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samedi, février 04, 2006

se chauffer 

pour chauffer sa maison ouverte a tout vent, on peut utiliser un chauffage a l'essence, toyuu, appele communement chez nous "chauffage japonais", ce qui rend largement plus aisee ma description que pour un objet barbare. depuis le debut de l'hiver, le prix du toyuu est passe de 1200 pour 18 litres (presque deux semaines d'usage regulier) a 1430 pour la meme quantite. sachant que l'an dernier, nous etions a 990. je veux pas dire par la que le petrole devient cher, loin de moi l'idee de tirer des conclusions sur la politique internationale a partir d'une observation purement locale et partiale. mais je le lirai dans les journaux, je serai pas surprise.
autre solution quand on a froid : aller a l'une des nombreuses ceremonies du feu de setsubun. j'en ai vu (partiellement) trois cette annee, ce qui m'a donne beaucoup plus d'informations que l'annee precedente. a heian jingu, le grand temple aux couleurs exhuberante, a l'immense cour dans laquelle on peut jouer du noh a la lumiere des torches, a qui est relie (je suppose) la grande porte megalomane de jingu dori, les demons passent a l'attaque. ces demons sont des acteurs qui se tiennent le dos rond, marchent d'un air perdu avec un monstrueux masque sur le nez, des faux cheveux et de jolis habits colores. avec leur pique, ils surveillent, poussent la porte (ou elle s'ouvre - j'ai oublie), rentre doucement, puis en courant (ce qui n'aide pas celle qui veut faire des photos) vers le batiment principal du temple, ou les pretres (suppositions) les chassent avec les haricots seches. a chaque fois qu'un pretre s'occupe d'un demon, un autre essaie de revenir a la charge et se prend une charge de haricots dans la tete, s'enfuit comme un petit chien qui prend une tape sur le nez. ce serait bien de pouvoir faire ca aux grands vrais demons, que je ne citerai pas ici par egard pour la democratie qui fait que ce sont eux qui nous dirigent, un attentat a coup de haricots seches semble plus sympathique que les techniques habituelles. une fois les demons partis, les pretres passent devant les fideles pour les racketer, comme le veux la tradition. c'est toujours assez abject de voir un gros gras pretre en habits de soie se pencher vers un petit enfant pour qu'on lui fasse l'aumone. je sais que je vais avoir l'air anticlericale, ce ne sera pas completement faux du reste, mais je suis obligee d'insister une fois de plus sur des aspects de la religion qui sont intolerable : l'incapacite a se restreindre dans l'accumulation des biens pour le clerge. c'est vraiment un probleme qui n'a ete resolu nul part, sauf par les chinois qui ont des methodes assez radicales, du type eliminer : le clerge pour eliminer sa richesse, que j'ai aussi du mal a soutenir.
tout de suite apres, la scene aberrante commence. la catastrophe de la journee : je n'etais pas au courant. je ne savais pas que j'allais assister a une scene d'hysterie collective, tres commune lors des ceremonies religieuses puisque les gens ne vont pas trop au foot et que seuls les vieux et les femmes a la maison ont les temps d'aller se taper sur la tete les uns des autres pour un pretexte (que je considere comme ) futile voire aberrant. donc quand les monstres ont passe la porte et que les pretres retournent au batiment principal, on lache les fils de protection et la foule se rue vers les pretres pour recevoir leur petit paquet de haricots secs. les pretres se mettent en effet a balancer des sachets en plastique contenant des haricots et des haricots enrobes de sucre colore d'environ 3 cm sur 3, que de vieilles dames et des jeunes se disputent sans plus aucune civilite selon mes criteres, pourtant durement eprouves par 3 annees de vie marseillaise. je pense que la queue pour aller au stade un soir ou le psg vient nous provoquer (chez nous !!) est un lieu largement plus harmonieux et moins barbare - et puis une fois encore vu leru age ceux qui se bastonnent a marseille ont au moins des hormones ultra actives qui peuvent expliquer leur connerie. en essayant de l'approcher pour prendre des photos j'ai donc pris des coups de coude, de pied, des vieilles m'ont poussee energiquement. tout ca pour que finalement, en repartant, les gens s'arretent devant moi pour me donner leur precieux butin (j'en ai eu deux ainsi et marie aussi). bien sur, cela me rappelle singulierement la ceremonie des graines a bangkok, avec les paysans qui s'echarpent pour quelques graines sacrees qui vont rendre leur champ fertile.
je suis partie sans voir le buchet, je suis certaines que c'etait encore exagerement hysterique, les grands temples manquent vraiment de poesie. les cars de touristes avaient deja reduit de moitie. peut-etre certaines personnes ont-elles fait plusieurs heures de bus pour ce quart d'heure d'enthousiasme interesse.
ensuite, je suis allee a cote de chez moi, a shogoin, dont le feu a porte ses effluves jusqu'a mon appartement pendant quelques temps. la-bas on m'a offert un delicieux amazake prepare avec amour par les bigottes du coin. ensuite, j'ai pu voir des chants et tapouillis dans les main et soufflages dans des cornes en peau (j'ai beaucoup de mal a decrire cet objet inhabituel, voyez-vous). tout le monde avait de jolies boules marronsaccroche a un costume jaunatre, c'etait tres charmant. comme les pretres avaient l'air melange a ceux qui les accompagnait, je n'ai pas pu comprendre la structure du rassemblement. des femmes etaient en train de prier a l'interieur du temple pendant cette ceremonie, je suppose que c'etait suite a un bakchich consequent. finalement quand le vieux pretre a eu fini une petite representation (lui avec un faux sabre en train de couper l'air puis jeter un bout de bois decore de voeux, repete plusieurs fois), nous avons constate que tout etait fini. tout le monde a arrache les decorations autour du feu et recupere une bras de pin, puis est alle se rechauffer au brasero ou au feu dans la cours d'entree.
le soir c'etait yoshida, avec ses kilometres de vendeurs de junk food, son lecteur automatique des palmes de la main (un scanner envoie votre ligne de main a un ordinateur et vous recevez un papier imprime automatiquement qui vous annonce votre avenir), ses canards en plastique a attraper avec une petite canne a peche, ses poissons rouges a vendre, ses policiers dark vador (au baton orange) et ses pompiers en habits argentes de protection. toujours cette infernale fournaise. le defaut de yoshida est qu'il est impossible d'etre trop pres, sous peine de fondre, et d'etre trop loin sous peine de glaciation rapide surtout en cette soiree enneigee, sans compter la queue en espace frigorifiant avant de pouvoir monter les marches. la fete de yoshida ne repondait donc pas aux besoins de chauffage que je demandais a la vie.

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