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dimanche, septembre 11, 2005

demantelement du cafe 

bien sur, des que je rentre, une mauvaise nouvelle : ils ont demantele le cafe qui surplombait le mur en face de la mizuo de hyakumanben. je ne suis jamais montee sur l'echaffaudage, repoussant au lendemain ma pause lecture militante, et me voila sans possibilite de rencontrer les vaillants lutteurs.
quand on lit libe et le monde d'aujourd'hui, on se dit que pourtant, les gauchistes du japon sont vraiment une rarete telle qu'il faut se hater de les connaitre. je garde mes contacts avec les bio pour ne plus rater l'agitation. le monsieur a cote de qui je m'assieds dans l'avion se dit inquiet de la tension qui monte a propos du gaz entre japon et chine et n'aime pas la presence des bateaux de guerre qui protegent ceux de forrage. heureusement que mon gentil pays rapatrie ses ressortissants en cas de conflit majeur, comme on dit avec pudeur. mais c'est sur qu'avec la capacite de mobilisation plus ou moins aveugle que l'on sent dans la population, on ne se sent pas rassure avec des chefs neo-nationalistes qui s'eternisent au pouvoir.
plus sur le voyage lui-meme. j'ai decouvert a l'aller que nous avons fait un pas dans la science fiction (un de plus a ma grande satisfaction) avec l'identification retinienne au lieu du controle de passeport pour les vol lufthansa. a l'aeroport de francfort il suffit de s'enregistrer a un comptoir special et voila. en outre, il est possible d'utiliser une connection wifi dans l'avion, ce qui semble essentiel car nous sommes des individus si centraux dans la marche du monde qu'il ne saurait etre question que nous nous arretions d'etre joignable a haut debit plus de 10 heures. sacredieu.
mais l'humain moyen a l'air d'avoir du mal a s'adapter a la trop grande acceleration technique. a la gare de francfort, un homme tape sur un ecran tactile pour une dame qui ne sait pas utiliser les machines. il pose les questions qui s'inscrivent a l'ecran et propose les alternatives. elle regarde a peine ce qu'il fait et lui parle directement, et je doute donc de sa courbe d'apprentissage a court terme. a l'aeroport un topo equivalent : des dizaines de machines pour enregistrement automatique (avec bagage) decorent un hall ou les sapiens-sapiens font une queue d'une demi-heure en attendant leur tour. meme avec un ticket electronique je peux regler le probleme en trois minutes (la dame presente pour aider et qui se jette sur moi du fond de son desoeuvrement me dit que les gens ont peur car l'identification se fait par la carte de credit et qu'ils pensent que de l'argent leur sera debite - noter que meme si l'on n'a pas achete avec cette carte, on peut l'utiliser, ce qui est outrageusement pratique). j'arrive donc a avoir une non-place sur un vol en sur-booking. on nous propose 700 euros en cash pour ne pas monter dans le vol pour osaka de ce matin et attendre 24 heures. ca represente a l'occasion plus que le prix du billet, je pense, ce qui devient assez chouette.
j'ai donc, durant le voyage, ete assis a cote d'un tres gentil monsieur parlant un excellent anglais, professeur de medecine en micro-biologie (c'est lui qui a decouvert d'enzyme SYK qui permet au calcium de ressortir des lymphocytes B ou T et qui est necessaire dans les processus de mort cellulaire de ceux-ci B ou T). il m'explique comment on vote au japon et me montre la petite carte qu'il recoit une semaine avant pour lui indiquer ou se rendre pour le vote. eux aussi vont dans les ecoles primaires. par contre, ils peuvent ecrire sur leur bulletion (le nom du parti qu'ils souhaitent, mais il n'etait pas completement sur de la procedure pour cette fois-ci).
question art et culture : je vois le documentaire etrange sur le 11/09 qui passe sur la tele allemande, filme par un type qui etait avec les pompiers de new-york a ce moment-la, plus ou moins par hasard je pense. le moment ou il se fait submerger par les gravas, on peut dire que c'est vraiment quelque chose. des scenes qui pourraient etre emouvantes aussi, mais l'image est si pourrie (mal filme et camera moyenne) que finalement on ne ressent pas grand chose que l'affolement qu'on doit connaitre en cas de grande catastrophe naturelle ou autre. la marche hagarde des gens qui se precipitent ensuite sur l'eau ou se mettent des gouttes dans les yeux, voila la realite.
mais ca ne les derange pas trop de balancer des bombes atomiques sur la gueule des civils pour en decouvrir les effets cliniques.
la soif. c'est aussi le grand theme du film de ridley scott sur jerusalem (lui aussi filme comme une patate grave, mais lui c'est parce qu'il est dans la super mode "seigneur des anneaux" avec une camera qui virevolte pour soi-disant je suppose donner une sensation de grand espace - mais au moins dans le seigneur des anneaux que j'ai vu, on avait droit a des scenes un peu lentes qui permettaient de comprendre ce qui se passe, de capter un peu les mouvements et par la les personnalites des personnages - inutile de dire que je considere cette pellicule-la comme un navet truffe d'archetypes debiles). je reviens a l'eau : car sans eau les soldats meurent de deshydratation et se font trucider de fatigue par les troupes de saladin. donc finalement, l'homme dans la vie quotidienne (agriculture) comme dans la vie de combattant a besoin de la meme chose, qui n'est pas beaucoup, mais qu'il s'amuse a polluer inutilement. chouette.
en parallele, je lisais un superbe roman qui rappellerait presque mon livre culte (= l'invention de morel, de bioy casares, dont je me demande s'il y a eu connaissance cette "ile panorama"). c'est une histoire vaguement angoissante de demesure artistique d'un nouveau genre, une immense installation permanente sur une ile de milliardaire, un peu dans un style polar nippon en demi-teinte. le nom de l'auteur, edogawa ranpo, est une imitation prononcee a la japonaise d'edgar allan poe (d'ou on comprend la difficulte de s'adapter a l'anglais adapte par les autochtones).
sinon le ciel noir-gris plombe de chaleur une atmosphere un peu triste d'orage qui ne se decide pas. un helicoptere est passe dans le ciel en devidant une annonce a la voix feminine debutant par "mamonaku", bientot, qui me faisait me demander si on n'etait pas en train de m'annoncer l'arrive d'une catastrophe naturelle dont il faudrait me garder. oui oui l'atmosphere est a ce point electrique et lourde, d'une energie plus exhberante que ma dimension de petit humaine deracinee.
sinon, un secret : decidee que je suis a progresser en japonais, je commence a regarder les offres de television. un comble.

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