vendredi, décembre 16, 2005
une ville boite
je me souviens : j'avais inconsciemment dit du mal de hakodate, la ville-boite (textuellement les batiments-boite). il faut dire que la laideur de la banlieue hakodatienne n'a d'égal que les quartiers les plus tristes de clermond-ferrand - si vous ne connaissez pas c'est pas la peine d'essayer, c'est moche - ou buffalo, new-york state mais à 8 heures de voiture de new-york city. je reviens ici pour une conférence après des mic-macs incroyables où un prof a une fois de plus besoin de moi pour peupler sa conférence qui devient alors "internationale" (j'exagère la dernière fois il y avait deux autres européens, venus ensemble). l'international (こくさい, je pense) est très à la mode dans ce bas monde. l'organisateur est le monsieur avec qui je pensais travailler ardemment, et qui par manque de temps a disparu (non réponse aux mails durant 4 mois), méthode classique ici. pourtant, je n'ai pas vu beaucoup d'autruche au japon, peut-être un autre animal donne-t-il l'exemple ? j'aimais bien ce monsieur : envie de conduire plein d'expériences, salle d'expé, étudiants corvéables à merci (la FUN, Future University, みらいだいがく, est le plus grand dortoir hightech que j'ai vu jusqu'à maintenant pour les gentils étudiants nippons qui habitent loin car la fac est en plein campagne et entourée de neige 6 mois dans l'année avec des ours en promenade à l'occasion - quand on a trop regardé les séries télé et qu'on s'ennuie, pourquoi ne pas aller faire une petite expérience sur la réciprocité avec cheap talk, hein ?). mais je suis tombée dans une oubliettes pour une raison qui m'est encore inconnue, invitée malgré tout comme invited speaker (deux fois cette année, je suis très fière, il n'y a pas que les rides pour marquer le passage du temps), je reviens au pays de l'いか (seiche) et de l'immense crabe qui gigote dans l'aquarium en attente de dévoration.ai-je dit la dernière fois que tous les panneaux sont doublés en russe plutôt qu'en anglais à l'aéroport car hakodate était l'un des premiers ports ouverts sur l'extérieur et d'ici on voit les sakhalines par beau temps. un quartier entier est bigarré de russitude avec en particulier des églises orthodoxes à flanc de montagne.
le vent siffle derrière la fenêtre et je suis contente de ma localisation : au rez de chaussée, dans l'espace wifi free spot, à un mètre des distributeurs automatiques de tout ce qui est bon a boire. j'ai profité de ce centre ville plein de neige, et d'un mer blanche qui a pris la couleur du ciel, quand mon avion a atteri à 4 heures quand le soleil se couchait en orange sur les montagnes. de quoi rêver. et, faut-il le dire, j'aime bien la neige et les promenades. je me suis perdue dans un departement store et en ai profité pour acheter des tonnes d'algues à l'air vague à un monsieur qui m'en a vanté les vertus laxatives et donné une bonne quantité, après m'avoir gavé de soupe en rigolant. l'algue a vraiment une tête particulière, si j'y pense je vous donnerai le nom. c'est bon mais vraiment étrange à regarder.
hakodate : la ville où on me répond en japonais quand je parle en japonais (pas dans l'anglais approximatif du kyotoite moyen qui est aujourd'hui, sans me vanter, moins bon que mon japonais) et où tout le monde me regarde en riant. c'est beau la province. je me dis qu'un japonais à bob et appareil photo à Chateauroux doit aussi produire son effet. dans l'hotel où je loge il n'y a que des hommes visibles pour l'instant, business hotel où l'on sert au rez-de-chaussée (1階) un de ces currys pur sauce pas très enchanteurs agrémenté de trois bouts de légumes marinés sucrés atroces qui fait pourtant partie intégrale du quotidien des japonais (= peuple qui mange moins souvent du sushi qu'un parisien branché). la réceptionniste habillée de rose ouvre une porte en bâillant. en passant dans les magasins, je continue à m'étonner que les japonaises, belles femmes minces et bien centrées, s'habillent avec des habits de pétasses et ne sortent jamais sans surmaquillage intensif. c'est dommage de ne pas se rendre compte que le naturel est charmant.
il parait d'ailleurs que les mâles japonais ne font, par habitude, jamais de compliments à leur femme ou petite amie. c'est une habitude fort étrange qui s'accorde assez bien avec pas mal des coutumes de distance outracière entre les sexes.
le sapin artificiel est fait uniquement de guirelandes clignotantes mises en forme de sapin (ça simplifie sacrément la décoration de l'acheter ainsi) et évolue en chatoiements bien programmés du orange au bleu en passant par un gris-argent qui ne me convainc pas immédiatement que la neige l'a enveloppé car je suis froide et sans coeur. je n'entends même plus la musique légère dévidée autour de moi depuis une heure. dans la rue, par contre, j'ai bien ressenti une agression violente par les hauts-parleurs très nombreux et criards qui peuplent les environs de mon hotel.
mais c'est plus joli en hiver. vraiment.
le vent siffle derrière la fenêtre et je suis contente de ma localisation : au rez de chaussée, dans l'espace wifi free spot, à un mètre des distributeurs automatiques de tout ce qui est bon a boire. j'ai profité de ce centre ville plein de neige, et d'un mer blanche qui a pris la couleur du ciel, quand mon avion a atteri à 4 heures quand le soleil se couchait en orange sur les montagnes. de quoi rêver. et, faut-il le dire, j'aime bien la neige et les promenades. je me suis perdue dans un departement store et en ai profité pour acheter des tonnes d'algues à l'air vague à un monsieur qui m'en a vanté les vertus laxatives et donné une bonne quantité, après m'avoir gavé de soupe en rigolant. l'algue a vraiment une tête particulière, si j'y pense je vous donnerai le nom. c'est bon mais vraiment étrange à regarder.
hakodate : la ville où on me répond en japonais quand je parle en japonais (pas dans l'anglais approximatif du kyotoite moyen qui est aujourd'hui, sans me vanter, moins bon que mon japonais) et où tout le monde me regarde en riant. c'est beau la province. je me dis qu'un japonais à bob et appareil photo à Chateauroux doit aussi produire son effet. dans l'hotel où je loge il n'y a que des hommes visibles pour l'instant, business hotel où l'on sert au rez-de-chaussée (1階) un de ces currys pur sauce pas très enchanteurs agrémenté de trois bouts de légumes marinés sucrés atroces qui fait pourtant partie intégrale du quotidien des japonais (= peuple qui mange moins souvent du sushi qu'un parisien branché). la réceptionniste habillée de rose ouvre une porte en bâillant. en passant dans les magasins, je continue à m'étonner que les japonaises, belles femmes minces et bien centrées, s'habillent avec des habits de pétasses et ne sortent jamais sans surmaquillage intensif. c'est dommage de ne pas se rendre compte que le naturel est charmant.
il parait d'ailleurs que les mâles japonais ne font, par habitude, jamais de compliments à leur femme ou petite amie. c'est une habitude fort étrange qui s'accorde assez bien avec pas mal des coutumes de distance outracière entre les sexes.
le sapin artificiel est fait uniquement de guirelandes clignotantes mises en forme de sapin (ça simplifie sacrément la décoration de l'acheter ainsi) et évolue en chatoiements bien programmés du orange au bleu en passant par un gris-argent qui ne me convainc pas immédiatement que la neige l'a enveloppé car je suis froide et sans coeur. je n'entends même plus la musique légère dévidée autour de moi depuis une heure. dans la rue, par contre, j'ai bien ressenti une agression violente par les hauts-parleurs très nombreux et criards qui peuplent les environs de mon hotel.
mais c'est plus joli en hiver. vraiment.
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