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dimanche, février 19, 2006

munich 

avec y. nous sommes allees dans ce superbe cinema vendeur de popcorn au couloir decore d'un petit jardin pseudo-zen dont les lumieres colorees vivement changent a nos pieds, et au sol en moquette a motif de pierres taillees que je n'avais pas remarque la derniere fois (sachant que pourtant dans la vie, les details sont ce qui compte le plus). le soir du samedi est plutot vide car apparemment le cinema est associe aux achats, et se pratique plus volontiers l'apres-midi dans ce grand mall plutot central.
nous avons vu munich, et une fois de plus spielberg me traumatise beaucoup dans sa thematique et son traitement (je dis une fois de plus car je suis de ceux qui ont pleure en voyant ET). je suis sure que certaines informations sont un peu fausses (il parait qu'un meurtre d'innocent est oublie), mais il n'empeche que le film, par sa lenteur et sa precision dans les details, plus demonstratif que n'importe quel film d'action, permet de ressentir assez nettement la froideur et le cynisme du fonctionnement des services secrets de tous les grands pays du globe. il est troublant de constater que ce qui est palpitant et drole dans un James Bond - le meurtre par pelletees de mechants qui tentent de proteger un terroriste international - devient triste et glacant quand on se situe proche d'une realite historique et que les bonnes raisons de chacun sont les mauvaises raisons de tous. la complexite des protections, entraides reciproques, circulation d'information entre les differents services de renseignement, deja dans les annees 70, me fait sincerement me demander a quel niveau de complexite on se trouve aujourd'hui. le degre de manipulation sans vergogne des travailleurs de terrain fait aussi un peu froid dans le dos, quel que soit le cote ou se situe le terrorisme actif. le cote vain de l'action, tres largement souligne dans le film, ne semble pas beaucoup deranger nos grands de ce monde, qui profitent sans remord des generations de males bourres de testosterones qui debarquent chaque annees, et des vieux a tete de pere ou des femmes a tete de mere pour les manipuler.
bizarrement, le barbarisme du film me rappelle deux autres fictions historiques - "soldat bleu" et le massacre des indiens, "la passion du christ" - qui eux aussi demontent doucement, par le detail et a travers des decoupages vifs et sans ennuis, tortures et assassinats de sang froid dont la cause appartient a des spheres qui m'echappent assez largement. je manque de foi et d'appartenance ethnico-nationaliste pour assimiler les besoins d'eliminations d'ennemis. pour assimiler la notion d'ennemi, meme. je suppose que le parcours individuel permet la definition de ce terme chez les individus qui en ont besoin.
je pense que ce qui me trouble le plus dans ce film, c'est que je crois encore un peu a la revolution comme moyen de changer la situation politique, et que je dois me rendre a l'evidence que cette revolution est certainement une action brutale et sans lendemain prometteur.
de facon plus gaie on peut noter que l'acteur principal et sa femme sont les acteurs les plus sexy que j'ai vu depuis bien longtemps et que c'est fort agreable a regarder.

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