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jeudi, décembre 15, 2005

le vrai courage 

je cours en short.
si c'est pas ça le vrai courage.
un type joue de la musique le long de la rivière, dans le vent. un instrument de type oriental comme une petite harpe. il a un gros bonnet, un blouson épais et sûrement les doigts gelés.
si le courage ressemble à autre chose...
une jeune fille habillée en lycéenne jupe et petit pull, les cheveux qui s'agitent en rythme, saute à la corde à sauter. je compte 30 le temps de passer pendant mon footing.
courageuse, je dis.
les ajoncs (ou joncs, ou bambous ou végétal qui aime les pieds dans l'eau et a une houpelande sur la tête - si je savais reconnaître les plantes, ça se saurait et ma mère n'aurait pas besoin de se cacher le visage de honte dès que mon ignorance crasse se révèle, elle dont la main verte fait pousser des fleurs de toutes les couleurs, et mon père n'aurait pas besoin de se moquer de moi, lui qui collectionne avec assiduité les arbres à fruits d'espèces disparues) se sont relevés en quelques jours et commencent à refleurir après le passage d'une pelleteuse qui recreuse le fond de la kamogawa qui s'encrasse de sédiments.
les plantes aussi sont courageuses.
et les travailleurs qui la nuit agitent leurs petites lanternes pour nous faire éviter les pièges de la chaussée tandis que les travaux continus leur avalent goûluement leur vie de famille, et qu'ils se cassent les reins en deux pour nous remercier d'être passer par là, ne pas être tombé dans le trou.
courage nocturne.
les petits vieux qui se promènent à toute heure, accrochés à leur chariot roulant et dont le dos a été sacrifié à la culture du riz pour faire vivre leur fier pays sur sa ressource première.
et ces jeunes étudiants qui viennent avec leur sac de couchage le matin, pour finir allongé par terre même pas saoul mais juste en milieu de charette. et le type qui passe son après-midi à tailler ses arbres au secateur, branche par branche, aiguille par aiguille. et les ramasseurs de feuilles au détail. et les distributeurs de mouchoirs en papier par n'importe quel climat devant les gares de métro et train tokyoites.
bref, les exemples sont multiples. faire les choses difficiles et dans la douleur sans jamais se plaindre.

si je me moque souvent des japonais, c'est rarement une moquerie profonde. voilà ce que je veux en dire.

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