samedi, février 11, 2006
celle qui aime les grasses matinees
j'ai décidé de vous reveler mon nom indien, "celle qui aime les grasses matinées". ce n'est pas rien de flemmasser des heures dans un lit, sous une couette chaude et molle (la majorité des couettes le sont), alors que le vent souffle derrière la fenêtre et que le soleil diffuse une lumière jaune qui, filtrée par les rideaux devient plus blanche ou plus jaune, selon la pièce que l'on contemple. depuis le lit, on entend les chattes qui miaulent sous les assauts des matoux qui savent que les petits les plus vigoureux sont ceux qui naissent au printemps, l'eau qui coule dans les conduites d'eau depuis les étages supérieurs, le tenancier de zac baran qui, légèrement gris de ses nuits de service participant (tout comme l'ethnologue participant s'efforce de se faire oublier, le barman participant se fond dans le paysage) rentre ou sort de chez lui et sa porte de grincer sournoisement, quelques enfants dégringolent l'escalier en riant, des voitures de police passent en hurlant à la mort pour effrayer les bandits ce qui se révèle d'une efficacité absolue, les oiseaux que les chats ignorent car ils s'envoient en l'air chantent à qui mieux mieux (ils croient encore que c'est ça qui fait revenir le printemps comme moi-même je crois que pour arrêter de fumer il suffit de grossir). parfois des odeurs de repas chaud passent sous la porte ou par la fenêtre, rappelant que les voisins aiment le poisson frits, que le magasin de gâteaux à la canelle a commencé son activité et si le vent vient du sud-ouest, le gras des okonomiyaki du supermarché vient me boucher les artères par voie olfactive. imaginez la scène. delassez-vous. souvenez-vous que le courier en retard est accumulé sur le bureau mais que vous n'avez pas encore pris la décision de vous lever, que le monde tourne sans vous et que si vous gardez vos soupirs, si aucun bruit ne s'échappe de votre chambre, vous aurez la chance de lire pendant des heures, votre corps enfonçé dans le futon dont l'écrasement forme un nid douillet.
bien sûr, comme j'adore les grasses matinées je n'en abuse pas (ça fait un mois que je n'en ai pas profité) et pour une fois que l'aikido était yasumi, je suis partie à osaka aux aurores pour aller faire des enquêtes sur un marché bio a tsuruhashi (quartier coréen). c'est mon ami m. qui avait le tuyau, trouvé sur internet. de fait, cela n'avait rien d'un marché, mais deux exploitants étaient installés dans une petite cahute et proposaient une dizaine de légumes. j'ai tout de même pu faire une interview pour enfin comprendre à la fin que le type me connaissait et m'appelait "la française", surnom sans grande fantaisie mais dans lequel j'accepte de me reconnaître (je suis célèbre au sein de la communauté bio du kansai, si c'est pas classe). puis je lui ai acheté du konnyaku et des umeboshi qui arrachent la tête, sa femme nous a donné des oranges bio. pour information, le type produits au court de l'année quantre-vingt (80 !) espèces de légumes et fruits différents - il faut noter que les agriculteurs bio japonais sont ceux qui font la polyculture la plus impressionnantes - historiquement la raison semble être le fait qu'ils commercialisent en grand partie par le teikei, où les clients qui reçoivent un panier veulent une grand diversité ; je suppose aussi que les habitudes de régime alimentaire poussent aussi à cette grande diversité (le moindre magasin de tsuke mono propose environ vingt légumes différents en pickles, eux-même accomodés avec 10 condiments différents). je note en passant que le teikei, ça eût payé mais ça paie plus, et que rien de tel que la certification et les supermarchés pour écouler du bio. l'anarchie viendra après que le capitalisme a capoté, mais pour l'instant celui-ci va assez bien merci, il a des petites douleurs dans les reins quand il s'assied sur des pays sous-développés - mais rien d'inquiétant -, et son bilan sanguin est parfait.
quand nous sommes partis nous avons erré dans le quartier coréen où un type nous a offert un café puis nous a baratiné 45 minutes sur son association qui propose des moyens pour arrêter l'alcool, le tabac et les femmes. l'hypnose semble bien marcher. si vous vous demandez pourquoi arrêter les femmes, tout comme moi, c'est que vous n'avez pas conscience de combien les aventures extra-conjugales tapent sur le système des ménagères japonaises qui inscrivent d'office leur mari à des programmes de rééducation qui ont pour but de les rendre impuissants ou homosexuels (affabulé-je ? ai-je mal compris ?). toujours est-il que le type était un peu collant mais gentil, content de découvrir l'existence des patchs de nicotine, se prenait pour superman. nous avons fini par décoller, trouver de l'ail au miel dans une boutique improbable, que nous avons goûté, que nous avons aimé dans la mesure où nous avons pu ingurgiter une gousse confite et arrêter tout de suite cette expérience vaguement écoeurante. je décidai de ne pas me mettre à la nourriture coréenne pour approfondir un peu mes connaissances du main stream nippon. le marché, à midi le samedi, était presque vide car il s'agit principalement d'un quartier de nuit, isakaya et sûrement hôtesses, vu le nombre de love hotels dans les rues environnantes. c'est un marché couvert qui contient boutiques de fringues et de nourritures diverses, le tout plus ou moins coréen. les rues sont petites et sombre, le sol est en béton brut non dalé, l'atmosphère général est un peu différente de mon marché habituel, sûrement à cause du nombre gigantissime de boutiques fermées. ne croyez pas que je saurais la décrire, l'atmosphère.
bien sûr, comme j'adore les grasses matinées je n'en abuse pas (ça fait un mois que je n'en ai pas profité) et pour une fois que l'aikido était yasumi, je suis partie à osaka aux aurores pour aller faire des enquêtes sur un marché bio a tsuruhashi (quartier coréen). c'est mon ami m. qui avait le tuyau, trouvé sur internet. de fait, cela n'avait rien d'un marché, mais deux exploitants étaient installés dans une petite cahute et proposaient une dizaine de légumes. j'ai tout de même pu faire une interview pour enfin comprendre à la fin que le type me connaissait et m'appelait "la française", surnom sans grande fantaisie mais dans lequel j'accepte de me reconnaître (je suis célèbre au sein de la communauté bio du kansai, si c'est pas classe). puis je lui ai acheté du konnyaku et des umeboshi qui arrachent la tête, sa femme nous a donné des oranges bio. pour information, le type produits au court de l'année quantre-vingt (80 !) espèces de légumes et fruits différents - il faut noter que les agriculteurs bio japonais sont ceux qui font la polyculture la plus impressionnantes - historiquement la raison semble être le fait qu'ils commercialisent en grand partie par le teikei, où les clients qui reçoivent un panier veulent une grand diversité ; je suppose aussi que les habitudes de régime alimentaire poussent aussi à cette grande diversité (le moindre magasin de tsuke mono propose environ vingt légumes différents en pickles, eux-même accomodés avec 10 condiments différents). je note en passant que le teikei, ça eût payé mais ça paie plus, et que rien de tel que la certification et les supermarchés pour écouler du bio. l'anarchie viendra après que le capitalisme a capoté, mais pour l'instant celui-ci va assez bien merci, il a des petites douleurs dans les reins quand il s'assied sur des pays sous-développés - mais rien d'inquiétant -, et son bilan sanguin est parfait.
quand nous sommes partis nous avons erré dans le quartier coréen où un type nous a offert un café puis nous a baratiné 45 minutes sur son association qui propose des moyens pour arrêter l'alcool, le tabac et les femmes. l'hypnose semble bien marcher. si vous vous demandez pourquoi arrêter les femmes, tout comme moi, c'est que vous n'avez pas conscience de combien les aventures extra-conjugales tapent sur le système des ménagères japonaises qui inscrivent d'office leur mari à des programmes de rééducation qui ont pour but de les rendre impuissants ou homosexuels (affabulé-je ? ai-je mal compris ?). toujours est-il que le type était un peu collant mais gentil, content de découvrir l'existence des patchs de nicotine, se prenait pour superman. nous avons fini par décoller, trouver de l'ail au miel dans une boutique improbable, que nous avons goûté, que nous avons aimé dans la mesure où nous avons pu ingurgiter une gousse confite et arrêter tout de suite cette expérience vaguement écoeurante. je décidai de ne pas me mettre à la nourriture coréenne pour approfondir un peu mes connaissances du main stream nippon. le marché, à midi le samedi, était presque vide car il s'agit principalement d'un quartier de nuit, isakaya et sûrement hôtesses, vu le nombre de love hotels dans les rues environnantes. c'est un marché couvert qui contient boutiques de fringues et de nourritures diverses, le tout plus ou moins coréen. les rues sont petites et sombre, le sol est en béton brut non dalé, l'atmosphère général est un peu différente de mon marché habituel, sûrement à cause du nombre gigantissime de boutiques fermées. ne croyez pas que je saurais la décrire, l'atmosphère.
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