vendredi, novembre 04, 2005
mon pere
mon pere est la. c'est forcement epuisant car un pere, a l'instar d'une mere, epuise. on a du mal a savoir pourquoi la chair qui a donne la chair pose tant de probleme (a certains d'entre nous, certains sont plus fusionnels). surement on leur connait des defauts. Ce ne sont en realite que des traits de caractere, mais leur frequentation assidue par le passe transforme chacune de leur manifestation en torture indiscible. car on sait les anticiper en toute situation (ou on le croit fort). on voit bien aussi que ce contre quoi on lutte en tant qu'adulte, les monstres de l'enfance, reapparaissent par association d'idees en leur presence.
je parle bien sur de parents aimants et aimes, qui ne causent que des ennuis benins d'agacement, pas de parents problematiques, surement plus destructurants.
constat : en vieillissant tout cela passe et a propos des parents il ne reste qu'amour et respect sans limite.
mon pere est donc un poeme. nous parlons de petits gateaux et de jolis temples, de couleur feuilles et de trajet en train. des heures sur des sujets legers ou rien n'implique l'ame ou la personne, ou tout est comme facile sans jamais de questions sur l'existence ou la souffrance, niee des le petit matin.
mais lorsqu'il part pour tokyo dans l'heure suivante et que, apres un long petit dejeuner, je pose mon sac sur l'epaule pour partir vite a l'aikido, il vient a la porte et dit "mais alors, c'est quoi la conception du bonheur au japon".
quand je vasouille une reponse sur la serenite que je vole dans le livre que je suis en train de lire (j'avoue que je ne m'y attendais pas vraiment et que le temps n'etait pas dans une phase d'etirement), il repond, c'est comme le confucianisme alors (bien sur, il est plutot sinologue, domaine qui m'est inconnu), je reponds que non (il me semble que les japonais ne sont pas du tout ca, mais je ne sais pas trop, juste a cet instant - note : le sujet du bonheur n'est jamais apparu une seule fois dans une seule discussion que j'ai eu au japon, ce qui est deja un assez bon indicateur). je dis alors qu'apparemment, la souffrance est prise comme une donnee et que l'on doit aller vers l'apaisement, et il repond "ah c'est une religion alors". non. "si si, il y a souffrance, c'est une religion, le confucianisme, c'est different car le monde est neutre, les chinois sont sans religion". le livre que je lis reponds a ca "non, c'est une science", je le dis. mais je trouve ca debile, a la fois la situation des deux minutes pour ce genre de question, de me parler de religion alors que je sais bien que je n'ai aucune idee de la difference entre une religion, une croyance de type sociale, une philosophie, et de tirer des conclusions hatives de mes reponses mal informees. alors je pars a l'aikido en grommelant. de mauvaise humeur, bien sur.
les erudits ont ca de differents que chaque mots leur evoque mille fois plus qu'a soi-meme et qu'ils les manipulent sans respirer. ils ont certainement un petit probleme au niveau du sens de l'a propos.
c'est mon pere.
un poeme, j'ai dit.
je parle bien sur de parents aimants et aimes, qui ne causent que des ennuis benins d'agacement, pas de parents problematiques, surement plus destructurants.
constat : en vieillissant tout cela passe et a propos des parents il ne reste qu'amour et respect sans limite.
mon pere est donc un poeme. nous parlons de petits gateaux et de jolis temples, de couleur feuilles et de trajet en train. des heures sur des sujets legers ou rien n'implique l'ame ou la personne, ou tout est comme facile sans jamais de questions sur l'existence ou la souffrance, niee des le petit matin.
mais lorsqu'il part pour tokyo dans l'heure suivante et que, apres un long petit dejeuner, je pose mon sac sur l'epaule pour partir vite a l'aikido, il vient a la porte et dit "mais alors, c'est quoi la conception du bonheur au japon".
quand je vasouille une reponse sur la serenite que je vole dans le livre que je suis en train de lire (j'avoue que je ne m'y attendais pas vraiment et que le temps n'etait pas dans une phase d'etirement), il repond, c'est comme le confucianisme alors (bien sur, il est plutot sinologue, domaine qui m'est inconnu), je reponds que non (il me semble que les japonais ne sont pas du tout ca, mais je ne sais pas trop, juste a cet instant - note : le sujet du bonheur n'est jamais apparu une seule fois dans une seule discussion que j'ai eu au japon, ce qui est deja un assez bon indicateur). je dis alors qu'apparemment, la souffrance est prise comme une donnee et que l'on doit aller vers l'apaisement, et il repond "ah c'est une religion alors". non. "si si, il y a souffrance, c'est une religion, le confucianisme, c'est different car le monde est neutre, les chinois sont sans religion". le livre que je lis reponds a ca "non, c'est une science", je le dis. mais je trouve ca debile, a la fois la situation des deux minutes pour ce genre de question, de me parler de religion alors que je sais bien que je n'ai aucune idee de la difference entre une religion, une croyance de type sociale, une philosophie, et de tirer des conclusions hatives de mes reponses mal informees. alors je pars a l'aikido en grommelant. de mauvaise humeur, bien sur.
les erudits ont ca de differents que chaque mots leur evoque mille fois plus qu'a soi-meme et qu'ils les manipulent sans respirer. ils ont certainement un petit probleme au niveau du sens de l'a propos.
c'est mon pere.
un poeme, j'ai dit.
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