food (qui s'oppose a la fast food comme son nom l'indique). et passant de gauchistes bio copains de jose bove a des profs un peu babos organisant des ateliers de centre ville pour que les enfants voient d'ou viennent les aubergines, je m'attendais a du militantisme en quelque chose, un peu quelque part.
bon, alors kyoto c'est une ville ou on privilegie l'art de vivre, mais alors sans se mouiller dans ces histoires un peu hysteriques de s'opposer a des pratiques agricoles, de refuser des produits, de vouloir changer des rapports de production voire des rapports sociaux. beurk .
j'ai donc rencontre un businessman tres riche, dont je vous epargne l'identite, qui possede un certain nombre de bureau repartis un peu partout. en particulier, il a un bureau qu'il a amenage en restaurant au rez-de chaussee pour que ses collegues et amis puissent apprecier la bonne chere quand ils viennent le voir. a gion, c'est a dire un des endroits les plus convoites pour un restaurant, bien sur. son fils va ouvrir le defile de gion matsuri de l'annee, ce qui signifie (d'apres Reiko qui etait mon interprete - intrigante pour que je rencontre ce monsieur - instigatrice meme de l'idee que je n'avais pas eu et que je n'aurais peut-etre pas du suivre, mais bon....) qu'il a fait beaucoup de cadeaux a beaucoup de gens. Gion matsuri est la plus grosse fete populaire de kyoto. bien sur, j'ai ete invitee a passer le 16 au soir pour lui dire bonjour dans osn restau qui sera ouvert pour l'occasion.
ses collegues et amis pour la slow food sont : un agriculteur organique et un grand chef, le chef du kicho, apparrement LE meilleur restau de Kyoto.
alors, pour faire une petite fete entre adeptes de la slow food, la semaine prochaine il y a un barbecue ou on cueillera des legumes bio a la ferme, et le grand chef nous les preparera. ca coute 4000 yen mais comme je fais des recherches, je suis invitee. au moins, ici, l'alliance recherche-prive, c'est du concret.
ceci dit, j'hesite un peu a aller voir car : ces gens sont une classe moyenne-richer qui veulent se rencontrer pour manger de la bonne bouffe mais n'ont aucun interet particulier (sauf l'un d'entre eux) a l'agriculture bio, il faut que ce soit bon c'est tout. ils professent aussi qu'il faut prendre son temps, ne pas etre toujours au travail, s'occuper de soi. le seul point interessant c'est que ce mouvement existe depuis 5 ans seulement au japon. genre les clubs pour gouter du vin en france,... on connait ca depuis plus longtemps... ils ont aussi un journal qui est directement la traduction du journal italien du meme groupe www.slowfood.com . un tract de presentation ou ils ont tous des tetes de yuppies. ca me change de ma fede paysanne version nippone (ceux avec qui je tue les poulets apres-demain)...
de plus la semaine prochaine au meme moment on a un cours d'aikido de demo pour montrer a des vieux qui vivent seuls chez eux et s'ennuient. je pense que je me sentirais plus utile la-bas qu'a rencontrer des journalistes, des profs de fac, ... juste le chef du meilleur restau de kyoto qui est tendu comme appat...
en fait ca va dependre un peu de ma traductrice du jour qui m'utilise pour faire des contacts et se trouver du boulot. je vais me laisser flotter.

il y a vraiment de tres tres beaux rapaces qui font leur boulot de charognards le long de la riviere et qu'une vieille edentee au rire de folle nourrit de pain. quand ils passent tres tres tres pres de la tete, on sent l'air du batement d'ailes et on sert le guidon du velo un peu plus fort (ce qui ne sert pas a grand chose, je l'accorde).

jeudi, juin 16, 2005

faire de beaux reves 

j'ai appris il y a quelques jours que je passais le prochain week-end dans une ferme bio, et que la journee de dimanche sera consacree a l'egorgeage et la preparation de poulets en vue d'un barbecue. deja les cafards m'inspiraient des reves d'ecrasement, mais la systematisation de mon activite meutriere nocturne devient un peu fatigante. surtout, il est clair que je ne sais pas tuer en un seul coup, et le poulpe de la nuit derniere a souffert le martyre avant que je trouve enfin le moyen du coup fatal.
la journee, je suis un etre pacifique et doux et mon couteau ne sert qu'a eplucher des legumes. seul le soir se reveillent ces instincts primitifs.
sinon, j'ai tres bien assimile la demarche du cafard - ceux qui peuplent mes reves sont tres realistes. peut-etre devrais-je m'atteler a la construction d'un robot ?

mercredi, juin 15, 2005

des retombees du masochisme 

toujours monter plus haut au petit matin. la course a pieds est un peu masochiste, non, si c'est pour en baver pendant 15 minutes de pure montee ? et pourtant, une fois de plus il y a un temple, en plein dans la montagne, au milieu de deux falaises a pic, et a l'entree un moine en bronze avec un chapelet dans la main gauche et une tresse de paille a la main droite. sur la gauche de l'entree, une petite pelouse d'un vert jeune et au centre les restes recents d'un feu de bois, au fond on passe des ponts au-dessus de la riviere et des longs arbres cachent toute la lumiere, le dieu du tout dernier autel semble tres vengeur, un de ces anciens dieux du japon qu'on voit en quantite dans le musee d'art de kyoto. hors du temps et de l'espace, tres frais et humide (repere pour l'ete chaud). comme la pluie tombait, il faisait gris et la vue etait totalement bouchee - quand on a pris un denivelle de 100 metres dans les pattes on n'est pas content.

petites precisions sur l'engagement dans une activite dont je parlais il y a quelques jours.
deja confirmation. hier a la fin de mon interview, ma copine makiko m'a lache qu'elle en avait un peu marre de l'aikido du club de la fac, et qu'elle aimerait bien de l'aikido un peu plus soft (apparemment je representais l'aikido soft, dit aikido de tokyo, dans le club de la fac). elle ne peut pas partir, mais elle semblait vraiment en avoir marre (si tant est que je commence a maitriser les signaux non verbaux des conversations intimes entre filles).
je suis un peu honteuse de ne pas etre retournee poser officiellement ma demission. mais je n'y arrive pas.
autre point : les abandons paternels. il est commun que le pere disparaisse de la famille du jour au lendemain. il s'agit a priori de raisons professionnelles : plutot que de payer des dettes trop elevees, il s'en va sans laisser d'adresse. c'est un moyen de ne pas perdre la face au-dela de ce qui est deja perdu, et de refaire sa vie. un ami a perdu son pere a 7 ans : il est parti pour cause professionnelle a kyushu et la mere n'a pas suivi(voulu ? pu ? divorce ou ... ? je n'ai pas creuse). elle est reste avec les trois enfants dont un qui etait a peine ne et mon pote etant le plus vieux. quand j'en ai parle, on m'a repondu "c'est tres habituel".

c'est tres troublant d'ecouter le temoignage de la journaliste de liberation, de loin et sans aucune implication personnelle, ni connaissance, ni souffrance. les roumains ne sont pas tres contents qu'on ne reponde pas a leurs questions. mais en face, la femme ne doit pas savoir repondre (je la suppose de bonne foi). on entend des telephones portables. on est quand meme un peu dans un monde de journalistes parisiens (je trouve) pour ce qui definit les questions acceptables ou non. elle finit sur une jolie diatribe sur l'etat qui doit etre a notre service et pas le contraire.
ca donne pas tres envie d'etre otage, malgre tout.

mardi, juin 14, 2005

etre un objet sociologique 

aujourd'hui une jeune femme de l'aikido de la fac (tres jeune) me demande : "est-ce facile d'etre etranger au japon ? qu'est-ce qui fait que c'est facile ou difficile ? quelles sont les plus grosses differences avec votre pays ? "
apparemment j'ai repondu un peu comme tout le monde. je suis normale.

yoko sensei ce matin a fait un discours a la fin du cours, pour dire que : 70 % des muscles sont dans la partie inferieure du corps ; faire fonctionner ses muscles rechouffe le corps et fait sainement circuler le sang ; donc utiliser plutot la partie inferieure du corps est bon pour la sante.
je lui ai demande "c'est encore de la propagande pour qu'on travaille plus bas, c'est ca ?" (en prive j'ai demande, et en francais) et elle a dit que c'etait une bonne facon de dire que non, elle n'est pas obsedee, non elle n'est pas folle, et qu'elle a raison de dire qu'il faut moins utiliser le haut du corps.
personnellement j'ai beaucoup aime son petit detour vers la sante.
son interpretation a pourquoi les gens sont mieux centres au japon et surtout plus bas, utilisant effectivement plus les jambes et les hanches : le fait de s'asseoir par terre force a ca. on peut rester dans les epaules quand on va sur une chaise, mais si toujours toujours toujours on doit descendre tres bas, puis remonter, alors on prend l'habitude. voila son explication a elle.
j'en cherche le plus possible, si possible precises. c'est impossible a comprendre. et puis, certains francais donnent cette sensation-la aussi, alors... ??

dans la liste des choses impossibles a zazen au temple, que j'avais oubliee : chanter avec tout le monde. parce qu'on a un petit livret jaune petard, avec plein de chants et meme la transcription en hiragana a cote, mais : quel chant sont-ils en train de chanter ? aaaargggggg. le temps de retrouver les premiers sons et de reperer (en regardant les feuilles des autres) ou on en est, paf, on a change de chanson, il faut retourner la feuille (a deux faces et plier comme un accordeon, contenant surement 10 chants differents) et encore chercher, ... en bref le gamin de 8 ans s'en sort, celui de 6 n'essaie pas, moi je patauge.
j'apprends qu'au temple sur la montagne, il y a des cours de chant bouddhiste et de calligraphie. aussi, a la fin de zazen, tout le monde chante et il y a petit dejeuner. tres attractif petit temple.

lundi, juin 13, 2005

butoh (2) 

le dimanche, c'est le jour des activites. contexte : j'ai rencontre ken mai la veille au spectacle ou il a fait un passage rapide en marchant, j'ai dit "a demain a ichijo eki a 12h30", je m'etais donc engagee jusqu'au cou dans le cours de butoh. mais la soiree de la veille m'avait un peu mise mal a l'aise, avec cette femme dont le corps me restait si lointain, et le passage de ken qui ne m'avait pas tant impressionnee. (mais comme j'ai dit surement j'avais, ce soir la, une pierre a la place du coeur, ce qui est autorise a l'occasion). j'y allais a reculons a cause du temps. sursis etonnant de pluie en debut de saison, soleil un peu voile mais chaud et air doux, desir de grand air et de montagne.
mais bon, il faut aller au bout de ses engagements.
la salle de repetition est a deux pas de shisendo, dans un vieux temple dont il ne reste qu'un batiment a cote d'une ancienne ecole ou maintenant des femmes de tous ages, lookee femme a la maison le dimanche, se reunissent pour une activite que je n'ai pas identifiee. donc, deja, au milieu d'un petit jardin avec des fenetres-portes qui s'ouvrent a la brise, sur la cote de la montagne la ou la temperature est touours moindre de la ville, on etait bien.
tout le monde est arrive en retard, 3 filles dont une veut devenir danseuse et une autre a du faire du classique ou quelque chose dans ce gout qui rend elegant.
deja, l'histoire du butoh vagueument racontee par Ken Mai, le prof d'hier. le butoh date de 1959 et a ete cree par deux fondateurs aux personnalites tres opposees et complementaires, Tatsumi Hijikata et Yoshito Ono. Hijikata avait une expression virant au grotesque tandis que Ono etait plutot tres gracieux et delicat, souvent habille en femme. apparemment le premier est mort en 86 et l'autre a 98 ans et a cesse de danser en 96 a cause d'un alzeihmer.
ici: http://home.earthlink.net/~bdenatale/AboutButoh.html
ou ici, moins interessant: http://www.butoh.net/define.html
sinon plein de photos par google.
il n'y a plus de compagnie de butoh a kyoto. il y en a eu une. le butoh a essaime partout dans le monde en lachant des gens qui ont ete formes par les fondateurs. comme le discours de creation de butoh valorise la liberation des sentiments a travers le mouvement et la sincerite, c'est proche de tous les discours sur la danse contemporaine, ou la forme n'est pas premiere. les influences sont genet, lautreamont, dada, expressionnisme allemand. ca sent aussi beaucoup le post-hiroshima, ca saute aux yeux dans la plupart des mouvements.
bon, le cours, c'est une heure d'echauffements, puis on fait des huits avec les bras, puis on fait le pantin qui tombe, puis le pantin qui tombe en deux fois, puis le patin qui tombe en deux fois puis se remet a bouger comme un bebe, puis le pantin qui marche trois pas saccades, tombe en deux fois, puis (a deux) une tient les ficelles accrochees aux mains de l'autre qui suit. on n'etait pas toutes supers douees meme si c'etait joli a regarder (je parle de mon point de vue) donc on n'a pas fait beaucoup des exercices du cahier du prof. au debut et a la fin on a fait des improvisations devant tout le monde. et c'est impressionnant, parce qu'apres toutes ces conneries d'exercice ou j'etais une patate comme toujours (le contraste pour ca etait d'autant plus fort que le prof est particulierement beau, elegant, inquietant, mobile, gracieux, pantin, - quand il peut pas danser il est top model -... bref hyper impressionnant), j'ai fini par faire une impro ou j'etais vraiment dedans.
il y avait de la musique et il cognait sur sa cochette et son tambourin, et j'ai danse avec la musique, en jouant a l'attirance et la peur de la clochette, bizarrement en sentant le tout tres tres profondement. j'ai eu l'impression que ca durait super longtemps, mais j'ai vu que les autres dansaient au plus 3 minutes.
j'en ai conclu que sa methode de travail etait excellente parce que pour me faire oublier mes inhibitions devant trois (3) personnes et me laisser suivre mon centre, fallait quand meme faire lacher des resistance vieilles de plus de 20 ans. pas mal pas mal. bref j'etais assez contente d'avoir fait ma premiere impro de ma vie. vidant. neanmoins, je n'ai aucune idee de ce qui etait visible de l'exterieur. en toute franchise, il faut imaginer quelqu'un de pas doue : ca ne peut pas casser trois pattes a un canard. mais je suis pas la pour faire des performances, je suis la pour comprendre. bref.

le travail se debloque un peu en ce matin beni. les organic agriculture qui font le teikei (j'ai raconte ca en fevrier ou mars) commencent a repondre a mes emails du mois dernier, ce qui me laisse une petite chance de faire une petite accumulation de savoir dans ce domaine avant de partir.
la vie est pleine d'embuches.
merci a mon cheri pour : http://www.themeatrix.com/ et vive les pillules rouges de la revolution.

dimanche, juin 12, 2005

butoh (1) 

le butoh m'avait impressionnee a manchester, me voila a tranq room pour un spectacle.
malheureusement, durement, agacamment, j'ai regarde, je n'ai rien senti. christina (car c'est son nom) a fait une choregraphie tres gaie, presque enfantine, qui ne m'a mais pas du tout du tout du tout touchee. presque du vide, sauf le desir d'ecrire un poeme. je la sentais plus proche de (mon image de) la danse contact. quand ken m'explique que le butoh est le cote sombre, qui doit exister pour que le cote clair de la vie marche au dessus (son image est celui des racines, necessaires aux feuilles), je comprends bien cette necessite. mais la je n'ai rien senti d'une necessite dans l'existence, seulement gestes et vacuite (et comme j'etais la seule, j'ai bien compris que mon coeur dormait).
puis la salle de spectacle de tranqroom (en haut) est devenue boite pour les 8 spectateurs qui restaient, apres un accueil mousseux, vin et bon pain - fromage. tres gai. mais le zazen appelle au matin.
le matin, il y avait eu tant de biere dans mon ventre la veille, qu'il gargouillait en permanence. j'etais devenue une grenouille qui repondait de l'interieur du temple a celles qui nous faisaient la serenade de dehors. je suppose que c'est un bon signe de detente stomachale. mais bien sur je ne l'ai pas vecu ainsi et la honte d'etre la seule gaijin et en plus de faire un bruit d'enfer (je pense que ca s'entendait un peu mes gargouillis, ou la croyance que j'en avais etait suffisante) ne m'a pas reellement mise en etat d'abandon et la crispation ne part pas si facilement. je suis pas vernie quand je vais dans le temple, ca se passe toujours mal dans ma tete. trop d'attente certainement. meme si je m'en fous quand meme pas mal, a force de me faire rappeler a l'ordre par mon ventre pendant vingt minutes, je devenait tomate.
bien sur j'ai rien compris au discours (sermon ?) mais cette fois-ci tout le monde m'a dit merci au revoir comment tu t'appelles ? c'etait sympa, quand meme, puisque le lieu est parfait et le pretre doux et classe.
yola dit que c'est tres difficile d'avoir des amis comme on connait, ici. l'ami est contextuel. la ou on pratique, on se rencontre, en dehors, on organise peu ensemble. il me semble qu'a l'aikido dans notre club l'atmosphere est un peu differente, mais je ne sais pas si bien si...

samedi, juin 11, 2005

la meilleure facon de marcher 

donc, aller aux cours de japonais faire de l'aikido ecrire son blog se shooter a mishima regarder les sites rigolos.
http://www.tinoland.com/tinobox/
la saison des pluies a commence, ce matin a cinq heures elle se repandait, (furu pour la pluie) et ca m'a coupe toute envie de zazen a daitokuji a quatre kilometres de la maison, et m'a offert une grasse matinee jusqu'a 7h30 comme on n'en fait plus.
le reste a roule normal, on a bien bosse a l'aiki, et manu m'a rassure en disant que c'etait normal de peter un plomb en lisant mishima. ne voila rassuree.
d'autant qu'entre temps j'ai note que je lis une vieille vieille traduction, qui n'est pas directement du japonais mais passe a travers l'anglais (hum). ca a de la chance d'etre encore completement bluffant. il faut dire que son coup de la reincarnation, c'est quand meme un ressort narratif tellement genial que ca en devient degouttant d'efficacite.
pour ceux qui n'auraient pas encore entendu, la tetralogie de la mer de la fertilite, a lire, c'est bien. ca passe beaucoup plus vite que le nombre de pages peut donner a penser.

vendredi, juin 10, 2005

la regularite 

comme je disais donc l'autre fois, le professeur de iaido m'a dit que je faisais bien. une fois. j'ai note-surligne pour conserver ce souvenir jusqu'a la mort et le raconter a mes arriere-petits-enfants au coin du feu dans la serie "quand je decouvrais les mysteres de l'asie", huitieme tome. hier, j'ai mon nouveau iaito. je tremblais de tous les membres et n'arrivait bien sur a rien avec toutes ces sensations nouvelles de poids, de glisse, tout. sans compter le pied en vrac qui ne fait meme pas semblant de se remettre. le meme professeur est venu et s'est occupe d'un debutant et moi. au bout d'un moment, n'en pouvant visiblement plus, il est alle chercher une fille qui parle anglais et l'a ramenee pour qu'elle m'explique que je devais faire ce qu'il montre. elle etait tres sympa et peut-etre on va devenir copine vu comment elle parle bien, la perle rare. mais ceci dit, j'ai un peu failli rigoler "non non, je viens au japon uniquement pour aller prendre des cours en faisant mal, juste pour voir a quelle vitesse je reussi a enerver les profs". mais je me suis retenue, soufflee par la vitesse des changements dans mes capacites. en deux semaines de tres bonne eleve a catastrophe qui fout le bordel. pendant ce temps-la, la prof qui etait mechante jusque la est devenu gentille (peut-etre contente que je tombe en disgrace, mais j'ai pas l'impression qu'elle soit pleine de perversion). tous les autres profs m'ont felicitee pour mon achat de sabre, l'on regarde en souriant. bien sur, maintenant on a oublie que je ne parle pas japonais, donc c'est la langue officielle de communication. ca tombe bien: les cours ont recommence au retour de guillaume, et l'escargot mental a repris sa baveuse ascension, il faut l'entrainer.

hier matin, un petit chat avait la tete fracassee sur la route et un corbeau noir qui lui pillait la boite cranienne.
c'etait tres triste car le petit chat etait roux et le corbeau noir. mais c'etait assez rassurant de voir qu'il etait bien utile meme dans la mort, tout de suite recycle.
ce matin, a 5 heures, je suis allee voler dans le temple a cote de la maison (non, il n'a pas de nom). enfin, si pas voler voler, emprunter l'energie des moines. avant que le soleil ne paraisse derriere la montagne je me suis assise comme on m'a dit avec les mains sur le ventre, a vingt metres du batiment ou des types habilles en draps oranges chantent des mots que je ne comprends pas. parfois glinguent la cloche. j'ai cesse quand le soleil m'a agressee de son rayon eblouissant, et ai visite le calme cimetiere a flanc de colline qui fait des bruits d'oiseaux etranges et rapeux.
sur le petit pont, on peut regarder la mare ou d'enormes poissons noirs ondulent entre les nenuphars, a l'ombre de fleurs dont je connaitrais le nom si je n'etais pas la honte familiale dans ce domaine (elles ont les pieds dans l'eau, une longue tige bien droite et 5-6 larges petales blanches ou violettes). pour une fois, il y avait aussi des tortues, et j'ai decouvert combien pouvaient etre droles ces animaux un peu ingrats (c'est moche une tortue). leur vie a l'air assez sympa. elles tendent le cou et se regardent, ou s'interessent a l'intruse qui se penche sur elle. elles plongent depuis leur pierre puis remontent en s'accrochant de leur petits pieds a cinq doigts qui on l'air de bien adherer comme des ventouses. une des leurs a les yeux oranges fluo et l'interieur des rides jaune fluo, et elle rappelle vaguement dark vador. on la sentait moins sympa, un peu en retrait et snob, ne participant pas aux grands jeux de plonger, aller un peu plus loin, revenir vers la pierre, nager vite dans tout le bassin, rester immobile avec juste un peu de tete qui sort de l'eau. ca donnait pas mal envie d'etre une tortue, surtout les pattes tres efficaces et la capacite a faire la planche sur le ventre grace a un cou telepherique.
en les observant, on se demande sincerement, pourquoi cet animal represente la sagesse dans pas mal de civilisations. meme pour de jeunes tortues adolescentes, elles semblaient vraiment toute fofolles et exhuberantes. marie se plaint que les chiens d'ici sont trop calmes, trop sages, ne courrent pas comme des betots en glapissant. je l'enverrai aux tortues.
aussi, j'ai sauve un petit insecte sur le tatami aujourd'hui.
comme je ne sais communiquer que pour des banalites avec les humains, il faut bien que je me trouve des amis qui veulent bien creuser les problemes de l'existence.
mais malgre leur presence sincere et affectueuse, je refuse de discuter avec les cafards. j'aime pas les squatteurs.

jeudi, juin 09, 2005

mystere 

dans le magasin home centre, le jardiland local encore plus merveilleux car c'est un jardiland qui fournit aussi en chaine hifi, on trouve en ce moment des coleopteres en vente. des aquariums en plastique contiennent de petites betes a grosses cornes qui crissent pour faire du bruit. je ne sais pas si elle servent pour le bruit, pour faire du bien aux plantes, faire fuir les moustiques... on trouve egalement de la nourriture pour ces mini monstres (avec un packaging qui ressemble beaucoup au packaging des produits anti-cafards, la tete d'un insecte qui se leche les babines) et des sacs de terre qu'elles ont l'air d'apprecier (un packaging...). circonspection.

a 5 heures le matin il fait bon courir dans une lumiere intense, tandis que la ville a un rythme nocturne. la sensation decalante doit surement se faire sentir dans le grand nord, avec l'ete indien. c'est la nuit, ca se sent, mais il fait jour.
a 6 heures, c'est deja tres tres reveille. on se leve tot.
il fait une chaleur torride aux premiers rayons. surement on appelle ca l'ete.

mercredi, juin 08, 2005

la loi et l'ordre 

bonus.
j'ai dit du mal de la police japonaise en disant qu'elle ne fichait rien. me voila bien punie de mes medisances. la police japonaise est efficace et sans bavure. a preuve, PINNOCHIO A ETE RETROUVE. il etait parti manger des donuts chez mister donuts (preuve de bon gout - il n'a pas beaucoup grossi pendant ces quelques semaines de regime intensif), sur kitaoji (donc pas trop loin ce qui est plutot sympa, non ?).
l'emprunteur l'a laisse non attache, avec son joli tendeur vert qui me permet de le reconnaitre au milieu des masses de ses congeneres aux sorties de metro ou a la fac aux heures de pointe.
comme en plus il n'y a presque plus de gokiburi depuis que j'ai construit les petites maisons decorees et collantes, le bonheur est presque a portee. il ne reste plus que la memorisation de 1000 kanji et je pourrai commencer a me sentir en paix avec l'univers. amen.

kokeru, ochiru 

l'avantage des aventures aberrantes de cassage de gueule, c'est qu'on apprend que le mouvement involontaire et violent du haut vers le bas, si possible drole a regarder pour les spectateurs, c'est kokeru. que tomber simplement c'est ochiru. que faire tomber c'est otosu.
parce qu'il faut quand meme apprendre, plutot que lire du mishima tout le temps, car comme tous les auteurs vrais il ne nous apprend rien sur le japon, mais sur l'humanite, alors je suis toujours aussi perdue quand je regarde les japonais quotidiens, finalement assez peu passionnes et epris de purete, ce qui marque tant dans les volumes qui m'obsedent. et toujours ce grand mystere de pourquoi les auteurs super rigides de droite sont si beaux a lire, aussi. s'il commencait a y avoir des valeurs communes entre la droite nationaliste japonaise et la gauche europeenne, ca voudrait dire qu'il y aurait des points communs entre tous les hommes a travers toutes les cultures et les formes de quotidien developpees. entre tous ceux qui se demandent ce qu'est l'etre ensemble de l'humanite, qui developpent des recherches tres tres differents voire antagoniques, il y aurait parfois des rencontres, comme des formes de verite qui planeraient ? ce serait effrayant.
j'aime beaucoup comment le heros de mishima, hyper rationaliste, est pres a sentir des phenomenes impossibles pour lui (la transmigration des ames), et a finalement l'admettre apres juste un chouilla de torture morale. si les scientifiques etaient comme ca, on serait moins empate dans la lourdeur ideologique qu'on connait dans les sciences. le bon rationnel en est, au debut du troisieme livre a se dire "tiens, je serai curieux de voir ce que donne cette deuxieme reincarnation", presque detache. j'adore. (mais aussi parce que j'ai des gros problemes de comprehension pour cette mythologie et la morale qui y est liee /// entendons-nous la theorie du big bang aussi est une mythologie pour moi, puisque je n'en comprends ni la demonstration, ni les consequences pour la comprehension de l'univers).

tout ca pour dire que la grandeur morale est parfois mise a mal aussi au japon. deja, nous autres europeens continuons a etre tres etonnes du traitement de l'activite extra-scolaire des jeunes, qui peut prendre la forme de l'aikido, de la musique, du clown... en fait, ici, une fois qu'on a choisi une activite on ne peut pas s'en defaire avant la fin de son cycle d'etude. la perseverance, le serieux et la regularite sont les valeurs centrales - la reussite est un peu annexe (on retrouve une purete la-dedans). par contre, si l'individu ne peut vraiment pas s'adapter a une activite, par laquelle il a ete seduit en passant mais qui ne lui correspond pas dans le cadre donne, il ne peut pas partir, car cela montrerait (lui montrerait et aux autres) qu'il n'a ni perseverance, ni serieux, ni regularite. on ne change pas d'etude trop facilement non plus, je suppose (un an de geographie, un an d'histoire, un an de FLE, avant de monter sa boite de livraison de pizzas). bien sur on voit les avantages, puisque parfois la capacite declenche le plaisir, c'est dans le temps qu'on apprend a apprecier, et les activites complexes necessitent qu'on s'y accroche de toute facon. chez nous cet argument est parfois utilise, par des parents qui torturent leurs enfants durant des annees en les asseyant devant un piano plutot que de leur laisser sainement lire des bds.
[je concede a la decharge des parents accuses ici que l'individu dont je connais intimement la vie douloureuse abandonne toujours un peu trop vite et qu'il fallait effectivement pousser un peu le cochonnet.]

mais on constate quand meme qu'ici ca atteind un degre hallucinant.
en iaido, j'arrive, au bout d'une semaine on me dit que si je suis la au moment des examen, en octobre je passe le premier kyu et en mars le premier dan. personne ne sait ce que je vaut, mais si je viens regulierement, je suis recompensee par mes dan. a comprendre que si dans le systeme d'education on ne demande pas la meme chose aux gens, on ne recompense pas non plus suivant les meme criteres. juste participe. pas de grandes ecoles a selection difficile. des grandes ecoles a selection sur le fric des parents : une grande famille depuis si longtemps merite bien d'avoir des enfants encore hauts places par la suite. j'extrapole peut-etre un peu, et puis le scandale de la democratie deliquescente en france montre qu'il y a une equivalence occasionnelle entre les deux systemes.
et alors les gens qui n'ont pas envie de participer, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas des mutations dans ce sens-la (genre ma pote asako avant qu'elle decouvre l'aikido, d'apres ce que j'ai compris de son histoire personelle), pas de place. pas de recompense.
cf une fois de plus le livre de miyamoto masao.

en iaido, notons en passant que l'examen du premier dan se fait maintenant en japonais, et que les potes espagnols a qui on avait propose de le passer quand ils sont arrives, on vu l'arrivee d'une nouvelle regle (en plus de la disparition de l'anglais comme langue officielle) qui est celle d'avoir vecu au moins six mois au japon pour avoir le droit d'etre grades.
regle presentee comme obligatoire et innegociable.
comme ils ont dit et repetes qu'ils ne pourraient pas revenir 3 mois de plus, tant pis pour le grade, on leur a dit que bon, on allait s'arranger pour qu'un mois de plus suffise. ca va un mois de plus ?
et puis que s'ils ne peuvent pas le faire en japonais, ok, bon on va leur faire en anglais, mais alors les questions seront plus dures.
le jeune homme etait tres tres tres enerve du micmac.
je pense qu'ils ont fait l'erreur de venir en esperant passer leur dan.
il ne faut pas venir en esperant quelque chose au japon. les choses arrivent, mais on ne sait pas pourquoi.
ce n'est peut-etre pas un pays moral, mais c'est un pays miraculeux, et ca mishima le raconte plutot bien.


[ajout
et la france, c'est moral ou miraculeux ?
http://www.liberation.fr/page.php?Article=302214
Le procès ouvert le 21 mars porte sur un système où les entreprises de BTP qui obtenaient des marchés de construction ou de rénovation de lycées en Ile-de-France entre 1989 et 1995 auraient été contraintes de verser 2% du montant des contrats pour le financement de plusieurs partis, notamment le RPR.]

mardi, juin 07, 2005

pas de titre aujourd'hui. hier, je descendais de velo, avec un espece de coup de fatigue de fin d'apres-midi comme j'en connais a l'occas. et la, une vieille moche s'arrete et me regarde fixement, mais vraiment arretee et fixement. je prends mes affaires dans le panier (on a un panier sur le velo a l'avant dans ce pays), je vais vers chez moi et la, en bas de l'escalier en dallage glissant, je m'etale en faisant les bleus les plus beaux que la terre ait portes. et bien mal. donc j'ai compris immediatement que j'avais croise une sorciere.
resultats, aujourd'hui je n'ai croise que des cons a velo, super chiant. et tres drole, je suis arrivee au labo un peu tard en portant des paquets de trucs pour la maison achetes en chemin, et pouf j'ai croise toru ishida (que je vois une fois tous les 15 jours) en faisant evidement super pequenode. je me demande combien de temps agit la malediction de la sorciere. la prochaine fois j'attaque la premiere.
entre temps je decouvre que ma jupe un peu nunuche achetee en france expres pour faire style local est extremenet felicitee par toutes les filles de l'aikido, meme ma prof. je conclus que je n'ai pas les memes gouts que les japonaises mais je peux copier.

lundi, juin 06, 2005

concerts 

dans un de mes temples sans nom car la faineantise laisse le guide touristique loin de mes yeux, un concert classique se repetait. inaccessibles derriere leur mur, les violons gricouillaient agreablement. puis les grenouilles qui vaguement claquetaient ont cesse leur intermittence pour prendre tout l'espace sonore. ils semblait qu'une armee entiere de batraciens venait d'atterrir pour se crier respectivement dessus, rencherissant jusqu'a ne plus pouvoir dire plus. le temps de deux claquements de bambous emplis d'eau, et tout etait fini, les oiseaux ont repris leurs piaillements discrets et le bruissement des arbres a enveloppe le son des violons. trois japonaises avaient par contre du mal a profiter et bavassaient sans sentir la brise du soir qui tombe (presence que l'on ressent facilement comme trouble-fete quand on est abandonne a un cadre et ses odeurs).

aux francais qui partent en france, je dis "ramenez du fromage". je finis par me croire obsedee.

dimanche, juin 05, 2005

le son du kansai 

a force, je vais finir par connaitre le style d'osaka un peu bien. le style de kyoto, je ne sais pas si ca existe, je n'arrive pas a faire la difference car souvent les djays viennet d'osaka, et rarement je vais dans les soirees trop locales qui se revelent un peu sac a pouffes et a minet.
hier, de la techno au squatt de la fac, dans la meme ambiance toute cool qu'ils font a chaque fois. entree un peu plus chere maintenant que le succes est la, mais bien en deca de metro, alors que le sound system est ici aussi bon qu'ailleurs, si c'est pas meilleur. hier certaines des stars etaient des habitues de triangle, la boite ou j'ai vu richie hawtin et qui semble plutot importante dans le coin. le vjay etait excellent (et m'a deja prevenu d'une teuf le 25 juin en exterieur a osaka jo, je ne chome pas). (aussi on m'a parle de la soiree dub de metro samedi prochain, mais peut-etre faut-il un peu avoir l'air serieuse parfois). (quand on est gaijin, on decore bien les soirees qui prennent tout de suite un air plus branche (je pense), et c'est pour cela qu'on se fait brancher pour des invitations toutes les deux minutes. j'ai meme eu droit a un cours par les petits dubs sur l'amour universel et le fait qu'ils sont amis meme si son pote est coreen - ce qui m'indique que ce n'est pas un probleme completement resolu dans le cadre general).
le son qu'ils appellent techno est tres souvent teinte de house et meme un peu de sud americain, par petites touches. c'est rarement des sons de hard techno, je n'en ai pas encore entendu et c'est tres joyeux. le vjay etait plutot psychedelique, avec des images de jeunes femmes en dessin anime qui ressemblaient a des sylphides de chez albator (c'etait bien les sylphides, non, ces femmes qui faisaient si peur ?) avec des grands yeux vides et sombres qui evoquaient parfois des deites grecques parfois des armees de zombies marchant pour ecraser un ennemis, plutot que des minettes en train de defiler pour de la mode, ce qui etait l'idee initiale des images. tres belles couleurs psychedelisantes. j'ai d'ailleurs pour la premiere fois vu la drogue circuler sous la forme de petits buvards maches.
le super evenement de la soiree a ete quand le petit dj qui a une tete de jackson five, un peu frimeur et snob, copain de mon pote moncho, s'est mis a poil a terre pour se faire peindre body art. il etait en calecon remonte sur les cotes, et jouait vraiment le christ en croix, ultra exhibitionniste. je lui ai peint un pied tout en jaune meme entre les orteils et on m'a demande le deuxieme pied avec enthousiasme. c'etait avant que la foule ne se desinteresse ardemment de son aventure pour ne repasser qu'a l'occasion regarder ou il en etait. il a fini en couleurs de reggae sur le devant et est alle danser quelques instants au milieu de la foule. il n'est pas tres sympathique, du fait de son snobisme, mais j'etais tout de meme tres tres contente de l'evenement un peu extreme (une sensation de perversion assez forte se degageait de son abandon, nu comme un ver sur le sol glacial et maigrichon comme un ado japonais, chatouille par le pinceau et se tordant a l'occasion. mais comme toujours ici, malgre cette perversion, une sensation de calme et de resepct pour quelqu'un qui fait un peu n'importe quoi mais le fait a l'extreme). tres sympathique globalement.
j'ai danse environ 3 heures 30 sans interruption ni fuel car j'avais oublie de prendre assez de thune ce qui est absolument stupide. j'ai pu neanmoins constater que l'a pratique reguliere de l'aikido permet de danser pendant longtemps en rebondissant comme une balle en caoutchou sans prendre de drogue, ce qui est quand meme assez difficile pour moi en temps normal. un effet collateral de la pratique dont je ne me plains pas.
pour ceux qui s'inquietent de ma sante et de mon dos pourri jusqu'a la moelle (puisque c'est bien la qu'elle se cache), faire n'importe quoi sur une piste de danse permet de s'epuiser suffisamment pour dormir 10 heures d'affilee (une benediction) et avoir une patate d'enfer par la suite. meme si ca fait rater le matin ensoleille, on se dit que la grasse matinee a du bon.

aujourd'hui il fait chaud puis glacial quand le soleil se cache et que seul reste le vent. puis chaud a mourir. puis...
l'institut goethe est decore de ballon de foot flottants, accroches a des petites ficelles.
il y a du monde au bord de la kamogawa. ambiance tres calme.
il est l'heure de visiter un temple avant la fermeture.

samedi, juin 04, 2005

comme un samedi 

je suis pas encore aller acheter le iaito par ce que je me suis dit que j'irai lundi. bon. je prends un iaito de 2.30, ce qui est un peu plus petit que celui que me conseille le vendeur mais pile ce que conseille le prof. j'obeis.
http://www.yugop.com/
ouah c'est joli.......
il pleut comme vache qui pisse (ai-je appris a mon prof de japonais etonne, il n'a jamais vu de vache pisser a 40 ans)

vendredi, juin 03, 2005

dans la grande salle 

nous avons pratique dans la grande salle du budo center, celle qui s'eclaire la nuit et s'emplit des kiais des kendoka (qui en sortent tout rouges). nous sommes aussi sortis rouges car aujourd'hui, jour beni des dieux, il fait chaud. hier pluie et froid. aujourd'hui cagnard et chaud. pas du tout fatigant ces changements. et donc dans cette belle salle j'ai pratique comme une patate, une fois de plus. si c'est pas cool la vie. un peintre viennois de passage a offert une toile faite au bord de la kamogawa a yoko sensei. de l'aquarelle, et des couleurs qui nous etonnaient un peu (coucher de soleil sur les calanques de cassis, plutot) mais un beau boulot figuratif surement bien long a faire.
j'ai ressorti mes notes sur le noh pour ne pas oublier des choses interessantes. je note que la musique est toujours aussi etrange et belle, surtout ces deux bonshommes qui crient puis tapent, crient puis tapent, chacun sur son tambourin. et le heros entre par derriere. on reconnait le personnage principale, a chaque fois apparemment, car il a sur le visage un masque tout petit et trop haut, ici pour nous faire plaisir il a en plus une crete ridicule. dans le deuxieme noh c'est l'acteur qui joue la femme qui etait donc le personnage principal. corps immense petite tete jambes trop courtes deplacements perpendiculaires ou a 45 degre pour les danses. l'angle du masque est ce qui evoque les sentiments du bonhomme. puisqu'on ne voit pas son visage. (ca c'est pas moi qui ai remarque, je repete).
toujours les accessoiristes qui viennent, remettent joliment les habits, apportent / remportent le petit tabouret. quand j'ai fini de danser, je m'assieds. quand j'ai fini de danser, je ferme mon eventail.
et puis nous avons eu le vent quand ils etaient au bord de la mer, ce qui tombait pile. avec les petits papiers accroches sur les bambous de la scene minimalistes et les kimono qui voletaient, le tout eclaire par les braseros : bien beau
et puis il etait interdit de prendre des photos mais les flashs crepitaient sans
cesse.
et nous avons rencontre un gros con. il etait assis sur deux places, et poussait sans cesse akira. akira lui expliqua que TROIS rangees de personnes devaient tenir la, et il dit non non non c'est pas vrai. il poussait akira. il etait tres con et comme punition divine avait des pellicules degoutantes (petite punition). a l'entracte, un des messages etait : faites trois rangs, nous sommes nombreux. alors il s'est pousse.
morale. l'avantage de la recontre avec un gros con japonais sur celle avec un gros con francais : l'autorite et la loi fonctionnent.

hier, je suis retournee au iaido, ou j'ai bouge comme une patate. le pauvre professeur revenu pour me corriger sur ce qu'il m'avait dit la derniere fois a du etre un peu fatigue. mais maintenant je sais qui est mon professeur. on m'a attribuee a kimura sensei, ce qui me permet d'avoir 20% de reduction dans le magasin d'en face (la causalite est un chouilla plus complexe, mais comme je dois acheter un iai et hesite sur des prix du simple au double, ca peut avoir un sens).
le premier jour, personne n'est venu me voir, sauf le prof de mes copains les espagnols, suwagaru je crois. le second jour, un type s'est occupe de moi tout le temps. la troisieme fois, le prof des espagnols et le prof en blanc sont passes pour corriger des choses differentes qui m'ont donne mal a la tete. c'est ce jour-la que l'organisateur a ecrit mon nom sur un bout de papier qu'on a accroche sur l'avant de mon keikogi pour qu'on sache qui je suis, ce qui leur permet de dire bonjour maintenant. hier, personne ne venait me voir sauf une fois le monsieur en blanc tres tres sympathique dont je vais bien finir par apprendre le nom, et qui a corrige les memes choses que la fois d'avant plus un truc sur la coupe. j'ai finalement decide de me mettre face au miroir pour comprendre quelque chose au mouvement, mais c'etait deja pris, alors un prof m'a dit de m'entrainer. je lui ai dit que je voulais un miroir parce que j'etais trop nulle, alors il m'a confie a un anglais plus ancien. mais entre temps j'avais decouvert que mon enseignant c'est kimura sensei. ce qui est une info que je n'aurais pas inferree toute seule, puisqu'il ne m'a encore jamais parle ni corrigee.
je pense que, tout comme au club de la fac en aikido, le probleme n'est pas seulement mon incomprehension du japonais. il y a une demi-tonne de non-dits qui s'elucident tout doucement (on a ca aussi en france, mais un peu moins flou quand meme). ca me fait quand meme rire d'etre une forme de paquet qu'on se refile d'un prof a l'autre, me regardant parfois dans le style "euh... kesske j'en fais de ca...?".
et le prof qui s'est occupe de moi la derniere fois enseigne a fushimi la ou on fait l'aikido. il m'en a parle quand je lui ai dit bonjour, l'air hyper rejoui, puis soudain a interrompu la conversation, c'etait fini.
tout cela recommence a etre bien etrange.

par contre, je suis dans la phase universaliste, fascinee qu'il y ait tant de points communs entre les japonais et nous. c'est vrai, ils parlent de joie, de tristesse, de grand, de petit, de bon, de mauvais, de vert, de rouge, d'elegant, de mal fagotte, de courageux, de pleutre, .... meme si les limites sont un peu decalees et l'attribution de qualificatif se fait de facon un peu differente, ca reste de la classification, de la caracterisation, de l'articulation. donc c'est pareil.
non ?

jeudi, juin 02, 2005

ben voila 

au niveau europeen, il est apparemment dit que les francais ont vote "non" contre chirac. je me demande si, malgre tout l'irrespect que j'ai pour le comportement moyen de mes compatriotes, je serais prete a prendre ainsi pour une grosse nouille le peuple de france. je me demande si serge july est aussi bete que ses editoriaux. ce serait bien dommage, brave homme. c'est a se demander si certains ont un quelconque respect pour les mots qu'ils utilisent, pour ceux qui les lisent, pour les sentiments qui peuvent etre provoques, avec leur catastrophisme obscene. dieu merci, les petites gens parlent entre eux abondamment.

les aventures des petits touristes dans l'empire de la non-narration.
toujours fascinee par ces histoires de noh qui ne semblent que des passages dans une longue serie d'evenements sans reel climax narratif, on se laisse bercer par une atmosphere et des personnages aux couleurs extravagantes et aux habits disproportionnes. rencontre de ces individus un moment, abandon plus tard sans vraiment savoir pourquoi. tant l'instant manque d'accent, personne ne sait si l'applaudissement doit arriver la.
entre temps il y a eu
- une femme qui danse pour convaincre les soldats de ne pas poursuivre son mari qui n'a rien fait, car (ca c'est le contexte, indique dans le programme donc peut-etre aussi dans le texte oral) apres une danse de la pluie qu'elle a faite lors d'une ceremonie de l'empereur, il a plu 3 jours durant; car son homme est poursuivi par les sbires de son frere qui trouve qu'il a pris trop de puissance a etre un super heros qui a mis en defaite les mechants avec un courage immense (mais le frere n'aspire pas a voler le pouvoir)
- le heros (en esprit) nous est d'ailleurs apparu dans la piece d'avant, ou il vient raconter sa bataille a des pretres. en fait, les pretres cherchent un logement, en trouvent un chez des pecheurs, le vieux pecheur raconte une bataille, un villageois raconte une bataille, et le vieux pecheurs etait en fait e fantome du heros, et il revient nous raconter des choses.
- une promenade pour regarder les cerisiers, et la on rencontre le heros quand il est enfant et deja drolement fort et peut ecraser les esprits qui viennent le provoquer a la fin de la promenade - c'est la que je suis partie apres avoir vu les enfant monter sur scene - j'ai donc rater les batailles si elles sont venues, mais j'avais mal partout d'etre assise comme un sac. on savait en contexte que le jeune homme avait ete amene dans cette promenade des cerisiers un peu par hasard et que ceux autour l'ont vu et se sont demande pourquoi.
donc remarquer quelque chose et se demander pourquoi EST un histoire. ok ?
et on a donc vu dans l'ordre le fantome (apres), la femme (pendant) et lui enfant. avec a chaque fois un tout petit bout. et c'est donc a ce niveau que je me demande si tout l'art n'est pas de choisir x ou y piece du repertoire et de les mettre ensemble (oui je vais finir par me renseigner sur le noh).
en voyant tout ca, je comprends mieux pourquoi le manga a episodes est une forme si nippone et si peu francaise. quand on lit pif gadget, tintin et blueberry, ... on note que malgre l'unite de personnages et plus ou moins caractere et type d'intrigue (qui evolue sur le long terme bien sur), on a toujours plus ou moins une vraie intrigue a chaque episode. ou alors c'est qu'on nous diffuse volontairemen des sous-partie d'un livre qui lui, dans son entier, raconte une histoire qui monte et qui descend, avec mariage et enfants a la fin. c'est ce qu'on connait chez nous, quand meme - hamlet se tue a la fin. le XXieme a du se battre contre notre tendance a histoire narree, et le XXIieme debute avec toujours la meme forme de recit majoritaire, bon voila c'est nous.
mais ici, chaque manga est constitue de 3, 4 bon climax, et on nous abandonne au debut d'une autre histoire ou au milieu d'un truc en train de se passer, comme si en deca de 28 tomes, aucune histoire un peu complete ne saurait etre racontee.
ca rappelle un peu les 1001 nuits, mais ne dit-on pas chez nous que c'est une facon tres particuliere de raconter (tout le monde ne va pas se faire couper le cou le matin) ?
comme toujours je parle de choses que je connais a peine, mais il me semble qu'il a une nette continuite dans ce qui me surprend entre le noh et les manga que j'ai pu lire. atmosphere et long terme coherent avant tout.

- entre temps le kyogen, plus proche d'une histoire format fable de la fontaine. un serviteur est envoye chercher des escargots (denden mushi pour les enfants) mais ne sait pas ce que c'est. son maitre lui dit que ca vit dans les bois, a une coquille sur le dos, la tete noire, des cornes et peut etre parfois gros comme un humain. il part dans le bois, et trouve un type qui dort, et reussit a lui faire croire qu'il est un escargot, et que pour l'amener chez lui il doit lui chanter une chanson. c'est pour le ridiculiser car il le trouve trop bete. et les voila qui rentre. je ne comprends pas la fin, mais c'est tres drole de les voir chanter dendenmushimushi et je ne suis pas du tout la seule a rire.

niveau forme.
deja, c'est le soir, a heian jingu, une des representations classiques qui ont lieu tout les ans et attirent beaucoup de monde. en plus c'est apparemment des grands grands qui jouent (j'ai trouve ca largement meilleur que le premier que j'ai vu, meme si j'avais beaucoup aime les danse, je ne sais pas si c'est parce que c'est rendu plus simple pour les touristes, parce qu'ils bougeaient plus et que c'est quand meme par la que je peux sentir l'energie parce que le texte, bof, si je suis habituee, si c'est parce que c'est une ecole "novatrice").
ecole novatrice : dans le noh, les soldats jouaient d'une facon tres tres differentes avec une diction non pas caverneuse qui traine sur toutes les syllabes pendant 8 heures, mais plutot claire et aigue et meme tout a fait comprehensible. benoit et moi etions surpris et akira nous a explique que les deux etaient acteurs de kyogen et pas de noh, et que c'est tres exceptionnel de melanger les deux. de l'avant-garde, donc.
les vetements etaient parfaitement somptueux, beaucoup plus colores que l'autre fois, et les dorures de la femme (c'est un homme mais c'est une femme) brillaient a la lumiere des brasiers. car la lumiere etait en partie assuree par des brasiers dont s'occupaient des mecs en blanc, des la nuit tombante. on appelle d'ailleurs "ceremonie d'embrasement", l'embrasement des touffes de joncs qui sont ensuite portes olympiquement vers les rodins dans des braseros. tout est pretexte a ceremonie. malheureusement il y a aussi des lampes electriques, l'ambiance en est moins caverneuse.
souvent ils avaient de belles coiffes et les hakamas faisaient des angles improbables et des drapes majestueux. toujours dans la dispropotion - on leur voit des jambes minuscules.
il n'y a pas que les habits. les acteurs etaient tous tres brillants (sauf un pretre qui ressemblait a un pape et etait aussi chiant), vraiment belles danses, meme assis, des histoires ou ca se bat et ca lance des fleches, meme si c'est juste un vieux quidecrit le passe, c'est forcement joli.
la scene etait toujours minimaliste avec son arrivee par la gauche, son joli rideau couleur gaypride, ses trois arbres minimalistes accroches le long du couloir, sa scene delimitee par des bambous verticaux pour les quatres angles.
pour la diction je demandais a akira pourquoi on parle aussi bizarrement dans ce genre de theatre - chaque syllabe est prononcee tres lentement, comme chantee - si c'est pour imiter la diction de l'epoque de l'ecriture (hypothese rejetee), si c'est transmis ainsi depuis depuis et qu'on espere donc faire comme les gens du XIVieme siecle (improbable). donc je n'ai pas eu de reponse.

mercredi, juin 01, 2005

pas de loi pas de chocolat 

apparement, la loi nippone est clair, c'est a moi qu'il incombe d'occire (ou de dresser, mais on me sait portee sur les solutions de facilite) mes colocataires, representants de la plebe du regne animal. J'attends patiemment de trouver enfin le produit miracle dont il paraitrait que les etageres des supermarches sont garnies, mais qui est pour moi legendaire. je prends a coeur ma responsaibilite en utilisant les objets les plus divers pour accomplir ma tache, usant beaucoup de sopalin car une furie du nettoyage me pousse a eliminer toute trace de blurg repandue apres que le digne insecte soit broye.
Je vais essayer de parler un peu moins de mes amis affectueux, mais l'obsession vient facilement hanter jusqu'aux reves.

Je n'ai pas encore la force de faire l'inventaire des produits que l'on trouve dans les 99. hier, un appareil a se polir les ongles, electrique l'appareil. le 99 est un lieu tres proche du hyaku en shop, mais le hyaku en, c'est 100 yen (donc 105 avec les taxes) et le 99 c'est 103. le 99 est une chaine de magasins, identifiables a la musique diffusee, entetante autant qu'entrainante (mon ami djay l'a utilise dans une de ses deconstructions de vendreidi soir), et a son logo multicolore. il presente l'avantage de tout vendre au meme prix, relativement modique meme si certains des produits ne sont pas moins chers qu'ailleurs en etant a 99. on y trouve beaucoup d'etudiants, des hommes celibataires apparemment, des meres de famille, des enfants pour les bonbons. donc tout le monde sauf peut-etre les tres riches (qu'on rencontre en moyenne assez peu au quotidien, et c'est d'ailleurs pour ca qu'on arrive a oublier ces parasites - contrairement aux cafards par exemple - et qu'on se passe donc de faire la revolution ce qui va finir par nous retomber sur la gueule, fin de la parenthese). dans le hyaku en shop j'achete surtout les oeufs et le lait, et les gnamagnama pour faire les aperos. a l'occasion fruits et legumes, mais pas trop souvent, meme si c'est le lieu ou ils defient toute concurrence (je parle de prix). on peut aussi se fournir en tofu, riz, nouilles, produits surgeles, dont glaces, gateau, mauvais chocolat, rocher suchard, tres tres mauvais vin et biere normale, sauces diverses et varies pour assaisonner ou mettre sur le riz les nouilles faire la soupe, des feux d'artifice et tout un tas d'ustensiles pour le pique-nique, des trucs pour la maison, des produits de beaute et de quoi ecrire surligner effacer, des cds vierges et minidisc idem et des vrais cd (il parait meme qu'on peut parfois se procurer la musique entetante et entrainante citee plus haut mais la encore c'est une legende qui me fait autant rever que la licorne mais apparait aussi peu). mon inventaire est surement incomplet car j'oublie deja la nourriture pour chat et les gateaux mous a la caisse, mais parfois on y trouve le super polisseur a ongle, l'avale peluches-a-pull electrique qui fait comme un petit aspirateur, le super truc en plastique (truc est vraiment le seul mot qu'on puisse imaginer) qui permet d'accrocher une bouteille de 35 ou 50 ml a la ceinture et que je me suis empressee d'acheter pour faire un cadeau tellement c'est improbable. la merdouille est reine, ici, nous qui pensions que taiwan etait le centre du monde pour ca !
les hyaku en shop sont un chouilla plus interessants, pour certains, mais je pense que j'en ai deja parle.

sinon, on note que les japonais sont traumatises quand il faut retirer son uniforme costard cravate pour economiser sur l'air conditionne. on sent effectivement dans le comportement moyen des locaux, pourtant tres attentifs au recyclage, que l'eau et l'energie ne sont pas du tout des ressources rares, ce qui est un chouilla paradoxal.
mais c'est drole a lire :
http://msnbc.msn.com/id/8046182/

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