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jeudi, juin 02, 2005

ben voila 

au niveau europeen, il est apparemment dit que les francais ont vote "non" contre chirac. je me demande si, malgre tout l'irrespect que j'ai pour le comportement moyen de mes compatriotes, je serais prete a prendre ainsi pour une grosse nouille le peuple de france. je me demande si serge july est aussi bete que ses editoriaux. ce serait bien dommage, brave homme. c'est a se demander si certains ont un quelconque respect pour les mots qu'ils utilisent, pour ceux qui les lisent, pour les sentiments qui peuvent etre provoques, avec leur catastrophisme obscene. dieu merci, les petites gens parlent entre eux abondamment.

les aventures des petits touristes dans l'empire de la non-narration.
toujours fascinee par ces histoires de noh qui ne semblent que des passages dans une longue serie d'evenements sans reel climax narratif, on se laisse bercer par une atmosphere et des personnages aux couleurs extravagantes et aux habits disproportionnes. rencontre de ces individus un moment, abandon plus tard sans vraiment savoir pourquoi. tant l'instant manque d'accent, personne ne sait si l'applaudissement doit arriver la.
entre temps il y a eu
- une femme qui danse pour convaincre les soldats de ne pas poursuivre son mari qui n'a rien fait, car (ca c'est le contexte, indique dans le programme donc peut-etre aussi dans le texte oral) apres une danse de la pluie qu'elle a faite lors d'une ceremonie de l'empereur, il a plu 3 jours durant; car son homme est poursuivi par les sbires de son frere qui trouve qu'il a pris trop de puissance a etre un super heros qui a mis en defaite les mechants avec un courage immense (mais le frere n'aspire pas a voler le pouvoir)
- le heros (en esprit) nous est d'ailleurs apparu dans la piece d'avant, ou il vient raconter sa bataille a des pretres. en fait, les pretres cherchent un logement, en trouvent un chez des pecheurs, le vieux pecheur raconte une bataille, un villageois raconte une bataille, et le vieux pecheurs etait en fait e fantome du heros, et il revient nous raconter des choses.
- une promenade pour regarder les cerisiers, et la on rencontre le heros quand il est enfant et deja drolement fort et peut ecraser les esprits qui viennent le provoquer a la fin de la promenade - c'est la que je suis partie apres avoir vu les enfant monter sur scene - j'ai donc rater les batailles si elles sont venues, mais j'avais mal partout d'etre assise comme un sac. on savait en contexte que le jeune homme avait ete amene dans cette promenade des cerisiers un peu par hasard et que ceux autour l'ont vu et se sont demande pourquoi.
donc remarquer quelque chose et se demander pourquoi EST un histoire. ok ?
et on a donc vu dans l'ordre le fantome (apres), la femme (pendant) et lui enfant. avec a chaque fois un tout petit bout. et c'est donc a ce niveau que je me demande si tout l'art n'est pas de choisir x ou y piece du repertoire et de les mettre ensemble (oui je vais finir par me renseigner sur le noh).
en voyant tout ca, je comprends mieux pourquoi le manga a episodes est une forme si nippone et si peu francaise. quand on lit pif gadget, tintin et blueberry, ... on note que malgre l'unite de personnages et plus ou moins caractere et type d'intrigue (qui evolue sur le long terme bien sur), on a toujours plus ou moins une vraie intrigue a chaque episode. ou alors c'est qu'on nous diffuse volontairemen des sous-partie d'un livre qui lui, dans son entier, raconte une histoire qui monte et qui descend, avec mariage et enfants a la fin. c'est ce qu'on connait chez nous, quand meme - hamlet se tue a la fin. le XXieme a du se battre contre notre tendance a histoire narree, et le XXIieme debute avec toujours la meme forme de recit majoritaire, bon voila c'est nous.
mais ici, chaque manga est constitue de 3, 4 bon climax, et on nous abandonne au debut d'une autre histoire ou au milieu d'un truc en train de se passer, comme si en deca de 28 tomes, aucune histoire un peu complete ne saurait etre racontee.
ca rappelle un peu les 1001 nuits, mais ne dit-on pas chez nous que c'est une facon tres particuliere de raconter (tout le monde ne va pas se faire couper le cou le matin) ?
comme toujours je parle de choses que je connais a peine, mais il me semble qu'il a une nette continuite dans ce qui me surprend entre le noh et les manga que j'ai pu lire. atmosphere et long terme coherent avant tout.

- entre temps le kyogen, plus proche d'une histoire format fable de la fontaine. un serviteur est envoye chercher des escargots (denden mushi pour les enfants) mais ne sait pas ce que c'est. son maitre lui dit que ca vit dans les bois, a une coquille sur le dos, la tete noire, des cornes et peut etre parfois gros comme un humain. il part dans le bois, et trouve un type qui dort, et reussit a lui faire croire qu'il est un escargot, et que pour l'amener chez lui il doit lui chanter une chanson. c'est pour le ridiculiser car il le trouve trop bete. et les voila qui rentre. je ne comprends pas la fin, mais c'est tres drole de les voir chanter dendenmushimushi et je ne suis pas du tout la seule a rire.

niveau forme.
deja, c'est le soir, a heian jingu, une des representations classiques qui ont lieu tout les ans et attirent beaucoup de monde. en plus c'est apparemment des grands grands qui jouent (j'ai trouve ca largement meilleur que le premier que j'ai vu, meme si j'avais beaucoup aime les danse, je ne sais pas si c'est parce que c'est rendu plus simple pour les touristes, parce qu'ils bougeaient plus et que c'est quand meme par la que je peux sentir l'energie parce que le texte, bof, si je suis habituee, si c'est parce que c'est une ecole "novatrice").
ecole novatrice : dans le noh, les soldats jouaient d'une facon tres tres differentes avec une diction non pas caverneuse qui traine sur toutes les syllabes pendant 8 heures, mais plutot claire et aigue et meme tout a fait comprehensible. benoit et moi etions surpris et akira nous a explique que les deux etaient acteurs de kyogen et pas de noh, et que c'est tres exceptionnel de melanger les deux. de l'avant-garde, donc.
les vetements etaient parfaitement somptueux, beaucoup plus colores que l'autre fois, et les dorures de la femme (c'est un homme mais c'est une femme) brillaient a la lumiere des brasiers. car la lumiere etait en partie assuree par des brasiers dont s'occupaient des mecs en blanc, des la nuit tombante. on appelle d'ailleurs "ceremonie d'embrasement", l'embrasement des touffes de joncs qui sont ensuite portes olympiquement vers les rodins dans des braseros. tout est pretexte a ceremonie. malheureusement il y a aussi des lampes electriques, l'ambiance en est moins caverneuse.
souvent ils avaient de belles coiffes et les hakamas faisaient des angles improbables et des drapes majestueux. toujours dans la dispropotion - on leur voit des jambes minuscules.
il n'y a pas que les habits. les acteurs etaient tous tres brillants (sauf un pretre qui ressemblait a un pape et etait aussi chiant), vraiment belles danses, meme assis, des histoires ou ca se bat et ca lance des fleches, meme si c'est juste un vieux quidecrit le passe, c'est forcement joli.
la scene etait toujours minimaliste avec son arrivee par la gauche, son joli rideau couleur gaypride, ses trois arbres minimalistes accroches le long du couloir, sa scene delimitee par des bambous verticaux pour les quatres angles.
pour la diction je demandais a akira pourquoi on parle aussi bizarrement dans ce genre de theatre - chaque syllabe est prononcee tres lentement, comme chantee - si c'est pour imiter la diction de l'epoque de l'ecriture (hypothese rejetee), si c'est transmis ainsi depuis depuis et qu'on espere donc faire comme les gens du XIVieme siecle (improbable). donc je n'ai pas eu de reponse.

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