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mardi, janvier 31, 2006

parapluie 

ce matin, il pleuvait legerement, pas vache qui pisse mais suffisamment pour que personne ne sorte sans son parapluie. sauf moi. j'allais au budo centre, a 50 metres, et je n'ai pas eu le courage de remonter quand j'ai vu l'eau verticale. cela a occasionne un evenement hors du commun (et par la meme enthousiasmant) : je me suis fait brancher. c'est la quatrieme fois qu'un japonais me branche depuis que je suis au japon (ce qui fait un taux horaire environ dix mille (10000) fois moindre qu'a marseille, en comptant que vers le vieux port il y a des heures ou ca branche plus que d'autres). j'entends par brancher qu'il vient vers moi pour me parler, spontanement, surmontant sa timidite, avec cet air beat que prennent les garcons pour indiquer qu'ils vous prennent pour une beaute unique en cet instant de grace. le monsieur qui surveille l'arrivee des cars au kyoto handicraft centre m'a donc prete son parapluie, restant lui-meme sous la pluie, apres avoir longuement insiste car je ne pensais vraiment pas l'objet essentiel. bien sur quand je suis sortie du budo centre, il y avait 50 parapluies de plus dans les bacs et je ne suis pas sure que j'ai recupere le bon. je pense qu'il ne va pas s'enerver quand je lui rendrai, si c'est un faux.
cet evenement est sans interet et banal pour quelqu'un qui vit en france, mais ici sa rarete le classe dans la categorie "aventures extraordinaires".
j'apprends aujourd'hui qu'il existe une fleur, la belle femme sous la lune (gekka binji si j'ai compris, a confirmer), qui fleurit en une nuit. on peut donc passer sa nuit a la voir s'ouvrir. je n'ai pas d'informations, mais si on me dit que cette fleur n'existe qu'ici, je ne serais guere surprise.

lundi, janvier 30, 2006

emprunter un livre 

aujourd'hui je me suis calee a la bibliotheque de l'institut d'economie, toute petite, chaude et vide, donc un lieu ideal pour feuilleter une revue sur les japanese studies (2005, 31 (2)). j'ai decouvert a cette occasion la grande importance des petites poupees dans les croyances locales - a savoir que la poupee porte l'ame de celui qui la fait, celui qui joue avec, et peut servir de lien entre les gens. ainsi, pendant la guerre, les femmes, meres et jeunes filles des ecoles, fabriquaient des poupees a partir de kimono pour envoyer aux soldas du front. elles avaient des vertus curatives, d'encouragement, permettaient de se sentir proche de celui qui allait mourir, mais aussi (analyse l'auteur) representaient les seules femmes presentes dans un univers purement masculin qui rappelait une sexualite "normale" (ici entendre non homosexuelle et non violente avec les prostituees non japonaises). l'article raconte un certain nombre d'histoires plutot tristes sur les soldats japonais pendant la guerre.
la poupee comme cadeau est donc un lien entre des humains qui represente le donneur et incarne ses qualites (interpretation maussienne du don) et une figure protectrice, ce que l'on constate tous les jours dans les temples et autour des telephones portables (ceux que la haute technologie rend tres legers et qui sont alourdis par de multiples quolifichets). je ne m'etonne plus des babioles hello-kitty en nombre astronomique (meme en vente dans les temples) quand je lis que les samourais eux-memes avaient des poupees accrochees autour du cou ou de la taille pour se proteger. surement un equivalent de chaine en or qui nous semble juste un peu plus nunuche.
tandis que je me chauffais en me cultivant, j'ai observe un pauvre monsieur venu pour chercher un livre, apparemment professeur invite pour moins de deux mois et qui ne possedait pas de carte de bibliotheque ni la langue locale. il s'en est sorti, je ne me suis pas permis d'intervenir, mais j'ai reconnu soudain l'etrange babil mi-japonais mi-anglais qui m'avait tant perturbee dans les premiers temps, et en particulier dans les espaces un peu administratifs (de type inscription a la bibliotheque). il parlait en anglais, les deux femmes comprenaient, se traduisaient entre elles en japonais, puis lui repondait en japenglish (structure japonaise avec quelques mots d'un anglais de katakana qui peut perturber dans les premiers temps). mais la patience de l'homme a ete exemplaire et il est parti avec son livre, emprunte pour un mois. tout se resoud. c'est vrai des le debut aussi.

dimanche, janvier 29, 2006

sautiller en portant un dieu 

sur le chemin de la philosophie, sous un soleil printanier, chaud et gai, des hommes portaient en passant d'une jambe sur l'autre et criant un lourd tresor contenant une divinite. ils avaient bien sur chiffon autour de la tete et cafe chaud distribue par un des organisateurs au moment de la pause. pas de femme. aucune sauf moi qui debarque par hasard en croute vers le pavillon d'argent, coincee par les sautilleurs ruisselants. la suite on la connais: je degaine mon appareil photo que je ne lacherai plus avant le gouter avec yola, il se revele empli de superbes mousses et jardins de pierres, de chiens, de glaces au macha et surtout de photographes enthousiastes, du plus amateur et son telephone portable, au plus equipe et son long pied. apres le gouter, le temps disparait et nous nous retrouvons au diner dans une chaine pres de hyakumanben, au 100 en shop pour decouvrir les derniers ustensibles dont on ne peut se passer (deux petites chaussures en plastiques posees tete beche et qui permettent le rangement des chaussures l'une par dessus l'autre sans qu'aucune ne soit abimee), et finalement a zac baran car les filles ne savent s'arreter de parler.
quand il fait beau on redevient faineant.

samedi, janvier 28, 2006

trottoirs 

une des grandes questions encore insolubles dans mon environnement quotidien est : finalement faut-il rouler sur la route ou le trottoir ? il y a des espaces ou la question ne se pose pas. prenez oike dori ou gojo dori, dont les trottoirs sont des veloroutes au confort ultime (pas de paves, decalage tres leger par rapport au niveau de la chaussee qui evite les chocs quand on traverse une rue, peu de voitures dans les allees perpendiculaires ce qui evite de penibles attentes au feu rouge) et a la largeur qui permet de ne jamais faire siffler le vent aux oreilles des pietons entre lesquels on louvoie en un slalom aux courbes alanguies. ces espaces idylliques de la cohabitation humain-velocipede sont dans ce cas bordes d'allees ultra passantes ou les voitures se croient dans leur bon droit de foncer comme des folles, les vagues de feux successifs etant - pour une fois - assez bien gerees pour que ces monstres de fer n'aient guere a ralentir. dans ce contexte de oike ou gojo, la regle est toujours inconnue et les informations contradictoires, mais l'evidence impose l'usage.
des situations beaucoup moins claires frappent le pedaleur qui doit longer la riviere kamogawa - cote est. les trottoirs sont certes larges, facilement accessibles et en general peu frequente par des deux pattes, mais leur etat de delabrement, l'apparition reguliere d'un poteau, les descentes dignes d'un grand huit aux croisements qui font balloter les fesses et le panier, et, si l'on va au nord le retrecissement aleatoire de la voie, fait preferer largement la rue plane. cette chaussee par contre, impose une vigilance sans repos car les voitures foncent allegrement et ont un espace limite pour doubler. deja, on se demande ou sont les droits et les devoirs.
finalement, lorsque l'on se rend vers le centre, dans ces superbes allees qui se prennent pour des rues de shinjuku (je pense a kawaramachi shijo), il devient franchement delicat de se glisser entre les taxis qui ouvrent la porte et les enormes chars a vitres fumees et sono exhuberante qui deboitent sans prendre garde a votre timide sonnette. sur le trottoir, les filles chargees des paquets des courses et marchant en meutes a la fause fourrure rosacee, risquent sans cesse de s'ecraser sur vous, etalant sur votre blouson la glace ou la barbe a papa qu'elles arborent dans leur troisieme main (la seule libre). sans compter que des vieux a chapeau, casses en deux, peuvent etre caches derriere chaque poteau et que des jeunes hommes aux cheveux blonds gomines zet gonfles sont absorbes dans des discussions sur leurs quatre telephones portables rutilants. la loi de la jungle. et pas de place pour nous autres.
depuis quelques temps j'avais remarque d'ailleurs que des policiers (ces braves gens qui appellent le taxi le matin pour les ivrognes qui sont venus dormir au poste avec leur petite amie, ivre itou, et qui evitent egalement a l'homme saoul de se faire aplatir par le taxi qui s'approche et vers lequel il s'elance les bras ouverts avec un enthousiasme non feint) me faisaient des signes de dame (dame =  ダメ dommage que j'ai pas les accents car c'est un accent aigu sur le e), donc les bras en croix devant la poitrine, quand je passais sur kawaramachi ou shijo. je les ignorais bien sur, mais parfois, sur un kilometre j'en comptais jusqu'a six, preuve que j'etais vraiment en train d'effectuer une action eminemment interdite.
hier soir j'avais un peu de temps, et ma curiosite avait ete avivee lors de mes precedents passages, je decidai de m'arreter pour demander a la policiere ou precisement j'avais le droit de rouler. si tout le monde ignore la loi, j'ose esperer que eux, non. elle m'a sorti un papier sur lequel etait clairement indique que kawaramachi (de oike jusqu'a shijo) et shijo (de gion a karasuma) sont interdites au velo sur la route ET sur le trottoir (je n'aime pas les effets typographiques mais je n'ai guere le choix ici). sur ces deux rues principales, entre huit heures le matin et neuf heures le soir, le velo se porte a la main. j'ai apporte le precieux document (bilingue) a l'aikido car je le trouvais beau et informatif. tout le monde a hurle qu'il n'etait pas question de respecter cette regle imbecile et que la route irait tres bien.
les armistices ne sont pas encore signees dans les guerres (guerrilla urbaines ?) pieton-velo et velo-voiture.

sinon, il y avait de l'art au kyoto art centre, sous la forme de danse et de musique. si je n'ai pas enormement apprecie la danse sauf par passage mais pas la longueur, les kimonos etant tout de meme superbes, la musique m'a fait triper grave. c'etait jean-francois laporte, de montreal, et ses ballons gonfles qui faisaient pppppppppppfffffffffffffvvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrr. en quelque sorte. il est etonnant de voir qu'a partir d'une technique assez minimale, du caoutchou tendu qui sert de vibreur a air, parfois tape par un marteau de plastique, parfois simplement resonnant au bout de tuyau ou le debit d'air est regle par une manette a pression, on obtient des sons qui ressemblent a de l'orgue de cathedrale. par moment.
je ne sais pas decrire les sons car je n'ai pas d'oreille, et je n'ai pas compris la moitie des principes de la production sonore, mais j'ai adore. j'y retourne la semaine prochaine a osaka, et en plus ma copine bridget sera dans le spectacle de danse si j'ai bien compris.

sinon aujourd'hui, nous avons fait un cours pour les enfants en aikido, dont le but etait la rencontre internationale. le souhait de notre sensei etait de leur "elargir la conscience, en leur montrant que les etrangers ne sont pas des pandas mais des gens normaux". il est vrai que certains petits, au debut, etait terrorises, n'osaient pas nous regarder en face et preferaient triturer leur manche de tee-shirt, et ont fini en nous foncant dessus comme des boulets pour le tournoi de sumo. nous avons eu droit a : un tour de presentation ou tous les enfants ont du deviner nos langues respectives, un echauffement en francais par manu, un bout de cours en russe par valodja, une course - equivalent des chaises musicales ou les adultes servent de chaises pour les petits quand ils finissent et un sumo. c'est vrai qu'a la fin les grapes de petits sur manu (celui qui faisait le plus peur au debut) ou nadine (jamaicaine a dread-locks qui a fait peur au moment du sumo) prouvaient que l'experience peut fonctionner. localement. pour resoudre le probleme du racisme au japon, je pense qu'il faudrait plus d'effort educatif general. la, tout le monde s'est bien amuse, et meme les parents regrettaient visiblement de ne pas etre sur le tatami. surtout les mamans, apparemment, qui auraient voulu aller sur les genoux des beaux garcons elles aussi (d'apres les discussions de fin de cours).
les classes d'enfants sont a peu pres gerables a dix adultes pour onze enfants. en dessous, c'est insupportable. je pense que les instituteurs meritent une legion d'honneur par an.

vendredi, janvier 27, 2006

passer des grades 

ce matin dans le club nous avons pu assister au passage de grade de troisieme dan d'asako. en dehors du fait que ca bastonne et que c'est trop la classe, je souhaitais raconter un detail (qui va endormir les non-aikidoka, comme d'habitude). comme nous grelottions de froid a l'arret, le passage de dan s'est deroule en deux etapes. une premiere etape assez classique ou les grades du club ont attaque asako l'un apres l'autre pour se faire balancer d'un bout a l'autre du tatami, occasionnant de belles scenes de vif ecrasement au sol. apres le randori, a quatre, nous avons retravaille un peu pour faire de-bleuir les orteils, puis dix nouvelles minutes d'un programme pour moi nouveau se sont ajoutees. les petits grades, cinquieme et en dessous, sont venus a leur tour attaquer notre sempai pour se faire eclater la tete. c'etait tres instructif - la regularite et la capacite d'adaptation etant bien entendu au rendez-vous. c'est la premiere fois que je vois ca et je trouve ca d'une intelligence rare que de tester un troisieme dan sur son travail avec ceux qui ne sont pas deja formattes pour les jolis chutes et qui, de surcroit, sont de tailles et de degres de raideur on ne peut plus varies.
intelligence rare : guere etonnant dans le contexte, certes, mais plaisant.
rien de plus a dire. il va vraiment falloir que je prepare beaucoup beaucoup beaucoup.

teuf a metro, avec des groupes du label scape (jan jelinek et pole, accompagnes d'accoustique). musique un peu decevante mais ambiance tres agreable. vraiment rien de tel que de danser des heures les veilles de cours d'aikido, etat de relaxation ideal. metro etait peuple d'une faune differente et branchouille. le bassiste de pole avait une tete de tueur a gages que j'ai adore.

jeudi, janvier 26, 2006

the vert et etat nerveux 

on m'a dit parfois que le the vert est un excitant plus fort que le cafe. mes experiences avec le macha confirme cet element de sagesse populaire.
toujours prete a faire des experiences, je me suis atelee a une nouvelle utilisation du macha - apres la creme patissiere grand-mere, le cake passe-partout. s'agissant d'un cake miracle, d'une simplicite affligeante, dans lequel on peut mettre ce que l'on veut (de la banane a la confiture en passant par le kinako deja mentionne ou les raisins secs, je partais du principe qu'il serait un bon absorbeur de macha, dont le premier usage m'avait montre qu'il etait recalcitrant. prete a affronter tous les dangers, j'instillais un peu de poudre verte en debut de preparation (apres qu'oeufs sucre et poudre a lever aient ete melangees) puis je gardais une portion pour le moment ou tous les produits auraient ete incorpores. des le debut, le doute a commence a me titiller - le macha refusait la dissolution et flotouillait sous la forme de grumeaux noiratres peu allechants. je continuai la manipulation, en prenant bien soin de fouetter, ecraser a la cuillere, prier le kami du the de me foutre la paix. apres moults efforts, je reussissais enfin a verdir legerement la pate, d'un vert dont je soupconne qu'il ne pouvait apparaitre qu'a mes yeux surentraines par une observation hypnotique de la mixture. j'en ai donc remis un peu en tentant un soupoudrage delicat de l'ordre du tamisage, qui a conduit ma tension a s'elever encore un peu face a l'echec. j'ai donc fait cuire un gateau aux grumeaux de the, qui va faire la honte de ma cuisine pendant quelques mois.
ce produit possede des proprietes enervantes, la preuve est faite.

mercredi, janvier 25, 2006

l'honnetete s'attrape 

c'est une bien belle chose que l'honnêteté quotidienne. si je comprends bien, quand un environnement est honnête, fiable et stable, on devient soi-même honnête fiable et stable. un exemple. tout à l'heure, allant faire mes courses vers demachiyanagi, dans le marché couvert un peu prolo que j'aime tant, je vais tout d'abord au marchand de légumes super pas cher. là-bas je suis servie par le débile léger tout tordu et malaimable, car la chef est en train de bavasser avec une de ses clientes. j'ai déjà noté que ce magasin propose plusieurs catégories de fruits et légumes, des chers et des pas chers, et est empli occasionnellement de riches et de pas riches. (on dit bimbo pour pauvre, un mot que j'aime bien). je suis délaissée et je sais que je ne vais pas faire de super affaire qui déchire sa race car seuls chef et cheftaine ajoutent à mon sac des petites oranges en retirant quelques yen de la facture (en même temps). le tordu me sert puis je donne un gros billet, ichiman, (10000 yen ca fait 75 euros en gros) et j'attends le retour qui se révèle être ichiman trente yen. je signale donc qu'il y a 1000 yen de trop. ce n'est vraiment pas normal chez moi. je ne vole pas, mais si on se trompe dans ma monnaie pour ce genre de somme, en général je ravale ma salive (certainement à la honte de mes parents). donc, même à mon âge le perfectionnement moral est possible.
ainsi, peut-être monsieur chirac deviendra-t-il honnête un jour.

honnête mais toujours un peu manipulatrice. tout à l'heure j'ai envoyé guillaume aux emmerdements en sachant très précisément ce que représente l'achat d'un billet de concert dans un lawson. mon argument lâche était "tu connais mieux les kanji". la vérité c'est que le combini bien benri, ce n'est pas si simple à utiliser.
combini c'est l'abréviation de convienience store (24h/24) et benri(na) c'est pratique. je suis sympa aujourd'hui je vous le fais que romaji.
dans les combini, qui se déclinent en lawson, family mart, seven eleven (7 11 qui sont en fait ouverts tout le temps), k, u-markt et sûrement plein de qu'oublie, on peut acheter toute la journée des denrées prêtes à utiliser, des rasoirs et des chaussettes, des cravattes et du thé, de l'oden (soupasse que j'aime pas du tout et qui est présentée dans des bacs de type cantine quand on était petits en aluminium atroce) et des revues simili-porno, des valises promotionnelle hello kitty ou snoopy, c'est une forme de condensé de culture citadine. charmant. en dehors des kyukyu (99) qui vendent le lait et les gâteaux moins cher, je ne fréquent guère ces établissement, car j'ai un supermarché 24/24 ouvert à côté de chez moi, qui vend des légumes qui en ont encore la forme et qui sont en assez grand nombre pour être appétissants, de même que des produits que je peux transformer moi-même en étant sûre que les quota de monoglutamate ne sont pas dangereusement dépassés. mais il est quelques occasions où ces lieux se révèlent pratiques. déjà, ils sont les seuls où l'on peut se porter acquéreur de billet en avance pour metro, le seul club que je fréquente ici, surtout en hiver car il est à moins de 500 mètres de chez moi. on peut y voir de bons concerts et y vivre des soirées si sordides qu'elles donnent envie de se finir par noyade la tête dans les chiottes (j'exagère à peine). demain, il y aura pole et jan jelinek, et ce sera une petit fête bien méritée. pas trop tardive car nous avons un passage de san dan au club vendredi matin où je servirai sûrement de uke, puis vendredi soir de la musique expérimentale avec danse improvisée, en ce moment l'art vient à notre rencontre. je reviens sur les combini, car lawson est aussi le seul endroit où on peut facilement acheter en avance le billet pour aller au musée ghibli, musée de la féérie Miyazaki dirait un journaliste de tf1. tout aussi facilement : se munir d'une carte de téléphone internationale, payer sa facture de gaz ou d'éléctricité, acheter un billet de bus pour tokyo. le seul détail dans la plupart des cas, c'est que ces petites formalités sont à résoudre en japonais, à partir de bornes à écran tactile parfois peu avenante. il suffit que la caissière soit unique et que les clients ne le soient pas pour que soudain vous restiez coincé devant la cousine de la borne sncf, quelques années plus subtile et fournie en information. j'ai donc lâchement laissé guillaume expériementer la vaste blague oà la vendeuse professionnelle, finalement, est aussi perdue que le petit gaijin tout frais sorti de l'oeuf. pourtant, je vous assure que chaque jour je crois me débrouiller un peu mieux dans cette langue étrange.
note ; j'ai précisé que cette machine-là n'est pas en anglais, c'est qu'on trouve tout de même plus d'informations en anglais ici que chez nous.

mardi, janvier 24, 2006

la nouvelle nouvelle 




donc on conclut que peut-être les pétitions online ont une utilité (rien ne dit que c'est ça qui a poussé à la révision de la décision).

sinon, je me rends compte aujourd'hui que les stage d'aikido sont vraiment utiles car une nouvelle présentation de quelque chose qu'on connait par coeur, ça aide... (ah oui, chers lecteurs qui s'en tapent sec de l'aikido, je suis desolée, un paragraphe suit). donc il y a eu stage dimanche de kuribayashi sensei et on a travailler ikkyo. pour situer le problème, depuis que je suis au japon, je n'ai pas passé un ikkyo ura correct. je veux dire un VRAI. sans arracher un bras, laisser le partenaire libre, suivre un partenaire trop complaisant, n'utiliser qu'un effet de surprise non justifié, ou jouer sur l'inquiétude légère que le grade procure auprès du débutant qui hésite alors à signaler qu'on fait n'importe quoi. j'avais passé mon temps à ne pas vraiment faire, donc. et dimanche, monsieur le sensei nous a bien montrer la proximité du ura et du omote selon lui, a fait travailler l'entrée et le placement à l'arrière, m'a fait sentir sa technique légèrement arracheuse d'épaule où l'on dessine へ dans l'air avec le bras du uke pour inverser l'image ensuite..., et aujourd'hui, ça passait. j'ai même expliqué ce que j'avais compris à manu, et hop, ça passait. une forme de miracle qui ferait presque croire que la perséverance paie.
note : technique n'a été essayée et approuvée que sur un nombre limité de uke, la généralisation du phénomène de succès n'a pas été démontrée.

lundi, janvier 23, 2006

friends 

il y a une serie americaine celebre qui s'appelle "friends". il y a des gens qui commencent a regarder "friends" et qui ne peuvent plus s'arreter. parmi ces gens, il existe une personne en particulier qui, pourtant pleine d'amour pour son travail et ses collegues impatients, oublie tout. car cette personne regarde "friends". cette personne ferait mieux de lire des articles classes dans la serviette "urgent" de son immense bibliographie ou des romans qui rendent intelligents et sensibles, d'apprendre des kanji qui accroissent la capacite de lecture, de preparer un passage de grade pour lequel elle doit decider d'un programme de presentation. mais cette personne regardent "friends" en sirotant du vin et en pleurant de rire toutes les trente secondes, pour finir d'une mort atroce dans des reves absurdes quelques minutes plus tard. il faut preciser a l'addresse des autres gens sur terre (et surtout ceux qui lisent la sus-citees faineante), "friends" dans la premiere saison etait excessivement drole et se revele parfait pour rechauffer les soirees d'hiver.
aujourd'hui de ma fenetre, je voyais voler les tourbillons de neige gras qui ne vont ni vers le haut ni vers le bas, juste dans les yeux quand on fait du velo. la maison dans le jardin d'en bas est une vieille machiya en bois, et son apparence en milieu floconneux donne envie de s'assoir devant un temple bouddhiste (plutot sous une bache de plastique protectrice) et d'admirer le contraste du bois sombre et de la blanche humidite. des que l'averse s'arrete, le soleil brille chaudement et en dix minutes la neige est fondue.
depuis l'interieur de la maison, on voudrait avoir la grippe pour avoir une bonne raison de ne pas sortir. mais il faut aller travailler.

pour les cuisiniers en herbe : la creme de ma grand-mere (creme patisiere - 2 oeufs pour 500 ml de lait et 80 grammes de farine, sucre) ne prend pas si on lui ajoute du macha (poudre de the). non seulement elle reste liquide, mais en plus il ne se forme pas sur le dessus cette delicieuse pellicule un peu plus epaisse qui est le principal interet de la recette. (en general je mets la creme dans des recipients large et peu epais pour que la plus grande surface possible soit en contact avec l'air en refroidissant et seche ainsi legerement pour creer cette surcouche delicieuse).
attention au the, donc.

dimanche, janvier 22, 2006

le temple blanc 

A kobe, à côté de la gare hankyu qui permet d'aller à l'université mais dont le nom est tombé dans les oubliettes de l'Histoire, il y a un temple shinto très élégant. il est assez surprenant car le batiment est fait de bois clair, très lumineux, et le tori principal qui permet d'atteindre le lieu est blanc. c'est peu commun, puisque tout est rouge-orangé comme le temple heian à côté de chez moi qui déborde de peinture chatoyante. malgré mon amour immodéré du orange shinto, je dois avouer que la paleur calme de la découverte d'aujourd'hui était très agréable. le nom du temple contient le kanji kawa, pour ceux qui souhaiteraient retrouver la perle rare. En outre, nous avons vu un olivier. un olivier, on en voit peu sur l'île, et celui-là n'était pas n'importe qui : importé de france pour une exposition universelle (ou un équivalent) dans les années 1890, le tout premier olivier du japon. c'est quelque chose, un vénérable centenaire qui tient toujours la route, une petite olive un peu séchée accrochée à une des branches et qui a permis à notre russe préféré (le seul du club) d'apprendre à quoi ressemble une olive en environnement naturel (hors pizza).
nous étions en large bande de sept lurons venus du club de kyoto pour profiter de l'enseignement de kuribayashi sensei lui-même frais arrivé de tokyo. c'était bien. ce sensei est très populaire auprès des européens, parait-il. son air de moine zen au crane brillant et a la carrure un peu ronde joue certainement en sa faveur.

samedi, janvier 21, 2006

toucher l'oreille 

au japon, quand on se brûle, on se pince l'oreille. je pense que c'est censé faire passer la douleur. je ne me souviens plus si j'avais déjà parlé de cela mais la surprise m'a remis en mémoire cette gestuelle très légèrement décallée. j'apprends de plus en plus de petites blagues japonaises, ainsi que les appellations de jeux pour enfants. par exemple. il est courant de fabriquer sa propre petite comptine pour se souvenir de son numero de telephone, ou chaque numero est représenté par sa première syllabe, et on construit une phrase facile à retenir (pour le local) ou qui personnellement m'apprends du vocabulaire populaire. dès que j'ai appris ça j'en ai parlé à une copine, qui m'a sorti son numéro direct. c'est donc vérifié. les deux comptines les plus connues m'on en outre appris que kyoto (qui s'appelait heian kyo - 平安京 - très avant, marquant le début de l'ère heian) date de 794. et en même temps je découvre qu'un oiseau qui siffle c'est naku, parce que la blague commence pas na (nana = 7) ku (=9) yo (=4) où yo est là pour marquer enthousiasme et entraint (je peux me tromper). l'ère kamakura début en 1192 (いいくに = いい国 = chouette pays). bien sûr je vous raconte pas la suite de la comptine parce que mes lecteurs font souvent des feed-backs négatifs sur ma verbalisation de l'apprentissage du japonais. quand même juste un détail - tsukuru - つくる - qui veut dire fabriquer, depuis un gâteau jusqu'à un bébé peut aussi être établir un gouvernement, construire un système politique. mais dans ce cas-là, même son, même sens, mais pas même taille de ce qui est construit. ça change de kanji.
personnellement, si c'est même aspect, même odeur, même disposition, même temps de préparation, même nom, tant que j'ai pas vu le kanji, je sais que les ingrédients peuvent être différents et que ça n'aura pas le même goût. aujourd'hui dans mon cerveau, si vous voulez savoir, c'est ça le japon. c'est par conséquent très varié et très agréable.
sauf l'apprentissage des kanji qui rappelle trop que le cerveau du trentenaire qui se croyait encore malin manque effroyablement d'huile.

sinon, ici la gauche est mal vue et la droite est bien vue, le kanji de droite est un mot de bonne augure, bref, on aura compris que c'est comme chez nous. un jeune de 20 ans (mon super prof de culture populaire du labo qui me raconte les blagues et le kansaiben) était à son époque encore contrarié dans sa gauchitude. selon lui maintenant c'est fini et les petits se servent de la mimine qu'ils préfèrent.

sinon en dehors de la culture japonaise, je me passionne pour mon inconscient, qui remonte à la surface sous des formes inattendues, non pas à travers des lapsus, mais des rêves souvent effrayants. il y a deux jours, j'étais avec père, belle-mère et grand petit-frère dans une cour d'école. je montais un escalier puis me rendais compte que nous avions oublié le petit frère. je me retourne pour aller le chercher (même s'il n'écrit jamais son blog, je l'aime bien), mais l'escalier s'était transformé pour devenir un escalier comme j'en ai vu une fois dans une maison de kyoto (je crois), où chaque côté de l'escalier est décalé, ce qui fait que chaque pied s'appuie à une hauteur différente - comme deux demi-escaliers côte à côte décalés par la hauteur d'une demi-marche. mais l'escalier est aussi escherrien, et il est maintenant renversé, donc je peux voir à travers mais pas descendre. et sur une des marches, à l'envers donc, est maintenant posée une main coupée.
je me réveille en sueur.
c'est toutes les nuits ce genre d'histoire. c'est varié, aussi.

vendredi, janvier 20, 2006

ces patates qui n'en sont pas 

après ma déconvenue au cours de l'épluchage de mes racines patatoïdes, qui m'avait fait découvrir une peau d'hippopotame et un coeur de navet légèrement rosissant, j'ai fini par goûter une fois bouillies. bien sûr, pour continuer dans la simplicité, le goût est vraiment très proche de la pomme de terre. une fois refermée ma bouche ouverte d'un étonnement légitime, j'ai pu articulier la question auprès des mes partenaires d'aïkido. partant du principe que la femme japonaise est bonne ménagère, donc parfaite cuisinière, donc tout à fait au courant de toutes les formes que la nature a prises pour nous triturer le palais, j'avais une confiance absolue dans toutes celles que je risquais de rencontrer lors de ma pratique du vendredi matin. j'ai bien sûr eu l'air (moi-même) d'une patate avec mon tubercule à la main, tandis que toutes clamaient leur ignorance. ce club est plein de surprises. j'ai eu droit à une réponse qui résoud tout : "tu vois, la culture japonaise est si pronfonde et complexe que même après 50 ans, je découvre des choses tous les jours".

hier j'ai appris quelques jeux de mots japonais. le jeu de mots est très apprécié du japonais, qui a de la chance car sa langue maternelle s'y prête, comme je l'ai déjà signalé : peu d'accent et peu de phonèmes, qui font que nous même, les non-maternels, confondons souvent des phrases qui semblent identiques à première écoute, et une possibilité quasi infinie de créer des pseudo-mots rien qu'en recombinant. on dit 語呂合わせ (ごろあわせ pour ceux que ça intéresse) pour jeu de mots. par exemple, en ce moment, c'est le passage des examens pour entrer au lycée et à la fac. résussir un examen, c'est comme gagner une bataille, on appelle ça 勝つ (かつ ou katsu pour les non-lettrés). donc avant un examen il est bon de manger un とんかつ (tonkatsu) qui est une cotelette de porc panée, souvent mangée avec une sauce brune un peu épaisse et avec du gomasio (ごま c'est sésame et 塩 c'est le sel avec lequel on le mélange), du chou rapé, et riz (plat qui n'est pas classée dans la zone "subtile" de la nourriture locale mais qui est très populaire chez ceux qui n'ont ni maman ni femme (équivalents fonctionnels disent certains)). donc vous avez saisi ? pour katsu, on mange du tonkatsu. on mange aussi du kit kat, prononcé kitto katsu (bientôt je réussis). voilà. et comme c'est la saison des examens, c'est la saison du kitkat.
on note que j'aimerais bien mieux connaître la culture populaire, mais que je ne suis pas encore très au point. c'est laborieux.

hier j'ai tenu la porte à un homme en sortant de mon laboratoire, et il s'est arrêté pour me demander "where are you from ?", et pour taper la discut'. j'étais plutôt interloquée, mais contente. il s'avère que le brave homme n'est pas un japonais qui aurait pris de l'acide (ou d'autres substances qui réduisent les inhibitions) mais un chinois de hong-kong qui avait envie de faire connaissance avec des gens qui discutent en anglais facilement - un prof invité ici pour 4 mois.

je continue à adorer les bibliothèques électriques qui s'ouvrent quand on appuie sur un bouton. je suppose que c'est une évidence pour qui fouille souvent dans une bibliothèque mais pas pour moi, et à chaque fois je souris comme une enfant légèrement bête devant les miracles de la technologie. donc, il y a un bouton qui est vert et rouge. quand deux étagères sont écartées, les autres sont serrées les unes contre les autres. les deux battants ouverts sont séparés de plus d'un mètre, laissant la place à un lecteur de promener son nez entre les étages. si quelqu'un est entre les battants ouverts, une petite lampe empêche de refermer, il faut attendre que la personne sorte, appuie sur le bouton dont la lumière s'éteind, on peut alors actionner le mécanisme à un autre endroit et c'est là que ça s'ouvre. c'est vraiment un outil à émerveiller les juliettes (qui s'émerveillent à peu de frais, contrairement aux alices à qui il en faut beaucoup pour être étonnées).
en passant, je regarde le jeune homme que le système de détection m'empêchait d'écraser entre les rayons, et je me demandais si les scénaristes de colombo se seraient saisi de ce superbe outil pour faire un meurtre (presque) parfais - le bibliothécaire a une liaison avec la femme d'un professeur sourd qui a par la même occasion ouvert une assurance vie au nom de sa femme, il manipule le mécanisme pour rendre possible la fermeture quand quelqu'un est en train de chercher, il écrase le brave homme, pense à remettre bien le mécanisme mais oublie le trombone qu'il a utilisé dans la rainure qui fait coulisser, ce qui fait un petit bruit à chaque fois que les rayons se déplacent, et bien sûr colombo comprend tout car il est trop fort - oui c'est un scénario nul mais c'était toujours des scénarios nuls, je vous rappelle).

bon, je vous parlerai de mon super concert de soft (www.softribe.jp) plus tard. c'était hyper bien, à cafe independants, soirée ultra branchouille et bondée. j'ai du boulot, plein, et une stage de kuribayashi sensei du hombu dojo à kobe dimanche matin.

ah oui, il y a une pétition qui circule, chez les bloggeurs français, contre la révocation d'un proviseur qui a eu le front de faire un blog où il raconte sa vie privée et publique. il a pas de chance, il est homosexuel et il le dit, alors son blog est dit pornographique. renseignements pris auprès de la personne ennuyée, ce serait vrai. (bon, pour l'instant je n'ai pas tout contre-vérifié, c'est un peu compliqué, mais je suis à un stade où je me permets de retransmettre l'information...).
http://www.petitiononline.com/Garf/petition.html

jeudi, janvier 19, 2006

experimentations culinaires 

Après avoir crié victoire suite à la réalisation d'un gâteau, me voici un peu décontenancée par mon nouveau ratage abyssal. J'avais acheté des pommes de terre, ou ce qui y ressemblait de l'extérieur, une racine pleine de terre sombre, dans un sac éauivalent à ceux qui présentent en général les pommes de terre. Quand j'ai ouvert hier, quelques jours après achat, mes doigts se sont enfoncés dans de la pourriture, et j'ai tout de suite émis l'hypothèse qu'il ne s'agissait pas du produit attendu. J'ai une bonne connaissance de la patate, acquise par des heures d'épluchage en vue de m'ensoupiser la panse, et je sais que ce turbercule a un vieilissement beaucoup plus discret qu'une pourrissure blanche dans laquelle le doigt s'enfonce. Je me retrouve donc avec un lot (plus précisément un demi-lot après élimination, d'une racine pleine de fibres sur l'extérieur (le noir vient aussi de là) et très blanche à l'intérieur, avec un peu de rose - légumes finalement assez proche du navet en apparence. J'en ai fait cuire un peu à l'eau mais je ne me suis pas encore lancé dans la degustation car ce matin j'ai préféré du cake au kinako (les économiste utilisent pour modéliser mon comportement (rationellement limité) un apprentissage par renforcement - si c'est bon je continue).
Hier, j'ai déjeuné à l'institut franco-japonais avec des dames qui apprennent le français (les dames âgées et semi-âgées m'adorent, je me répète, et celles qui apprennent le français n'en parlons pas). Mes nouvelles copines étaient en kimono, très élégantes, et moi en jean et pull, un peu moins street wear mal froquée que d'habitude. Nous avons fait des photos à la fin, constatant que la serveur de l'institut franco japonais ne sait pas utiliser un appareil et l'éteind quand elle croit déclencher, ce qui est assez étonnant ici, et nous avons sollicité une dame pour prendre la sus-dite par appui de doigt sur bouton. Cet exercice ne m'est plus du tout un problème, et je sais que tout le monde trouve ça normal (au début j'étais timide et, souvenez-vous, j'avais le sens du ridicule en arrivant au far-east). Je me suis moi-même essayée à l'exercice en France devant l'arc de triomphe, photo souvenir quasi indéchiffrable si ce n'est pour de vague tâches qui signalent un humain et un bâtiment, et - élément le plus important sûrement - la date et l'heure de la prise de vue. Un appui au souvenir. Une marche pour atteindre les étages inacessibles de la mémoire. Une béquille pour boîteux du cortex. Pas franchement une photo, donc.
Je parle de l'institut franco-japonais pour une raison : on y déguste de la nourriture simili-française produite à base d'ingrédients locaux, et le mélange me ravit à chaque fois. Des cinq légumes de mon assiette, seule la carotte est une pièce reconnaissable d'un accompagnement gaulois. Le reste fait partie des multitudes racines comme celles qui se sont traitreusement faites passer pour d'honnêtes pommes de terre. C'est d'ailleurs très bon tout ça quand on sait les faire cuire à point.

Sinon cours de japonais. Je constate que très très doucement je commence à savoir faire des demi-phrase avec des fautes dans les particules et dans le choix de la forme verbale en ce qui concerne l'intention du locuteur. Je dis des demi-phrase car l'explication se met avant en japonais, la conclusion après, et je continue bien sûr à franciser mon approche mentale. (regarder la télé assis sur un coussin, c'est : être assis sur un coussin et regarder la télé avec un lien particulier entre les deux bouts...). Je ne fais pas que dire "un jour, j'y arriverai !", je bosse aussi, et c'est très agréable avec une prof qui explique avec plein d'exemples. En particulier, elle explique assez bien par le pantomime la signification affectivo-intentionnelle qui se cache derrière les petites nuances grammaticales qui me mangent la vie. Je l'aime bien (je dis ça pour la toute petite partie de mes lecteurs qui me l'ont recommandés, c'est une bonne idée...).
il neige, vous savez ?
週末に寒くなるでしょう。ce week-end il va sûrement se mettre à faire froid.

mercredi, janvier 18, 2006

kinako keiki 

Après le succès de mon gâteau du samedi (depuis que je sais que mon four fonctionne si je le ferme au scotch, je fais plus de gâteaux et je me fais abondamment feliciter, parfois), je me suis essayée au gâteau au kinako. Le kinako (a ne pas confondre avec le kinoko, le champignon) est un produit qui est un mystère très typique de kyoto, une poudre marron, à laquelle est parfois ajouté un peu de sucre, et qui sert à entourer le mochi, surtout en cette saison de début de saison. En passant je regrette un peu de ne pas avoir accompli la cérémonie classique de la nouvelle année, le malaxage de mochi comme le lapin de la lune, qui m’aurait permis de le goûter ainsi tout frais. Heureusement qu’on ne peut pas tout faire dans la vie.
Je continue donc l’adaptation de produits locaux à mes habitudes culinaires (limitees), et ça marche très très bien. Je vais faire essayer aux divers camarades, aikido et autres, pour jugement définitif. Mais donc il est possible de faire un bête cake au kinako.
Hier, sinon, j’ai fait mon premier mots croisés en kanji (j’avance doucement dans le livre de kanji et c’est en conclusion des dix premières leçons). C’est forcément très drôle, et la fierté atteint le maximum même si ce ne sont pas des mots très compliqués et si on sait bien, si l’on est honnête, que dans certains cas on ne saurait pas prononcer ce qu’on écrit.
Car la prononciation !
Hier un monsieur roulant à contre-sens avec sa carriole à vélo a failli rencontrer violemment deux taxi. C’était une carriole pleine de cochonneries, et dont le fond était protégé par une bâche plastique bleue, qui signale de façon assez sûre le homeless japonais. Tiens, d’ailleurs j’ai commencé à lire le livre de philippe pons sur misère et crime au japon, et ce serait sûrement intéressant mais un peu dur à lire. Et j’ai trouvé des articles sur la précarité, parce que la marge pose bien des questions, ici. De même que la sexualité, qui est un sujet de conversations (provoquée par moi ou par hasard) depuis que yola m’a suggéré d’en parler en m’envoyant le lien
Men retreat from 'hassle' of loving relationships
By KAORI SHOJI
http://www.japantimes.co.jp/cgi-bin/getarticle.pl5?ek20060110ks.htm

dont on m’a commenté “c’est écrit par une fille énervée qui vient de se faire larguer”, mais d’aucun disent que la vérité se trouve bien concentrée ici. c’est à suivre.
Sinon j’ai réussi à produire un bug en demandant à mon ordinateur de calculer exp (85) sous la forme de réel. c’est des petites natures ces bébêtes... alors je dois changer mes paramètres pour que ça rentre dans les limites. on appelle ça du bidouillage scientifique, je suppose.

mardi, janvier 17, 2006

merci m* 

quand je n'ai pas envie d'ecrire, des amis se charge de m'offrir des sites oueb pour pour que vous ne vous ennuyiez pas trop :
http://www.tian.cc/2005/12/japanese-tradition-sushi.html

lundi, janvier 16, 2006

longevite 

il a l'air en forme
http://www.liberation.fr/page.php?Article=313053&Template=GALERIE&Objet=55489

dimanche, janvier 15, 2006

bortsch 

le samedi soir est un jour de fête, c'est normal. donc nous mangeons de la soupe russe tandis que la galette chauffe et que le gateau se découpe. il est assez facile de tricher avec la galette pour donner la part à qui l'on veut quand on est face à une assemblée qui découvre le concept de la fêve et de la couronne. je pense que la méfiance à l'égard des découpeurs vient avec l'habitude.
pour ceux qui ont aimé la soupe et en veulent encore :
http://www.russie.net/gastronomie/bortsch.htm

samedi était un jour de vache qui pisse, dimanche était un jour de printemps jusqu'à 16h30 où soudain le froid est apparu et j'ai remercié le ciel d'avoir trouvé des leg warmers, attribu essentiel de la porteuse de jupe même si les japonaises continuent à être cuisses à l'air en toutes circonstances, j'hallucine. nous avons pu profiter des déguisements de cérémonie sur les pratiquants de kyudo pour la grande rencontre nationale et annuelle dans le temple aux nombreux bouddha. les meilleurs tireurs à l'arc sont très impressionnants de concentration. les jeunes mâles ont tendance à prendre un air déçu quand ils ne placent pas leur flêches, mais ce sont les seuls, jeunes femelles et vieux de tous genres savent rester imperturbables.
les flèches sont impressionnantes de longueur. je me demande bien combien difficile est tout cela.

samedi, janvier 14, 2006

marcher a l'envers 

quand il y a du vent, il faut s'en prémunir, et un des moyens est de remonter le courant en marchant à l'envers. ce n'est pas rare ici, de voir les personnes d'âge moyen (middle aged) voire avancé, faire des promenades athlétiques au bord de la kamogawa. serviette au cou en été et bob, écharpe, gants et chapeau en hiver, les attirails sont assez uniformes, tout comme la démarche devant mes yeux d'européenne toujours étonnée de la dégaine moyenne des locaux. si marcel mauss a discouru seulement un peu sur les différences dans la marche en fonction des culture, je serais bien incapable de décrire cette forme que prend l'humain quand il se déplace, et qui le marque dans son usage de l'espace et de l'énergie. je sais qu'en france, les japonais prennent peu de place quand on les voit se déplacer, ils sont presque transparents (individuellement) quand on les croise. les françaises en particulier, ont un pas très sûr par rapport aux japonaises qui trainent des pieds, la jambe part franchement vers l'avant, comme groucho marx mais un peu moins nettement. pour ce qui est de marcher à l'envers, par exemple, il n'y a qu'ici que j'ai vu ça - et un ami en parle aussi dans son blog, preuve que c'est un comportement normal à tokyo itou.
mauss parle aussi du sommeil, et ici, on continue à rire quand au starbuck coffee un type s'étale sur la table, la tête sur le bras et la bouche ouverte comme un bébé. le sommeil ne dure pas très longtemps mais il est étalant (surtout les hommes dorment en vrac, les femmes ici n'ont pas un moment de relâchement, et même dans le sommeil du train elles sont parfaitement maquillée et visage neutre, les cils fièrement dressés, la nuque juste un peu inclinée sur l'avant).
pour ce qui est des attirails, j'ai dans mon quartier un ensemble de magasins poussiéreux pour vieux, où l'on trouve les chapeaux, bob et casquette que l'européen moyen a déjà repéré sur le touriste japonais. c'est là aussi où se trouvent les visière pare-soleil pour le vélo, et tous ces instruments outrageusement utiles mais franchement disgracieux, qui sont la base de l'équipement de la vieille. j'en ai une, de visière, je rappelle. je la ramènerai à marseille, mais j'ai peur que les enfants me jettent des pierres quand je la mettrai.

vendredi, janvier 13, 2006

internet vous mangera tout cru 

chez muji (qui ne propose pas que des lignes d'aménagement intérieur, des vêtements et de la papeterie mais vous offre également la jolie maison de vos rêves http://www.muji.net/infill/se/basicplan/index.html), je trouvais hier un bon collant de laine, de ceux qui doivent protéger contre les caractéristiques du climat contemporain (quoi que j'ai appris que ce week-end le temps va changer vers 15゛dans la journée, printanier, histoire de nous faire des chauds et froids bien sentis). or, le collant en question existait en L dans mon magasin, pas en M. je demande s'ils en ont a l'autre magasin (elle téléphone : oui) et je dis "bon ben j'y vais". là, innocente que je suis, je pensais partir directement vers le magasin, mais on me demande si je veux l'exemplaire de là-bas. oui. donc plutôt que d'entendre la vendeuse dire "vous lui gardez pendant 10 minutes ?", me voilà en train de remplir un super formulaire, dans lequel on me prend mon nom, numéro de téléphone, où toutes les références de l'objet sont inscrites, avec vérification dans le gros annuaire de produits qui était caché dans un pièce apparemment un peu éloignée, et le prix avec taxe couronne la page emplie d'information. le tout est est glissé dans une petite envellope muji, et je repars 8 minutes après le coup de fil, bien contente que tout soit organisé proprement. finalement, je joue les punk et dans l'autre magasin, je prends l'article en rayon (il y en avait une trentaine) et passe à la caisse en disant, voilà, c'est celui-là que je veux, pas le réservé. c'est que je ne suis pas très patiente en ce moment, et que ces scènes tout à fait normales dans la longueur, sont des demi-tortures bien senties. je me venge comme je peux.

aujourd'hui, en pratiquant avec guillaume, nous avons eu droit à "ça, c'est bien" de la part de notre sensei, d'un ton très ferme et convaincu. comprenez que c'était notre première fois, nous avions les larmes aux yeux de joie (et avons été incapables de pratiquer proprement pendant 10 minutes ensuite, c'est beau le moral droit et sans faille du samourai).

le laboratoire subit depuis deux jours des déménagements incessants. on a mis trois tables dans notre salle, déjà bien tassée, un projecteur, un écran. puis tout est retourné aujourd'hui vers la salle en face, mais les énormes cartons sont restés. c'est très mystérieux. je n'ose pas poser de questions, car je suppose que tout a été expliqué par mail (en japonais).
dehors, les feuilles sont mises dans des grands sacs par des individus d'âge avancé (on n'utilise pas les étudiants pour ça autour de notre bâtiment, constat). ensuite, les sacs restent quelques temps mais ont disparu le lendemain matin.

aujourd'hui c'est vendredi 13, c'est pas souvent...

sinon, pour les lecteurs qui ont des lettres, si je fais des fautes débiles (comme j'en corrige souvent par la suite, pas que des problèmes de frappe) n'hésitez pas à me crier dessus...

jeudi, janvier 12, 2006

soldes online 

je devais dormir les autres années, mais je n'avais jamais vu les soldes online. maintenant, amazon, la redoute, me proposent (par l'intermédiaire de bandeaux publicitaires cliignotants d'un goût exquis, genre recyclage des images de cadeaux de noel qu'ils ont eux-mêmes eu en soldes de la part de leurs publicitaires) de faire des affaires incroyables sans même bouger de mon fauteuil. quel bonheur que cet internet, fier joyau de l'impérialisme américain. mes chers lecteurs, internautres cultivés, qui apprécient les nouvelles quotidiennes savent bien les vertus de cet outil techonologique plus essentiel que la télévision (allez réserver un hotel par télévision, tiens !). je n'ai pas à vous convaincre.

statistiques : ici, la moyenne des gants perdus sur mon chemin est de 1,3 depuis la semaine dernière. j'ai sauvé un gant en cuir en le redonnant à sa propriétaire, récoltant un "thank you".

mercredi, janvier 11, 2006

se premunir contre le froid 

quand on dort au labo il est très important de se prémunir du froid. en ce moment, constatant une excitation très violente des étudiants, qui, disons le vulgairement, foutent un boxon monstre en riant, discutant, invitant leurs amis à déjeuner, environ toutes les heures, et travaillent avec un air sérieux le reste du temps, je subordore des examens ou des rédactions de mémoire urgentes. c'est si facile de lire le coeur des étudiants.
et ce matin, un homme à terre, enfoui sous une couverture winnie l'ourson, un chauffe-pied rigide en guie de couverture chauffante, et sa moumoute comme oreiller. c'est mignon, vraiment. je ne me lasse pas d'admirer le sommeil exhibé sans peur dans ce pays. l'abandon absolue en plein milieu du corps social, ça ne cesse de m'étonner là où tout geste est mesuré et toute action codifiée.

dans ma dynamique sans concession pour combattre le rhume emmerdeur de l'humanité, j'observe de façon systématique les porte-accessoires pour enrhumés dans les combini. entre autres ustensiles plus ou moins habituels pour les occidentaux, on connait le grand classique (mais qui conserve néanmoins des grands qualités de surprise quand il repose par exemple sur la majorité des nez du bureau de la mairie) masque blanc anti-éjection de microbe sur ses camarades. j'ai trouvé mieux : dans le paquet de masques blancs sont ajoutés des petits tampons en ouate qui ressemblent à des tampons à oreilles pour protéger du bruit qui semblent donc prévus pour introduction nasale pour d'éviter l'écoulement.
je suppose que tous les français seront d'accord, du fait de leur éducation, de considérer cela comme ignoble.
eh bien ils auront tort, car nous démontrons ici par la diffusion de masse dans un pays de longue tradition consommatrice, qu'ils sont aveuglés par leurs présupposés culturels. en effet toute forme de convention sociale est acceptable pour combattre le nez coulant qui importune ceux qui vous font face. c'est ainsi. un peu d'ouverture d'esprit que diable !

a part ça, puisque j'aime parle de moi, je pense que si je suis un peu nerveuse, c'est que je dois passer cette année mon shodan, et que j'ai peur. mais vraiment peur comme jamais. aucun examen de ma vie ne fut inquiétant. là, les chocottes.
je dois écrire un texte sur l'aikido pour la fin du mois. combien de temps vais-je repousser avant de m'y mettre ?

mardi, janvier 10, 2006

conventions sociales 

pour moi il existe une convention sociale qui veut que : quand on reçoit les voeux de quelqu'un, on ne lui fait pas remarquer que ses voeux sont un peu automatiques, manquent de coeur. déjà je trouve gentil que quelqu'un envoie ses voeux, d'autant que je suis une assez grande spécialiste des "amitiés" qui n'écrivent jamais spontanément et attendent qu'on leur fasse signe. en général, ça me lasse, même si l'amour que je ressens pour l'être est infini. la réciprocité est une bien belle invention, dont je subodore qu'elle n'est pas qu'humaine mais est bien développée chez nos amis les animaux sociaux.
nos amis les animaux qui, d'après mes courrier internationaux, que tout comme le monde diplomatique il vaut mieux lire au petit déjeuner qu'au diner pour éviter les cauchemars, s'en prennent plein la tête dans un grand nombre de lieux où les humains sont trop pauvres pour différencier un animal protégé d'un animal qui se reproduit bien. il y a donc des matin où l'envie de devenir écologiste fondamentaliste me démange un peu (presque je signerais une pétition des wasp de wwf, c'est pour dire...
aparté, qui montre que l'état d'esprit du moment est à l'agacement, au ras-le-bol face à la distance que l'humain s'impose pour se rendre intéressant, face aux trafics d'armes, d'animaux, d'humains, pour le grand plaisir du profit et du marché, et face au mensonge de tous les politiciens, chefs, pères et mères, employés, capos, journalistes verreux, écrivains télégéniques, providers internet installant un service vocal a 0,34 la minute, mécaniciens arnaqueurs, professeurs, individus qui se prétendent des camarades. et que ceux qui ont été oubliés ne se croient pas innocents car le mensonge accable aussi leur âme, et si leur visage un jour subissait l'outrage final de celui de Dorian Gray, ils sauraient combien la villénie ruine leur propre coeur. je pourrais parler de moi, mais aujourd'hui j'en ai contre les autres et je suis anarchiste.

lundi, janvier 09, 2006

variation 

tout le monde m'écrit du bout du monde pour m'annoncer un climat extra-ordinaire dans mes contrées, la neige comme rarement, ...
ce que je trouve le plus étrange, ce n'est pas le froid, mais la variabilité du climat. un jour neige à gogo pendant 4 heures, qui fond en une heure une fois l'ondée (ça se dit pour la neige ?) arrêtée, le lendemain, comme aujourd'hui, soleil qui réchauffe l'âme des braves et leur allège un coeur pourtant tout gelé. je ne sais pas si c'est pas pire pour le rhume, les variations comme ça...

aujourd'hui est un jour particulier, qui fait que c'est 休み (congé), qu'on accroche des drapeaux japonais devant chez soi, et que les jeunes femmes de 20 ans (la majorité) se vêtent d'un kimono. la plupart ont d'ailleurs toujours leur maquillage de mauvais goût-cheveux décolorés gonflés, comme lorsqu'elles font les courses, en mini-jupe et leur petit ami au bras ; elles portent en outre des cols de fourrure blanche sur leur kimono, et cela n'est pas du meilleur effet. je suis contente que mes amis aient fait une série de photos pour profiter de cette horreur que j'ai tout juste entr'apreçu. pourquoi tant de contraste, dans le climat et dans l'estéthique ?
on peut apprécier
http://www.liberation.fr/page.php?Article=313053&Template=GALERIE&Objet=55067

sinon, j'ai mangé des huîtres frites et c'est très bon.

non je n'ai toujours pas retrouvé 100% de ma matière grise liquéfiée par la fièvre.

dimanche, janvier 08, 2006

les soldes 

toujours les soldes, mais guere plus de monde qu'un dimanche normal pour aller prendre un bain de foule. aujourd'hui, une animation masse les foules dans le hall prinipal de qanat, et laisse une bonne partie des magasins vides. les enfants viennent aux courses sans prendre trop de place, il y en a partout, mais ils sont calmes. on les change dans les toilettes. car ici, les toilettes pour femmes sont equipees de siege bebe pour poser le nourrisson devant soi quand on fait pipi, de table a langer (meme parfois dans les toilettes publiques des parcs il y a de tels accessoires). on peut dire que c'est un signe que la femme a avant tout un role de mere et que c'est une vision machiste. certes, mais c'est pourtant tres pratique.

samedi, janvier 07, 2006

entre deux phases cotoneuses 

je suis dans le coton, je ne voudrais pas qu'on pense que je suis devenue bete : c'est la grippe.

notes rapides, sur un point (évidents pour tous les étudiants de la langue, mais toujours un peu difficile pour nous)
il faut, quand on s'adresse a quelqu'un, pouvoir sans cesse jongler entre 3 niveaux de langage (plus le familier ça fait 4) : 1/ langage ou on parle a quelqu'un d'equivalent ou au dessus de soi, mais face a qui on se fait volontairement plus bas, moins important (c'est mon préféré, celui où on se rabaisse) 2/ langage où on parle a un superieur (patron, prof), un ancien 3/ langue polie (pour tout le monde, inférieurs, égaux, etc...pour l'instant j'apprends la langue polie car c'est ce qu'on attend de moi avec ma tête de blondasse, et c'est deja un sacre boulot). à chaque niveau de langue est associé un vocabulaire entièrement différent, pour bonjour, merci, parler, aller, donner, recevoir, etc etc etc...
il va sans dire que cette culture s'errode un peu en ce moment, de même que les enfants ont de plus en plus de mal a apprendre les kanji (les ordinateurs tuent la calligraphie), me dit-on. (sur l'ordinateur, on tape en phonétique et la machine propose un tas de kanji, et il suffit alors de savoir le reconnaître parmi plusieurs, ce qui est largement plus simple que de savoir l'écrire correctement, je jure sur expérience).

vendredi, janvier 06, 2006

il va neiger cet hiver ! 

et vive le changement global !
c'est vrai, ça, on est trop habitué à des routines "il neige en février, il y a un mois de saison des pluies en juillet,..." (je parle pour le climat local). l'humain a jusqu'alors fait preuve de capacités d'adaptation hors du commun, continuons à stimuler son hémisphère de l'invention (droit ou gauche ?).

à l'aikido, tout le monde était sur-excité par la reprise des cours, beaucoup ont fait des rêves pendant la semaine de pause. est-ce un club de fous ?

j'ai découvert plusieurs faits relatifs à mes petits camarades nippons (certes, étudiants en informatique, rarement les plus cultivés en ce qui concerne culture et usage de la langue, mais néanmoins représentatifs des vrais humains). les 108 passions humaines (meilleures traductions que péchés apparemment) leur sont non seulement inconnues, mais en plus difficiles à déchiffrer car les kanjis sont très compliqués - il faut comprendre par là peu usités dans le langage quotidien et donc oubliés par tous ceux qui ne lisent pas de "vraie" littérature au quotidien. donc depuis le site oueb, ils les contemplent sans pouvoir me dire de quoi il s'agit précisément.
la culture bouddhique, au-delà de la piere -glong-glong paienne, n'est pas si répandue que ça.
sinon, il est peut-être vrai qu'il faille voir les premiers rayons du soleil du premier de l'an pour que l'année soit bénéfique. celui qui au labo m'a le mieux adoptée (le mec d'osaka, le marseillais donc) est monté dans la nuit du 31, après son karaoke à lui (et tandis que nous nous finissions au foie gras et champagne) en haut de la plus haut montagne de kyoto pour profiter de ce rayon (2 heures de marche de 4 à 6, finissant dans la neige). il est redescendu ensuite avec ses amis pour manger de la miso avec des mochi fondus dedans (flute j'ai oublié le nom). c'est ça la vraie vie.

sinon
http://www.lodger.tv/
est vraiment bien. si si. page de garde trop déchire.

sinon, contre l'insomnie, laissez-moi vous conseiller la grippe. d'une efficacité sans comparaison aucune.

jeudi, janvier 05, 2006

le cimetiere des gants perdus 

il n'y a aucun doute, tous ces gants que l'on croise sur la route ou le trottoir, posés sur un muret, n'ont pas été abandonnés par leur propriétaire. ils ont été perdus.
j'ai personnellement eu a subir cet événement malheureux il y a quelques semaines, et j'ai alors vécu un retour à vélo plutôt traumatisant. car à vélo le froid est décuplé, s'allie au vent, et la main immobile devient en quelques minutes un glaçon, qu'il faut traiter avec délicatesse par la suite au risque de la voir s'effriter.
en ce moment c'est une épidémie. rien qu'en venant de chez moi à la fac : deux.
des jolis, en plus. moi qui me fournissais dans les 100 yen shops ne pouvais pas pleurer trop profondément, mais cette demi-paire en cuir qui a disparu, ça vous gâche votre belle paire définitivement.
c'est vraiment triste.
un vieux qui désire s'occuper, mais n'aime le contact ni avec les animaux ni avec les humains, pourrait monter un centre pour recueillir ces petits gants esseulés, je suis sûre qu'il rendrait un grand service à l'humanité. après un an sans que le propriétaire ne vienne chercher son sac à main (comme je comprends en japonais), le vieux pourrait faire des paires mal accomodées et les donner aux pauvres (qui dirait merci car ici les pauvres sont polis).

je suis passée chez ma pote dans la montagne, et elle a une jolie décoration de nouvel an sur la porte, comme tous ses voisins. sur sa décoration, une clémentine. elle s'étonnait de la voir encore car en général, les singes viennent lui voler. où l'on apprend qu'en hiver, les singes descendent aux alentours de shisendoo (詩仙堂) pour dépouiller les habitants et les réveiller la nuit.
aujourd'hui, le temps est idéal pour l'hiver : quelques flocons passent doucement, flottant sans réellement tomber, le ciel est clair, d'un doux bleu et la lumière blanche et silencieuse. la ville est vide et la moitié des magasins sont encore fermés. c'est très agréable cette suspension du temps de début d'année.

mercredi, janvier 04, 2006

le ramen qui pue 

Parfois il faut savoir s'arrêter sur l'évocation des lieux mythiques de la culture populaire. A quelques pas de Sanjo, sud au bord du ruisseau, on trouve le ramen le plus célèbre de la ville, identifié comme le meilleur par quelques spécialistes de mes amis. d'autres diront qu'il n'est pas le meilleur mais le plus courru, le ramen des sorties de boite ou de karaoke, un rôle central, donc.
ラーメン - ramen - est la soupe de nouilles chinoises, nourriture qui emplit le brave sans vider son porte-monnaie. elle est essentielle dans le quotidien de tous ceux qui se retrouvent loin de leur maman - femme à l'heure où leur estomac crie.
personnellement, je ne suis pas une grande fan de ramen, souvent trop salées et dont la forme m'est de loin moins sympathique que l'udon épaisse.

le ramen qui pue porte un nom évocateur dans la communauté francophone. de loin, on sent les effluves qui s'en échappent. ceux qui le connaissent témoignent d'une atmosphère très pittoresque : on peut voir le cuisinier sortir, d'un bac de plastique évoquant la poubelle, une entière colonne de boeuf, qu'il jette dans la marmite devant les clients qui attendent leur soupe. et la déguste ensuite. quand on a beaucoup bu, le dégoût n'existe plus.
de fait, de nombreux restaurants japonais nous font nous reposer la question de la relativité de la propreté, évoquée entre autres par Mary Douglas dans purity and danger - de la souillure en français. ici, j'ai eu l'occasion de m'étonner que nous passions, nous autres européens, pour des barbares indélicats et sales, tandis que tout le monde fait du bruit en mangeant sa soupe, renifle plutôt que se moucher, partage ses chaussures et son bain, que les jeunes femmes dégainent en public ces petits papiers qui aspirent la graisse superflue exhudée par la peau (j'ai essayé et c'est atroce, on passe le papier sur le nez et il se tâche de gras)... les critères se décalent. quand on pénètre dans un restaurant, on peut en général s'attendre à ce que la cuisine soit d'une saleté telle qu'aucun inspecteur de l'hygiène français n'accepterait de ressortir de l'établissement sans avoir dressé un procès verbal ou reçu un pot-de-vin conséquent. souvent les murs sont noirs de gras, le sol glissant du fait de la présence de la même substance, et seuls quelques centimètres carrés du plan de travail semblent échapper à la malédiction. laver est un geste réflexe au quotidien, fait légèrement et de façon visible (le pas de porte), c'est un travail de groupe deux fois l'an dans les espaces partagés (dojo, labo,...). bien sûr il y a des exceptions - je m'étais étonné à yamashina de voir un curry avec hotte et équipement d'une propreté impecable - certains dojo sont nettoyés de façon relativement efficace après chaque usage - certaines pièce de labo sont propres. je ne prétendrais pas que "chez nous c'est mieux", mais simplement que nous ne sommes pas si barbares que cela, nous qui comme toujours privilégions la réalité du fait sur sa démonstration.
les problèmes de communication interculturelle, alors que la toute jeune mondialisation n'a guère que 30 siècles d'histoire écrite, ne seront pas réglés si vite que ça par internet, je crains.

mardi, janvier 03, 2006

ruee 

Les jours de soldes. on se sent moins seul. les hommes et les femmes s’habillent alors, seulement quelques jours puis tout sera fini, certains lieux sont plus attaqués que d’autres. ceux qui sont au prix fort en sont vides. je perds une journée dans la cohue, découvrant le plaisir du shopping-avec-copine, maquillage chez Muji pour choisir des fards à paupières, plutôt rouge ou noir le pull ?, ah yohji yamamoto c'est beau mais cher...
une première - je me demande si je ne suis pas passée à côté de la plupart des grandes distractions féminines, à force...
j’ai découvert avec stupéfaction qu’en cette période de fêtes (note : festif n’existe pas dans mon littré. il existe à l’académie française, mais j’aime mieux mon petit littré depuis le génie des alpages), le champagne veuve cliquot est moins cher à qanat sous sol (un des magasins d’import pas hors de prix) que dans un supermarché moyen français (oui je suis de ces personnes qui connaissent les prix de tous les articles rencontrés dans les 3 derniers mois).

sinon les insomnies, ça va ?
oui merci, toujours efficaces.

lundi, janvier 02, 2006

a quand la normalite ? 

evolution lente mais interessante dans ma transformation en plante d'appartement : difficultés à dormir la nuit (d'où lecture de polar qui ajoute à l'insomnie - Michael Marshall, c'est le nouveau nom de mon chouchou de sf michael marshall smith, je le préfère en sf) pour finalement écraser de 11 h à 4h, ce qui fait rater le beau soleil et le doux vent sifflant. la nuit. des fous passent dans la rue en voiture ou moto, deux apparemment, klaxonnant et se repondant de petits rythmes endiablés. ils restent deux minutes au feu pas loin de chez moi - il y a aussi des abrutis secs au japon.
les soldes ont commencé hier, mais il est toujours difficile pour moi de m'habiller ici, d'autant que le beau magasin est le seul à conserver ses prix. tout n'est pas ouvert, néanmoins, les traditions ne sont pas totalement piétinées mème si nombreux sont ceux qui ne profitent pas du yasumi annuel. au labo, les travailleurs perpétuels (les deux étudiants collés à leurs sièges) ne disent pas particulièrement bonne année quand j'oublie.
les bords de la rivière étaient innondés de soleil hier, et le blouson superflu. les oiseaux et les joncs toujours au rendez-vous pour le quart d'heure buccolique. que ma langueur est importune !

dimanche, janvier 01, 2006

l'annee du chien 

cette année qui commence, c'est celle du chien. au vu de ceux en platre peint que l'on trouve dans les temples, ce sera une année kawai (かわい) - tout est mignon.
anti-record. il ne faut jamais laisser un record en l'air, et il faut l'exploser. j'ai donc dormi deux fois une demi-heure cette nuit pour compenser mon régime félin. il faut dire que la dernière nuit de l'année est pleine de sollicitations.

avant la fin (大晦日). outre la télé qui me permet de voir quelques images de sumo et de fiers travailleurs battant le mochi (pâte de riz qui est mangée en grande quantité pour le premier de l'an et qui est battue pour rendre élastique ou faire entrer de l'air ou donner une texture, je n'ai pas saisi), je croise une copine qui part à la campagne quelques jours et fait crier tout le monde de jalousie, car l'accès au passage de l'an auprès d'autochtones n'est pas aisé pour les nouveaux, très communautaires, que nous sommes. j'apprends lors des discussions comment préparer le mochi que la télé me montrait battu : au grille-pain ou sur un grill posé sur le feu où il enfle comme un popcorn et s'amollit en son centre, dans la soupe coupé en petits bouts où il devient cahoutchouteux. la raison se trouve sur internet facilement et j'en ai parlé l'an dernier : pour les trois jours de l'année, les femmes ne doivent pas travailler. en particulier, le riz était un ingrédient très ennuyeux et long à faire cuire, avant l'invention du rice cooker, et le mochi, qui se conserve trois ou quatre jours, permettait de consommer cet ingrédient essentiel à la survie selon des modes de préparation excessivement peu consommateurs de temps.
j'enquille sur la petite fête où l'on mange bien chez mes voisins, fête francophone s'il en est. il y a alcool et foie gras, ce qui constitue l'essentiel des signaux définissant de façon sûre la fête finale. rien à noter sauf l'anecdote entêtante de manu : muni d'un surf des neiges, il est parti avec son frère à l'assaut du plus haut mont du Japon, Fujisan, qui s'est révélé la seule surface nippone nue à ce moment, tandis que 2 mètres de neige tapissaient le sol de Kyoto même (la neige, en plus petite quantité, n'arrive qu'en février normalement). d'après lui les montagnes alentours ont fait un barrage absolu à la manne tant attendue et le fuji était noir tandis que tous les pics visibles étaient blanchement floconneux.

un "bong" qui cloche. la première sortie est pour le temple dont on m'a dit qu'il valait le coup pour taper les 108 coups des 108 péchés humains. c'est la tradition, on va au temple à minuit où les bouddhistes font une cérémonie de passage en sonnant l'énorme cloche avec la poutre qui y est accrochée. après les prêtres (ici, c'est la secte de la terre pure, des plutôt cool qui ne sont pas forcément rasés et sont mariés) c'est le bas peuple qui cogne. normalement chaque coup évoque un des péchés humains, dont on dénombre 108, donc, mais lesquels ? (internet reste silencieux). les écouter purifie, soit disant. moi j'ai planté mon coup de gong, ce qui signifie : soit que je ne commets pas le péché de la liste que je suis venue taper, soit que je suis loin de la pureté. tandis que nous faisions la queue (un système de ticket semblait limiter le nombre de tapeurs, mais finalement il y a bien eu 300 coups, incluant un humain outrageusement bourré et accompagné de pétasses de haut vol, hurlant akemashite omedetoo, bonne année) on pouvait se réchauffer auprès d'un feu à l'odeur enchanteuse. et assister à une cérémonie à l'intérieur de ce temple que je trouve superbe, et dont les voix des prêtres me sont déjà familiéres pour être venue au petit matin ou le soir quand ils sont assis en rond dans leur salle personnelle. tandis que je montais dans le temple, un type ramassait les tong des moines pour les mettre dans une poubelle en plastique - provoquant un léger étonnement (j'avais encore un système nerveux central en fonctionnement à ce moment-là). en fait, les moines entraient par une porte et sortaient par une autre une fois les chants finis, et le type avait certainement pris soin de placer les soques (le mot poli pour tong) au niveau de la bonne sortie. de toute façon, vu la vitesse à laquelle les présentoirs à bibelots sacrés ont été installés à la fin du service, je constate que l'organisation n'est pas en reste dans les temples.

le karaoke. après avoir pris quelques instants pour prier aussi dans un temple shinto (acheter des petits chiens pour la nouvelle année), je rejoins les nombreux et joyeux camarades dans un karaoke du centre ville. entrant dans la salle, je doute - hystérie à un degré plus élevé que d'habitude, révélée par des hurlements faux et des filles debout, agitées, à deux doigts de monter sur les banquettes (ce qui arrivera pas la suite). mais comme pour tout il suffit de se chauffer et de foncer, finalement il y a un certain plaisir à hurler avec les loups. nous faisons fuir toute la salle en imposant des chansons sans mélodie (le son qui sort de la machine tue également tout l'intérêt de la partie instrumentale), et finissons avec un guillaume en pop star capable d'interpréter 800 chansons sur commande. c'est à vivre parfois. je comprends pourquoi le concept ne prend pas vraiment en france, où les gens ont un peu honte de chanter face au risque de moquerie. ce soir-là, les belles voix sont surtout celles de nos amies japonaise et thailandaise, rompues à l'exercice ; quelques mecs s'en sortent pas trop faux.

le champagne au frais. par le temps qu'il fait, en laissant le champagne sur le balcon, on est sûr de le retrouver prêt à être consommé. nous repassons dans l'appartement de la fête, moi pour attendre le lever du soleil, les autres pour finir doucement la nuit. le lever du soleil : il faut voir les premiers rayons du nouvel an, c'est la coutume que nous avions respecté l'an dernier et je ne vois pas pourquoi je changerai mes habitudes, ayant dormi trop d'heures précédemment. calée de foie gras et de champagne, je quitte la compagnie des humains pour celle des temples vers 6 heures du matin.

frotti-frotta. le matin du 1er janvier est jour de nettoyage dans un de mes temples. je commence par nanzenji, au cas où zazen serait on (bien sûr, pas avant la fin du mois). je profite d'un ballet de balai mélodieux dans la lumière qui emplit doucement l'ambiance quasi-champêtre. les odeurs d'encens et les balayeurs en blanc rouge et bleu (il y a des uniformes de toute sorte pour mon plaisir estéthique) qui frottent de leur balai de paille les allées devant la pièce principale de nanzenji me remplissent d'un bien-être infini. je prie de nouveau pour la paix dans le monde (j'espère que vous tous ferez quelques efforts pour que mon voeu se réalise, merci). avec mon bonnet et mes gants multicolores, je sens que j'éveille la suspicion des travailleurs, leur regard doute de ma santé mentale. sur mon fidèle destrier je pars vers le chemin des philosophes et m'arrête en route dans des jardins ouverts au public comme je ne les avais jamais vus. je découvre des profondeurs en lenteur, surprise d'avoir le droit sans vraiment savoir, je profite de points de vue inconnus. dans un temple, cannes et canards d'ébattent joyeusement sur la mare, une cabane à oiseaux rappelle les modèles proposés par la hulotte dans mon enfance (de l'universalité du moineau). ce temple-là est aussi plein de nettoyeurs, et donne sur un cimetière à l'ambiance vaguement effrayante ("chargée", me plais-je à dire). finalement j'échoue dans le temple manga où je rencontre la tenancière des lieux, en hakama bleu pâle et haut blanc, un feu préparé là encore pour réchauffer les braves. tout le monde continue de frotter. je fais quelques mauvaises actions du premier jour en coupant des branches d'arbres pour le sanctuaire familial dressé dans mon appartement sur base de mochi - je blesse légèrement l'un deux et en concois une honte qui dure encore quelques jours plus tard.

dormir. les braves connaissent l'heure du sommeil qu'ils méritent. il est dix heures du matin quand les yeux se ferment, mais le sommeil ne sera pas avec moi durant encore quelques jours.

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