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jeudi, mai 26, 2005

arbeit macht.... 

je ne sais pas ce que ca fait aux aures, mais visiblement, le travail en solitaire me deprime de facon catastrophique. ca me bloque le cerveau, la honte de se detendre ou de profiter tend les epaules, la migraine vient ajouter a l'incapcite de se concentrer ou de stocker une info nouvelle. bien sur la pile de courrier en retard ne diminue pas quand on revasse sur des inventions geniales. alors on repousse on repousse (franquin a ecrit 20 tomes la-dessus).

toujours dans les questions : pourquoi les japonais sont-ils si timides, si capables de se concentrer et de travailler sans broncher des heures (meme inefficaces parfois). comment ca se fabrique ? (et donc comment le refus de bosser s'est construit en france dans les dernieres annees - question connexe). je n'ai pas de reponse, je regarde peut-etre meme pas au bon endroit.
nicolas le toulousain regardait le cours pour enfants au hombu dojo, et a aussi ete temoin d'un cours de kendo pour tout petits. vers 5-6 ans. il semble que la patience des enseignants est infinie, et que jamais ils ne s'enervent, ne reprochent, ne contredisent. l'enfant court en tout sens, l'enseignant attrape le petit, le remet a la bonne place. le petit repart immediatement en courant. l'enfant est attrape doucement, remis a la place. il repart, le professeur retourne le chercher pour le remettre. apparemment il y a deux enseignants, et on peut passer du temps a ca. a force, finalement plutot vite, l'enfant se lasse et fait les bons gestes. mais il n'est jamais fache, gronde, on ne lui "dit" pas forcement ce qui est mal ou bien. juste on le met dans la situation de faire jusqu'a ce qu'il commence a faire. la, on va corriger de facon repetitive autre chose.
noter que ca ressemble enormement a ce mode de transmission que je trouve si efficace chez yoko sensei. la repetition sans agacement est un moteur de honte tellement efficace que je ne peux pas mal faire si longtemps (si je remarque qu'on me corrige, puisqu'il arrive que trois ans plus tard on se rende compte que tel personne, a tel moment, avait deja mis un petit probleme en avant...). par contre pour moi, un passage a la verbalisation est encore et toujours necessaire : si on me dit pas "je te mets la parce que" ca ne risque pas de rentrer. noter aussi que souvent les debutants - japonais ou autres - me remercient d'avoir verbalise quelque chose qui raclait trop sans evoluer. et aussi, si on demande a un japonais (que ce soit asako ou ceux des cours de la fac), il peut verbaliser pour expliquer, sans probleme et avec details efficaces, mais ca n'est pas spontanne. et a priori, d'apres ce qu'on m'a explique de nombreuses fois, la verbalisation n'a de toute facon rien a faire sur un tatami. on n'as pas a parler. on a a faire sentir. mais encore (j'arrive pas a stabiliser une pensee, la) - ca prend surement beaucoup plus de temps, et surement plein de gens ne vont jamais dans la direction ou on souhaiterait car leur corps n'interprete pas pareil. mais est-ce grave que l'on n'aille pas dans la direction souhaitee ?
bref : l'aikido c'est complique pour les intellos (on n'en doutait pas trop).
je me souviens alors d'un texte d'ethnographe sur les journaux intimes de jeunes adolescentes, et la decoucerte par l'observatrice que les enfants ne s'opposent pas aux parents, qu'il n'y pas de periode "adolescence" vecue comme conflictuelle. si les descriptions d'education sont vraies, alors ca peut etre coherent : il n'y a visiblement pas grand chose a quoi s'opposer si toute l'education est uniquement de la mise en forme patiente.

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