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samedi, janvier 28, 2006

trottoirs 

une des grandes questions encore insolubles dans mon environnement quotidien est : finalement faut-il rouler sur la route ou le trottoir ? il y a des espaces ou la question ne se pose pas. prenez oike dori ou gojo dori, dont les trottoirs sont des veloroutes au confort ultime (pas de paves, decalage tres leger par rapport au niveau de la chaussee qui evite les chocs quand on traverse une rue, peu de voitures dans les allees perpendiculaires ce qui evite de penibles attentes au feu rouge) et a la largeur qui permet de ne jamais faire siffler le vent aux oreilles des pietons entre lesquels on louvoie en un slalom aux courbes alanguies. ces espaces idylliques de la cohabitation humain-velocipede sont dans ce cas bordes d'allees ultra passantes ou les voitures se croient dans leur bon droit de foncer comme des folles, les vagues de feux successifs etant - pour une fois - assez bien gerees pour que ces monstres de fer n'aient guere a ralentir. dans ce contexte de oike ou gojo, la regle est toujours inconnue et les informations contradictoires, mais l'evidence impose l'usage.
des situations beaucoup moins claires frappent le pedaleur qui doit longer la riviere kamogawa - cote est. les trottoirs sont certes larges, facilement accessibles et en general peu frequente par des deux pattes, mais leur etat de delabrement, l'apparition reguliere d'un poteau, les descentes dignes d'un grand huit aux croisements qui font balloter les fesses et le panier, et, si l'on va au nord le retrecissement aleatoire de la voie, fait preferer largement la rue plane. cette chaussee par contre, impose une vigilance sans repos car les voitures foncent allegrement et ont un espace limite pour doubler. deja, on se demande ou sont les droits et les devoirs.
finalement, lorsque l'on se rend vers le centre, dans ces superbes allees qui se prennent pour des rues de shinjuku (je pense a kawaramachi shijo), il devient franchement delicat de se glisser entre les taxis qui ouvrent la porte et les enormes chars a vitres fumees et sono exhuberante qui deboitent sans prendre garde a votre timide sonnette. sur le trottoir, les filles chargees des paquets des courses et marchant en meutes a la fause fourrure rosacee, risquent sans cesse de s'ecraser sur vous, etalant sur votre blouson la glace ou la barbe a papa qu'elles arborent dans leur troisieme main (la seule libre). sans compter que des vieux a chapeau, casses en deux, peuvent etre caches derriere chaque poteau et que des jeunes hommes aux cheveux blonds gomines zet gonfles sont absorbes dans des discussions sur leurs quatre telephones portables rutilants. la loi de la jungle. et pas de place pour nous autres.
depuis quelques temps j'avais remarque d'ailleurs que des policiers (ces braves gens qui appellent le taxi le matin pour les ivrognes qui sont venus dormir au poste avec leur petite amie, ivre itou, et qui evitent egalement a l'homme saoul de se faire aplatir par le taxi qui s'approche et vers lequel il s'elance les bras ouverts avec un enthousiasme non feint) me faisaient des signes de dame (dame =  ダメ dommage que j'ai pas les accents car c'est un accent aigu sur le e), donc les bras en croix devant la poitrine, quand je passais sur kawaramachi ou shijo. je les ignorais bien sur, mais parfois, sur un kilometre j'en comptais jusqu'a six, preuve que j'etais vraiment en train d'effectuer une action eminemment interdite.
hier soir j'avais un peu de temps, et ma curiosite avait ete avivee lors de mes precedents passages, je decidai de m'arreter pour demander a la policiere ou precisement j'avais le droit de rouler. si tout le monde ignore la loi, j'ose esperer que eux, non. elle m'a sorti un papier sur lequel etait clairement indique que kawaramachi (de oike jusqu'a shijo) et shijo (de gion a karasuma) sont interdites au velo sur la route ET sur le trottoir (je n'aime pas les effets typographiques mais je n'ai guere le choix ici). sur ces deux rues principales, entre huit heures le matin et neuf heures le soir, le velo se porte a la main. j'ai apporte le precieux document (bilingue) a l'aikido car je le trouvais beau et informatif. tout le monde a hurle qu'il n'etait pas question de respecter cette regle imbecile et que la route irait tres bien.
les armistices ne sont pas encore signees dans les guerres (guerrilla urbaines ?) pieton-velo et velo-voiture.

sinon, il y avait de l'art au kyoto art centre, sous la forme de danse et de musique. si je n'ai pas enormement apprecie la danse sauf par passage mais pas la longueur, les kimonos etant tout de meme superbes, la musique m'a fait triper grave. c'etait jean-francois laporte, de montreal, et ses ballons gonfles qui faisaient pppppppppppfffffffffffffvvvvvvvvvvvvvvrrrrrrrrrrrr. en quelque sorte. il est etonnant de voir qu'a partir d'une technique assez minimale, du caoutchou tendu qui sert de vibreur a air, parfois tape par un marteau de plastique, parfois simplement resonnant au bout de tuyau ou le debit d'air est regle par une manette a pression, on obtient des sons qui ressemblent a de l'orgue de cathedrale. par moment.
je ne sais pas decrire les sons car je n'ai pas d'oreille, et je n'ai pas compris la moitie des principes de la production sonore, mais j'ai adore. j'y retourne la semaine prochaine a osaka, et en plus ma copine bridget sera dans le spectacle de danse si j'ai bien compris.

sinon aujourd'hui, nous avons fait un cours pour les enfants en aikido, dont le but etait la rencontre internationale. le souhait de notre sensei etait de leur "elargir la conscience, en leur montrant que les etrangers ne sont pas des pandas mais des gens normaux". il est vrai que certains petits, au debut, etait terrorises, n'osaient pas nous regarder en face et preferaient triturer leur manche de tee-shirt, et ont fini en nous foncant dessus comme des boulets pour le tournoi de sumo. nous avons eu droit a : un tour de presentation ou tous les enfants ont du deviner nos langues respectives, un echauffement en francais par manu, un bout de cours en russe par valodja, une course - equivalent des chaises musicales ou les adultes servent de chaises pour les petits quand ils finissent et un sumo. c'est vrai qu'a la fin les grapes de petits sur manu (celui qui faisait le plus peur au debut) ou nadine (jamaicaine a dread-locks qui a fait peur au moment du sumo) prouvaient que l'experience peut fonctionner. localement. pour resoudre le probleme du racisme au japon, je pense qu'il faudrait plus d'effort educatif general. la, tout le monde s'est bien amuse, et meme les parents regrettaient visiblement de ne pas etre sur le tatami. surtout les mamans, apparemment, qui auraient voulu aller sur les genoux des beaux garcons elles aussi (d'apres les discussions de fin de cours).
les classes d'enfants sont a peu pres gerables a dix adultes pour onze enfants. en dessous, c'est insupportable. je pense que les instituteurs meritent une legion d'honneur par an.

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