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mardi, novembre 30, 2004

aujourd'hui rien a dire, alors
un livre dont on me dit que c'est bien
http://www.lahordeducontrevent.org/index.html

et des infos pour les artistes
http://www.villa-kujoyama.or.jp/present.html



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en fait j'ai un truc a dire
la junk food japonaise, c'est trop bien. alors ils font de l'eau qui est un peu blanche pour les sportifs - genre truc iso proto sucro toniquo que sais je encore, sensement desalterante genre sucree - salee - apparemment il est possible d'aimer (mais cela vient de quelqu'un qui n'aime pas le ricard, peut-on vraiment faire confiance en matiere de gastronomie a quelqu'un qui n'aime pas... j'arrive meme pas a l'ecrire tellement c'est pas possible... bref). personnellement, j'ai fait POUAH (mais encore plus gros que ca)
sinon, ils font des petits triangles de riz enroules dans des algues ou seulement petite boulette avec des machins dessus, le tout dans du plastique. on en trouve dans des boutiques normales, faites par des gens normaux, qui sont tres bonnes, genre de petit sushi du pauvre. et puis d'autres qui sont un peu comme du mac do vendues en superettes (sauf que chez mac do, ils mettent des gens qui s'agitent en cuisine pour bien montrer que des humains sont impliques dans la chaine de fabrication, sinon on n'y croirait pas- la, on n'y croit pas, on voit bien que leur riz decouvre soudain notre espece, d'ou son calme absolu de la proie qui n'a jamais croise un predateur). bref, donc je suis au japon pays du raffinement et du bon gout, et je mange un triangle de riz enveloppe dans une fine tranche d'omelette (c'est jaune et caoutchouteux en tout cas) et surtout, c'est du riz au ........ ketchup, et oui. mmmmm.
donc, chers lecteurs (je mets un s maintenant et je vous dis bien le bonjour et merci) sachez qu'il faut beaucoup beaucoup de gentillesse et de volonte (quasi samouresque) pour faire des experiences que vous meme pourrez eviter quand vous serez ici. car je doute que meme ceusses qui n'aiment pas l........... dur a dire, ils puissent manger ca.



lundi, novembre 29, 2004

des bonbons a l'ail.
bien sur, je ne m'attendais pas du tout a trouver un truc pareil.
c'est un peu comme confit, dans un petit sachet, une petit gousse, un peu sucree, hhhhmmmm (enfin, bon, perso j'aime ca) .

sinon, je tente le diable chaque jour : je laisse des affaires dans le panier avant de mon velo pendant que je suis en train de faire des choses ailleurs (boult, autre magasin). un jour, a force, je vais tomber sur un japonais malhonnete et me faire voler mes affaires, mais c'est si bon de tout laisser et de ne rien craindre. je ne savais pas que c'etait si agreable. la punition sera surement triste, mais entre temps, je regagne de la foi dans l'espece.

finalement, le japonais : pour dire lumiere, on met le kanji du soleil et celui de la lune ensemble, c'est joli.
j'ai l'impression que les jeux de mots ne se passent pas vraiment comme chez nous. deja, strict au sensu y'a du jeu de mots partout partout, puisqu'on associe toujours des images. ce qui fait que par exemple, kami, qui veut dire au-dessus et dieu aussi (les petite dieux shintos), ce n'est pas la meme chose du tout, parce que les kanjis sont differents.
par exemple, dans le nom de mon joli collegue de bureau, murakami, c'est le kanji de au-dessus, et j'ai dit "kami, like a shinto god ?" "no no no no. kami like over. it is not the same, same sound but not same kanji". d'ou je crois comprendre que c'est le kanji qui compte et qu'on joue pas sur le double sens de l'oral mais uniquement sur l'ecrit. je vais voir si on joue sur les double-sens des fois a l'ecrit (je reviens vous expliquer dans 25 ans).


je suis repassee en ville, j'ai revu le vieux monsieur aux patates douces, et c'est fois j'ai pris des patates sechees. confirmation la semaine derniere je lui avais bien achete des kakis seches, ca a un gros noyau dedans, ici, les kakis.
ce monsieur m'est sympathique, il est tres tres tordu comme pas mal de vieux ici. courbes au niveau des reins, presque horizontaux comme nos vieux de la campagne, moins de la ville. il a aussi le cou qui pivote ves la gauche (ca tombe bien, on entre dans son magasin par la droite, alors il peut nous regarder plus facilement comme ca). il ne bouge pas beaucoup, designe d'un tres vague signe de tete l'endroit ou on peut attraper des sacs plastiques (par exemple). il n'est pas du tout du tout aimable, il bougonne. il est tres jaune et tres frippe. il a un bonnet allonge sur la tete comme les petits minets branches (je ne sais pas si la description qui precede vous a suffit, mais je reprecise : ce n'est pas un petit minet branche).
hier j'ai regarde les rivieres pourpres et je continue a trouver que c'est dommage que kassovitz filme comme une patate (aucune sens du rythme, du scenario, du cadrage) parce qu'il a un tres bon reperage et surtout des acteurs qui tiennent quand meme bien la route.... et puis j'adore les polars paranos.


samedi, novembre 27, 2004

je ne sais pas forcement raconter les evenements artistiques, alors je suis desolee d'avance si ce n'est pas passionnant.
mais l'evenement etait tres beau.
hier soir au cafe independants - avec un "s" mysterieux - il y avait une soiree avec quatre concerts. j'ai oublie les flyers a la maison donc vous n'aurez que le nom d'eric cordier, le francais en tournee qui est dans le kansai (la region osaka kyoto) pour quelques jour encore et au japon en tout pour un mois et demi. (eric cordier japan tour'04 est le nom plein d'originalite de l'evenement).
hier, la premiere intervention commencait a 19h30 par un type qui a du etre torture par ses camarades de classe et qui se venge en enfermant des gens dans une piece (en les faisant payer) et en leur jouant de la musique tres tres forte et stridente qu'il produit a partir d'un clavier electronique, au risque de leur faire perdre de l'audition. tres agacant.
ensuite, la performance d'eric cordier, ensuite un type qui aurait pu etre interessant (dans un style aussi assez peu minimaliste de bruit, et un couple nippono americain pas mal malgre l'accent ignoble du eric x (lui aussi eric), ou deux individus jouaient l'un un son assez strident, ou tres repetitif de musique electronique assez maitrisee tandis que l'autre ajoutait des melodies douces et tres reposante, un melange interessant meme si un peu lassant. le plus drole quand on a deux personnes derriere des lap tops avec des sons tres differents, ainsi, c'est qu'il est difficile de savoir qui joue quoi a un instant donne. qui est la brute et qui est le magicien ? :)
sinon, eric cordier, est arrive apres le premier fou agressif.
d'abord il s'est mis tout nu, mais a aucun moment, ni au debut ni par la suite, la nudite ne semblait un procede (infiniment trop utilise dans les performances a mon gout, et pourtant dieu avec un petit d sait que j'aime voir des hommes nus). deja, eric a un corps tres particulier, longiligne qui semble meme celui d'un geant par instant, les cheveux tres longs (selon les moments, pareil, ils pouvaient avoir l'air d'une chevelure immense ou d'etre juste a mi-dos, selon les positions). il n'a pas de poils visibles en dehors de ces cheveux, ses sourcils et ses poils pubiens. guillaume parlait d'un corps ou tout est dessine sans que ce soit le fruit d'un travail et il est vrai que tout du long de la performance on voyait tres bien ses cotes se soulever sous l'effet de la respiration, ses os, ses organes. peu de muscles, ou du moins pas ceux que je vois habituellement sur des humains, tres surprenant donc (attention, pourtant, pas de doute : c'etait un humain :) ).
il a tout d'abord il a pris deux micros qu'il a promenes sur son corps, faisant des sons de frottement puis obtenant des sonorites de plus en plus mysterieuses a mesure qu'il passait sur le ventre, la gorge, il a finit dans la bouche, ou sa respiration etait enorme dans notre silence, puis il a pose les micros et s'est dirige vers le fond de la salle. pour l'instant, il s'agissait de musique avec des capteurs particuliers. il a pris deux *electrodes* ou quelque chose comme ca (ne pas esperer de detail technique de ma part) et les a mis dans sa bouche avant de commencer a danser. disons, c'est a cet instant que je me suis dit "il danse bien".
il a donc fait des sons tres angoissants avec sa bouche, gutturaux sera le seul adjectif qui me viendra et s'est recorqueville et a ouvert son corps, a fait des galipettes dans un ralenti improbable (faisant reculer le spectateur du premier rang qui avait peur de voir ses fesses en gros plan). ses cheveux s'enroulaient autour de lui tandis qu'il etait au sol, plus ou moins foetal, plus ou moins tordu, assez rarement franchement entier, debout (et la seule fois ou son nombril nous regardait pendant qu'il haletait, la tete en arriere et les mains legerement ecartees, j'ai un peu honte de mon manque d'originalite, mais j'ai vu une figure christique, ce qui et quand meme une caricature quand on voit un typ nu et maigre a cheveux longs sur une scene, mais on n'est pas responable de ses emotions).
les sons etaient respiratoires et de longues plaintes. ce n'etait pas tres gai, et il se debattait perpetuellement dans un enfermement dont on ne semblait guere pouvoir le tirer, mais il ne semblait rien demander de toute facon. les rares moments d'ouverture n'etaient jamais vraiment une liberation (pour moi) car ses mains etaient atrocement crispees, tordues et laides, vraiment. tout du long. alors que ses mouvements et postures, malgre les sons dechirants, etaient parfois harmonieux et agreables. il a fini par une marche qui m'a un peu fait du bien (la souffrance exprimee etait dure par moment) en marchant comme un canard, un peu drole, qui faisait sortir de cette fascination pour un monstre au fond d'une caverne de solitude. il m'a semble par exemple qu'il n'ouvrait jamais les yeux, etait face a nous sans jamais nous percevoir. une face d'animal de grotte aveugle, genre chauve-souris. notons que meme quand il marchait comme un drole de canard, un de ses bras coincait l'autre dans son dos. il y avait toujours une partie du corps qui allait mal.
je l'ai observe pendant les performances qui suivaient, il etait tres grand dans la vie reelle aussi, et tres mince, et se tenait tres droit d'apparence un peu crispee, comme un danseur de danse contact que j'ai connu aux etats-unis, un peu comme mon pote cynik de marseille, qui est aussi grand et mince et qui malgre sa souplesse (eric cordier aussi est tres souple vu ce qu'il fait) evoque une grande rigidite dans le port de tete. c'est etrange. il a une tete plutot marquee, mais qui n'est pas jeune ni vieille - enfin quand meme pas tres vieille. il a alternativement l'air tres doux et tres dur. vraiment, etrange c'est la sensation qu'il a produite sur moi pendant les rares instants ou nous avons communique. sympathique, mais qui n'a vraiment vraiment vraiment pas besoin de discuter.
on ne sait pas bien comment ca fonction techniquement (perso ca ne m'interesse guere, mais c pourrait interesser quelqu'un), donc, si quelqu'un fait les reglages de ses capteurs bucaux ou si c'est lui qui mixe tout du long en manipulant avec la bouche, mais la diversite des sons etait enorme, meme si elle etait souvent du cote du caverneux triste.
il faut comprendre qu'en comparaison la masturbation des adolescents mal finis qui passaient juste avant et juste apres manquait beaucoup de force et de radicalite. il ne faut pas s'arreter au milieu du chemin.

sinon, j'ai reussi a decrocher pendant les autres performances, pour remarquer un cuisinier tres beau derriere le comptoir, les manches de son pull noir retroussees jusqu'aux coudes, un tablier rectangulaire un peu plus clair sur le torse (on ne le voyait qu'a partir du bas de la poitrine), des cheveux touffus et une nuque penchee tres frele. en dehors du fait que c'etait un joli jeune homme delicat comme seuls savent l'etre les japonais a mes yeux, c'est a dire delicats et fins sans etre appretes, il avait surtout une gestuelle superbe, encore une fois comme les japonais(es). le quotidien semble etre ici une affaire fondamentale, couper le poisson un travail qui demande une attention absolue, un serieux sans borne. il etait la decoupe du poisson (je suppose que c'etait cela au vu des gestes), ce qui me laissait profiter de son cou dont j'ai deja dit qu'il etait gracile. (il fallait bien s'occuper, autant regarder). a un moment il est intervenu dans la dernier performance quand le son etait assez bas, il a moulu du poivre et ca tombait parfaitement. je l'ai entendu car je le regardais, ca enrichit la perception, mais j'ai vu qu'eric qui regardait le spectacle a sursaute et s'est tourne lentement vers la source de la nouvelle rythmique. j'ai bien aime.
son autre participation, c'etait la presence des odeurs de nourriture. guillaume plaisantait en disant apres une des debauches de bruits agressifs "vous voudrez bien me montrer la carte des thes..." - c'est assez original de sentir l'ail et la friture (plutot apetogene) dans des concerts experimentaux.

je voulais preciser quelques points.
si j'ai eu honte hier apres l'histoire du velo, c'est qu'en sortant du centre, ne voyant pas la bicyclette, j'ai pense "bon, alors, quelqu'un s'en est occupe, ou est-ce qu'il me l'a range ?". je SAVAIS que quelqu'un en avait pris soin, l'avait bien traite, et m'attendait pour me le rendre. je n'avais pas du tout de remord d'avoir refile un ennui a quelqu'un. et de n'avoir aucun reproche m'a montre combien je profitais de cette forme de gentillesse quotidienne, qui n'est pas partout mais nous rend tout de meme la vie si douce dans ce pays.
mon sondage recent le montre : tous les europeens et les nord-americains rencontres louent le manque de stress. profitons-nous ?
pour ce qui est de profiter, la question de savoir ce que c;est que travailler au cnrs, le sens social que l'on a et combien on profite, en etant ici, en produisant meme deux papiers par an qui son lu par vingt personnes sur terre (et je ne les fais pas en ce moment) - et s'ils sont lus par plus, ils sont en general dangereux car interpretes a la louche, parfois a contre-sens, car ils sont affaires de specilalistes qui prennent des precautions qu'eux seuls comprennent dans l'enonce de la "verite". nous sommes dangereux quand nous ne sommes pas inutiles. et etre au japon, detendues, voir les feuilles des arbres changer de couleur dans les temples (il parait qu'il existe un parcours precis, disponible a l'office du tourisme, qui explique comment organiser les deux mois d'automne pour suivre au mieux le jaunissement des arbres, les temples etant loalises a des endroits divers et ayant des especes qui reagissent plus ou moins vite au froid), c'est encore plus allie l'inutilite a la paresse, a un plaisir personnel.
et malgre tout, il me semble qu'il y a un sens a venir aussi loin pour trouver l'alterite absolue (mystere qui s'epaissit chaque jour un peu plus) tandis que la forme exterieure ressemble tant a notre quotidien - voitures, micro-ondes, tele, portable, toilettes et douches, ... ce n'est pas l'alterite africaine, c'est quelque chose qui nous ressemble incroyablement sur tout le vingtieme siecle, a quelques exceptions pres (les robots, ici, ce ne sont pas que les bras des usines de montage automobiles, mais aussi le robot sony a qui on peut apprendre a parler ou le toshiba (c'est bien toshiba ?) qui imite les mouvements qu'on fait devant lui).
et puis c'est cette immense economie ou le don est reconnu comme fondamental dans la societe, alors que chez nous on nie son importace dans la circulation des biens, la repartitioin des richesses, la construction des motivations, et qu'elle reste anecdotique. taboooooo. (il n'y a qu'a voir qu'on donne une prime de noel aux chomeurs, ce que je trouve debile. on ferait mieux de leur donner de quoi vivre dans l'annee, et d'oublier cette connerie de consommation ostentatoire des jours de neige).

enfin, il faut savoir que je ne fais pas que des choses bien ou neutre ici, que je ne suis pas qu'observatrice. l'autre jour, a l'aikido, j'ai fait mal a une jeune femme sur qui mon shihonage ne passait pas. sans le vouloir, je lui ai fait un arm lock qui aurait pu etre blessant et n'a ete que douloureux. je ne voulais pas, mais je n'avais pas non plus a desirer que le mouvement passe, de facon si obsedante que j'ai failli etre dangereuse.
je n'etais pas du tout contente de moi, je ;e suis sentie peteuse, d'autant que nous travaillions a troism et que donc ce n'est pas reste entre elle et moi, et que le type m'a tancee.
je n'etais pas a l'aise.
ceci dit il a tout de suite decide de me "punir" (?) ou de m'empecher de recommencer. il m'a fait un shihonage n m'arrachant a moitie l'epaule. puis m'a fait le signe ou l'on croise les avants-bras pour signifier "interdit".
je ne sais pas si c'est le mode educatif ici, mais faire mal a quelqu'un qui a fait mal, tout ca parce qu'on est assez puissant pour le faire.... je n'ai pas reconnu l'aikido la-dedans.
le type m'a mal regarde par la suite, et je pense qu'il se sent dans son droit.
je ne sais que penser. je ne suis pas fiere, mais je ne sais vraiment pas.


Attention
un vague conte moral au titre un peu lourd
le blog est l'autre post de la journee



La huitième porte du square du Diable

L’homme avance la jambe mécaniquement et son pied foule le gravier. La foule se fait entendre comme éparpillée, les enfants rient et courent, certains défilent en courant juste devant ses pieds. Des femmes discutent de mode et d’amours passagères, leurs voix s’approchent puis s’éteignent quand elles le dépassent. Un vendeur de glaces fait sonner une clochette au son plaisant mais juste un peu aigu pour apaiser réellement. Bien éveillé ; le corps sans courbature ni douleurs, ses muscles et son sang chaud, l’air circule sans son corps, mais il n’arrive pas à avancer d’un pas. Il regarde, hébété, le square vide emplis des sons d’une journée simple de bonheur.

Il finit par marcher, tandis que le soleil tourne lentement, à un rythme qui serait imperceptible à son œil, si l’ombre des bancs ne se déplaçait pas. C’est un square normal, entouré d’une haie de thuyas un peu haute qui cache en tous points le monde extérieur. L’homme est du Poitou, mais il se souvient de ses visites à Paris et des rares espaces de couleur verte où il allait parfois s’asseoir. Les sons étaient effectivement identiques à ceux qu’il entend maintenant. Les arbres hauts plantaient leurs racines dans un humus odorant. Ce n’était pas la nature, mais un décalage léger et reposant par rapport à l’univers des parkings et des voitures, des rues étroites et dures.
Il s’assied sur un banc et écoute. Parfois il sourit. Parfois s’attendrit. En ce premier jour, il entend un enfant en battre un autre, des cris perçants et des mères affolées. Tout se résoud par une claque et une glace, la tension redescend d’elle-même. Il est assis sur son banc et s’inquiète vaguement. Tandis que le soir descend, il se demande où il est. Quand la nuit tombe une cloche se fait entendre s’éloignant et se rapprochant. Les pas et le tintement grave s’arrêtent à ses côtés. « Monsieur, il faut sortir3. D’accord3. Il s’entend répondre sans avoir articulé. Pourquoi parlerait-il à l’air ? Il n’est pas fou. Il se sent se lever, marcher et atteindre sa petite porte sur le côté. Les sons des invisibles se dirigent tous vers le portail principal.
Il sort.
Absence.

Il passe la porte et voit que ce jour-là le temps est gris. A peine quelques mètres franchis et une bourrasque soulève sa chemise. Il a froid. Il gèle. Il tente de se cacher derrière un arbre mais l’air glacial tourbillonne pour le trouver Les bosquets où il se réfugie le lacèrent de leurs branches nues. Il tente de courir, de sauter, mais il sait d’expérience que le mouvement ici ne se transforme jamais en effort physique, qu’il bouge sans rien sentir, ni rien oublier, et qu’aucune fatigue ne le calme jamais. Puis il cours sans discontinuer, voulant tromper un peu l’ennui de cette souffrance passive. Il tombe. Le sable fin est ici transformé en boue et il grelotte encore plus, trempé, les genoux en sang.
Il ne sait pas si le temps avance tant le ciel est sombre, puis, après avoir hurlé dans la tempête pendant ce qui lui semble des jours entiers, il entend la cloche, et se précipite vers sa porte.
Il n’a plus jamais entendu la voix du gardien, il n’a plus jamais répondu. Peut-être a-t-il rêvé.

Un jour qu’il déambule en une belle journée de printemps, des hurlements se font soudain entendre, il avance vers les cris et reconnaît des voix d’hommes, sonores et impératives, des chiens agressifs, des coups de feu tirés en rafale. « Rassemblez-les au kiosque à musique ». Suivant les pleurs et les gémissements, il s’en va vers le kiosque. Il entend le mégaphone « Hommes à gauche, femmes et enfants à droite, on verra si on vous trie mieux après ». Les brouhahas s’éteignent après que des coups aient plu et que des injonctions au silence aient fusées. Longtemps après que la rafle se soit conclue, que tous aient été emmenés ou tués, il est encore en train de sangloter quand la cloche sonne. Il n’a pas la force de marcher et attend que ses pas le mènent d’eux même. Il sort.

Il fait grand soleil pour une fois et il sent les rayons réchauffer son corps, il sourit comme il a oublié de le faire depuis longtemps, ses muscles se sont détendus. La cloche a sonné alors que le jour ne décline même pas. L’homme sait que dans quelques minutes il n’aura plus le choix, sans réfléchir, il grimpe à l’arbre le plus haut. Il sait qu’il est mal coordonné et que son vertige l’empêchera de redescendre, il restera là-haut et profitera de quelques instants de plus.
Arrivé sur la première branche, à 4 mètres du sol, il a à peine le temps de se mettre à califourchon qu’il sent sa jambe repartir en sens inverse, son corps s’asseoir face au vide et sa tête basculer vers l’avant. Il tombe sur le haut du dos et la douleur est intense. L’évanouissement lui est interdit, et il se lève sans attendre, marchant d’un pas vif auquel il ne peu pas croire pas, la douleur irradiant à chaque pas. Des larmes se mêlent au sang qui coule de son nez et de sa bouche, son bassin hurle, il ne sent plus ses mains ni ses pieds mais leur absence blanche le cisaille.
Avant d’avoir atteint la porte, il a enfin compris où il est.

Il cherche.
Il ne sait pas pourquoi il est laissé ici. Ce qu’il a fait ni quand. Son passé, sa vie, est un souvenir lointain. Ce qui ressemble à des milliers d’années d’homme, s’est écoulé dans ce square, des centaines de milliers de jours presque identiques le séparent de son dernier souffle. Il était très vieux déjà. Jamais depuis il n’a pu vidé son esprit, toujours un pic-vert venait lui vriller les tympans, une femme lui susurrer des mots d’amour mensongers, si son esprit se déconnectait ne serait-ce qu’un instant.
Comme il ne trouve pas il décide de s’occuper en se faisant mal. Il ne trouve que l’arbre, car il n’y a pas d’eau pour se noyer, pas d’électricité ou de feu pour se brûler. Tous les jours il monte un peu plus haut et attend la cloche, la douleur extrême, la sortie. Il pense avoir trouvé une occupation.
Un jour, il tombe pendant son escalade et reste allongé sans pouvoir bouger, les reins brisés comme il se doit, toujours conscient. Des heures plus tard, le soleil se décide enfin à décliner, et il se lève en zombie une fois de plus, hurlant de douleur à chaque mouvement. Après des siècles de douleur, cette aventure ne le décide même pas à arrêter.

Et puis un jour, l’arbre devient si lisse qu’il ne peut plus monter un seul mètre. Il maudit le végétal, puis se rend compte que celui-ci est dans la même situation que lui, les pieds plantés dans un sol pollué de métaux lourds, ses branches aspirant un air vicié de grande ville, et maintenant son tronc dénaturé. Il se sent proche de lui.
Alors lui prend une nouvelle obsession. Il se persuade qu’il n’est pas le seul à utiliser cet espace. Quand il sort, un autre damné entre et s’ennuie lui aussi, souffre, apeuré, peut-être n’a-t-il pas encore compris. Il écrit dans le sol, il grave sur les arbres, il se fait saigner pour afficher des recommandations sur les murs de la cabane de jardinier. A chaque fois qu’il se retourne, avant de franchir la porte, il voit les lettres s’effacer, parfois des écureuils qui ne sortent qu’en cette occasion joue au milieu des branches qu’il a disposé. Parfois une pluie soudaine s’abat et nettoie ses arrangements.
Un jour il se résigne, et s’avoue que ce n’était qu’un mensonge, que ce lieu est pour lui, qu’il est seul.

Il continue à scruter son passé, mais celui-ci lui échappe comme l’est pour le vivant la petite enfance, mélange de perceptions imprimées et de reconstructions maladroites, des rêves, peut-être, sans qu’on le sache. Dans l’obscurité il cherche, mais ses mauvaises actions se cachent à lui.

Et lentement il se souvient. De petites humiliations qu’il a infligées – à un camarade dans la cour – à un troufion comme lui qui a mangé sa merde devant la chambrée – au collègue de travail concurrent et qui, suite à une réunion où il avait lui-même été cinglant, est parti en préretraite – et finalement Marion, pas laide, mais qui l’aimais trop sincèrement au temps de son cynisme adolescent. Elle était partie se suicider dans une autre ville. Impossible de se souvenir si elle s’était ratée.
Il se dit encore maintenant, qu’il n’avait pas eu le choix, qu’il devait avancer et exister. Sans cesse il y pense : sa propre vie ne pouvait s’arrêter aux autres, aux faibles. Il avait besoin d’amis d’argent de reconnaissance.
Il comprend – ou croît comprendre et est sûr d’avoir raison – que tout est question de remords. S’il pouvait ressentir du remord, il serait sauvé. Il ne croyait pas vraiment être sauvé grâce au repentir, lors de son passage sur terre, il était bien trop post-moderne pour ça.
Mais il ne croyait pas non plus à l’enfer, alors.
Il se dit que le regret lui apprendrait à sentir le geste qui aurait été juste, ce qu’il aurait dû faire alors pour être en présence des autres, sans se construire un homme théorique, sans instancier cette image sans fondement. Il se dit que se regarder lui-même l’aidera à oublier ce qu’était le regard des autres, à savoir.
Il espère toujours être sauvé.

Il essaie de trouver le remord.
Il essaie encore.




(Peu importe l’âge que vous aviez
Peu importe le temps passé)




vendredi, novembre 26, 2004

ah, encore des aventures. a midi, j'avais peur que la journee se deroule sans rien (a part la decouverte des petits muscles caches dans le dos, dont j'ignorais l'existence malgre les stages saotome ou deja j'accrois perpetuellement mes connaissances de morphologie intime - les cours tous les jours, dont ceux de la fac avec les petits de 20-22 ans en pleine forme ou ceux de yoko sensee (je decouvre au cours de japonais que la transcription contemporaine en romanji c'est sensee) ou on va en finesse et en profondeur en meme temps, et ou on passe pas plus d' 1 mn 20 a discuter et 3 min a regarder les demos a chaque cours, ca change un peu.... je repete mais ca me rejouit sans cesse).
alors je me suis engrennee avec le chinois liang qui est parti tout seul au musee, mais il apprendra qu'on accueille pas une juliette qui a ses ragnagnas qui arrivent en lui montrant une montre et en disant "five minutes late" quand elle a des courbatures partout et mal aux genoux de passer une demi-heure tous les jours a marcher dessus. donc, je suis partie vers l'international community centre.
l'international community centre est la ou vont les etrangers qui veulent trouver appartement, vendre competences de langues, apprendre ikebana ou caligraphie, ... c'est international, donc plus facile a comprendre.
c'est pour ca d'ailleurs que je me suis lave les mains avec le produit desinfectant pour la cuvette des chiottes (qu'on doit mettre sur un petit papier pour frotter le siege avant de poser son petit posterieur pour pas le salir). ca m'a juste fait un peu glousser, et je dois pas etre traumatisee parce que j'ai pas copie les kanjis qui etaient ecrits sur la bouteille.
j'ai fait des rencontres, aussi, d'une dame dont les mari est jardinier dans deux temples et il travaille beaucoup en ce moment parce que les teles font des reportages sur les temples de kyoto en periode de changement de couleur des feuilles - il faut que ce soit nickel quand les cameras passent, tous les deux jours a peu pres. je dois avouer que je suis estomaquee de la vitesse a laquelle ca s'orangifie. c'est vraiment joli tout plein. on sent qu'il va bientot faire froid mais pour l'instant il n'y a que des bons cotes.
emsuite, je suis sortie et mon velo n'etait plus la.
j'avoue. bon, j'avoue. je me doutais que je ne devais pas le mettre la quand je l'ai pose.
je le sentais.
c'etait devant un escalier et c'etait le seul velo en vue. ca ne peut pas arriver dans un espace public.
mais je revenais de dire merde a l'autre rabat-joie, donc j'etais un peu ailleurs...
sans vraiment m'affoler devant la disparition du sus-mentionne vehicule, j'apercois de loin un type en uniforme bleu et jaune, du jaune fluo de mes accroche-pantalon-pour-pas-que-ca-se-prenne-dans-la-chaine. c'est en general un signe que cet homme est responsable de l'organisation / de la circulation / ... il y a beaucoup de messieurs de cette couleur, et en particulier pour le chantier de la fac en ce moment, il y en a deux pour indiquer qu'il faut passer par le petit couloir - on n'a pas le choix, de toute facon, sinon il y a des murs de deux metres de haut - disons qu'ici, il y a beaucoup de petits services d'aide a l'organisation.
je m'approche de l'homme en disant mon fier sumimasen des familles et il comprend tout de suite a mon air ahuri, il me fait un signe velo en pedalant avec les mains, je fais "hai" et il me fait signe de leur suivre. nous arrivons au parking (a environ 150 metres du point d'origine de parking) et je retrouve mon velo, toujours attache, sur sa bequille, en pleine forme. il me fait coucou, je lui flatte l'encolure et nous voila parti, apres deux ou trois arigato et sumimasen courbes parce que quand meme je me sens tres tres con. l'homme me sourit d'un air de grand-pere content pour moi, ce qui me fai encore plus honte, ca marche bien comme education, et je repars sans avoir subi le moinre froncement de sourcil pour les emmerdes occasionnes.
en meme temps peut-etre qu'il s'ennuie tellement que ca lui a fait son occupation de l'apres-midi... ????
sinon j'ai decouvert un nouveau gateau pas mal, mais il faut que j'arrete de decouvrir des gateaux.

sceance de cinema ou un demi cinephile fait la presentation d'un bresson. un demi-cinephile c'est quelqu'un qui a tous les tics du passionne, presque il parle en agitant les bras, les yeux brillants a l'evocation du passage de mitchum en haut de la colline dans la nuit du chasseur ou s'evanouit au travelling de la soif du mal (ce qui se comprend assez bien, de fait) mais pas la connaissance. alors quand il sait pas il ne dit pas "je ne sais pas", parce qu'il est tres bien acclimate au japon, mais il repond a cote. et puis apres il deblatere. (ma question, c'etait "il a fait quoi d'autre comme film, deja, le directeur de la photo ?" et le directeur en question, c'est agostini, genre quelqu'un d'important.... alors ca va de me parler du blanc et du noir pendant une demi-heure gnia gnia gnia si on sait meme pas ce qu'il a fait ce type. surtout pour me dire qu'il est aussi fort que alekan, et de me citer des films de alekan, oui, ben moi c'etait pas ca ma question // et pi meme il m'a dit "il a tourne avec cocteau" mais si vous regardez les films en annexe je crois que c'est meme pas vrai).
bon, s'il lit ca, il va s'enerver, mais c'est peut-etre bien aussi parce que tout le monde est trop gentil ici.
la morale c'est : admettre qu'on ne sait pas, c'est deja etre moins ignorant. voila.

sinon, en parlant du premier film de bresson la traductrice a dit "les anges du pc" avant de se reprendre pour bien dire "du peche", alors forcement ca m'a fait rire. mais que moi. je trouvais ca joli....

(donc je vous mets agostini pour pas vous laisser sur votre faim)

Fiche de "Philippe Agostini"

Nom: AgostiniPrénom: Philippe
Naissance: 11/08/1910Mort: 2001 (~ 91 ans) Nationalité: Française
Filmographie

1963 - Soupe aux poulets (la) (Réalisateur)
1961 - Vrai visage de Thérèse de Lisieux (le) (Réalisateur)
1961 - Rencontres (Réalisateur et scénariste)
1960 - Dialogue des carmélites (le) (Réalisateur et scénariste)
1958 - Naïf aux quarante enfants (le) (Réalisateur et scénariste)
1957 - Trois font la paire (les) (Photographie)
1956 - Pays d'où je viens (le) (Photographie)
1956 - Paris palace hôtel (Photographie)
1956 - Mariée est trop belle (la) (Scénariste)
1955 - Du rififi chez les hommes (Photographie)
1955 - Si Paris nous était conté (Photographie)
1953 - Belle de Cadix (la) (Photographie)
1953 - Leur dernière nuit (Photographie)
1952 - Plaisir (le) (Photographie)
1952 - Dame aux camélias (la) (Photographie)
1951 - Nuit est mon royaume (la) (Photographie)
1951 - Gibier de potence (Photographie)
1950 - Topaze (Photographie)
1950 - Peau d'un homme (la) (Photographie)
1950 - Inconnue de Montréal (l') (Photographie)
1949 - Julie de Carneilhan (Photographie)
1949 - Monseigneur (Photographie)
1949 - Orage d'été (Photographie)
1948 - Pattes blanches (Photographie)
1947 - Dernières vacances (les) (Photographie)
1946 - Portes de la nuit (les) (Photographie)
1945 - Sylvie et le fantôme (Photographie)
1945 - Leçon de conduite (Photographie)
1944 - Dames du bois de Boulogne (les) (Photographie)
1943 - Douce (Photographie)
1943 - Anges du pêché (les) (Photographie)
1943 - Premier de cordée (Photographie)
1942 - Ailes blanches (les) (Photographie)
1942 - Lettres d'amour (Photographie)
1942 - Monsieur des Lourdines (Photographie)
1941 - Mariage de Chiffon (le) (Photographie)
1941 - Deux timides (les) (Photographie)
1939 - Tempête (Photographie)
1939 - Veau gras (le) (Photographie)
1938 - J'étais une aventurière (Photographie)
1938 - Tragédie impériale (la) (Photographie)
1938 - Ruisseau (le) (Photographie)
1937 - Un carnet de bal (Photographie)
1937 - Hercule (Photographie)
1936 - Aventure à Paris (Photographie)
1936 - A nous deux, madame la vie (Photographie)
1936 - Mioche (le) (Photographie)
1934 - Itto (Photographie)

jeudi, novembre 25, 2004

aujourd'hui, la brume s'entend sur la montagne, il est temps de mettre des gants avant de prendre le velo. il y a eu confirmation que les hiver kyotoites sont froids. mais il faut quand meme laisser sa fenetre ouverte le matin, il y a risques de moisissure partout, selon les autochtones, toujours.
je suis en sevrage de petard depuis une semaine, et deja je dors seulement 6 heures par nuit et pars faire un jogging a 10h 30 le soir, croisant par la meme occasion d'autres fous qui crapahutent, deux sur le meme trottoir que moi, alors j'en suppose plein dans la nature. je me demande si les produits illegaux sont si mauvais pour la sante, ou s'ils reduisent juste une tonicite exageree. quid docteurs ?
les corbeaux noirs enormes et impressionnants ont meme des cris qui font peur.
ils sont nombreux.
les petits chiens sont tres elegants et meme pas ridicules, ici.
je vois peu de chats, alors que le quartier semble cree pour eux.

Une petite note ajoutée : la météo s'était trompée pour la semaine dernière, il n'a plu qu'un jour sur les trois annoncés. il ne faut pas faire confiance aux réputations, donc.
Pour les horaires de postage de blog, on se doute bien qu'à l'occasion j'oublie d'ajouter les 8 heures réglementaires.



bon blogger a bugger, mais je suis pleine d'abnegation pour raconter mes aventures alors j'reitere (mais sur l'ordi en anglais, sorry folks).
je pense que ce qui suis n'a aucun interet pour qui connait le japonais.
est-ce que meme ca a un interet, meme ?
pour toutes les reflexions desobligeantes a l'egard du peuple local - oh combien admirable, comme tout peuple constitue d'humains - qui vont suivre, il faut considerer ma grande nervosite congenitale et ma peur de l'echec, qui me font reagir un peu exagerement. oui, je vais encore etre de mauvaie foi.

les cours de japonais.
non, je ne vais pas disserter sur toutes mes humiliations, mais des fois tout de meme c'est rafraichissant.
Dans tout manuel de japonais, on lit que le comptage est tres particulier et depend de l'objet compte. bon, vu comme ca ca a l'air interessant, chouette.
mais il faut regarder de plus pres pour se rendre compte.
une categorie, n'est pas toujours une categorie claire pour un europeen moyen (pas que les francais, espagnols et allemands aussi font la gueule).

deja, il y a un comptage pour les etages, rien que pour eux. a un nombre normal (je veux dire la valeur abstraite du nombre un deux trois,...) on ajoute un petit suffixe ; ~kai. nikai "etage" c'est le deuxieme. bon bon. nanakai, septieme, tout va bien.
ensuite, il y a les objets plats, avec le suffixe ~mai. un tee-shirt, une chemise, une part de pizza, c'est plat. une assiette ca peut etre plat. mais pas une assiette a soupe, qui a la limite peut etre ronde et petite (ce qui est une autre categorie, attendez tout a l'heure). un livre, par contre n'est pas plat. un journal oui, c'est plat, car ce n'est pas un livre. un livre ca prend le suffixe ~satsu. un cahier est un livre (pour le comptage, hein, ne vous perdez pas). ensuite le Suisse qui pose encore plus de questions que moi, dit "is it true that animals are not all the same? that fish and birds are different?". brouhahas inquiets dans la salle. "yes it is true" soupirs desesperes. alors les oiseaux, comme les poulets (tiens, une categorie qui ressemble a chez nous !!) sont en ~wa tandis que les chien chat poisson (c'est petit) sont en ~hiki, tandis que les elephants sont ~too (c'est gros un elephant), gotoo y'en a cinq. a ce moment la je me tourne vers mon voisin logicien visiblement intelligent mais pas moins paume que moi pour savoir comment on dit ornythorinque en anglais, histoire de voir ou c'est classe. dommage qu'on ne sache pas parce que des fois ca demange....
Mais la il ne s'agissait que des suffixes, parce que pour une categorie importante, les choses petites et rondes (mais pas celle qui sont electroniques ou mecaniques, vous les rangez ailleurs), on va carrement fabriquer des nouveaux mots.
a ce niveau, la prof est morte de rire et me demande de ne pas pleurer comme ca... ils aiment bien les clowns ici...

[bon, peut-etre que j'ai pas bien compris a ce niveau-la parce qu'un type m'a dit que ces mots nouveaux-la il les utilise pour tout dans la vie quotidien, histoire de pas se faire chier, mais (vous voulez vraiment savoir ?) on ne peutquand meme pas l'utiliser pour un chien, sinon ca veut dire qu'il est mort, parce que c'est quand meme pour de l'inanime.... ]

bon, bref, on se rerouve avec des mots tres tres nouveaux sans rapport avec les gentils ichi ni san yon go rokyu nana hachi kyu jiu qui nous servent de base (je vous les avais pas donnes encore... ha ha ha). donc la desappointes qu'on est mais..... "there is a rule" qu'elle dit la prof.... la, on attend la regle.
mefiez-vous !!!! devrait-on deja se dire.... quant a vous, lecteurs, soyez attentifs....
1. hitotsu 3. mittsu 4. yottsu
2. hutatsu 6. muttsu 8. yattsu
quand on double, hop on change de voyelle. bon, evident ca prend pas en compte 5, 7, 9, 10 et c'est un peu complique.... bon...
(ceux qui sont pas contents : dehors !)
donc, nous decidons a l'unanimite de ne plus jamais poser de question et de tout apprendre par coeur sans essayer de comprendre quoi que ce soit, rien que des phrases type en phoetique, oui, ca ira tres bien, merci madame.

mais il faut pas croire, ca ne devient difficile que quand on doit commencer a comprendre quand les gens parlent. avant, c'est de la rigolade... parce que produire les hitotsu et les comprendre dans une phrase (parce que la phrase japonaise se dit d'un trait, sans coupure audible entre deux mots, et se finit par kudasai ou desu ka - j'espere pouvoir devenir un peu plus precise pour mes lecteurs par la suite). c'est pour ca que c'est tres tres dur d'etre acteur de theatre no ou il faut articuler beaucoup beaucoup, c'est tres selectif.
le sentiment general entre europeen au dejeuner est une acceptation d'une situation de mongolien pour quelques temps - parce qu'n plus ici, on peut meme pas dire que c'est eux les sous-developpes avec une culture debile qui ferait mieux de se mettre a la notre pour etre un peu plus efficace - on sait que c'est le contraire.
arg....
le colonial genetiquement programme est malheureux.

sinon, l'aikido, le cours etait annule parce qu'apres 5 jours de fete dans la fac, il fallait ranger - ben voyons. donc pas de cours dans l'universite. j'te jure. les fourmis travailleuses qu'il disait, l'escroc.... (on peut aller en prison si on insulte son president avec un petit p ? :) )
par contre, une fille n'etai pas au courant, on s'est habillee ensemble dans les vestiaires et on etait decues ensemble sur le tatami, alors on a pratique toutes les deux pendant une heure et tant pis pour ceux qui etaient pas la. son nom c'est mio est elle est sympa. l'aikido de la fac est plus lointain que ce lui de yoko sensee, mais je suis la pour rencontrer la difference, non ?
sans me plaindre.
non ?

sinon, ils dorment toujours n'importe ou : un type somnole sur son velo en attendant le feu vert, un autre au milieu du couloir dans le groupe de iaido qui attendait pour monter sur le tatami apres nous.
sinon, d'apres mio, c'est pas possible de commencer le kendo a la fac, puisqu'ils en font depuis tout petit, c'est deja a un p* de niveau (elle l'a pas dit comme ca precisement), pas trop de debutants. d'ailleurs les cours sont tres tres impresionnants (sonores). et le poignet de la fille des vestiare etait tres enfle tandis que le bras de sa copine variait du bleu au marron, tres joli.....


mercredi, novembre 24, 2004

non, on ne peut pas faire de photo du heron, c'est interdit.
mais si je dis qu'il va bien, vous pouvez me croire.

excuses les plus plates a mes deux lecteurs (bonjour yves) : il n'y a pas d'amelioration de clavier, ce satane ordi ne marche toujours pas, bref, je suis un peu agacee par mon infrastructure profesionnelle (et pour la peine, je passe mon temps en ce jour ferie, a observer le oueb pour les etranger au japon - ils ont l'air plutot nombreux, ces braves gens).
la medisance est un vilain defaut, donc je retire ce que j'ai dit : les japonais ne sont pas les pires touristes de la terre, mais je suis allee visiter un temple un dimanche de week-end de quatre jours. forcement que ca fait du monde. aujourd'hui c'est ferie (meme si tous les magasins sont ouverts) et ils font le pont. comme nous. ils sont donc faineants, aussi... voila la bonne nouvelle. donc je reserve mon jugement pour une troisieme visite (en mai, j'avais fait nara bonde, la kiyomizu incroyable, j'attends, j'attends).
J'ai couru aujourd'hui vers la montagne qui est juste derriere chez moi, ou plutot la grosse colline, puisqu'elle redescend de l'autre cote pour mener a une autre montagne. il y a trois montagnes autour de Kyoto et comme j'ai peut-etre deja dit, elles sont a la fois proches et lointaines selon comment on les regarde. j'ai croise une vingtaine de templs en 40 minutes, ce qui est un score honorable, et j'en conclus que j'aime bien ce quartier. comme il fait un peu plus froid en haut de la colline (?) les feuilles sont deja rouges sur certains arbres et c'est SUPERBE. dans le soleil, ... bref... par la meme occasion j'ai trouve un cimetiere ou je veux bien etre enterree, avec vue sur la ville et une bonne odeur d'encens qui flotte, je sens que plein de gens viendront alors me rendre visite [bien que je ne sois pas du tout pressee de moisir sous la mousse].

je tiens a signaler que mon rythme tres serieux d'ecriture de blog ne tiendra peut-etre que le temps d'avoir ENFIN des cours reguliers d'aikido. Je commence a en avoir un peu marre de ces faineants (bon, ok, aujourd'hui c'est leur jour des travailleurs, respect).
pour mes lecteurs reguliers, je tiens a dire que le heron va en fait tres bien, je ne sais pas ce qui m'a pris d'ecrire ca. il mange les petits poissons et a juste l'air de s'ennuyer un peu, tout seul dans son bassin (remarquait gao shon).
je m'excuse dans le cas ou les emails ne sont pas traites de facon systematique. deja mes problemes informatique (vous ai-je parle de mon portable dont le ventilateur lache et qui menace sans cesse de cramer ? - et de office word qui REFUSE de marcher tandis que mon clavier configure en japonais marche en US English, personne ne comprend rien, meme ceux qui comprennent les signes en japonais qui apparaissent sur l'ecran de cette chose censement sous windows version anglaise - pourtant a chaque fois que je vois un temple je vais mettre 10 yens et faire golong golong clap clap au kami de l'informatique.... ) font disparaitre mails et preferences a intervalle regulier, et puis je prefere le blog, personne ne me reponds et je n'ai pas de compte a rendre, quand on s'entraine a la solitude, c'est mieux.
je vais peut-etre m'acheter un cheri de synthese, ceci dit :
http://www.engadget.com/entry/1365040959537038/
ca me semble un bon compromis.....

Dans les aventures recentes : un concert de rock tres chouette, dehors, dimanche soir (aujourd'hui est mardi si je ne m'abuse) avec environ 150 personnes pour regarder, sur le campus de l'universite, mais des rockers qui se donnent a fond la caisse, le dernier groupe un peu limite du hard avec un chanteur en costard blanc qui sucait son micro a l'occasion (on comprend encore moins ce qu'il chante) et grimpait sur un siege a piano pour se donner de la hauteur car il n'y avait pas de scene. pendant que ses copains aussi en costard mais plus sobres montaient sur les rampes des lumieres. avant un type tout seul a la guitare, enfin tout seul comme groupe mais accompagne par des pianistes qui changeaient a chaque fois, tres intimiste et avec une tres belle voix, et surtout une coupe de cheveux merveilleuse (genre blond venitien frise - je ne comprends toujours pas tres bien cette mode du blond chez les japonais puisque ca ne va qu'aux "bombes atomiques" comme dit kaabeche). avan il y avait un groupe ou seule la chanteuse etait bien, mais tres bien fringuee plutot tendance woodstock et chantant du funk, avec des musiciens qui se la petaient oh la la. ceux-la avaient un nom lisible, le dope stars. j'ai rien vu avant.
autre aventure : tirer de l'argent. j'ai regarde sur le oueb si des distributeurs prennent la visa internationale. j'en ai trouve 4, ouvert 24/24, dans la ville de kyoto (5 millions d'habitants). il parait que je suis dans un pays civilise, mais j'ai souvenir qu'a yaounde c'etait plus simple. or donc sur mon fier destrier j'ai fait les 3 kilometres qui me separent d'un ATM 24/24 dans la zone a buildings qui ne m'est pas particulierement chere car le patchinko n'est pas mon jeu favori (un jour je ferai l'experience du patchinko, neanmoins, rien que pour dire du mal). arrivee la-bas, il fallait bien sur mettre sa carte pour ouvrir la porte qui fait acceder aux distributeurs, bien sur, bien sur, bien sur, elle ne voulait rien savoir avec ma visa. je dois donc reessayer en un moment ou le soleil brille, et meme en un moment plus restrictif car les banques ouvrent de 9 a 15, c'est d'un pratique !!! j'ai l'impression que pour quelqu'un d'un peu entreprenant il y a deux ou trois institutions a utiliser et a detourner ici, qui peuvent rapporter plein de flouze (si encore on peut avoir les autorisations pour ouvrir une banque un peu plus longtemps dans la journee, je ne sais pas).
je continue a raler sur le oueb parce que je ne peux pas raler dans la vie, que je suis francaise, et que je dois bien montrer que je souffre dans la plus belle ville du monde. ce serait un comble si EN PLUS je m'amusais... :)

lundi, novembre 22, 2004

excuses les plus plates a mon unique lecteur, qui doit supporter le franglouille du au manque d'accent et tout le tintouin. la machine qui me regarde en ce moment ne me permet aucune fantaisie, on pourra dire...
la tele m'a enchantee encore il y a deux jours, mais sans exageration. a part que j' ai vu une competition de toupie ou l'on pointe ou on tire sur la toupie de l'autre, tous les tours devant se derouler a l'interieur d'un cercle trace a la craie sur le sol. tres rapide, plutot plus agreable a regarder que la petanque (je blaspheme).
il ne faut pas oublier qu'ici il y a de la musique partout. dans les magasins, avec une tonalite differente en fonction de la qualite (un peu plus calme et classieux au rayon bijouterie), certains airs n'ayant pas change depuis que je suis venue en mai dernier, pendant la meteo a la tele marylin wanna be loved by you, dans les pubs en general, partout et tout le temps. encore, il parait qu'au vietnam, toutes les voitures qui reculent ont la lambada qui se met en marche, on y echappe ici.
j'ai achete une tasse a cafe pour 100 yen qui me raconte (avec les accents correctement places) : "Le temps quand le lait est entierement mis dans le cafe et il boit est le plus heureux" - je me demande si les jolis tee-shirt a manga vendus en france affichent aussi des choses etranges et belles.
a l'aikido du matin je cotoie des etrangers, beaucoup de canadiens, qui viennent enseigner l'anglais car la demande est importante. en particulier, un type va devoir enseigner tout le mardi matin a des enfants d'un an. il n'avait pas encore commence quand il nous en parlait, mais etait un peu affole, entre autre par l'idee qu'ils ne sauront ni parler japonais, ni vraiment marcher, rien. apparemment, pas mal d'etranger gagnent (bien) leur vie en asie en chantant des chansons et en faisant jouer des enfants qui ne vont pas encore a la maternelle. vu comment la majorite des etudiants parlent anglais (pire que des francais pris au hasard dans une fac) ce n'est pas du luxe. il y a en outre beaucoup d'anglais dans les pubs a la tele avec d'adorable petits blancs joufflus qui presentent les produits.

j'ai retrouve mon littre de 1950. lors de ma precedente venue, je cherchais des livres dans les magasins d'occasion et un monsieur m'avait offert un petit littre qui l'embarassait visiblement (il l'avait extrait d'une grosse pile). tout deglingue, mais entier. je l'avais cache au milieu de parapluies et de raquettes de tennis d'un autre age. il etait toujours la. je n'ai donc aucune excuse pour les fautes eventuelles.

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La mort du heron

Le heron du jardin de Jojuin
Fier joyaux du temple Kiyomizu
Refuse a ce jour de s'alimenter.
Il est au plus mal
Sans cesse cache sous le petit pont
Les poissons tournent sous son nez
Les grenouilles s'ebattent sur les nenuphars
Il reste sous son pont, coince.

L'empereur depeche son veterinaire,
Une enquete est lancee,
On apprend
par l'un des moines
qui priait au moment idoine
"Un americain passait pas la, un joufflu tordu,
Bedonnant, l'air sur de lui, casquette au vent,
Aux chaussettes meme un peu douteuses. Il a vu
Le heron seul, isole dans son bassin,
Et lui lanca une cacahuetes
Que le heron goba."

Le heron du jardin Jojuin,
Fier joyau du temple Kiyomizu,
Ne sortira plus de sa cachette.
Les sons cristallins d'eau qui coule,
Les lumiere de la ville la nuit
Les arbres aux couleurs changeantes,
La pierre du moine a moitie endormi,
Les touristes sans appareil photo,
Plus rien ne le decide
Face a l'ennui
Et au degout
Il toussote
Machonnant a l'infini
Sa cacahuete americaine, les yeux dans le vague.

Inspirant l'air une derniere fois.

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j'apprends aussi au detour d'un mail que mon president de la republique est reellement un escroc.
ce qui n'est qu'une demi-decouverte, brave homme attendu par son proces.
j'ai hate de decouvrir si les japonais sont aussi choquants que nos hommes politiques ou si c'est simplement l'europe qui pourrit sur place en ce moment.
je doute qu'une region du globe soit singulierement plus atroce qu'une autre, mais il y a quelque chose de deprimant a regarder les pays riches du moment se comporter comme des sauvages qui s'ennuient.
souvenons nous qu'au debut du XXIieme siecle, des parisiens qui ont toujours connu l'opulence, s'etripent et se pietinent pour se servir en premier quand HetM fait du luxe.

enocre un temple, encore des touristes a perte de vue. je me demande si je vais aussi aimer cette foule. elle est plus agreable que celle que je connais de mon pays d origine, c est indeniable, moins bruyante, d une circulation plus fluide. et les sites sont tous aussi beau qu un chambord (mon prefere). je visite donc Kiyomizu et son jardin Jojuin en compagnie d un chinois, pour faire simple Goa Shon imprononcable (je suis assez contente de vouloir apprendre le japonais, a ce stade, langue asiatique plutot accessible). on a perdu Liang dans la foule, et ce n est pas difficile. Shon a une veste blanche et un velo roue, je pense que je suis aussi assez visible, c est ce qui nous a sauves. le jardin est tres beau et inspire des poemes. c est un jardin minimaliste comme on dit, avec certains des bosquets tailles horizontalement genre horizontalement tout droit, on rigole pas. un heron tout seul avale poisson apres poisson, au milieu des nenuphars. sur un cote, deux bambous sont plantes dans le sol, en deca d une fontaine qui laisse l eau s ecouler sur des pierres. on pose l oreille sur le bambou et le son de l eau parviens totalement transforme, cristallin, comme un instrument de musique vaguement divin. nous poussons des cris rais. les deux bambous, en plus, e capture ni la meme tonalite, ni le meme rythme, c est forcement magique.
par contre, les cloches de priere que l on agite avant de joindre les mains puis de faire clap clap ne sonnent pas bien. pas de quoi reveiller un kami.
la vue sur kyoto est merveilleuse. on voit les montagnes qui paraissent loin sous cette perspective (je ne sais jamais a quoi elles vont ressembler). la ville semble tres dense, tandis que quand on y evolue, elle l est nettement moins.
l acces montant vers le lieu de culte est plein de ce que je me permets d appeler les marchands du temple. c est hallucinant cette debauche de bouffe et de cadeau gniangnian qu on peut trouver, neanmoins assez differents de ce qu on trouve ans nos lieux touristiques car plus "traditionnel" et donc moins moches.
shon signale qu il trouve etonnant que dans ce pays le poisson cru soit plus cher que le poisson cuit. apparemment les chinois deteste la nourriture japonaise qui est tout le temps la meme chose et a peine cuisinee. c est sur qu a moins d avoir beaucoup d argent c est vite lassant.

finalement, c est en achetant du fromage et du pain au supermarche qu on retrouve liang, a quelques kilometres de la, par hasard. il n est pas content. autant qu avant on s etait fait pose un lapin par les polonais et russes avec lesquels on avait rendez-vous, ceux qui habitent au meme endroit qu lui, genre de cite internationale, et qui sont tres tres grands (apparemment).

hier a la tele, je note que la mode pour les minets est la barbe de 1 jour. enfin peut-etre qu ils font pousser plus longtemps, vu leur systeme pileux moins abondant que ce a quoi je suis habituee, mais ca fait une legere ombre au dessus de la levre et sur le bout du menton. pas de barbe de trois jours en ce moment. visible sur les presentateurs et dans les pubs de facon repetee.

samedi, novembre 20, 2004

il y a savoir et il y a vivre
je decouvre la meme solitude a chaque demenagement. on croit qu il est facile de rencontrer des gens parce qu il y en a partout, et puis on s ennuie. heureusement que la ville est belle et les humains actifs, sinon ce serait triste. se souvenir que personne n ecrit de mail (presque).
aujourd hui j ai appris a faire fontionner la machine a laver. ca a marche, mais au hasard. saurai je recommencer ? a noter que les risques sont minimes puisque l eau est a une unique temperature, ici : froide. je n abimerai pas mes jeans. dans ce qu il faut noter aussi : les toilettes, encore un element miraculeux, apres le siege chauffant. il y a un petit tuyau qui sort du toilette et fait comme un mini lavabo sur le dessus de la cuvette - l eau s ecoule dans l ouverture et remplit la chasse, et en meme temps on peut se nettoyer les mains. c est pas chouette ca ?
visite de muji, qui est etonnamment peu cher pour ici. quand j essaie un pull, la vendeuse m indique que je dois mettre un tissu sur la tete (fourni comme des mouchoirs, dans la cabine, puis jetes dans la petite corbeille). je mets mon tissu qui me donne un air de nonne, sure de ne pas refiler mes poux a tout le monde (toujours les notes sur la proprete). dans ce magasin il y a tout, de la serviette de bains aux shamallows jaunes ou verts, au fromage.
j ai utilise le fromage de hokkaido sans gout pour le mettre dans la miso soupe, je pense que la creation culinaire a parfois du bon, puisque les cubes un peu fondus prennent soudain du gout. finalement, la miso est une evidence culinaire. tres bonne, tres facile, un peu de pate de haricots, un peu d herbes, d algues. hop. toujours pour la bouffe, un monsieur vieux et tout tordu m a vendu de la patate douce grillee qui ressemble a du marron et des x sechees dont j aurais pense que c etait des kakis, au vu de la queue, ou des figues, au vu du sechage et de la forme, mais qui ont un petit noyau dedans. ...
je note que je ne suis pas la seule a adorer le gateau de kyoto au haricot rouge, puisqu une discussion de forum y est consacree
http://www.lejapon.org/info/modules.php?name=Forums&file=viewtopic&t=3043
et qu ils ttribuent environ six noms differents a la chose. ce qui finit pas etre beaucoup - j espere qu il n y a pas six noms pour tout en japonais.

hier nuit, une fete qui fait vomir les jeunes gens bourres a la cite universitaire (que je suppose etre la cite universitaire, buildings juste a cote de la fac) - un immense feu allume au milieu d une pelouse, ca sent bon et c est tres beau, tout le monde chante et un type hurle dans son megaphone. apparemment il y a de la party en ce moment, mais je ne sais pas pourquoi.
ce matin, visite du temple a cote de chez moi, don je ne connais pas le nom. je me demande ce qu ils font tous, endimanches comme ca avec leurs gamins habilles comme pour un mariage, a se prendre en photo. il ne faut pas passer derriere quand le photographe immortalise la famille traditionnelle. les couleurs sont belles, celles des gens et du temple, le rouge shinto est vraiment apaisant pour mon regard. au milieu du temple, une tente blanche expose des jouets en toc / si si du pur plastique / dans le style figurine x-or et pseudo-pistolet laser. je ne m autorise aucun commentaire interieur, jamais. les arbres sont remplis de petits papiers blancs pour les voeux, on fait la queue pour lancer une piece dans la boite en bois des dons (boite avec des ouvertures regulieres sur le dessus pour que la piece tombe forcement au fond, meme si j en ai vu une accrochee sur une rebord, je me demande si la priere marche dans ce cas-la), prier, puis faire clap-clap aux kamis. une mariee a un drole de chapeau blanc sur la tete, comme une collerette. il ne semble pas y avoir de probleme a prendre en photo tous ceux qui s exhibent ainsi. je filme un peu.
a velo, je parcours tout le centre ville a la recherche d un magasin que je ne trouve pas. je finis par voir les resultats d un accrochage, des policiers qui s occupent d un constat, le conducteur de voiture a l air desole et celui du vespa est tout choque. je m etonne un peu, meme si aujourd hui (samedi) tout le monde roulait plus agressif. plus de velo partout, mais malgre tout, la vitesse est tres raisonnable et aucune ambiance de branque au volant.
le temps superbe et degage de la journee amene un leger froid le soir. plus que leger. le froid. alors que j ai presque pris des coups de soleil....



vendredi, novembre 19, 2004

Note de la meme journee, quelques heures plus tard. premier cours d'aikido, avec Yoko sensei. Elle connait certains de mes enseignants et co-pratiquants en France. C'est tonique et il y a des canadiens bilingues qui me permettent de parler la langue de ren2 char, de ne pplus etre djourieto pendant un instant. Je continue le paradis culturel en passant a l'institut franco-japonais ou la bibliotheque a meme des bds tres recentes.
genre bonheur fugace, ne pas trop profiter puisqu'il s'agit de choc culturel volontaire.


Il existe des choses cool dans la vie. Par exemple, la télécommande du chauffage qu’on peut actionner depuis son lit et qui prépare la sortie, voire le siège des toilettes qui chauffe gentiment pour que ce soit agréable de s’asseoir ( j’ai toujours détesté les sièges froids…. pensons à ma mère qui me raconte son enfance avec du papier journal comme pq, vraiment !!!!) Cette nuit je me suis réveille a des horaires indus, une fois de plus, pour constater qu’un monstre avait voler mes chaussons des toilettes pendant que je dormais. Finalement, une fois mes esprits retrouvés, j’ai constaté que j’avais moi même laissé ces pantoufles au milieu de la pièce principale (rappel : il y a une pièce, une kitchenette dans l’entrée, un chiotte, une salle de bains, un grand placard dans la pièce, un balcon qui porte la machine à laver. Tous les appartements sont comme ça, à ce que j’en comprends…). Or donc, j’ai encore une fois fait une erreur de quotidien, en oubliant qu il y a des chaussons pour la maison, des chaussons pour les toilettes. Au dojo de la fac, c’est pareil : quand on entre dans les chiottes, des tong vous attendent pour aller commissionner. Des tongs communes. C est comme les bains communs, d un point de vue tout est hyper propre ici, d’un autre point de vue c’est pas cool de tout partager. Comme quoi la propreté… J ai réfléchi un peu à mon histoire de cours de japonais. Ici j’aurais tendance à trouver tout un peu humiliant, mais je dois paranoier. Je dois me souvenir qu’à chaque début de cours il y a 1/4 d’heure de test sur les connaissances du cours précédent, c’est la règle. [Une note par rapport a la norme. Dans le cours de japonais, on m’enseigne “rule” et tous les exemples sont des interdits. La règle est l’interdiction de choses - c’est pareil chez nous ? un sujet de réflexion…. ] Je ne sais pas si tout leur enseignement est comme ça, mais clairement on ne peut pas trop ronfler près du radiateur pour ne réviser qu’une semaine avant les exams. Ca me plairait pas trop. Même si on s’habitue a tout. Hier je suis allée dans un magasin a 100 yens (75 centimes d euros, redite) et j’ai malencontreusement fait tombe une petite cafetière. J’étais assez contente, pour plusieurs raisons : déjà casser quelque choses, ça fait exister, ça donne l’impression de maîtriser un peu la matière et donc la vie, ça me change des derniers jours ; ensuite, j ai attiré l’attention, même si le processus de ramassage s’est déroulé sans moi et que je restais transparente, le bruit a nettement fait levé le nez des autres clients qui m’ ont REGARDEE (si si) ; enfin au delà de ces considérations de dépressive j’étais contente de savoir comment ça allait se gérer, ce genre d’écart a la norme, si on me ferait payer, si on aurait l’air mécontent…(j’ai le sens du suspense ethnologique). la dernière fois que j’ai expérimenté ce type d’aventure, c est en pologne, ou j’ai fait tomber un pot de confiture de pruneaux (comme je regrette maintenant ce pot, au pays du riz à tous les repas !!!), et j’avais payé tout de suite le pot avant de continuer mes courses, c’était apparemment la règle. J’imagine qu’aux Etats-Unis ils s’excuse en ayant peur d’un procès pour risque de blessure… Bref. Alors je montre que je veux payer, on m amène au comptoir. La chef de rayon (plus vieille, plus chef) a ramassé la cafetière bodum sous la forme de petits morceaux de verre et bouts de plastique et a tout remis dans la boite, qu’elle pose bien refermée sur le comptoir. Je trouve ça étrange, mais c’est bon pour mon ethnologie. Je signale que j’achète encore des trucs, reviens avec un cahier, vais pour payer ; une autre nana est derrière le comptoir, tous mes objets sont là, je signale à la fille que je ne vais pas prendre celle qui est cassée, je vais la payer (je montre mon argent) mais pas la prendre, c’est peut-être pas la peine (j’avoue que mon esthétique logique s’outrage, à ce point-là). Alors la fille la met à la poubelle et me la fait pas payer. Je suis assez étonnée, ainsi qu une autre employée qui a été témoin de toute la scène mais n intervient pas pour insister. Bref, je ressors en ayant cassé sans payer et sans faire exprès. Je suis grillée auprès de la fille et peut-être la chef. Ce que dit maki (et que j’avais vaguement remarqué) c’est que de toute façon, je ne retrouverai pas la même vendeuse une prochaine fois, ça change de façon aléatoire (quoiqu’à force d’aller a la banque, le monsieur qui accueille en criant bonjour commençait à me faire des sourires). Ayant une impunité presque certaine, ma honte non ressentie ne sera pas plus présente la prochaine fois – c’est pas comme ça que je vais devenir japonaise. Je me sens vaguement de bonne foi, et perdue dans la mélasse communicationnelle… Frustration : pas d’aïkido. Pas d’aïkido parce que Samedi il y a démo, alors au lieu des cours ils font entraînement libre pour répéter. Le concept est un peu étrange pour moi : supprimer deux cours pour passer son temps à bavasser sur le tatami, tout ça pour un show devant les autre étudiants. J’observe l’entraînement et je les trouve soudain très chorégraphiques. Quelques uns m’inspirent l’envie de pratiquer, certains se défoulent sur des débutants, d’autres sont très beaux et très fluides, mais un peu à se regarder le nombril. Le jeune prof (très très jeune) a de la gueule. Deux d’entre eux m’ont reconnue de la dernière fois où j’avais pratiqué là et font un sourire encourageant. Je viendrai voir la démo comme on m’a proposé et je reviendrai au cours la semaine prochaine. Ne pas voir de jugement dans mes remarques, la déception de ne pas pratiquer m’a fait acheter de la bière, le soir, il est donc normal que je sois un peu langue de pute à les trouver frimeurs. De toute façon, en france, l’autre fédé considère déjà qu on est des frimeurs dansant, mais a la pratique, je sais qu’ils ont tort a priori. Donc : patience et attente de savoir ce qu’il y a derrière les belles attitudes d’un club où la familiarité tend à l’endogamie. En général, je suis obligée d’être sur-interprétative. C’est mal, mais je manque de choix. Je dois narrer pour ne pas oublier les choses qui touchent et sont visibles. Déjà, je ne m’étonne plus quand les feux verts font cui cui pour me dire de traverse, je trouve normal que la lampe du plafond puisse se régler en trois intensités grâce à un petit fil, je n’entends même plus les vendeurs parler sans arrêt (de nouveau une remarque juste de maki), je ne remarque plus que les taxis s’arrêtent pour laisser passer mon vélo (!!!!). Les courses deviennent plus simples à force d’avoir goûté les choses, vivement que je sache faire la miso. Je note que l’exotisme européen est représenté pas UN plat : la spaghettis Bolognese. Il y a plein d huile d olive, de parmesan, de pâtes surtout spaghettis et de sauce toute prête. Cette que j’ai mangées le premier jour étaient très bonnes. Vu (et encore interprété en fonction de ce qu on nous dit de ce pays) : un magasin Lawson éclairé, vers 8h le soir, les étagères totalement vides (c’est un convenience store, ouvert 24 sur 24 je crois), avec 5 employés en uniforme et en rang d’oignons devant un type derrière le comptoir en train de leur parler. Je m’arrête sous la pluie en faisant semblant de remettre en place mon parapluie pour assister à ce que je prends pour une engueulade d’employés au moment de la fermeture du magasin. Ou alors juste expliquer qu’ils sont virés, peut-être pas de culpabilisation supplémentaire. en tout cas l’atmosphère est lourde derrière la vitre. Je ne reste pas longtemps.

jeudi, novembre 18, 2004

Ouvrir un compte en banque : il faut l’assurance maladie (genre sécu) (papier vert), un papier au nom qui n’existe qu’en japonais, un passeport. hop. On est accueilli à la banque par un monsieur sérieux, qui nous guide auprès du papier nécessaire (j’avais prévu un petit mot en japonais qui expliquait ce que je souhaitais faire là), hier il m’avait aidé mais remplir (mais il me manquait des papiers), aujourd’hui l’aide est moins bien, j’ai même pas entoure le signe "femme" sur le papier.c est quand même fabuleux que partout sur terre, on sache reconnaître sans erreur un homme d’une femme, et que ce soit une catégorie pertinente partout. au premier coup d’oeil, hop. enfin, si c'est pas étonnant, c est que la nature est bien faite.ensuite, il faut appuyer sur le bouton 2, recevoir un ticket d’attente, et s’asseoir. la telle est allumée et le présentateur météo trace des lignes sur son écran informatique avec un pinceau optique, puis efface ses flèches de dépression / arrivée d’air…. il y a des magasines et des bds. un monsieur avec un brassard vide les corbeilles dans la même corbeille qu il tient a la main - elle ressemble a un vieux pot a charbon, en petit et en plastique plutôt qu’en zinc, avec une sorte de versoir. je suis appelée, la femme doit faire une photocopie et appelle une collègue à qui elle tend le papier. elle me demande de me rasseoir, puis de revenir, je reçois mon carnet de compte, incluant un livret d explication en japonais (40 pages, chouette je me dis) et mon livret de savings account, d’où je conclus que j’ai un savings account. comme je suis étranger, j’ai droit d’ouvrir un compte sans mon inkan (tampon de signature), juste avec ma signature, dont je pense que dans ce pays elle est sécurise. il n y a pas de chèque, on paie le loyer par un versement automatique mensuel. idem pour la sécu.je suis ...。  るしえ じゆりえと mais je ne sais pas comment utiliser le clavier pour avoir les kata kana (puisque je suis un nom étranger).premier cours de kanjis, en suivant liang guanqun qui se prononce, pour le nom, avec une syllabe montante si on veut mais on peut aussi la faire plate (mon option) et pour le prénom ... le chinois est très complique à prononcer... bref... j ai le droit de l’appeler par son nom. et oui, un chinois va aux cours de kanjis japonais, pour la prononciation. il m apprend qu’il ne faut pas appeler les noirs des noirs, et semble tout excite de cette nouvelle. devant mon incompréhension, il n explique pas plus, mais je constate qu’il n’en voit pas souvent, des noirs, tout en étant visiblement pote avec celui dont il est question... ?? essayer de creuser plus tard. on dit beaucoup de choses sur les asiatiques et leurs relations aux autres, je ne vais pas prendre tout pour argent comptant.
à la fin des cours de kanjis je passe un test humiliant ou j ai 2 sur 58, la dame ne s’énervant pas du tout mais les raisons pour lesquelles elle me fait passer le test me restent obscures puisque je lui ai dis que je sais lire les hiraganas (en plus je me plante sur les rares que je connais, bien sûr). mais j’ai le droit d’aller aux cours de debutant 1, tout en sachant que j’ai du retard par rapport à ceux qui ont commencé en octobre, et paf. un livre à lire avant, et pouf.je rentre un peu dépitée de tout ça, j’étais a deux doigts d’aller manger a mac do puis me ressaisis pour aller dans un fast food riz sauce viande petite salade et mizo. c’est meilleur qu’un sandwich pour le même prix.la pluie aide au dépit. il parait qu’il va pleuvoir jusqu’à samedi et que la météo japonaise ne se trompe JAMAIS.


mercredi, novembre 17, 2004

Acheter un vélo
Habitant dans une zone à étudiants, je suis accueillie par un beau marchand de vélos d'occasion. les vélos japonais sont un peu différentiels, des selles très larges. en fait, j’en ai repère de deux types dans la rue, tout petits a l’air très moderne, apparemment légers et faciles à ranger, des grands avec des roues assez épaisses (pas vu de roues comme les vélos de courses de chez nous ni de vtt). ils ont en général un panier sur le devant.
quand on achète un vélo, on paie un registration fee, dont je ne comprends pas nécessairement le sens. c est une forme d abonnement, qui autorise à venir gonfler ses pneus et se faire réviser la bécane (si je ne suis pas trop dans l erreur, ce qui me semble pourtant la majorité de mon activité ici pour l instant). le vélo de plus bas prix est à 5800 yens plus 500 d abonnement. 100 yen = 75 centimes d euros en ce moment. le mien est a 7000 avec trois vitesses qui passent mal, mais une stabilité très agréable. je suis très contente que kyoto soit PLAT.
pour attacher son vélo il y a un petit cadenas fixe sur la roue avant. la clef est plate. je prendrais une photo, elle a une forme très inhabituelle pour nous autres. tous les vélos que j’ai rencontrés ont une béquille avec sécurité qu’il faut d’abord débloquer avant de pouvoir l’enlever. les vélos sont partout. devant mon immeuble de deux étages il y en a une dizaine, plus quelques uns qui ont l air abandonnes. le vélo est libre, il roule sur les trottoirs comme sur la chaussee, il ne va pas très vite mais peut aller même du mauvais côté de la rue, et comme les voitures roulent très lentement dans les petites rues, on s’arrange. il attend en général au feu avec les piétons et les passages pour piétons sont doublés d une bande pour vélos. de fait il est principalement sur le trottoir, même quand c’est étroit. la nuit, il est invisible et ne fait pas de bruit. mais apparemment il n’y a que moi que ça dérange.
j’ai été félicite pour mon vélo car il est beau et neuf (c’est faux, c’est une belle occasion). il y a aussi des voitures et des motos, des mobylettes, mais je ne les ai pas trop regardées. les garages sont a plusieurs hauteurs, avec des petites plateformes comme chez les garagistes. je n’ai pas encore bien étudie le système qui permet à une voiture de se poser au dessus d une autre, je tâcherai d être témoin d un rangement pour comprendre.pour les étages, note : on compte 1 pour le rez-de-chaussée.apparemment un voisin (bourré ?) a essayé de rentrer chez moi cette nuit puis a monté un étage pour arriver chez lui.

pour rire
je suis maintenant sur un clavier anglais avec une configuration en japonais )donc la parenthèse ouvrante se révèle fermante et je passe en japonais en voulant faire un tilde ah, pas de parenthèse fermante.  ジェ先sあう絵ジェう゛ぁいs鼻炎例ごぇr胃cい
ceci signifiant si on ne se trompe pas dans la manipulation des touches *je sens que je vais bien m‘amuser ici*rien que l informatique est drôle
tristement ça risque de ne pas durer car on m installe windows en anglais et je pourrai donc agir comme je le souhaite sur l’animal.
bon, comme on s en doute il y a des bugs : l’immigration m a ajoute un visa sur l ancien et n a pas vu mon visa d un an. donc tout est retarde d’autant. comme c est drôle.mon appartement est tout petit, désolée pour les amis.
je vais en chercher un plus grand, mais kyoto n’est pas peu cher et j’aurai deux pièces maxi. heureusement que les temples et la rivière ne sont pas loin. ni le kyoto budo centre, a cent mètres de la.très personnel ce blog en définitive.

mardi, novembre 16, 2004

Personnel et en jet lag

Pour l'instant le japon est moins froid que la france. pour les gens on le savait déjà puisque l'on dit bonjour dans la rue et la curiosité se fait discrète mais présente. très discret mais ça se voit. pour le climat, c'est juste que l'hiver n’est pas arrivé de ce que l’on me dit. il a mauvaise réputation dans les livres et les discours, l'hiver japonais (mais est-ce parce qu’"ils" font plus attention aux choses ?).
dans l’hôtel, la glace de la salle de bains se troublait de buée pendant la douche, mais un espace suffisamment grand pour que je m’y mire restait parfaitement clair. je regardais si la texture se fait différente par endroit, mais rien de visible en dehors de cette manifestation magique.
j’ai déjà vu hier des centres commerciaux plus chaleureux que nos galeries marchandes (pensée vers le centre bourse ou la place d'arc), ou des animateurs installés au milieu d'une cours répétaient des chansons pour les futurs clients (nous étions epsilon). étranges dans un lieu de luxe (diesel et compagnie) de voir ces animations de supermarché.tout est étrange. ne pas l’oublier. du son du camion qui recule dans la rue ou celui des passages pour piétons, a la file de vendeurs ambulants qui sortent leur nourriture vers 11 heures le matin pour attendre les executive people des environs. les petits plateaux repas contiennent riz, bout de poisson ou de poulet, et des parcelles de ces innombrables pickles jaunes verts rouges noirs (je ne connais pas leur nom) qui accompagnent souvent les repas et que j'aime beaucoup. donc il faudra apprendre à les désigner, tout comme il faudra apprendre ce qu'on dit pour la pâte de haricots rouges.
il reste des étapes pour la journée, selon la vitesse, pour la fin de la semaine en général : ouvrir un compte en banque, s'installer dans l'appartement, acheter un futon, des draps, un coussin et une couverture, trouver de l'encens et de quoi faire thé et café, une serviette de bains, changer ce putain de clavier japonais utilisé en espagnol comment voulez vous que j'en fasse quoi que ce soit déjà que ça craint quand je peux voir a quoi correspondent les touches, et comment je reconnais "paramètres par défaut" bordel ? (je m'égare), trouver des cours de japonais, s'inscrire a la mairie de quartier pour avoir un papier d immigrée officiel, aller a l'aïkido pour dire bonjour puis pour pratiquer quand la fatigue sera un peu résorbée et le sommeil revenu, et puis joindre l'ambassade pour savoir comment / quand aller les voir, appeler mes chefs du cnrs.anecdote drôle et perturbante a la fois : hier matin, avant mon arrivée, le laboratoire d'ou j'écris était en proie a la plus vive agitation : était reçu mon ministre (recherche, français) avec l'ambassadeur et le chef cnrs qu'on me désigne par "Philippe" (je n'ose pas expliquer qu'il nous arrive d'utiliser les noms de famille), rejoins par tous les pontes locaux de la recherche. apparemment cela engendra de l'excitation.
je n'arrive pas à savoir si je suis déçue ou soulagée d'avoir raté l'événement. peut-être si je pense en terme de carrière ce n'est pas bien.
mon chef direct avait de toute façon oublié que j'arrivais.
note agréable : je finis par comprendre comment les accents fonctionnent et peux corriger un peu. ce n'est pas optimal pour la vitesse. en tout cas, je ne m'attendais pas à apprendre à utiliser un clavier espagnol en aveugle aujourd'hui. mais on apprend tous les jours (me dit-on).
j'observe les silhouettes et les déñarches.

(note : unpeu corrige sur l ordi francais, mais ne pas s attendre a des miracles orthographiques)

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