vendredi, octobre 07, 2005
de succes en succes
deja, les depeches du jour du monde : un medecin anglais se plaint d'etre trop paye (ce qui declenche un tolle chez les autres medecins); des gens tentent de suaver les derniers bonobo qui (je cite) sont "connus pour régler pacifiquement tous leurs contentieux par le sexe, ont été décimés par des années de guerre et de braconnage intensif. Leur population, estimée en 1980 à 100.000 individus, est aujourd'hui tombée à quelque 10.000" - les exemples a suivre n'ont surement pas de place sur terre.
les aventures du club d'aikido.
si vous avez rate le debut (lisiez-vous tele 7 jours chez votre grand-mere ?) : le club aikido-kyoto est bien embete. ce samedi 1er du mois, jour ou les reservations de salles se deroulent traditionnellement devant un ordinateur a compter de 9 heures du matin, un groupe d'etudiants (qui se reveleront par la suite repartis en trois groupes distincts mais sont designes ici par "les etudiants") reserve des l'ouverture l'integralite des tranches horaires de la semaine pour deux salles du budo centre, delogeant au moins 4 clubs differents. etape 1 : yoko sensei se plaint en appellant les responsables centraux de la ville de kyoto et en attendant une reponse qui ne vient pas, elle se plaint aupres des gardiens du budo centre qui, n'etant pas des fleches, ne servent pas a grand chose dans un potentiel arbitrage. en cours de route, l'argumentaire se peaufine et la requete devient de plus en plus claire : il faut que les clubs aient acces pour ce mois de novembre menace a leurs horaires habituels et il faut reformer le systeme qui n'empeche pas ce type de debordements.
analyse : situation de ressources limitees, avec un systeme d'apparence concurrentiel pour l'acces aux horaires, mais avec des conventions fortes qui permettent aux membres du groupe de se comporter poliment et de respecter l'anteriorite de l'occupation horaire. en general : on regarde les horaires des autres et on choisit une place dans les espaces libres. son propre horaire se perenise ainsi de facon presque automatique. il semble que communement au japon les regles ennoncees et celles suivies soient differentes, mais que le temps long passe en communication serve a regler les differents de ce type en explication. autre alternative (dit yoko sensei) : quand il y a un probleme personne ne se plaint et ceux qui sont spollies attendent que ca passe.
etape 2 : jusque la, les etudiants n'ont pas ete rencontres, malgre la requete de yoko sensei. le mercredi apres-midi, nous recevons un mot d'ordre de rassemblement pour le jeudi matin, 9h30, depart pour le sud ouest de la ville au centre de gestion des equipements sportifs municipaux. quand nous nous rassemblons en direction des chefs administratifs (huit personnes sont venues dont quatre gaijin dont je ne sais s'ils servent en positif ou negatif), les requetes sont preparees de nouveaux : demande de rencontre avec les etudiants pour discuter du futur proche et transformation des regles pour assurer une continuite dans les activites.
a l'arrivee, nous effrayons les hommes de l'accueil en demandant d'etre accueillis a huit. ils sont terrorises, et un cafouillage "attendez, oui non, on appelle, on revient, euh..." dure quelques minutes. un homme tres a l'aise arrive, surement prevenu du nombre a l'avance mais dans tous les cas un vrai charge de communication. nous nous installons dans une grande salle en cercle, et yoko sensei expose sa comprehension de la situation comme une injustice. entre autres choses, on peut noter que ceux qui font les autres activites sont des vieux et que l'usage de la machine leur est plus penible que pour les jeunes. (pendant ce temps, naoko est en train de joindre les representants des autres collectifs qui utilisent les salles, mais nous nous posons deja en porte-parole general).
la situation est deja claire pour les administratifs, qui ont bien compris que ca n'allait pas et ont deja signale le probleme aux etudiants. la raison de leur rapatriement est la presence d'amiante, qui a fait fermer d'un coup l'integralite des salles de sport dans tous les campus de kyoto daigaku. ils sont a la rue et nous y mettent. comme l'homme nous apprend alors qu'il n'est pas question de partager les salles pendant les cours (propose par yoko sensei) car ils ne veulent pas de traffic de demi-salle, la nouvelle solution est plus radicale : leur fait annuler la reservation, recuperer nos tranches, et leur donner celles qui restent (deja assez nombreuses). l'homme s'engage alors a organiser une reunion avant le 25 pour edicter de nouvelles regles. tout le monde est tres content de cette reunion. peut-etre sera-t-il meme possible de redefinir la notion de tranche horaire en divisant plus les salles, tous les espoirs sont permis.
etape 3 : consolidation du mouvement - les autres groupes sont joints et acceptent de venir le vendredi midi a kyodai pour rendre visite a l'administration des sports. apres l'aikido, legerement ecourte, on se rend en groupe dans les bureaux de la fac, lieu de frime par excellence. tout d'abord le responsable refuse de laisser entre tout le monde, mais yoko sensei de l'interieur dit "tout le monde dedans", et nous obeissons plutot a notre prof qu'a un inconnu. la, les trois representants, yoko sensei, une vieille dame et un moyen vieux monsieur, parlent au type en recitant la meme litanie et les memes demandes. apparemment, il y a des chances pour que la rencontre avec les etudiants se fasse la semaine prochaine. venir en bande a l'air d'etre un bon argument. yoko sensei attend la rencontre avec les etudiants en partant du principe qu'ils seront bien plus faciles a manipuler (je repete: on n'est pas en france !). elle compte les mettre devant la machine, leur faire annuler leurs reservations, prendre ses tranches horaires. en tout cas, c'est dynamique et efficace.
les aventures du club d'aikido.
si vous avez rate le debut (lisiez-vous tele 7 jours chez votre grand-mere ?) : le club aikido-kyoto est bien embete. ce samedi 1er du mois, jour ou les reservations de salles se deroulent traditionnellement devant un ordinateur a compter de 9 heures du matin, un groupe d'etudiants (qui se reveleront par la suite repartis en trois groupes distincts mais sont designes ici par "les etudiants") reserve des l'ouverture l'integralite des tranches horaires de la semaine pour deux salles du budo centre, delogeant au moins 4 clubs differents. etape 1 : yoko sensei se plaint en appellant les responsables centraux de la ville de kyoto et en attendant une reponse qui ne vient pas, elle se plaint aupres des gardiens du budo centre qui, n'etant pas des fleches, ne servent pas a grand chose dans un potentiel arbitrage. en cours de route, l'argumentaire se peaufine et la requete devient de plus en plus claire : il faut que les clubs aient acces pour ce mois de novembre menace a leurs horaires habituels et il faut reformer le systeme qui n'empeche pas ce type de debordements.
analyse : situation de ressources limitees, avec un systeme d'apparence concurrentiel pour l'acces aux horaires, mais avec des conventions fortes qui permettent aux membres du groupe de se comporter poliment et de respecter l'anteriorite de l'occupation horaire. en general : on regarde les horaires des autres et on choisit une place dans les espaces libres. son propre horaire se perenise ainsi de facon presque automatique. il semble que communement au japon les regles ennoncees et celles suivies soient differentes, mais que le temps long passe en communication serve a regler les differents de ce type en explication. autre alternative (dit yoko sensei) : quand il y a un probleme personne ne se plaint et ceux qui sont spollies attendent que ca passe.
etape 2 : jusque la, les etudiants n'ont pas ete rencontres, malgre la requete de yoko sensei. le mercredi apres-midi, nous recevons un mot d'ordre de rassemblement pour le jeudi matin, 9h30, depart pour le sud ouest de la ville au centre de gestion des equipements sportifs municipaux. quand nous nous rassemblons en direction des chefs administratifs (huit personnes sont venues dont quatre gaijin dont je ne sais s'ils servent en positif ou negatif), les requetes sont preparees de nouveaux : demande de rencontre avec les etudiants pour discuter du futur proche et transformation des regles pour assurer une continuite dans les activites.
a l'arrivee, nous effrayons les hommes de l'accueil en demandant d'etre accueillis a huit. ils sont terrorises, et un cafouillage "attendez, oui non, on appelle, on revient, euh..." dure quelques minutes. un homme tres a l'aise arrive, surement prevenu du nombre a l'avance mais dans tous les cas un vrai charge de communication. nous nous installons dans une grande salle en cercle, et yoko sensei expose sa comprehension de la situation comme une injustice. entre autres choses, on peut noter que ceux qui font les autres activites sont des vieux et que l'usage de la machine leur est plus penible que pour les jeunes. (pendant ce temps, naoko est en train de joindre les representants des autres collectifs qui utilisent les salles, mais nous nous posons deja en porte-parole general).
la situation est deja claire pour les administratifs, qui ont bien compris que ca n'allait pas et ont deja signale le probleme aux etudiants. la raison de leur rapatriement est la presence d'amiante, qui a fait fermer d'un coup l'integralite des salles de sport dans tous les campus de kyoto daigaku. ils sont a la rue et nous y mettent. comme l'homme nous apprend alors qu'il n'est pas question de partager les salles pendant les cours (propose par yoko sensei) car ils ne veulent pas de traffic de demi-salle, la nouvelle solution est plus radicale : leur fait annuler la reservation, recuperer nos tranches, et leur donner celles qui restent (deja assez nombreuses). l'homme s'engage alors a organiser une reunion avant le 25 pour edicter de nouvelles regles. tout le monde est tres content de cette reunion. peut-etre sera-t-il meme possible de redefinir la notion de tranche horaire en divisant plus les salles, tous les espoirs sont permis.
etape 3 : consolidation du mouvement - les autres groupes sont joints et acceptent de venir le vendredi midi a kyodai pour rendre visite a l'administration des sports. apres l'aikido, legerement ecourte, on se rend en groupe dans les bureaux de la fac, lieu de frime par excellence. tout d'abord le responsable refuse de laisser entre tout le monde, mais yoko sensei de l'interieur dit "tout le monde dedans", et nous obeissons plutot a notre prof qu'a un inconnu. la, les trois representants, yoko sensei, une vieille dame et un moyen vieux monsieur, parlent au type en recitant la meme litanie et les memes demandes. apparemment, il y a des chances pour que la rencontre avec les etudiants se fasse la semaine prochaine. venir en bande a l'air d'etre un bon argument. yoko sensei attend la rencontre avec les etudiants en partant du principe qu'ils seront bien plus faciles a manipuler (je repete: on n'est pas en france !). elle compte les mettre devant la machine, leur faire annuler leurs reservations, prendre ses tranches horaires. en tout cas, c'est dynamique et efficace.
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