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vendredi, décembre 31, 2004

c'est le dernier jour de l'annee 

vous saviez deja ? vous regardez trop la tele.

ce matin, il a neige, et le ciel etait si gris qu'on ne voyait plus les montagnes. dans ces moments-la on sait qu'il faut profiter des jours ou elles sont la, car elles rendent tout beau. je me demande si le sentiment est le meme a grenoble (par exemple). voir la montagne fait du bien.
vers 11h, la neige a commence a tenir, et une espece de stupide enthousiasme s'est empare de moi, pour partir courir dans la neige (et oui). alors j'ai fait mon parcours quotidien, qui m'a pris plus longtemps, mais ou j'avais etrangement chaud. comme bien sur je n'ai pas d'habit impermeable, je suis rentree plus trempee que sous les meilleurs orages mancuniens, et un peu triste car deja la pluie avait remplace mes flocons doux et la bouillasse envahissait la vue, alourdissait les pas. etrangement, j'ai eu bien plus froid quand la neige a cesse de tomber. est-ce que mon cerveau aimerait me jouer des tours perceptifs ? je doute que cela corresponde a des realites physiques universelles.

ce soir, la nuit sera certainement peuplee d'inconnus se pressant dans les temples, de gorgees de sake si l'on trouve les bons endroits.
a cote de chez moi, on fait griller des tetes de poissons et chauffer des gateaux de riz qui seront grilles bientot, comme raconte cette dissertation d'etudiant :
http://ilc2.doshisha.ac.jp/users/kkitao/library/student/04/practicum/matsuo31.htm
je suis assez ennuyee d'apprendre que je ne dois pas utiliser de feu pour preparer a manger dans les prochains jours. vais-je contrevenir aux rites locaux ? (maintenant que je crains la fureur de leurs dieux, je vais surement faire attention. il ne faut pas sous-estimer le delice des nouilles instantannees). bien entendu, tout ce qui est nourriture de noel coute une fortune, mais on joue aussi a ca en france.

jeudi, décembre 30, 2004

on me dit que le japon est le pays de la politesse et un oiseau me cague dessus. pile sur la joue, depuis bien haut, tandis que ma joue est glacee au bord de la riviere, et ca fait mal comme une petite gifle. la politesse, je n'y crois plus.

je trouve qu'il ne fait pas tres froid dans mon appartement, mais hier soir il faisait 10 et ce matin, a 5 h quand je me levais pour partir au marche de gros, il faisait 9 (si le thermometre de mon chauffage a toyu marche bien). je ne sens pas un froid effrayant, meme si je suis subjectivement beaucoup mieux sous la couette, mais je suppose que le corps sait que c'est plus froid que ce qu'il aime. c'est difficile de se lever quand il fait tres nuit. mais se lever quand il fait en plus froid, ca releve de l'exploit surhumain, quand on a des raisons de mon type - "aller regarder a quoi ressemble ce marche".
si le marche de gros est le "ventre de la ville" (meme si c'est un peu stupide puisque c'est plutot son assiette, mais c'est vrai que l'aspcet confine dans des grands hangars avec une agitation perpetuelle evoque bien le ventre en pleine digestion), alors Kyoto a un bien plus gros appetit que Marseille. L'espace sous lequel le marche se deroule est immense, certainement plus grand que celui de marseille en surface, et surtout beaucoup plus dense. Les machines pour transporter les palettes sont presque toutes electriques, portant un conducteur et beaucoup plus jolies que celles que l'on voit chez nous. plus maniables et rapides aussi, filant d'un bout a l'autre du marche, parfois a vide, evitant de justesse le pieton ou le velo qui passe. A certains carrefour, il y a une ronde de ces machines, arrivant a toute vitesse, se laissant la priorite au dernier moment, se melangeant a de vraies camionettes ou camion, avec, au milieu du traffic infernal, un espece de policier de pacotille avec un sifflet et un baton rouge clignotant, completement ridicule comme seuls les responsables de la circulation savent l'etre ici. une classe incroyable que de savoir montrer avec serieux une direction a des gens quand ils n'ont pas le choix. peut-etre croient-ils etre impressionnant et inciter a aller plus vite ? j'ai bien sur filme les machines et le bonhomme avec delectation.
dans le marche, il y a deux grands sous-espaces, l'un est pour le poisson, l'autre pour les fruits et legumes. je suis venue pour voir les encheres, mais je ne les ai pas trouvees, alors j'ai regarde les stands. le poissons est souvent pre-emballe, ou alors il est decoupe par des jeunes gens souriants aux cheveux decolores dans une arriere-allee, le sang coule a flot. bien sur, les manutentionnaires sont encore plus beaux que les jeunes gens dans la rue, dit la bourgeoise aux fantasmes peu originaux sur les proletaires. j'ai trouve des bouts de poissons pour sushi deja tout decoupes, certainement vendus aux restaurants qui font du sushi un peu cheap. j'ai reussi a observer quelques negociations, que j'ai reperees parce qu'elles ressemblent beaucoup a celles que l'on voit sur le marche des arnavaux. l'acheteur interpelle le vendeur, lui designe le produit, et emet des sons du type "et pour ca, tu me fais quel prix ?" puis le vendeur s'approche, regarde, lui dit. visiblement l'acheteur n'etait pas tres content mais ne se sentait pas vraiment en position de force, il a regarde d'un air petit, puis pas tres content mais sans revolte vers le produit, tres silencieux, il a montre un autre et a parle, l'autre lui a repondu. c'etait des reponses sans agressivite mais fermes et calmes. ca ne laissait pas trop de place a la discussion, a mon sentiment. il y avait l'hesitation, comme s'il n'avait pas envie de partir, mais que vraiment le prix n'allait pas non plus. j'imagine au vu du dialogue et de l'interpellation initiale, qu'ils se connaissent. mais tout ca, c'est sur les connaissances marseillaises que je base ca, et j'imagine que les modes de communication ne me sont pas si lisible.
etonnement : du cote fruits et legumes c'est vraiment tres tres calme, alors qu'on est a deux jours du premier de l'an, ou tout le monde fete en famille en s'en mettant plein le ventre. soit tout passe par des supermarches et c'est ailleurs que les echanges ont lieu, soit je n'etais vraiment pas au bon endroit (et pourtant, deja, c'etait grand).
il y a une magie de moins, car la plupart des produits ne sont pas exposes, ils sont dans leurs caisses, fermees. par contre les petits poeles a toyu servent a chauffer des bouilloire ou meme cuire des patates douces que des gens se partageaient en rigolant. les boxes sont tres petits et reunissent des petits groupes de manutentionnaires, vendeurs, acheteurs. il y a plus de femmes que sur le marche de marseille. autour du marche il y a des magasins de materiel de cuisine pour restaurant ou collectivite, des couverts, assiettes et empaquetages en plastique, des patisseries "occidentales" genre croissants et brioches pasquier, un bar et un restaurant. quand je repars, un type me sourit et me dit hello, je m'arrete. il dit " you do sighseeing". je reponds "kenkyuin desu" et je montre que je regarde. il dit "kenkyu-in. mmm. what do you study ?" "economics" "which university?" "kyoto university" "oooo. very clever". la kyoto university evoque toujours l'intelligence et fait sourire les gens en grand, comme donnan plus confiance encore. "be careful if you go around, people are going mad, here", et c'est vrai que pour survivre au milieu des machines roulantes dans tous les sens, il faut une certaine vigilance.
je jette un dernier coup d'oeil aux immeubles voisins, plein de gens qui ont droit a ce bordel au petit matin. une ville comme ca avec le marche de gros en plein centre, ca laisse reveur. je comprends assez bien les politiques de delocalisation dans les villes francaises.
partout, et deja quand j'ai quitte la maison a 5h45, les magasins qui cuisent le riz et font des gateaux blancs a la pate de riz emettent une vapeur tres blanche avec des odeurs de... riz cuit, vous aviez devine. ce sont les gateaux omnipresents pour le premier de l'an, avec une vague forme de cloche retournee et qu'on est cense laisser sur un meuble pour passer le premier de l'an. c'est pour les dieux, bien sur. on peut manger ces gateaux apres le premier, mais je ne sais pas quoi en faire et ils me semblent mi-cuit. trouver une japonaise qui m'explique (ne pas compter sur les japonais pour la bouffe).

sur les boites pour poster les lettres, il y a comme chez nous deux petites fentes. l'une d'entre elle est habituellement pour le courier local. en ces temps de fete, elle est recyclee pour les cartes de voeux, et l'autre pour tout le reste. on se demande bien ce que les gens font en ce moment. l'universite est fermee pendant cinq jours, les visites de temples pour les ceremonies ont lieu du 31 au 3. c'est tres important de changer d'annee. bientot, nous seront sous le signe du coq (contrairement aux chinois, c'est a partir du 1er - mais je ne comprends pas forcement tout aux datations car un marche aux puces qui a eu lieu le 21 decembre etait qualifie du "premier marche de l'annee", ...).
j'ai poste une annonce sur le oueb pour trouver seche-cheveux, aspirateur et frigo en occasion. apparemment, "seche-cheveux" est un mot-clef, car deja deux garcons me font la cour et m'expliquent qu'ils adorent les echanges interculturels. L'un des deux est pret a me donner le seche-cheveux contre un rendez-vous, en gros. L'autre m'invite aux fetes de fin d'annee dans les temples. Un autre garcon m'invite aussi dans les temples pour entendre les cloches sonner les 108 coups (les 108 desirs humains sonnent a minuit sur les gongs shintos, ca va faire du bruit - d'apres asako ils s'entrainent depuis plusieurs jours deja). je me demande si c'est tres courant dans la france contemporaine qu'un type super branchouille techno drague une fille en l'invitant a la messe de minuit. j'en conclus que le rapport a la religion est different.
un autre signe, repere par guillaume qui observe asako avec grand interet, est que la biblioheque de la jeune femme, chez qui nous avons fait la bonenkai - soupe russe aux choux, possede une majorite de livres contenant des poemes bouddhistes. a nagoya, dans le temple a cote du centre commercial, j'avais vu un petit couple habille pour la fete s'arreter pour faire golong golong clap clap avant de continuer son chemin.
Ici, ils expliquent qu'ils ont une relation horizontale a leurs dieux ; contrairement a nous ou elle est verticale. ils disent que c'est juste une facon de reconnaitre la grandeur de la nature.
je continue a trouver les pretres bien gras et leurs voitures bien rutilantes, mais que faire face a ca ?

apparemment, les japonais ont autant de mal a nous donner un age que l'inverse est vrai. ils sous-estiment largement nos annees, tout comme nous les sous-estimons. nous ne savons pas lire le sens de leurs gestes et de leur comportement, nous ne savons pas lire l'histoire sur leur corps. ils ne savent pas plus.
je trouve ca plutot drole, cette reciprocite.
et puis agreable, puisque parfois j'ai 20 ans ici. ca rajeunit.

la ville est tres verte, car tout le monde decore beaucoup balcon et pas de porte, il y a des plantes blanches et violettes qui ressemble a des choux, pour la nouvelle annee. les camelias roses sont en fleurs partout. les oiseaux crient des chants differents de ceux que je connais quand ils s'envolent. la montagne voit encore ses couleurs changer car certains arbres n'ont pas fini leur effeuillement. le froid est vraiment installe. il pleut peu. la ville s'est videe de ses habitants qui fetent la fin de l'annee en famille (noel est pour les couples amoureux, qui se font des cadeaux tres chers, comme une saint-valentin supplementaire), mais va surement se remplir gras de touriste dans trois jours. apparemment, les foules de kyoto dans les temples impressionnent ceux qui preferent la solitude.

il y a deux jours, j'ai change d'adresse a la secu. pendant un quart d'heure j'ai fait la queue dans un hall tres grand, dans lequel plus de 150 personnes travaillent, attendent, expliquent leur situation ou des procedures. eh bien c'etait tres silencieux. j'etais assez etonne du peu de volume sonore que sont capables de faire tous ces gens, surtout quand on connait le volume sonore degage par un groupe au restaurant, apres quelques verres de sake - affolant.

mercredi, décembre 29, 2004

bon, j'avoue que mes histoires de jolies kamo river et de gentil heron qui reste tout seul car il est trop snob pour se meler aux canards, ca me semble vraiment vain a cote des problemes des asiatiques qui se tsunamisent la tete.
la terre reste assez impressionnante. ce serait rassurant dans le fond si ca ne faisait pas si mal/

lundi, décembre 27, 2004



Decu par vos cadeaux ? Vendez-les !

c'est le mail que vient de m'envoyer le gentil amazon, soucieux de mon bien-etre et de la variete des lots offerts sur son site. Je me demande jusqu'ou on va aller dans la circulation / appropriation / consommation avant que tout explose (et dieu(x) de rire a en faire des tsunamis meutriers).
ici tout va bien, j'embonpoigne avant le changement d'annee, je n'ai pas encore TOUT gouter, meme si je reviens tristement aux classiques du pas cuit (sushi - sashimi) et de la nouille de soba, si bonne pour la sante, dit le bon peuple. enfin, tristement, c'est plus le manque de variete qui est surprenant, car les gouts tournent un peu en rond si on ne va pas tres tres haut dans le nombre de chiffres avant le signe Yen.
la riviere kamo m'a encore montre les montagnes sur de longs metres, et leur decoupe tres precise en couleur differente selon la distance derriere la brume correspond a ces jours de froid piquant.
dans un bureau qui gere les immigres, un nombre impressionnant de petits tampons encreurs permet aux dames d'ecrire mon adresse en tout petit. car le kanji se prete mal au miniaturisme a la mains. l'imprimerie est encore importante ici, ou l'on signe son nom avec un tampon inkan. je suis autorisee a signer a ma banque avec une signature car ils sont tres ouverts d'esprit.
discussion avec mon chef sur l'ouverture d'esprit. ou plutot sur les prejuges occidentaux sur les femmes. il dit "les femmes sont maintenant plus heureuses que les hommes au japon". je dis "j'en ai rencontre qui sont insatisfaites de ne pas travailler et d'abandonner leur carriere apres leur premier enfant". "ah travailler, est-ce si central? les hommes sont obliges de travailler, eux, ils ne sont pas plus heureux." il dit qu'il faut voir les statistiques, mais comment faire confiance a des statistiques qui demandent aux gens "etes-vous heureux". j'ai lu des textes de sociologues sur les shibuyettes (les jeunes filles de shibuya qui se prostituent et font le telephone rose) et qui explique que c'est leur facon a elle d'acquerir liberte et independance, choix dans l'usage de leur temps libre au quotidien. c'est un point de vue extreme aussi, apparemment a la mode chez les anglo-saxons, mais qui croire alors. surtout qu'il est clair dans ce texte que les jeunes filles meprisent les hommes, les prennent pour des vaches a lait qui leur permettent d'acheter les sacs vuitton. l'independance au prix d'une segregation encore plus forte entre les sexes. se souvenir que la langue des hommes est tres differente de la langue des femme. meme pour dire "moi", "watashi" etant le plus neutre, les hommes ont plus de variete, du sens le plus viril au plus doux. langue different, pensee differente, liberation par le mepris...
en tout cas une femme a l'aikido se plaint un peu de devoir rester a la maison. et plusieurs textes disent que les femmes japonaises projettent "plus que toutes les autres" sur le futur de leur enfant. tout ca represente des phrases en l'air, mais on sent bien que c'est complique. je ne me satisfait pas des statistiques. je sais que je suis officiellement quantitativiste, et justement, je prefere savoir comment les questions sont posees.
idem pour les artistes. il parait que ca va bien au japon, alors qu'ils emigrent souvent vers l'europe. meme pas que la france, lieu privilegie au dela de tout, mais meme l'autriche, l'angleterre, ou ce n'est pas super, mais ou au moins il y a des lieux de repetition.
pendant mon footing, petit concert au bord de la riviere par des jeunes qui repetent - ou jouent je ne sais pas. du rock. je ne sais pas non plus d'ou vient l'electricite des amplis a cet endroit.


quand on est quelqu'un de bon gout, on regarde les histoires de max lampin
http://www.rolandtopor.net/toporhome.html

sinon, guillaume et moi sommes alles nous mettre la tete pour la fete de noel de tranq room (un petit bar-restau-expo-spectacles tres sympathique) et nous avons beaucoup danse. apparemment, les kyotoites aiment le hip-hop reaggae, beaucoup moins la jungle ou la house, car personne ne dansait que guillaume et moi dans ces moments. on rencontrait une population assez bigarree de branchouilles, certaines filles en debardeur jaune et chapeau de cowboy genre cagoles, d'autres en kimono traditionnel avec joli noeud roudoudou dans le dos ; des jeunes a dread-locks et des vieux bourres a chapeau de cowboy aussi (le signe de raliement des reloux ?). assez drole de melange. le groupe live c'etait world supreme funky fellows, dont le nom est assez nul mais le chanteur, et meme le rythme, assez etonnants. le groupe est compose : d'un dj, d'un guitariste au look d'informaticien coince et d'un bassiste gros moustachu reaggae man dont je reve d'avoir la photo. le chanteur serait un peu proche de lenny krawiz, en terme de voix, mais bien meilleur. capacite a faire une voix tres feminine tout autant que voix de mec, nous sommes restes scotches et emus. il y avait autour beaucoup de petits djays. j'etai personnellement etonnee de la qualite de leur travil de mix, la precision des melanges et enchainements. le sound system, loue pour la soiree, etait certainement pour quelque chose a la bonne quqlite musicale, et le patron nous a precise que l'ingenieur du son avait ete selectionne expres.

aujourd'hui j'ai visite honen-in, temple juste a cote de ginkakuji, mais pas longtemps car ils ont ferme les portes a 16h, et fait retentir un gong qui m'aidait a comprendre que j'etais mal venue. dans le cimetiere a cote, bouddha etait bleu-gris, tres beau. c'est l'hiver froid et sec, parfois le soleil apparait.

adresse un chouilla plus precise

metabo okazaki 307
kyoto-shi sakyo-ku shogoin sanno-chyo 18 banchi
606 8392 Kyoto

samedi, décembre 25, 2004

ah, parce que vous esperiez que je bosse aujourd'hui ? c'est pas parce que petit jesus est pas du coin qu'on n'a pas des minettes habillees en pere noel qui vendent des glaces, faut pas croire.... donc repos.

j'ai bien sur oublie de parler de l'evenement culture de mercredi, pour bavasser sur les fetes. il y avait un show de riojy ikeda dans un theatre.j'esperais voir sa tete a cette occasion mais c'etait seuleement des projections sonores, je ne sais meme pas si c'etait un live ou quoi. des sensations tres fortes de sons tres profonds, graves, qui vont au centre du centre et qui secouent tout les fondements. puis des aigus qui ne font meme pas mal, bien qu'ils soient vraiment aigus et forts, mais qui font fermer les yeux de desagrement. c'est toujours assez incroyable, ca.
pour ce qui est du morceau lui-meme, je connaissais bien deja d'autres versions de formula, alors j'etais un peu decue. un peu. mais il y a des passages tres beaux, quand meme.
c'est la premiere fois, cette representation, ou j'ai senti que j'etais differente. je me suis sentie tres tres tres blonde. genre petit soleil qui se fait un peu remarquer. je me souviens qu'au cameroun, cette sensation etait apparue un peu plus vite, mais il y a plus de difference physique a premiere vue. car la plupart des japonais ont une peau qui est assez proche, comme couleur. et pas mal ont des yeux tres ouverts. en ait, il y en a qui sont assez proches d'europeens, vraiment. mais la, a force de voir les gradins se remplir remplir remplir sans un seul europeen (guillaume etait loin derriere) je me suis sentie differente. et pour ce qui est de la soiree, comme je me suis fait mater tout le temps, c'etait assez visible aussi... la plupart du temps, juste je suis la et je tente de faire comme je fais normalement. aujourd'hui une fille de l'aikido m'a dit que quand je pratiquais, j'avais l'air d'etre contente a pratiquer avec tout le monde. ca etait un compliment pour moi.
description de paysage. quand j'atteinds la riviere kamo depuis mon appartement, pour courir ou autre, j'ai le meilleur point de vue possible sur les montagnes du nord. ou du moins le meilleur que je connaisse, et qui est perceptible sur environ 300 metres en tout. Hier, alors qu'une fine neige descendait lentement du ciel pour nous rafraichir le doigts et le nez, les monts successifs apparaissaient dans le lointain l'un derriere l'autre, bien decoupes, encadrant la valle de la kamo (une des deux branches en tout cas, il me faudra explorer les montagnes du nord). la brume s'epaississait d'une montagne a l'autre et chacun disparaissait un peu plus dans les nuages blancs, passant du noir au gris evanescent. j'ai peur qu'une photo soit plus efficace que tout, pour decrire cela.
sinon, hier, une fete bonenkai de plus, pour manger de la soupe russe appelee shi, preparee par vladimir qui cuisine vraiment bien, dommage qu'il soit russe sinon je me marierais avec. c'est notre troisieme dan hyper doux et hyper apaisant du club de yoko-san. beaucoup de gens disent que les japonais mangent peu, je les mets au defit de bouffer comme certaines petits minettes d'ici, certains soirs .... pour l'alcool, par contre, c'est vrai qu'ils craignent pas mal. le shi se prepare au chou, a la carotte, au boeuf. l'os a moelle c'est toujours aussi bon. le froid est la.

jeudi, décembre 23, 2004

aujourd'hui ferie pour cause d'anniversaire de l'empereur. tout est neanmoins ouvert, car les magasins ne ferment pas ici, en general.
hier soir, la fete se passait dans le squatt des etudiants de la fac, batiment qu'il leur a ete abandonne, tres grand, avec des salles a tatamis (donc des gens doivent dormir la occasionnellement), des enfants qui jouent un peu le soir, des salle de jeux videos - bouquins, des gens qui mangent dans un coin. lieu tres agreable avec des recoins incroyables. autre chose incroyable : les chiottes sentaient la pisse, odeur que j'avais oublie depuis que j'avais quitte marseille ou finalement elle est un petit quotidien olfactif qui se font dans l'odeur des pots d'echappement. par contre, dans le squatt teufeur, du papier dans les toilettes en quantite suffisante jusqu'a 3 heures du matin, on ne se lasse pas de l'attention aux choses. la musique etait excellent, avec de la techno en live par des petits gars (ce qui m'etait quasi inconnu, de la bonne grosse techno fin des annees 80 en live, jamais vu), un premier djay plutot passeur de disque, sur de la hip hop, ensuite du break bit plutot bien mixe, puis les deux mecs en live, puis une star djay, apparemment. effectivement le mec gerait merveilleusement son set, avec le genre de capacite a varier les intensites et donc a gerer l'enthousiasme qui etait assez efficace mais sa musique bof alors mon amour etait pour le break bit. apres il etait trois heures, je suis partie.
avant cela, comme c'etait tres arrose, mon camarade guillaume a vomi dehors, puis s'est vomi dessus. heureusement que tout le monde fait semblant de ne rien voir, sinon c'etait pas tres propre. je m'en suis occupe, je l'ai lave, j'ai trouve de l'eau, je l'ai couche, puis il y a eu le second set, et re... les japonais etaient tres gentils et inquiets pour nous, le djay qui avait invite guillaume lui apportait du the. il a fini par rentrer avec son velo a la main, tout seul (il etait tot et je n'avais quand meme pas envie de me sacrifier a 100%). comprenant qu'il n'etait pas mon petit ami ou mon mari, tous les japonais etaient tres etonnes que je m'en occupe autant, et me disaient que j'etais gentille. en fait, dans cette assemblee de jeunes branches, beaucoup parlaient un excellent anglais, et tout d'un coup, je me suis fait plein d'ami(e)s. ca change beaucoup de choses cette satanee langue que je dois un peu me decider a progresser sinon je vais vraiment regretter bon sang de bon soir.
j'ai dormi mes 5 heures reglementaires, reveil sans gueule de bois mais legere sensation que le sake par dessus les 6 bieres n'etait pas necessaire, puis nettoyage en grand de l'appartement, avec soulevage de tatamis dans la chambre - aspirage, depoussierage de la belle commode, couture d'une housse pour le siege, attachage de la corde a linge, bref, on s'organise pour la survie ma bonne dame.
la ville bat au rythme des fetes de fin d'annee (je profite a peine des temples, mais aime-je vraiment les ceremonies religieuses, fussent-elles exotiques ?), des boden... je sais plus quoi - fetes d'oubli de l'annee passees - ou l'on boit et mange beaucoup (il y en a au moins une par jour pour tout le monde cette semaine) et du nettoyage - entre celui de la salle d'aikido, le ramassage collectif des feuilles, les bureaux a la fac. tout se vide et se depoussiere, il parait qu'on trouve des merveilles abandonnees dans la rues, mais pour l'instant je ne vois rien.
tout cela n'est pas bon pour la concentration mais pour l'integration. il semble que souvent ce choix doive etre fait ici.

mercredi, décembre 22, 2004

franchement, des facs qui font des receptions de noel pour les academics etrangers, ou ceux-ci sont recus sompteusement avec de la nourriture delicieuse, autant d'alcool qu'ils peuvent en boire et un discours en anglais nickel, vous en connaissez beaucoup en france, vous ?
ben voila, ici ca se passe comme ca, on gave les nouveaux arrivants. on s'inquiete officiellement de leur sort, et on leur souhaite du bonheur au plus haut niveau hierarchique. d'ailleurs, le programme auquel je participe signale bien qu'on est la pour etre heureux, creer des liens avec d'autres personnes, pas forcement pour faire avancer la recherche japonaise. c'est assez classe l'accueil general qui est reserve, tout ce que j'en entends est vraiment positif, curieux et respectueux.
d'un point de vue "situation personnelle" : plus ca va et plus je me dis que si je suis pas super bien traitee, ca tient simplement au fait que je suis une femme, et jeune. il y a des chances que ce soit ca, d'apres pas mal de connaisseurs. booo c'est pas grave alors.
je ne dis pas que mai 68 n'a engendre que des bonnes choses, mais on sent quand meme la difference entre un pays qui a vecu une petite revolution culturelle et celle qui veut que la femme reste a la maison pour faire des petits et les elever en les gatant a exploser. bizarrement, ici les hommes sont encore plus deprimes qu'en france. donc la situation n'est pas meilleur pour les males que pour les femelles. la grande ville, l'existence de travaux ou la force est inutile, necessiteraient-ils un remaniement des roles ? on va finir par y croire.
apparemment, libe signalait hier des cas de depressions particulieres de japonais vivant en france, attriste par le fait que les francais ne sont pas tous accessoirises louis vuitton (c'est l'anecdote) et ne reussissant pas a se faire a notre humour agressif ou notre egoisme ravageur. qui sont effectivement agressif et ravageur, vu d'ici. je n'arrive toujours pas a me representer ce qui est entendu par "francais", ici, mais ca semble vraiment proche de luxe calme et volupte.

sinon, oui, je sais que je gave tout le monde avec l'aikido
http://www.aikidojournal.com/article.php?articleID=609&lang=fr

je ne sais pas si l'hiver est aujourd'hui ou hier, mais c'est aujourd'hui qu'il est entre dans la ville. de petits flocons de pluie aeree tombaient tandis que nous visitions shisen do, la maison des poetes. trois poissons dans leur mare sont venus se faire caresser. enfin, peut-etre voulaient-ils a manger, mais ils avaient l'air d'apprecier les gratouillis sur le crane. etonnement. vu la date, ils sont devenus les trois rois mages, avec une drole de facon de happer. gentils. pas trouillards dans ce pays ou l'on mange les filets a peine sortis du flanc de l'animal.
dans le jardin autour du batiment il y a bien sur un balancier en bambou avec l'eau qui coule dedans. quand ce qu'il faut d'eau est entree dans le bambou (juste quand on a l'impression qu'on ne pourra jamais mettre une goutte de plus) le filet ajoute un peu, et c'est le renversement du bambou. il se vide et au retour fait clonc avec force en frappant une pierre. interrompue alors que je cherche a comprendre jusqu'a quel niveau eau peut se loger dans le bambou.
je ramasse une fleur de camelia, il y en a partout, je renifle la fleur et mon nez devient celui d'une clown jaune. ici, clown se dit pielo. j'explique que c'est le nom de mon grand petit frere, aussi.
avant-hier j'ai regarde "et dieu crea la femme" et bardot m'a fait reve. comment peut-on avoir l'idee de devenir si laide apres ca ? le jour d'avant j'ai vu eva, un losey - j'ai trouve ca invisible et ennuyeux, je suis allee faire la vaiselle.
hier il y a eu nettoyage de la salle d'aikido au club de la fac. il faut participer a ce genre d'activite pour s'integrer je suppose. et puis il faut bien le faire. juste qu'une heure de nettoyage sans un mot a qui que ce soit au milieu de 50 personnes est un peu dur. je n'ai qu'a connaitre la langue. je n'ai qu'a. tout serait mieux.
c'set tres bien organise un club d'aikido. deja, pour balayer le sol, tout le monde part d'un mur et va vers l'autre mur. du fond de la salle, le premier balaie vers la gauche la largeur d'un tatami, un second recupere ca et balaie son tatami en passant a celui de gauche, qui passe, etc... en fin de ligne, quelqu'un passe avec balayette et pelle. cela se fait quand les tatamis sont poses, une fois pas semaine, puis quand ils sont retires, a meme le sol, une ou deux fois pas an je suppose. une salle d'entrainement est tres sale. ce qui est rigolo c'est que les cheveux qu'on ramasse ne sont pas les memes que ceux qu'on trouve chez eux. on dirait vraiment de la paille noire. j'ai cru voir qu'ils etaient etonnes que je sois la. je pense que les occidentaux fuient ces ceremonies poussiereuses ou l'on se fait engueuler si on ne passe pas la serpillere exactement dans le bon sens (maintenant, je sais nettoyer correctement un tatami en plastique). toujours la scene inenarrable du moment ou celui qui avait le commandement jusqu'alors ne sait plus. hier pendant que l'on reposait le tapis, il y a eu un flottement d'au moins 5 minutes a cause des deux dernieres lignes ou l'encastrement etait problematique. on ne connaissait plus la forme. alors le chef a commence a regarde ses pieds, mettre son doigt sur la bouche, prendre un air concentre. pendant ce temps tout le monde faisait semblant d'etre occupe a poireauter (je ne m'explique toujours pas comment on produit collectivement un tel sentiment). finalement, apres que je sois revenue des toilettes et que j'ai decide de me mettre a perticiper a la dernier vague de nettoyage plutot qu'attendre les bras ballants, un autre chef a debarque et tout s'est bien passe. aucun de ceux en dessous n'aurait pu faire une remarque. heureusement que je suis consideree comme une debutante, sinon on ne me corrigerait jamais, ce serait assez horrible.
j'ai l'impression que le club de yoko-san est constitue de personnalites un peu differentes car tout le monde parle plus ou moins meme sans etre chef. c'est peut-etre la frequentation des europeens. mais peut-on faire plus timide qu'un japonais ?
bien sur, j'ai demande a mon "prof" de samedi comment on apprenait aux enfants a etre timides et a toujours eviter de regarder dans les yeux, et il a ri "on ne leur apprend pas". la question etait mal posee.
les petits enfants me regardent avec curiosite, les adolescents m'interpellent dans la rue, les vieux aussi.
apres,repas du labo. c'est toujours assez sympa, on est vite bourre ici, c'est le nabe alors c'est chaud (genre de fondue mais avec des legumes, plusieurs sortes de viandes), et au bout d'un moment, tout le monde montre ses petits dons - un jeune a jongle, mais tres bourre il a un peu rate - un autre a fai etalage de l'hyper laxicite de ses doigts, assez horrible a regarder. j'ai rate mon discours mais je les ai fait rigole en me levant,remerciant, me rasseillant en ne parlant pas, la premiere fois. pielo on dit ici.

mardi, décembre 21, 2004

localisation :
il semble que Kyoto soit localise : 35° 43' N; 134° 01' E (merci andre f.)
de meme, il semble que je sois localisee

Kyoto-shi Sakyo-ku Shogo-in sanno - chyo 18 banchi
Metabo Okazaki, 307.
kyoto japon

prenez ca comme vrai, je pense que ca tient bien

j'ai le cerveau plutot proche du vide, mais tout est fait maintenant. il y a l'appartement, le futon, la couette, la couverture chauffante, quelques coussins pour s'asseoir, les meubles qui restent dont certains sont beaux, une poele, une casserole, une bouilloire electrique, un fil a linge, des fleurs sur le balcon mais dans des petits pots pour l'instant les pauvres, toutes les affaires.
alors c'est bien.
ah oui, surtout le poele a kerosene, toyu ca s'appelle, et le toyu dans sa bouteille de 18 litres. j'ai hesite au dernier moment a prendre de l'electrique qui fait aussi de la vapeur, surtout que c'etait ceramique, mais ca faisait le tiers en kw annonces, je sais pas ce que ca veut dire.
reste encore frigo, machine a laver, aspiro, seche cheveux. comme qui dirait.
ca vous interesse pas. excusez-moi mais tout ceci est tellement aventure, puisque je ne sais toujours rien dire, ca me fatigue.
l'autre jour, j'etais gentille avec un ridicule petit clebard. je suis restee a l'entree du magasin pour verifier qu'il etait pas abandonne en le gratouillant et en lui demandant si les japonais abandonnent leurs chiens. visiblement non car la dame est venue. je me dis que vraiment, je pete les plombs a me prendre pour saint francois (c'estbien lui qui est gentil avec les bebetes). moi ! aller caresser un caniche habille avec un manteau ridicule !!!!

sinon, je me suis faite brancher par un jeune un peu branchouille hier, je pense - il a visiblement fait semblant de chercher quelque chose a muji dans le coin ou j'etais et m'a regarde une seconde douze centiemes.
un type m'a aidee a accrocher le poele sur mon velo tout a l'heure, donc m'a vue. c'etait pas de la branche, c'etait de la politesse. ooooo. peut-etre que je me comporte mieux alors je suis moins transparente ? il serait temps.

dimanche, décembre 19, 2004

hier j'ai pas venu, mais j'ai pas rien fait, alors c'est bien quand meme, non ?
bon, la regularite peut s'effilocher alors que l'on vooit moins de choses puisque l'incorporation commence a se faire doucement. a l'aikido vendredi, il y a eu une annonce generale, et connaissant le sujet, j'ai reconnu la date, la distance du lieu ou nous irons ensemble, et quelques petits bouts de mots. c'est la premiere fois qu'a vitesse normale, sans avoir bien prepare, je reconnais. guillaume dit avoir vecu la meme experience, c'est tres agreable. j'attends la prochaine barriere infranchissable de l'apprentissage, mais petit, gros, lourd, quelques couleurs, les heures et dates, les directions, tout cela rentre un peu. j me rpomets de passer noel a apprendre la carte de la ville en japonais pour pouvoir reperer les noms des rues sur tous les petits plans qu'on trouve sur internet, dans des magasines, ...
Hier un cours particulier de japonais. j'ai l'impression que la seule drague du monsieur consiste a m'expliquer regulierement qu'il est timide. c'est assez reposant par rapport a la france. toujours un peu frustrant aussi quand tous les jolis garcons trouvent soudain un interet enorme a leurs pieds quand on a eu le malheur de croiser leur regard. meme sans rien faire, on en peux pas nier le plaisir du flirt, ben ici, ceinture.
et pourtant, ils sont souvent jolis.
mais je ne m'etendrai pas sur le sujet.

alors le cours de japonais. ca a dure de 3 heures a 9 heures non stop, puis nous sommes alles au cafe ou j'ai eu droit de nouveau a une explication. ce qui est fascinant n'est pas la quantite de travail abattu, puisque je ne suis pas en mesure d'ingurgiter beaucoup. c'est l'aspect systematique de l'activite. Aoki-san est venu avec un plan de travail, et on l'a suivie en entier. par moment on bavassait parce que je n'en pouvais plus, puis on reprenait doucement, petit bout par petit bout. et on n'a pas vu le temps passer, a part que la nuit est tombee.
j'ai eu droit a un petit quizz ou il m'a fait dessiner a partir d'une phrase de kawabata pour voir comment je me representais la phrase - et il m'a explique le dessin spontanne d'un japonais. bien sur je n'ai pas fait le dessin typique d'un anglosaxon,puf. je pense que meme un europeen de base aurait fait le dessin prevu pour un anglo-saxon, mais j'ai mis une emphase differente. c'est surement du au fait que je suis attentive aux mots choisis dans une phrase. ceci dit, le point de vue etait exterieur a l'action (occidental) tandis que le japonais sera interieur a l'action. ce qui est interessant, c'est qu'une idee aussi vague et theorique a pris beaucoup de sens pour moi, hier. elle arrivait (ou revenait, car je pense que ce n'est pas nouveau) au bon moment pour comprendre des choses par rapport a la construction du discours. c'est different. une autre planete, quoi.
sinon, il m'a corrige pas mal de fois sur ma prononciation, m'a fait un cours simple de grammaire, je lui ai rachete un bouquin pour equivalent cp ou sont introduits les premiers kanjis et ou il y a des phrases super simples. il m'a aussi beaucoup parle des gestes et expressions necessaires pour etre agreable au gens en entrant quelque part ou en arrivant, qu'il vaut mieux dire en japonais, dit-il, meme si tout la suite se deroule en anglais.
pour la survie, il m'a donne des conseils sur mon anglais et sa prononciation, les sourires, l'evitement du regard, en me faisant bien rire quand il faisait certains differences subtiles, mais que je rencontre souvent. deja, j'avais reduit sensiblement mon temps d'attente en comprenant comment le non s'exprime, mais je pense que ses indications seront precieuses pour la suite. bien sur les trois quart des trucs semblent debiles et representent une incapacite a etre simple, selon mon point de vue.
en particulier, il semble que l'usage de "yes, maybe" par les japonais soient un peu different du notre et signifie clairement "non"/ c'est, comme souvent dans leur anglais, l'exacte traduction d'un equivalent en japonais . ici avec seulement des mots positifs avec probabilites inferieures a 100, on finit par combiner suffisamment pour avoir quatre chances sur cinq que ce soit negatifs.
bon, le tout c'est de regarder la gene du visage, voila voila. tout est simple.

j'ai toujours ces difficultes a dormir, qui me taraudent et me fatiguent. mon cheri me conseille de voir un medecin qui me trouve un truc a base de plantes pour me calmer. l'idee d'aller voir un medecin et de lui expliquer que je dors mal me fais rire a l'avance. bonjour pour la demi-journee de regards genes, de demi-phrases, de transbahutation entre des services, salles d'attente. sans savoir dire ce qu'on veut, en plus. ceci dit, devant ma sale gueule de vendredi, une etudiante m'avait propose de m'emmener a l'hopital, tout de meme. si si. ca ca m'a impressionne.

sinon les bonheurs du jour. 'ai explore la montagne derriere le chemin des philosophes, un peu plus, et j'ai trouve le temple-manga de ma vie. donc j'ai mon temple et mon cimetiere, pourquoi aller ailleurs, hein ? dans le temple il y a trois autels, chacun pour : un singe et un aigle, deux petits ragondins, deux especes de hyenes fieres, c'est tres mignon, car deja les statues sont adorable, et en plus les petits bouts de bois pour faire des voeux sont a croquer. je veux dire, quand on est nunuche comme les petites japonaises a aimer les petits nounours qui decorent tout - genre hallo kittie et compagnie. j'hallucine un peu que les temples shinto centenaires aient deja des iconographie de pouffiasses adolescentes des annes 90, mais j'apprecie.
l'autre bonheur c'est du pain avec croute, que j'ai mange les larmes aux yeux. ils ont du pain francais bon.la mie est moyenne, trop aerienne, mais je me vois vraiment pas critique au dela. je n'ai pas essaye la baguette (j'hesite a leur demander s'il en ont de la une peu moins cuite :) ). mais un petit pain au noix... ah la la.
donc c'est effectivement possible et pas ruinant, un petit double du prix ce qui reste plus que raisonnable vu qu'on n'en a pas du tout besoin tous les jours.

bon, l'installation commence aujourd'hui. avec de la chance, demain je mets mon adresse online. en romanji je veux dire.

vendredi, décembre 17, 2004

Comme j'aime bien faire des cours d'habitudes locales, je refais, dans le chauffage cette fois. ce matin, j'ai appris par yoko-san la prof d'aikido que les petits oil heater d'ici s'utilisent avec un petrole que l'on peut recharger aux pompes a essence. apparemment, meme, on leur apporte les bouteilles vides et ils les livrent pleines a la maison (si c'est pas sympa, ca...). effectivement dans les magasins on trouve les oil heaters (les moins cher a moins de 10000), les pompes en plastique comme a la maison (59 yen), les bidons vides (500) yen pour 20 litres en gros. les appareils eux-memes sont similaires a ceux de la maison mais avec un peu plus de boutons qui clignotent. comme la machine a laver qui n'a ni temperature ni programme, juste un retardateur, et qui a quand meme des petits boutons qui clignotent (que chez nous on aime bien les programmateurs qui tournent - la mecanique quoi). Apparemment ici le petrole sent un peu plus mauvais puisque deja deux personnes me l'ont signale (sur deux personnes interrogees), et les occidentaux n'aiment pas, tandis que les japonais s'en foutent. je sais que je m'en fous, parce que la chaleur est agreable. l'autre facon de chauffer est un poele electrique pur (il me semble en avoir vu un une fois). ils n'aiment visiblement pas du tout l'electrique car ca asseche la peau (ma prof d'aikido en a parle trois fois comme un truc pas bon a cause du desechement. ensuite il y a les supers aecon (air-conditionne - chauffage) comme j'ai en ce moment, celui que je lance avec une telecommande, ce qui est MERVEILLEUX, n'est-ce pas ? la chaleur n'est pas seche, mais le cote ventilateur est un peu ebourrifant, meme regle a basse vitesse d'expulsion. enfin, on trouve la couverture chauffante et, le vrai truc japonais, la table chauffante. comme je ne suis pas encore allee chez des japonais, je ne connais pas le principe absolument, mais chez muji on imagine assez bien comment ca peut fonctionner. une table qui chauffe sur laquelle on pose une grande couverture, puis un dessus rigide pour faire le dessus de la table. on s'assied sous la couverture et on a chaud chaud chaud aux pieds et au ventre et on mange. tres bons commentaires de la prof d'aikido. a noter : moi c'est aussi du dos que je suis sensible... :( surement on peut utiliser la couverture pour son lit apres quand on va se coucher.

sinon, ce matin, j'ai vu un petit vieux vendre des legumes depuis son camion aux petites vieilles de mon quartier. ca m'interesse qu'a moitie pour l'observation car je me vois mal en train de lui demander comment il fixe les prix et quels sont les indicateurs qu'il a de la part des memes pour savoir comment modifier son offre. dans six mois peut-etre... perso ca peut etre un bon plan, vu les prix. ici les relations fournisseurs-clients directes ca existe et c'est bien organise pour le bio. ca s'appelle les teikei et ca a une ampleur inimaginable en france. (googler teikei)

sinon, un truc rigolo
True Random Numbers

Random.Org offers "true random numbers" to anyone on the Internet. The numbers are generated using atmospheric noise from a radio. All generated numbers are tested statistically and the results posted in real-time mode. The site is maintained by Mads Haahr (Computer Science, University of Dublin, Tinity College, Ireland).

je vais payer mon appartement en cash (ici, le distributeur dit d'accord quand on lui demande 6000 euros d'un coup). bonne journee aux lectrices.

jeudi, décembre 16, 2004

la terre a tremble ce matin. je ne sais pas si c'est ca, mais : j'ai cru m'evanouir. vraiment, radicalement. d'un coup. l'oreille gauche a bourdonne, et la sensation etait d'un endormissement nauseeux, soudain. la machine a resiste, mais etait bien choquee quelques minutes. je n'ai rien senti de plus. un peu plus tard il y a eu des camions de pompiers dans la rue, qui m'ont fait pense que je n'avais pas invente tout ca moi-meme.
je suis dans la phase regret de mon engagement. et puis constat d'une situation qui ne pouvait plus durer : necessite de demander a torii pour toute demarche, besoin de travailler un peu plutot que de chercher appartement, renseignements, caution. je suis un peu decue, comme toute personne qui va vers l'exotisme et se retrouve dans un hlm. mais la maison japonaise est si froide que ma decision etait prise depuis plus de dix jours de ne pas y vivre. ceux de l'aikido qui s'y sont installes arrivent avec le kimono trempe apres deux jours a secher. j'espere juste que mon appartement sera plus facile a chauffer/ il en avait l'air.
c'est juste mon incapacite a choisir, qui etait un peu plus handicapante dans mon enfance, se rappellera ma mere, et qui continue a me tarauder sans cesse lors du manque de sommeil.
cling idee. manque de sommeil = guillaume. les japonais ont la bonen idee de ne pas bloquer la circulation pour renover la chaussee. les activites ont donc lieu la nuit. guillaume, qui habite sur nijo dori, cote est, a droit a des rouleaux compresseurs a partir de 20h toutes les nuits depuis quelques jours. ses debuts a l'aikido en sont un peu perturbes. je suppose que c'est plus logique pour tout le monde ici. je suis contente d'etre en retrait par rapport a la rue.

cher petit blog, je vais maintenant faire un petit resume pour les lecteurs perdus relatant l'integralite de mes aventures locationnaires et y inclure les derniers evenements.
la premiere phase de la quete d'appartement a constitue en une decouverte de l'offre de logement. au moins une semaine pour voir du pire au mieux et decrypter le sens derriere les mots. deja, un grand nombre de chambres sont proposees. mais il faut apprendre comment on reconnait chambre dans une annonce, parce que chambre c'est pas du tout ce que je veux. ldk veut dire qu'il y a une cuisine, un chiotte et une salle de bains, tout ensemble, rien qu'a soi. ca fait un petit appartement pour soi. genre studio. il y a beaucoup beaucoup beaucoup de studios. ensuite, on trouve lk ou ld, ou on a une des trois parties qui est sur le palier voire deux etages en dessous, sachant que les couloirs ne sont pas chauffes. souvent la douche est en bas, il faut sortir et aller dans un petit batiment a cote, passer devant les machines a laver a pieces, et arriver a sa petite douche. chouetto. la cuisine collective est a l'occasion un truc de 2 metres carres enfonce dans un petit recoin minable, graisseux. je ne pense pas que grand monde se prepare des boeufs bourguigon la-dedans. de toute facon, la cuisine n'est pas la priorite : chez moi et chez guillaume, elle est le couloir de l'entree, pas du tout pratique pour cuisiner.... dans mon futur appartement.... non, je n'en parle pas tout de suite. attention, je vais faire tabou : :) (on ne met pas de smiley dans un blog).
ensuite, l'orientation est importante. tout le monde veut du sud ou de l'est. la, j'ai trouve .... ccchhhhhhtttt. bon. il faut demander un balcon aussi. des fois il y a deja une machine a laver sur le balcon, des fois ca accepte une machine a laver. des fois, c'est tout petit alors il n'y a pas et ca n'accepte pas... la, mon balcon est un peu naze et il y a une grosse rue pas tres loin - bon, j'arrive pas a tenir ma langue, moi :(.
sinon, apparemment, la chambre en tatami c'est pas toujours bien vue, je ne sais pas pourquoi. c'est pas tres horrible pourtant, mais apparemment, ca s'abime plus vite, et c'est plus difficile a nettoyer. on a des chambres a 6, 4,5, 9, sachant que tout ceci represente des enchevetrements de tatamis au sol. l'autre type de chambre est la chambre a l'europeenne, sol en parquet ou moquette par dessus le parquet. ne pas oublier qu'on salira peu la moquette car les chaussures restent dehors.

sinon, on trouve, quand on est un etranger, une piece dans une maison commune. la maison commune japonaise, c'est froid. glace. souvent, la douche et les chiottes ont ete rajoute, sous la forme de petits cubicicles (c'est de l'anglais mais c'est joli) en plastique tout integre. c'est pratique car facile a chauffer meme si c'est a l'exterieur, et pratique a nettoyer, mais c'est LAID. de toute facon je n'ai vu de jolies toilettes que dans des bars hypes. sinon, c'est moche. par contre, toujours chercher ce petit siege chauffant qui fait mmmmhhhhhh quand on pose son posterieur (en fait, c'est l'usager qui fait mmmhhh, pas le siege).
quand je dis que c'est ce qu'on trouve quand on est etranger, c'est qu'il n'est pas du tout evident de louer quand on est gaijin. deja, personne ne parle anglais dans les agences (quoique j'ai mene toutes mes negociations en anglais et que finalement ca a pas mal marche). ensuite, certaines personnes REFUSENT les gaijins, un point c'est tout, on sent mauvais ou un truc comme ca. enfin, il faut une caution, bien sur. et ca, la caution, c'est pas facile si on debarque direct. ou meme si on est accueilli dans un labo, hum, dirais-je.
donc, j'ai vu des trucs divers et varies, et en dehors de mon pote sean le moine, qui partage avec une japonaise et a l'air de toute facon assez clean, c'etait degueulasse, tenu principalement par des anglophones (qui a partage une maison en pays anglophone me comprendra). la, les mauvaises odeurs c'est oui oui.
car bien sur ici, c'est beaucoup d'australien, de neo zelandais, quelques americains. c'est pour ca que francais ca plait.
sinon, la seconde phase est donc la liste d'appartements, et donc, on indique le nombre de pieces, l'orientation du balcon, si on a toutes les facilites ou partagees dans l'immeuble (genre toilettes partagees, machine a laver,...). quand il y a deux pieces, c'est souvent tatamis pour la chambre + european room a cote.
bon, donc revenons a moi. apres avoir visite des maisons partagees, vu un ou deux appartements qui me branchaient secs, j'ai decouvert que je n'avais pas de caution, mais qu'il existait un systeme de caution pour etrangers, puis finalement que non, c'etait seulement pour les etudiants etrangers.
paf.
ensuite, il y a les systemes de caution pour tout le monde mais bien bien plus reuch. et puis il etait tard. enfin, un peu tard, quoi. alors je suis retourne dans une agence ou je les sentais prets a discuter, genre negociation envisageable. et j'ai dit "voila, je paie un an d'un coup et vous me demandez pas de caution" (l'idee n'est pas de moi mais d'alexis). en fait, au vu de mon revenu local et du fric donne pour l'installation, c'est quasi possible (en fait on est descendu a 7 mois tout de suite et le reste dans un mois).
en fait, c'est possible uniquement parce que l'organisme nous file 200 000 yens d'installation (donc 1500 euros, en gros) car je dois payer ca en key-money, juste pour entrer, plus deposit, qui ne revient pas integralement mais seulement a 80 % d'apres ce qu'il dit. donc je file au moins 1000 euros rien que pour avoir acces a la location. c'est une systeme typique de kyoto, qui fait un peu bondir quand meme.... mais bon, c'est local, donc c'est bien, hein ?
alors le type qui est bien marloud a dit ok tout de suite et on a apres passe trois heures (trois heures !!!) a bien tout expliquer, re-visiter, et surtout, c'est la ou c'est cool, choisir les meubles que je garde. et y'en a des pas moches, croyez moi. je n'arrive pas a savoir, par contre, si la personne qui etait la avant est decedee ou si elle est partie en maison de retraite, j'opte pour la premiere option. je recupere ses meubles (moi ca me va, je trouve que c'est meme plutot agreable d'etre chez une vieille personne). bien sur, le deal a ete possible parce que cet appartement est vieux (mais hyper clean et va de toute facon etre nettoye par une agence, c'est a ca que sert le fric de caution entre autres). le batiment est hideux, sur une route plutot passante, donc l'arrivee a la maison est pas tres cool, genre vieux hlm. l'appartement est plutot cosy, avec une vue tres moyenne, mais orientation sud et ouest, et le soleil couchant fait une lumiere KILLER. il y a trois pieces, ou du moins ca donne une impression d'ampleur (meme si d'autres sont bien plus grands dans le meme immeuble). enfin, l'ampleure est RELATIVE, nous sommes au japon, et en general y'a 6 tatamis. la j'ai 6 + 4,5 + 4,5 pour la cuisine qui est une VRAIE cuisine. j'ai bien sur un petit bain, l'eau chaude est neuve et doit donc bien marcher, les lumieres sont neuves, je garde une table et des commode, que j'ai du vider - le thesard qui m'accompagnait etait pas tres content de passer au milieu des affaires de la personne, mais bon.... je lui dois une bonne bouteille de champagne et surement un bon repas avant ca. les toilettes n'ont pas de siege chauffant, ca c'est vraiment naze. beaucoup de vitres donc surement un peu froid, mais je vais acheter de quoi regler ce probleme, et puis la lumiere compense. vue tres tres moyenne, balcon par terrible. mais ici, ils sont surtout la pour etendre le linge.
en vrai, il y a deux raisons a mon enthousiasme :
- je suis pret de la riviere, sur marutamachi, grosse rue qui mene facilement partout dans sakyoku (quartier de l'est que j'aime bien) et vers le centre. pas loin de la fac, des differents temples hyper classe, de la petite montagne ou j'aime me perdre en footing.
- il y a une piece de plus que la chambre, ce qui signifie qu'il est possible de faire des fetes, et comme les gens de l'aikido veulent deja faire la fete des crepes chez moi, pour que tout le monde apprenne, c'est necessaire. faire des amis sans appartement ou les mettre, moi je peux meme plus concevoir. il est vieux, donc grand pour le prix, en gros c'est l'idee.

donc voila, c'est pas pas cher, c'est pas parfait du tout, mais je n'avais personne pour la caution, c'etait pas possible autrement. quand je reviendrai, ce sera plus facile :)
detail tres important pour les connaisseurs, il est au troisieme etage. meme si le troisieme ici, c'est notre second, il est au troisieme. 307.

sinon, toujours, tres tres long de faire des negociations, beaucoup d'explications et pas celles qui nous paraissent importantes. on n'est pas pareil, voila, c'est tout. je peux garder mon appartement jusque la a un tarif de type hotel, donc c'est bien. il me faut juste chauffage, frigo, dodo. alors le super futon de chez muji, je vous raconte meme pas.... :)

je me rends compte que les cours de japonais ne sont plus aussi EPUISANTS. a savoir qu'il devient possible de suivre, poser des questions en preparant des phrases, tenter des trucs. elle nous dit, la prof, qu'on est plus sympa que les debutants habituels qui ne font que se plaindre. au moins nous on rigole et on pleure, ca lui plait apparemment. je me rends compte que mon rythme pour ne pas etre larguee est de reviser TROIS fois les trois heures de cours pour la semaine d'apres. :(
je commence mes cours de japonais parle avec l'inconnu qui veut apprendre a enseigner, celui avec qui les dialogues sont encore plus extraordinaires qu'avec les autres (genre (je sais plus si j'ai deja ecrit) "we need to meet in a public place, bcause I am a man and you are a woman" ce a quoi je reponds "yes we have to be shy" et lui, tout rouge "yes, I am very shy". je concois qu'il parle mal anglais, mais quand meme, c'est drole). bon, c'est tout le temps comme ca, ici, rassurez-vous.

ah oui, quand meme ce matin, j'ai fait un reve rare chez moi. j'ai eteind le reveil en me disant "je suis folle d'avoir mis mon reveil un samedi". j'en ai profite pour me dire "mmmm, c'est cool, il fait super beau pour un samedi". puis le second reveil a sonne. et j'ai pu me rendre compte qu'il n'etait pas samedi et que j'avais cours de japonais.
je me demande bien ce que ca veut dire.

mardi, décembre 14, 2004

j'ai un telephone vodaphone
il est orange
et a un dictionnaire
il est beau, puisque mes nouvelles copines (une vieille qui m'invite a une fete de noel dimanche et ses potes) l'ont trouve joli joli joli oooo.
donc, je juliette a un telephone portable.
voila.
il n'y a pas grand chose de plus a dire.

suite de ce matin car rien ne se passe comme prevu pour l'appartement (bien sur). on ne se rend pas compte de tout ce qu'on sait dans son pays natal, c'est fou. je constate combien nos societes modernes sont complexes, et tout ca pour pas grand chose en terme de bien etre general, a part que les soins sont bons. mais le marche, c'est vraiment de la merde. bien sur ca distribue les infos inegalement, puisqu'en jouant sur l'asymetrie d'informations, c'est comme ca qu'on fait de l'argent. c'est une des plus grosses "market failures" comme disent les economistes quand ils expliquent pourquoi leur modele marche pas. en effet, on n'a pas trouve de moyen dans le marche pour inciter tout le monde a dire la verite ou a signaler les points les plus importants a observer face a une situation donnee. mais comme l'economie contemporaine (genre les gogos dans mon genre) ont decide qu'il fallait chercher a construire des marches plus transparents, on aura peut-etre une reponse dans 400 ans. un peu tard pour mon appartement.
mais je suppose que les russes qui n'avaient acces a rien car ne connaissaient pas monsieur le ministre personnellement, diront le "blat" c'est pas terrible non plus.

donc les rebondissements rebondissent, les informations se contredisent et la sensation de desinteret est violente. pas a 100% mais un peu. en meme temps, ils en ont marre de quelqu'un qui leur demande une information qui existe, mais dont ils n'avaient pas entendu parler avant. c'est une forme de violence par rapport a leurs competences, je pense, genre...
on verra.
mais toujours le principe epuisant de ne pas parler franchement et de ne pas enoncer tous les points de la situation (qui m'ont fait decouvrir les problemes de guarantor, puis aujourd'hui le fait que le systeme alternatif ne s'applique qu'aux etudiants). noter que le lundi est le jour de fermeture de tout ce qui est ouvert le samedi dans le semi-public.
a noter aussi : le danger d'impliquer des intermediaires. role clef. une fois qu'il est implique, il ne peut plus disparaitre, donc ca va deux fois plus lentement. (au lieu de question - reponse, on a question -question - reponse - reponse).
que ceux qui pensent que je perds mon temps se rassurent : j'etudie la relation marchande, la negociation ET le role de l'intermediaire dans la meme aventure. ca fait bien avancer sur la realite de la question, j'en parlerai pas a la legere. et maintenant qu'il y a la bonne nouvelle de la journee, ca va mieux :
mon appartement payable au mois, qui n'est pas sympathique mais pratique, est libre encore, dans quelques jours, pour au moins un mois. la reservation de monsieur x qui courait depuis avant mon arrivee, a ete annulee. ce qui n'est pas mal car demenager dans un autre appartement provisoire du meme genre, a 500 metres, me faisait vaguement braire.
il est tout a faite normal que vous ne compreniez rien car moi non plus. ha ha ha. j'ai d'ailleurs loue "kirikou" pour me detendre, je pense que c'est a peu pres de mon niveau.

lundi, décembre 13, 2004

aujourd'hui j'ai ma carte de resident etranger. c'est la petite carte miracle qui permet de tout faire - depuis l'ouverture du compte en banque qui avait ete rendu plus complique sans elle - a l'acquisition du telephone portable de l'ordre de l'impossible . a part si j'etais de l'armee americaine. c'est les seuls etrangers a pouvoir telephoner rien qu'avec leur carte de l'armee (enfin, pour avoir un abonnement, s'entend). si si. j'ai vaguement hesite pour le mariage immediat avec un GI.
j'ai passe deux heures a comparer les services et telephones. je pense prendre un moins joli (y'a des verts et des oranges super), qui fait moins bien les photos, mais qui a un dictionnaire integre. comme le jeune homme de chez docomo est tres gentil et qu'il a le meme, il a l'air de bien vouloir passer du temps a me montrer comment il marche. ici, on fonctionne surtout par email plutot que par coup de fil. ca revient moins cher et surtout c'est plus facile pour les petits japonais timides, car parler au telephone c'est pas facile, voyez... pour le prix de la minute en visiotelephonie, c'est un peu moins de 50 centimes d'euros en heures pleines. ah ben oui, vous telephonez pas en vous faisant des clins d'oeil vous ? ben moi des demain je m'y mets, chouetto.
les portables ont l'avantage, aussi (en plus d'une hightech plutot sympa) c'etre TRES legers, c'est vraiment appreciable.
mais qui aurait dit que juliette aurait un portable, hu ?

priez pour moi si vous avez deux minutes, peut-etre que ce soir j'aurai un appartement pour dans deux jours.

a ben non, finalement (j'ecris un peu plus tard) tous les plans de guarantor tombent a l'eau. je sens que je vais rester un peu plus dans mon provisoire. c'est pas tres tres grave, c'est juste un peu enrageant que personne de ce labo soit foutu de m'aider. mais bon mais bon. s'enerver est mauvais pour ma sante.

sinon, constat : j'ai super mal dormi, et je n'ai pas recupere de la bamboula legere de samedi/ apres le spectacle de danse, les danseurs,leur musicien et leurs potes organisateurs, nous ont emmene au restau des amis de michi le danseur japonais tres beau. nous avons ete accueilli en allemand - ce qui est assez drole, j'avoue, surtout qu'on s'y attendait pas. la compagnie est autrichienne, la choregraphe-danseuse est autrichienne de vienne (je mettrai son nom quand j'aurai retrouve), michi etait avec sa femme qu'il venait presenter a ses parents a kobe, le musicien avait un nom qui me reste cache et etait tres amateur de sake dry, il en a bu comme pas possible, il faisait des photos plutot chouettes avec son appareil, et je vais essayer d'en recuperer. ses potes du restau avaient tous passe de 3 a 12 ans en pays germanophones, donc parlaient hachement mieux que guillaume ou moi. je redis, guillaume c'est le logicien francais - enfin parisien.
le spectacle etait assez beau, un peu triste parce que l'histoire d'amour est forte mais un peu ratee a la fin, orageuse. la choregraphie elle-meme etait un peu trop previsible en terme de rythme (c'est a dire que je suis un publc difficile pour un peu tout), mais bien fait et avec des idees tres belles de corps disloques. genre on se dit "c'est prometteur". aussi, la danseuse choregraphe est une autrichienne un peu bien en chair et le danseur un japonais relativement muscle pour un japonais, mais quand meme bien filiforme - leur couple amoureux etait tout de meme tres particulier avec cette nana plus grande et large qui le protegeait plus que l'inverse. et visiblement c'etait un choix (qui me plaisait pas mal).
c'est un peu comme quand j'ai vu "peut-etre" de klapisch. il y a des evenements qui ici prennent un sens beaucoup plus marquants car ils semblent parfaitement hors contexte. une grande nana costaude enlacant petit japonais, c'est genre "les yeux grands ouverts" pour moi, totalement inhabituel et surtout, tout ce qui est un peu hors norme est tres tres etrange ici ou on se rend compte qu'on voit tout le temps la meme chose, et surtout les memes formes d'humains ; la representation d'une fete trash parisienne dans le film, avec le ridicule de ma generation qui se met la tete en croyant s'amuser et en essayant de draguer, le tout dans un rapport au monde qui se veut libre mais qui n'approche jamais une quelconque sincerite relationnelle ou simplicite dans la description du ressenti, ca m'a fait me rappeler que ce monde existe quelque part sur terre. ici on est pas mal origami, aussi.
comme je disais, le "comportement normal" dans mon regard a beaucoup change. et je continue a penser que je me sens mieux dans un environnement comme celui-ci. malgre les heures d'attente a la banque.

pour ceux qui ne me croient pas sur la banque, souvenez-vous qu'il n'y a pas de distributeurs de billets pour visa internationale, ou tres tres peu en tout cas.
comprendre que pour sauver de l'argent il ne faut pas mettre d'argent sur des comptes en yens mais speculer sur le change international. la banque n'a guere change depuis 40 ans, en gros.
pour ceux qui s'inquietent pour mon orteil, merci merci. ca va un peu mieux, mais toujours souvent ouh la ouhla, pour pas mal de mouvements qui ont l'avantage de ne pas etre produits tres souvent dans une journee. ca, c'est une blessure sympa.

il y a de la musique de noel partout, et les oiseaux crient. c'est niais noel, oh la la. et je ne dis pas ca pour les oiseaux.

par contre pour ceux qui veulent des photos, y'a ce site la.
http://www.pref.kyoto.jp/trade/tourism/tourism.html

dimanche, décembre 12, 2004

en allant au workshop ce matin, je vois : une dame qui chante devant la rivière ; un vieil homme, plutôt clochard, pas loin de sa maison bleue sous le pont, qui joue d'un instrument étrange pour enfant - un tout petit clavier dans lequel il souffle et qui fait un son nasillard ; un autre clochard qui installe des chaises et une petite table pour servir quelque chose - petit boulot d'accueil des promeneurs - ici, il n'y a vraiment pas de sot métier ; pas mal de coureurs, le samedi à huit heures. hier soir, autour de la salle de sports de la fac, un groupe de jeunes qui chantaient très fort et mal, un type qui jouait de la trompette et bien ; à l'intérieur de la salle de sport, des joingleurs, du iaido, une fille très jolie jouant au ping)pong très très vite, des hommes à la barre et au cheval d'arçon ) les gymnastes sont vraiment impressionnants de puissance. le soir parfois en rentrant : un type qui rentre à pieds en poussant son scooter, un mec seul en train de taper dans le vide avec sa batte de base-ball (les joueurs de base-ball occupent aussi la salle de sports de la fac et un des enseignants de l'aikido de la fac s'échauffe en faisant le geste a vide - j'ignorais que ce mouvement de torsion-détente pouvait être beau, eh bien si.)
les maisons bleues des clochards sont sous tous les ponts, ce qui doit être ennuyeux quand il y a des crues, très bien organisées, avec des miroirs extérieurs, des fils à linge, des chiens, des vélos attachés. Quand on etraperçoit lintérieur, souvent on voit la petite table, les tatamis, et le pot à thé. il doit y faire très froid la nuit, mais les japonais sont vraiment habitués à une vie dure, froide surtout, et peu confortable si on regarde bien.

pour les histoires de réalité virtuelle, il s'agit de "augmented reality", et c'est une technique très utilisée par les militaires pour viser mieux (retirer les infos parasites, mieux faire apparaître mes cibles,...)

samedi, décembre 11, 2004

je craque encore un peu, je pleure cette fois encore, vous me connaissez, je m'enerve pour un rien. une heure a la banque, avec un type qui me fait attendre just a moment (apres deja 10 minutes d'attente, just a moment = 15 minutes) parce que personne ne parle anglais sur les 40 employes derriere un guichet. ensuite, des trucs incomprehensibles, bien sur, sur les comptes epargne qui ont des rendements tres tres bas si j'ai bien compris. j'ai annule tout quand j'ai vu mon papier passer a la quatrieme employee apres signature (il faut que ca passe par un grand grand nombre de personnes pour chaque transaction). je pense que depuis le cameroun j'avais pas vu ca. comment font-ils pour etre la seconde puissance economique, ca me fascine.
j'arrete de me plaindre. hier reza (je pense que c'est ca son nom, je vais verifier) m'a raconte son parcours de refugie politique iranien au moment de l'arrivee de khomeiny, tandis que pasca etait notre bien aime ministre de l'interieur, et qu'il a laisse son dossier sur son bureau pendant 2 ans en refusant de l'ouvrir. ensuite, il a pu rejoindre sa femme, en france, depuis le pakistan ou il etait arrive a pieds. "quand on a rien a perdre, on travers les frontieres a pieds" comme il dit. sa tete etait un peu prete a tomber apparemment.
non non, ce n'est pas plus dur au japon qu'en france.
c'est meme moins dur puisque le flic n'a rien eu a redire quand j'avais pas mon passeport. quand meme, ca m'a scotchee.
mais tout est tres tres tres lent. et ca, c'est vraiment bizarre.
bien fait.
mais lent.
heureusement, l'aikido.
heureusement, des gens gentils pa ci par la, et la bibliothecaire du centre francais qui m'a souri quand j'etais avec du rimel partout (je me maquille depuis deux jours, ca me donne meilleure mine) et m'a donne des conseils pour obtenir une carte de paiement visa plutot que juste avoir une cash card et tout payer en cash comme ils font ici.
appartement : echec / enfin, il aurait ete bien sans le monstre a huit etages en face qui bouche la vue et qui manque d'esthetique. j'ai encore quatre jours, je ne perds pas espoir.

note : tests electriques dans le batiment. pas de blog pendant deux jours. ouala. comme j'avancerai un peu ma nouvelle.
il parait que mes personnages masculins sont plutot des femmes dans l'ame. pourtant je ne peux pas m'empecher de faire des personnages masculins. c'est rigolo, non ?

vendredi, décembre 10, 2004

aujourd'hui : workshop artificial realities et digital cities. on a donc vu la cite interdite telle qu'aucun oeil humain ne peut la voir sans un ordinateur, avec ses couleurs d'origine documentee par des historiens de l'art, dessinee par des pro et qui bougeaient grace aux codes de 27 programmeurs. c'est plutot beau et c'est considere comme etant de la sauvegarde de patrimoine universel, c'est interessant comme concept.
on etait bien sur dans le hight tech. un type a propose de faire de la enhanced realite - enfin non, ca doit etre autre chose parce que enhanced reality c;est ca <http://www.ethologic.com/sasha/EnhancedReality.html, ou autre turcs rigolos si vous faites google. c'est rigolo aussi mais ce que le type voulait faire, c'etait plutot de faire de la realite virtuelle <http://ligwww.epfl.ch/> en plus dynamique. on se promene dans la cite interdite et a travers les lunettes, on a une vue retouchee de la realite, avec les couleurs d'origine qui suivent le regard et la forme des murs qu'on regarde en vrai. je pense que ca existe deja a echelle reduite et j'aimerais vraiment faire ca.
j'ai decouvert aussi des experiences droles sur les paniques. on prend des cobayes, on les met dans une piece, et il y a simulation de feu (air brulant degage d'un ventilateur, fumee faite a base de vapeur d'eau.... ). si vous ne savez pas a quoi passer vos week-end, je peux vous brancher avec ceux qui font ce type de recherche, vous allez plus vous amuser que chez disney a mon avis...
alors sinon, pour ceux qui posaient la question il y a 1.2 millions d'habitants a kyoto, qui se revele donc etre un village. j'ai mis un point et pas une virgule car un americain m'a donne l'information en disant one point two millions. un gros americain habille en short au milieu des petits japonais tous formels. on est alle boire un cafe chez starbuck, des fois je m'etonne moi-meme.
aussi, j'ai traine avec des francais. a un moment le type s'est enerve car l'autre, l'iranien sympa, a dit du mal du systeme de recrutement dans les universites francaises. il n'etait pas content, agite, je ne sais pas a quel degre d'enervement reel, mais il envoyait pas mal de signes. il refusait de se pousser sur le trottoir pour laisser passer les velos en disant "il me font chier, merde". alors que les velos sont prioritaires partout, c'est pour ca que c'est bien ici. et bien ce qui est drole, c'est que je le regardais interloquee. completement baba. je ne comprenais pas - sincerement - pourquoi il s'agitait comme ca. ni meme ce qui dans la vie pouvait justifier d'ennuyer d'autres gens parce qu'on etait agace par une situation. je ne comprenais rien, sans etre afolee, sans juger, juste interloquee. puis je me suis dit "comme un enfant en colere parce qu'il a casse son jouet" et sa m'a fait rire. pas parce que je me moquais, mais parce que je comprenais enfin quelque chose a son comportement, j'avais une grille de lecture. et puis enfin je suis redevenue juliette, et j'ai compris qu'il nous faisait une crise de mec du sud, qu'il s'enervait pour un rien et criait pour le plaisir, et la je lui ai dit que ca se faisait pas trop ici. mais bon, j'etais capable de nouveau du meme comportement. pour qui me connait, ca peut sembler etonnant que je sois devenu si etrangere a l'enervement que je ne reconnaisse plus la perte de controle de soi. c'est rapide trois semaines. l'environnement est VRAIMENT sans stress relationnel quotidien (puisque toutes les pressions et conflits sont deja ritualises hors de mon regard et internalises par mes chers concitoyens).
enfin, quand je dis invisibles a mes yeux, je continue a souffrir singulierement d'un phenomene. enfait, je vais mieux depuis que j'ai mis un mot sur le phenomene, que je l'ai vu se produire et que je suis maintenant capable de l'anticiper. c'est un fait theoriquement evident qu'il est tres dur de supporter et qui m'a fait pleurer au debut (ne pas oublier que je pleure facilement). c'est la difference entre la relation en prive et en public.
l'exemple de ce matin, qui m'a fait un tout petit coup, c'est shoko avec qui je m'entends bien et qui me fait des blagues tout le temps quand on se voit, et qui se matin, entouree de toutes les autres secretaires, m'a regarde d'un regard VIDE mais vide mais vide mais vide, et a repondu un "hello" froid a mon "hello". mais deja, je suis un peu guerie face a ca.
sinon, murakami, si gentil avec moi quand on est tous les deux - murakami c'est le joli thesard qui s'appelle yohei, c'est a dire soleil - paix car, comme il dit, ses parents voulaient qu'il soit brillant et paisible. il me parle de son experience aux states pour me dire qu'il comprend mes problemes pour trouver un appartement, il me montre, hier soir, ses cartes de visite imprimees par lui seul, donc il est tres fier et qui le faisait rire comme un gamin, ce qui me semble assez normal a l'occasion mais qu'il est impossible a voir ici en public ; et qui me regarde d'un air froid et agace si je lui pose une question professionnelle quand les autres thesards sont la. il est vraiment tres tres gentil, pas qu'on parle beaucoup, mais juste il infuse une presence chaleureuse, ce qui est enorme en termes amicaux considerant que 1 nous nous connaissons et rencontron dans le cadre du travail 2 je suis une femme il est un homme 3 cela fait trois semaines qu'on se connait. l'autre jour, ils ont discuter tous ensemble une heure du rearrangement de la salle de travail, et tournant autour de moi sans me jeter un regard. le soir, seuls, yohei m'a explique sans que je demande rien, en venant me voir, ce qui s'etait dit, et m'a demande si moi-meme j'avais des requetes. c'est d'une froideur tellement angoissante, un changement de personnalite (pour moi) tellement radical, que ca m'angoisse sincerement. enfin un peu moins, mais beaucoup encore. a cote les anglais sont chaleureux et reguliers de contact.
je fais des stages de plus en plus compliques.

mercredi, décembre 08, 2004

Les points positifs du matin. la couette : merveilleux, il y a des petits bouts de tissus aux quatre coins de la couette et de la housse pour faire des petits noeuds qui simplifient certainement l'insertion (je constate : oui).
la remarque que j'ai ete longue a me faire : si on ne parle pas bien anglais, on ne peut pas apprendre japonais. le monde est ainsi fait. 90 % des livres sont en anglais.
c'est la ou l'existence d'un langue internationale commune semble tres tres interessante, tout de meme. on peut reprocher ce qu'on veut a l'anglais, mais ca a le merite d'etre europeen. je veux dire, si EN PLUS c'etait le chinois la langue internationale, les francais auraient disparu de la scene internationale depuis bien longtemps.
car il faut se souvenir que - par exemple - le japonais est une langue ou aucune grammaire n'est ennoncee, ou par exemple si on demande a une prof de japonais combien il y a de prepositions elles repond "a lot" (d'ailleurs c'est de postpositions). je repete "a lot?" "yes a lot" donc il faut alors aller chercher ... "20?" "no. not so much" "10?" "a bit more". et la, je reussis a avoir une liste non exhaustive mais deja qui ne permet de savoir que les mots qui apparaissent soudain dans les phrases qu'on nous fait apprendre et qu'on decouvre alors, ce sont des postpositions qui ont le sens a ou b. wa, de, ni, o, .... bon.
apparemment, l'histoire de la comptabilite rigolote avec la regle qui ne me semble pas une regle, qui associe un a deux, trois et six, quatre et huit, c'est un des signes qui fait dire aux linguistes qu'a l'instar du basque et du ainu, le japonais n'a pas de parente lingustique. ...

Les gestes, recapitulation. "bien" ca se fait avec un petit rond des doigts - pouce index. comme son, on entend soo soo quand la prof passe a l'aikido ou de la part d'un chuteur quand on a enfin reussi a faire passer un mouvement
"non" "interdit" "pas par la" " pas comme ca" les avant-bras croises ou les doigts croises quand on parle en petit.
"non" se dit aussi en bougent vite vite la main devant la bouche, main verticale et mouvement lateral. ca c'est dans le cas ou je demande "do you speak english ?" " do you want to do that ?" " do you come to train on saturday morning?" et ca semble un non tres important de denegation, insistant.

toujours les petits enfants qui vont a l'ecole le matin et qui sont bien mignons tous seuls sans leurs parents.


ATTENTION BLOG MODIFIE POUR CAUSE DE DIFFAMATION. (modifie le 2005 5 23)


noter qu'on m'avais deux ou trois jours plus tot qu'il y avait un tsunami qui arrivait sur nantes. par spam.

aujourd'hui les dieux sont avec moi. les kamis en fait doivent s'enerver quand on se moque un peu d'eux ou du sens religieux de type primitif (y'a-t-il des sens religieux non primitifs ?) qu'on voit ici. genre tout le monde qui s'arrete pour prier dans les temples. je dis que j'ai ose me moquer parce que j'ai prie et mis un tout petit peu d'argent [quand y'a des gens et qu'on va faire golong golong clap clap il vaut mieux jeter des pieces], donc 11 yens, et j'ai demande qu'il pleuve pas dimanche soir. evidemment on s'etait pris la saucee, mais apparemment bouddha ou les autres avaient encore plein de blagues a me faire (je dis "bouddha ou les autres" parce qu'a force de lire des textes simples sur les religions du japon qui font toujours des petites historiques, je ne comprends plus RIEN - promis je me repose et je revois ca). je conclus que les dieux ne sont pas vengeurs mais n'ont pas le sens de l'humour et que je vais arreter de communiquer avec eux pour arranger mon quotidien. apres on se demande pourquoi les moines ont de grosses toyota, avec des barbouzes pareils !!!!! il faut donner beaucoup d'argent aux dieux, c'est pour ca.
la mauvaise foi ? jamais.

alors mon compte yahoo refuse mon mot de passe (qui n'a pas beaucoup change depuis quelques annees, je crains un piratage ou un mega bug debile, bref...) et evidemment pour retrouver son compte il faut mettre son code postal - je ne suis pas sure de me souvenir de celui de manchester, je l'avoue, et je ne sais meme plus quand ce mail a ete cree, ni meme si j'avais mis ma vraie date de naissance, chouetto. donc, si ca se trouve, plus de mail yahoo hop. maki, ceci est un message subliminal pour dire qu'il vaut mieux m'ecrire dorenavant sur
juliette at kuis dot kyoto-u dot ac dot jp les dot ca veut dire point et le at c'est l'@. on devient parano tres vite... :)
ensuite, je suis allee deux fois a l'aikido (parce que pas possible les autres jours, et comme je fais partie d'un "club" je dois etre presente au moins trois fois par semaine). donc je me suis casse le majeur du pied droit, je pense. je sais pas si c'est casse, c'est tout bleu et ca fait ouaille ouaille ouaille quand on pose le pied, voire quand on fait des petits mouvements verticaux.
tout va bien, quand meme : a velo je ne sens rien.
en marchant sur le tatami non plus (on doit avoir une marche particuliere), par contre dans la rue c'est pas top. c'est un peu canardisant.
la derniere merde, c'est que je decouvre, apres etre rassuree par le fait que j'ai quand meme trouve quelques appartements chouettes mais chers, que je n'ai pas de guarantor car le professeur de mon labo ne veut pas, apparemment, et que donc je ne peux pas passer par une agence. l'autre plan chouetto ne repondait pas au telephone. donc, je vais passer par une agence de garantie, chez qui il faut payer. c'est surement un bon job, comme le mec qui encaissent les cheques des interdits bancaires en angleterre, en prenant x%.
la scene pendant laquelle on a discute a l'agence etait bien entendu d'anthologie. le type parle a daisuke, le petit thesard frimeur qui croit parler anglais et qui m'aide parce qu'on lui a ordonne. il parle il parle il parle il parle, je vois daisuke mettre ses mains dans ses poches de blouson, genre, on s'en va. alors, ca dure trois minutes ou le mec parle (pour dire non, il faut entre 2 et 5 minutes - oui va beaucoup plus vite), et puis daisuke retire ses mains de ses poches (la je vois qu'il y a une petite chance) et on a les histoires d'agence qui peut etre mon guarantor. comme c'est celle de la fac, c'est pas cher : 75 euros. c'est bien de passer par tous les circuits. je savais que ca marchait parfois comme ca, mais c'est chaud quand meme, ca prend temps et energie... j'aime vraiment que personne du labo me l'ai dit avant... c'est agreable l'attention /// notez que je suis pas sure d'etre plus mal recue que la moyenne des etrangers qui sont arrives dans notre labo avec un pauvre plan a la main depuis la gare et le decalage horaire inscrit sur la figure.
j'ai encore une chance de trouver des appartements autrement, et j'ai quand meme bien aime le moine americain qui reste une solution de repli pas parfaite. malheureusement, et surtout, il mange tout le temps des pizzas....

juste au meme moment, je trouve plein de chercheurs qui travaillent sur les marches de fruits et legumes au japon et les filieres de production, qui m'envoient leurs papiers et sont contents de voir que ca m'interesse parce qu'apparemment c'est pas enormement courru, surtout sous mon angle d'approche. j'apprends aussi avec plaisir qu'il n'y a pas grand monde qui travaille sur les forme que prennent les negociations dans les relations marchande au japon (disons qu'un des apparents specialistes de l'ethnographie locale, monsieur theodore bestor, nom superbe deja, dit que ca n'existe pas vraiment),.donc c'est cool, ca fait une question originale sans moyen de la traiter (la langue). mais on peut la faire a l'economiste et regarder juste les series de prix sur les encheres. ici, c'est principalement des enchers. (mais moi c'est les collusion qui m'interesse, peu visibles dans les prix, snif). des que j'ai du fric de recherche, je cherche un petit etudiant / traducteur a payer si ca existe ici...
enfin, le livre que je pensais devoir consulter a la bibliotheque du centre de recherche en humanities (a des horaires de merde 9-12, 13-17 en semaine, vu ma vie actuelle, c'est pas pratique...) a ete rendu par le professeur. ici, les professeurs ont les livres pour un temps infini, s'ils veulent. je suis passee hier, j'avais pris rendez-vous pour le consulter, il l'a rendu et je peux le garder pendant deux semaine. youpi.
j'ai appris plein de truc a l'aikido. evidemment. des details d'echauffement et des facons de faire iriminage total defonce. c'est pour les point positif

ce matin, j'ai lu un livre sur le japonais qui expliquait que les japonais ne NOUS COMPRENNENT PAS quand on parle. c'est mon fou rire du matin. c'est pas tant qu'on est maladroit ou comme des bebes, c'est que vraiment, avant un certain niveau, ils font mmmm mmmm mmmm, normal (ici, on ponctue beaucoup la parole de l'autre) et en fait ne pigent rien. pour l'instant je dis mot par mot, alors ca va bien, je crois. ils ont compris que mon doigt de pied etait bleu. ils ont montre leurs doigts de pieds plein de sparadrap en commentant. pour qui n'est jamais monte sur un tatami, peu d'anciens aikidoka evitent les petits strapping en debut de cours. je prefere l'orteil que le coude ou le genou. ici, y'a mon poignet nique en angleterre qui se reveille un peu, mais le dos va bien, merci.
je regarde beaucoup les garcons, bien entendu. j'ai evite d'en parler jusqu'a maintenant eut egard pour mon cheri dont je ne suis pas sure qu'il me lit. bien sur ils sont tres beaux. a l'aikido on a un ou deux exemplaires, et comme partout sur terre les jolis garcons sont assez fiers de leur beaute. ici, c'est la finesse des traits qui est impressionnante - ils sont tres feminins, des fois j'ai du mal a faire la difference, mais jolis. en moyenne les jeunes qui ne travaillent pas encore se tiennent bien. les garcons n'ont pas trop le probleme de jambes des filles - les poteaux - qui en transforment de tres jolies en pas jolies du tout. etre un peu gros ne leur va pas du tout, mais j'ai un prejudice contre les gros. mais quand meme, c'est encore pire que chez nous.
alors les mains. elles sont vraiment fines chez beaucoup de gens et plutot mobiles. je ne sais pas si c'est vrai qu'on leur fait faire des origamis depuis petits, je ne sais pas si ca peut avoir un lien, mais il y a toujours une tres grande beaute dans les mouvements les plus simples, ouvir un livre, couper une feuille, qui fait des mains dansantes. comme pendant le concert. long doigts fins qui ne donnen jamais l'impression d'etre presses.
en moyenne a l'aikido ils sont beaucoup plus doux que les europeens. souvent plus mal places aussi dans mon club qui ne parle jamais d'atemi et ou le huke ne reattaque pas comme chez la fffaa de cheux nous - chez yoko elles sont douces ET bien placees. alors je suis incapable de voir si c'est qu'ils connaissent mieux leur centre, ce que je constate aussi chez les debutants, fait culturel puisqu'il ne bougent pas pareil et n'ont pas les meme activites physiques que nous, ou si c'est que l'enseignement est different. et puis, il y a un troisieme dan qui est tres raide aussi. donc ca arrive.
la peau est en moyenne plus douce aussi, mais c'est peut-etre parce qu'a l'aikido il n'y a que des jeunes (une fois marie, c'est difficile de continuer).
je vais travailler. regarder encore on the oueb. faire une petite priere a allah pour voir s'il est un peu plus cool. euh.. en meme temps il s'enerve tres fort aussi en ce moment..... bon, pas de priere, de la meditation, hop.


mardi, décembre 07, 2004

hier et ce matin : crepes
ca fait du bien par ou ca passe de se faire des trucs comme maman.
ou papa
mais en l'occurence, c'est plus une sensation "comme maman" dont on a besoin.
il se trouve que la recherche d'appartement, voyez, ca commence a me courir sec sur le coquillard. il me reste dix jours et j'ai vu principalement des rougnes, rarement dans le quartier qui me branche, et c'est un peu complique quand on n'est pas joignable, c'est a dire pas de numero de telephone, puisque j'ai pas d'argent sur mon compte, donc pas de portable.
car je vais avoir un portable bien sur. comme ca tout le monde pourra rigoler.
sinon, encore un concert superbe hier. je sors une fois par semaine, mais dans ces cas-la ca rigole pas trop. deja, le lieu, tranqroom, salle d'exposition avec des carres de gravier noir et blanc par terre, tres agreable, au dessus du bar plutot cool avec sound system varie et agreable.
il y avait de nouveau eric cordier, sur une vielle, accompagne ou accompagnant un guitariste et une joueuse d'instrument vaguement traditionnel qui chantait aussi et dansait. j'avoue que je la preferais largement en musicienne qu'en danseuse, surtout parce qu'elle dansait dans un style jeune fille pure en robe blanche vaporeuse, et que tristement, le corps est important dans ces cas-la, et l'age occasionnellement derangeant (elle avait la peau qui fletrissait, ce qui pour une japonaise veut dire vraiment vieille, et on le voyait beaucoup, meme guillaume qui a tendance a pas etre tres difficile). alors que son instrument dans les mains elle etait angelique (pour moi). pour cette performance-la, le probleme etait que le guitariste semblait mecontent de jouer avec eric, comme s'il lui faisait payer tout du long, et si aucune harmonie ne pouvait se mettre en place entre eux. je ne sais pas comment lui l'a ressenti, je n'ai pas pu lui demander. il nous a raconte avant que c'etait bizarre a osaka, que le patron du bar ne le payait pas et ne lui donnait pas non plus a boire. que c'est souvent un peu plus chaleureux en france, ou du moins plus regulier dans la chaleur. ce que le guitariste donnait a sentir, c'etait ce truc de tete de mule de japonais que je sens sans savoir si j'ai raison. les mecs de l'aikido qui mettent de la mauvaise volonte, c'est ca. c'est pas les cons francais qui friment, c'est pas montrer qu'on est meilleur, le type fait bien son boulot tel qu'il pense qu'il doit etre fait. juste, il ne s'adapte pas et par consequent empeche que la chose existe. et la, le type, on sentait qu'il savait tres bien jouer avec eric s'il voulait, qu'il avait maitrise parfaite de sa guitare, mais qu'il voulait pas. alors c'est peut-etre que le spectateur qui sent ca, mais la fille devait etre super chef d'orchestre pour que ca tourne de temps en temps nickel a deux (puisqu'elle a pas mal arrete, il parait qu'elle etait malade). signe d emauvaise volonte, les deux ont arrete le concert, eric a pose sa vielle, la fille attendait visiblement, et l'autre avait encore les yeux fermes, l'air je plane, tout seul, le son de la guitare un peu en l'air. bilan donc assez moyen surtout par l'ambiance ressentie. j'ai repense plusieurs fois a v/vm en ecoutant les sons caverneux gutturaux d'eric, je ne sais pas s'il le prendrait bien, de ma part pas un reproche du tout.
juste avant il y avait culpis, trois gentils petits jeunes gens qui tournaient tres bien ensemble, par contre, a se demander comment trois bargeots pareil peuvent se trouver. un saxo, une guitare arrangee qui faisait plutot des nappes a ce que j'ai compris (seulement plus ou moins nappeux) et un truc bidule electronique avec au choix un soufflet comme un accordeon, des ressorts vibrants, des petites tiges qu'il enfoncaient a certains endroits, retirait, enfoncait de nouveau,retirait, en alternant les deux tiges/ les deux mains pendant tres tres tres longtemps. quand on connait ma fascination pour tout travail manuel repetitif, on peut comprendre que je considerais ca comme un spectacle visuel d'une immencse qualite. dans le syle "bruit", je n'avais jamais entendu ce type de sonorite, et j'ai ADORE (un album 2003 existe sur para records). en fait, j'ai ecoute tout le morceau sans en sortir, a part a l'occasion regarder le soufflet ou la manipulation des tiges, qui me fascinait total. il est rare que je sois capable d'ecouter une heure de musique sans me reveiller.

ce matin rencontre d'un ancien moine bouddhiste en coree qui a quitte son temple car le mode de vie de lui plaisait pas (ici, mode de vie de moine ca veut dire grosse voiture, voyage tout le temps dans les divers monasteres ou on va grailler des tonnes dans des lieux classes monuments historiques avec des vues hallucinantes). il veut co-louer un maison, mais je me rends compte que la maison japonaise, c'est tres tres froid en hiver et tres tres chaud en ete, et que malgre le cote charmant pour les potes de passage, bof. en plus, c'est loin de l'aikido et de la calligraphie et du boulot (qui sont proches les uns des autres). je sais, je suis chiante. en tout cas, un americain tres relaxant, qui se presente calmement et sans parler fort en disant qu'il n'aime pas bush. apparemment, fut un temps il a fait voeu de ne pas enseigner l'anglais car il ne voulait pas transmettre l'ideologie qui va avec. finalement, il faut manger, alors il essaie de faire du mieux qu'il peut, en se limitant aux droits de l'homme et en restant a un liberalisme politique et pas trop economique. il est vraiment tres apaisant, malgre sa maison glaciale. tres jolie, jardin mignon, toilettes et salle de bains au fond de la cour, pas forcement bien chauffees. et oui....

finalement, je ne sais pas du tout si je veux une collocation ou toute seule, si je veux tradi ou pas. donc, il faut que je m'asseoids un peu dans un temple pour reflechir. se souvenir d'une donnee : ici, quand on paie pour entrer dans un appartement, il y a la key money, qui est de 100 000 a 250 000 yens dans les appartements regardes. argent que l'on abandonne, et il y a en plus le deposit d'a peu pres autant qui revient theoriquement quand on part (plus frais d'agence s'il y a agence). alors on reflechit encore plus qu'en france....

les enfants sont transportes dans des cars de transport scolaire verts sur lesquels sont dessines un gros chat qui tient un petit chat dans la gueule, tres mignon. ici, les parents n'accompagnent pas du tout les enfants a l'ecole, ils vont en bande et certaines rues sont bloquees autour de chez moi du matin au soir (il y a une grosse ecole avec son stade en face). c'est assez reposant, pas de parano, des priorites de ce type.
que de contradictions.


lundi, décembre 06, 2004

je suis allee dire bonjour a bouddha derriere la maison et il etait tres en forme sous le soleil legerement couchant. il me semble qu'en ce moment, de 2 a 4 c'est superbe, meme si on doit mettre un blouson vers 4 heures parce qu'il commence a faire un peu froid (on peut pas dire que ce soit l'hiver) . j'ai donne onze yen a la boite en boite et prie pour qu'il ne pleuve pas ce soir. je ne sais pas si ca suffit (ne pas oublier qu'on est dans un monde assez paien ici, alors autant s'y mettre).
les kamis aussi avaient l'air en forme avec les petits papiers blancs qui voletaient dan le vent. bien tranquille tout ca. les feuilles sont rouges et tapissent le sol. quand le vent souffle on entend des petits clochettes.
tout ceci est a trois minutes de la maison et quatre de la fac (je dois faire un petit detour).

j'ai entendu maintenant pas mal d'histoires de gens qui ont eu des problemes de velo : maki a eu le sien degonfle quand il l'a laisse trop longtemps devant un lawson, et une petite allemande a eu la valve arrachee apres degonflage, et jetee dans la rue - c'est la vieille voisine qui n'aime pas les velos devant chez elle qui a fait ca.
genre : il y a des gros cons ici aussi (mais il me semble qu'on etait au courant que tout le monde n'est pas parfaitement clean ideologiquement dans ce pays... ). en dehors des merdeux de l'aikido que je dois apprendre aimer comme tous les animaux (cafards, araignees, chiens, chats, oiseaux, electeurs du front national - c'est ce qu'on nous apprend dans la belle bd sur la vie de bouddha par ozamu tezuka), j'ai eu la chance de rencontrer peu de cons. un peu un collegue psycho-rigide, mais il est aussi tres difficile de savoir si c'est la difficulte a parler anglais qui fait ca. ca pourrait, tout betement, ils ont un accent un peu hache et dur quand ils changent de langue.

alors, la technique de drague est unique, et repetitive, et finalement ils draguent aussi ici. j'ai le nom qui s'y prete.
hello. hello. .... petite raison pour discuter, peut prendre plusieurs formes... where are you from ? france. ooooooo (les yeux tres grands) fourancou, very nice. what is your name ? juliette. djoulietto (maintenant je traduis). djoulietto ? et la ils essaient juli...... je dis yes, ju is difficult to say for english people too. ooo it's like je t'aimo. paf. au huitieme c'est beaucoup moins etonnant.
je me demande si c'est la methode de drague nationale pour les francaises, s'il y a des livres edites ou quoi....
:(

l'histoire d'etre francaise, ca marche pas mal avec les policiers aussi. aujourd'hui un policier passait a la maison pour faire un recensement de la population. je pense qu'ils font ca en grande partie a cause des catastrophes naturelles, avoir une idee du nombre de personnes a recuperer sous les decombres quand il y a un probleme. en plus, j'habite dans un apparement au mois, ca s'appelle, un truc tres cher qu'on garde peu de temps, depannage.
or donc, le policier est venu, il m'a demande mon nom, et je trouvais pas mes papiers (moi qui suis si soigneuse dans mon rangement !!!!!!). eh bien, c'etait pas grave puisque j'etais francaise, ooooooooooo, et que j'ai ecrit mon nom, qu'il avait du mal a lire, alors je suis allee chercher ma petite feuille a kanji qu'on m'a faite hier avec juliette et l'autre feuille avec rouchier, et il a lu sans aucun probleme (bizarrement, la prononciation tombe alors assez juste, contrairement aux tentatives de lecture des lettres europeennes qu'ils apprennent a travers l'anglais, d'ou une prononciation necessairement djou), il etait tres tres tres content et m'a dit thank you en me serrant la main, pour le coup des kanji, puis il est parti.
en gros ca ne le derangeait absolument pas que je n'ai ni mon passeport, ni ma carte de secu, ni ma carte de resident etranger, et que je sois la pour un an.
il parait que les policiers ne servent qu'a indiquer le chemin et que les yakuza reglent l'ordre. c'est du moins ce qui est dit dans certains articles de socio et d'histoire, et ce qui se raconte en general.

sinon, les kanji pour mon nom :
ju li e tte
tree village/country/town blessing/favor capital /metropolis

rou chi e
stay / remain will/ambition picture/painting

ouala
racontez-vous des histoires.




dimanche, décembre 05, 2004

bon, visiblement ce que j'ecris fait chier tout le monde, la quotidiennete emmerde et vous avez bien raison.
alors on va voir si j'ai encore la flamme, parce que les feed-backs negatifs quand on est a l'autre bout de la terre, je pense qu'on se rend pas bien compte de ce que ca fait. c'est pas mal aussi d'etre a la maison et pouvoir parler a d'autres personnes qu'a des inconnus en entendant deux minutes de sa langue natale par jour en moyenne... et en comprenant dix minutes.
ca fait juste que je vais arreter de penser, c'est tout. donc ce sera encore moins interessant.
si je pense, je pense que ce que je fais est nul, donc c'est pas tres agreable.
alors les cours de calligraphie, c'est super, puisqu'on a encore l'impression d'avoir deux ans, il faut tourner 160 fois le petit baton d'encre pour avoir un peu d'encre au fond de sa pierre et on arrete le cours pour aller regarder les feuilles d'erable rouge et toutes petites (parce qu'il faut bien expliquer que pour nous les feuilles sont motto ooki - les details ca plait). bien sur on nous offre le the et les gateaux delicats, et on insiste pour nous faire payer 50 yen pour les feuilles de calligraphie (rappel, ca fait 40 centimes d'euros). ils ont garde ma plus belle calligraphie pour l'accrocher. ca tombe bien parce qu'en deux heures, j'ai fini par etre capable de faire entre mon nom en kanji et mon mot (aikido, comme c'est original), sur un papier A4. par contre, le mot penchait dangereusement de droite a gauche vers le bas, un peu ridicule encore. mais comme j'ai fait plein de progres entre le debut et la fin du cours, ca a fait plaisir a tout le monde. c'est l'abnegation qui est importante, le reste tout le monde s'en fout. ils ont insiste pour me garder pour le cours de japonais apres, je sais pas si je dois le prendre bien ou pas. je voulais pas.
ayant oublie mes papiers a la maison, j'ai oublie ce que veut dire ju li e tte rou chi e en kanji, mais on imagine bien qu'il y a plein d'aventures, je raconterai ca plus tard.
les temples, c'est beau, ca sent l'encens et les portes en bois sont majestueuses, les japonais en week-end donnent l'impression de n'avoir aucun rapport culturel avec ceux qui ont concus ces lieux merveilleux, produisent les tissus qui sont vendus en abondance autour des temples, ou fabriquent les gateaux beaux et bons, vu qu'ils ont l'air de gros beaufs. mais il faut savoir qu'a tout moment, un japonais sait etre passionne et faire de belles choses. tous, malgre leur air de rien du tout. et oui, grande lecon d'humanite.
y'en a pas d'autre, parce qu'a deux ans, on comprend pas grand chose, voyez ?


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