dimanche, avril 24, 2005
les mains du bouddha
personnellement, et je suppose que c'est un probleme un peu general dans mon espece, quand je m'assieds zazen, j'ai du mal a savoir que faire de mes mains. on m'a raconte plusieurs fois la posture et vaguement qu'elles doivent etre "detendues zet toniques" (le fameux aphorisme prefere des enseignants des diverses disciplines venues d'asie). donc mon anatomie m'egare tandis que devrais vagabonder un peu au milieu des vapeurs d'encens et des sons d'eau et d'oiseaux, entouree de condisciples, au sein d'un jardin enchanteur qui s'eveille dans la fraicheur du matin. alors je bouge sans cesse, sans mouvement, mais en agissant sur les poids et les densites, en cherchant ce que veulent dire les vieilles instructions stockees dans mon cerveau. le gentil pretre nous a bien redit la posture, mais bizarre autant qu'etrange, seul le mot kokyu a ete percu par mon oreille lente au reveil (deja, je sais qu'il faut respirer pendant cette demi-heure, c'est pas mal comme debut).
une agitee, je fais, meme immobile, une agitee.
l'obsession de mes aberrants appendices n'a qu'un interet, faire oublier le froid qui entre sans frapper du mur ouvert (les maisons japonaises et les murs-fenetres-trous) a un demi-metre derriere moi. je m'etais dit "je m'habille bien pour ma premiere fois" mais me voila la seule de l'assemblee sans bon gros sweat-shirt tendance jardinage du week-end, qui aurait pu me sauver ce matin. tout cela n'est pas bien desagreable et j'irai au contraire, mais avec tous mes details obsessionnels je me sens vaguement peu en phase avec ce que je devrais etre en train de non-faire.
gling gling clap clap. pause. gling gling clap clap, on s'y remet. le pretre se leve avec son grand baton effrayant et marche d'une demarche de psychotique dans un film americain (j'exagere certainement car je percois plus que je ne vois, mais le baton est disproportionne et lui qui avait l'air tres gentil avant, evolue avec l'air tres strict et serieux du soldat qui fait bien son travail). puis il vient abattre son immense massue sur le dos du type devant moi. deception. deja, tout cesse d'etre effrayant car j'entends distinctement que lors de cette rencontre, le bois a beaucoup plus mal que le dos. ensuite, seuls trois de ses copains ont droit au traitement, alors que je vois bien, moi, de derriere, que le choc s'abat juste a l'endroit qu'on aurait envie de sentir reveiller, car une legere crispation s'y est installe sans etre convoquee. mais, plaisir de la vie commune, simplement de percevoir ce que mon camarade subi, ma respiration se relache et le rythme se collectivise (ou du moins, je ressens ainsi la beaute de l'instant).
et mes mains reviennent.
j'ai une tendance naturelle et certainement facheuse a pose spontanement la main gauche sur la main droite. bien sur, me voila soudain les mains inversees. et bien qu'on se le dise, d'etre au plus profond de l'erreur rend sacrement libre, et soudain me revoila dans le jardin avec les petits oiseaux et l'eau qui ne cesse pas de couler, me revoila presque jardin meme, et encens et bois, et monsieur qui est a cote de moi. je suis assise et tout va bien.
ca s'arrete, le pretre parle. il dit qu'en fevrier dernier sont venus des francais, et en mars des americains. que l'an dernier meme un pretre etait la. des catholiques et des orthodoxes et que tout ca c'est la meme chose, les memes. Puis il dit que parfois les enfants viennent avec leurs parents en wakarimasant (geignent qu'ils ne comprennent pas). la, il y a deux petits devant. je me deconcentre a cause du froid et le jardin vient un peu a mon secours, car il fait plus chaud en le regardant. puis priere, pour laquelle je m'entrainerai a lire pour la prochaine fois. puis c'est fini. je regarde encore la porte de nanzenji en me disant que oui, c'est une chance infinie que d'habiter a kyoto. il me faut une heure pour me rechauffer.
jean-marc m'envoie www.20Q.net, qui me propose serviette hygienique et encens au lieu d'heroine (la drogue). eric tente de lui faire deviner baguette, que la chose ne trouve pas, mais il se fait engueuler pour cause de reponse incoherente (je hais les IA).
il y a deux jours, j'ai reve de mon rapport cnrs mal envoye (je suis tres bete) et ce la correspondait a un cauchemar atroce : je me rendais compte que j'avais garde mes chaussures dans la maison. l'horreur de cette situation etait au dela du dicible. je me suis reveillee avec impossibilite de retrouver le repos.
une agitee, je fais, meme immobile, une agitee.
l'obsession de mes aberrants appendices n'a qu'un interet, faire oublier le froid qui entre sans frapper du mur ouvert (les maisons japonaises et les murs-fenetres-trous) a un demi-metre derriere moi. je m'etais dit "je m'habille bien pour ma premiere fois" mais me voila la seule de l'assemblee sans bon gros sweat-shirt tendance jardinage du week-end, qui aurait pu me sauver ce matin. tout cela n'est pas bien desagreable et j'irai au contraire, mais avec tous mes details obsessionnels je me sens vaguement peu en phase avec ce que je devrais etre en train de non-faire.
gling gling clap clap. pause. gling gling clap clap, on s'y remet. le pretre se leve avec son grand baton effrayant et marche d'une demarche de psychotique dans un film americain (j'exagere certainement car je percois plus que je ne vois, mais le baton est disproportionne et lui qui avait l'air tres gentil avant, evolue avec l'air tres strict et serieux du soldat qui fait bien son travail). puis il vient abattre son immense massue sur le dos du type devant moi. deception. deja, tout cesse d'etre effrayant car j'entends distinctement que lors de cette rencontre, le bois a beaucoup plus mal que le dos. ensuite, seuls trois de ses copains ont droit au traitement, alors que je vois bien, moi, de derriere, que le choc s'abat juste a l'endroit qu'on aurait envie de sentir reveiller, car une legere crispation s'y est installe sans etre convoquee. mais, plaisir de la vie commune, simplement de percevoir ce que mon camarade subi, ma respiration se relache et le rythme se collectivise (ou du moins, je ressens ainsi la beaute de l'instant).
et mes mains reviennent.
j'ai une tendance naturelle et certainement facheuse a pose spontanement la main gauche sur la main droite. bien sur, me voila soudain les mains inversees. et bien qu'on se le dise, d'etre au plus profond de l'erreur rend sacrement libre, et soudain me revoila dans le jardin avec les petits oiseaux et l'eau qui ne cesse pas de couler, me revoila presque jardin meme, et encens et bois, et monsieur qui est a cote de moi. je suis assise et tout va bien.
ca s'arrete, le pretre parle. il dit qu'en fevrier dernier sont venus des francais, et en mars des americains. que l'an dernier meme un pretre etait la. des catholiques et des orthodoxes et que tout ca c'est la meme chose, les memes. Puis il dit que parfois les enfants viennent avec leurs parents en wakarimasant (geignent qu'ils ne comprennent pas). la, il y a deux petits devant. je me deconcentre a cause du froid et le jardin vient un peu a mon secours, car il fait plus chaud en le regardant. puis priere, pour laquelle je m'entrainerai a lire pour la prochaine fois. puis c'est fini. je regarde encore la porte de nanzenji en me disant que oui, c'est une chance infinie que d'habiter a kyoto. il me faut une heure pour me rechauffer.
jean-marc m'envoie www.20Q.net, qui me propose serviette hygienique et encens au lieu d'heroine (la drogue). eric tente de lui faire deviner baguette, que la chose ne trouve pas, mais il se fait engueuler pour cause de reponse incoherente (je hais les IA).
il y a deux jours, j'ai reve de mon rapport cnrs mal envoye (je suis tres bete) et ce la correspondait a un cauchemar atroce : je me rendais compte que j'avais garde mes chaussures dans la maison. l'horreur de cette situation etait au dela du dicible. je me suis reveillee avec impossibilite de retrouver le repos.
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