jeudi, février 16, 2006
viscosite
je n'ai jamais aimé la physique, mais j'ai compris la notion de viscosité d'un liquide tandis que je rechargeais mon bidon de chauffage à pétrole (j'ai osé dire "essence" dans un post précédent et j'ai été vertement corrigée). le contexte est assez habituel : il fait froid alors je suis tranquillement à moins de deux mètres de mon petit poële, je regarde la neige tomber, le vent souffler, "friends", un livre, mes ongles d'orteil en me disant que s'il faisait moins froid dans la salle de bains j'irais bien les couper pour ne pas blesser les amis à l'aïkido, le vide, et soudain, un bip se fait entendre deux fois par seconde, plutôt aigu, le genre de son qu'on aime arrêter. comme mon chauffage est très intelligent, il peut simplement me signaler que je suis installée depuis trop longtemps dans cette douce chaleur et qu'il commence à se demander - légitimement car il n'a pas d'yeux, ni d'oreille, ni d'odorat, et que je suis trop loin pour les autres sens - si je ne suis pas partie me promener dehors en l'abandonnant à tous les risques d'incendie, ou dans un royaume peuplé de rêves où il est dangereux d'errer tandis que son corps reste à proximité d'un producteur de gaz que les poumons ne savent pas utiliser. l'autre hypothèse est que la jauge est presque au plus bas. il crie pour être remplit, et si je ne lui obéis pas, il s'arrête.
souvent, j'ai les doigts très froids, presque bleus, car ma circulation aléatoire décide de s'occuper d'autres pas parties du corps sauf les orteils. si ce son se fait entendre quand mes doigts sont insensibles et bleus, c'est embêtant, car il me faut un minimum de dextérité pour effectuer la tâche qui m'est confiée. j'ouvre la porte fenêtre, je vais dire bonjour aux fleurs qui s'agitent dans le vent ou sont blanches de neige, et je dévisse le bouchon bleu de mon petit container vide. parfois je souffre légèrement car comme j'ai dit, mes extrémités sont bien gourdes. le gros bidon plein de pétrole et la pompe attendent bien rangés. j'ouvre le gros bidon, j'enfourne doublement la pompe dans les orifices, puis pompe, en prenant garde de porter un peu le gros container bleu ciel, parfois un peu lourd quand il a ingurgité 18 litres il y a peu, pour placer son niveau au dessus de l'autre, puis j'attends que la magie de la physique fasse son oeuvre. quand le petit bidon demande grâce, je sors la pompe en la vidant.
c'est là que je découvre les propriétés de ce liquide étonnant qu'est l'essence. si ce qui est transvasé était de l'eau, je sais qu'en peu de seconde toutes les gouttes résiduelles auraient quitté les deux tubes emboités que je tiens avec précaution au milieu, partie non humide, non puante, et d'un rouge franc et gai. mais ici, je vois sur les bords couler ce visqueux élément, couler, couler, couler encore. je fais souffler ma pompe mais rien n'y fait, nous dégoulinons en prenant notre temps. bien sûr, si juste avant je faisais un petit effort de pompage et portage, suffisant pour maintenir une production de chaleur protectrice, me voilà immobile, les doigts ballants qui ne savent s'ils vont être capables de faire coulisser cette porte qui coince un peu. souvent, j'interromps par paresse et malaise frigorifique l'égouttage de la tige, la pose sur le sac plastique résiduel, et tâche allégrement mon balcon, m'en foutant au passage plein les mains.
inutile de me demander comment je peux être aussi maladroite, j'ai essayé de dire que c'est la faute du froid mais je vois que vous ne me croyez plus et que vous comprenez que je suis incompétente pour toute activité manuelle. bon sang ! découverte !
ensuite il suffit de rentrer, remettre le machin dans la machine, pousser le bouton rouge et attendre un redémarrage rapide. souvent, comme la température de la pièce en a profité pour dégringolé, je me tasse devant le chauffage quelques instants, puis je relance le dvd de "friends". du moins je relançais car maintenant j'ai fini la saison 7 et ma vie n'a plus de sens. je me retrouve à devoir lire ou travailler. la plaie.
souvent, j'ai les doigts très froids, presque bleus, car ma circulation aléatoire décide de s'occuper d'autres pas parties du corps sauf les orteils. si ce son se fait entendre quand mes doigts sont insensibles et bleus, c'est embêtant, car il me faut un minimum de dextérité pour effectuer la tâche qui m'est confiée. j'ouvre la porte fenêtre, je vais dire bonjour aux fleurs qui s'agitent dans le vent ou sont blanches de neige, et je dévisse le bouchon bleu de mon petit container vide. parfois je souffre légèrement car comme j'ai dit, mes extrémités sont bien gourdes. le gros bidon plein de pétrole et la pompe attendent bien rangés. j'ouvre le gros bidon, j'enfourne doublement la pompe dans les orifices, puis pompe, en prenant garde de porter un peu le gros container bleu ciel, parfois un peu lourd quand il a ingurgité 18 litres il y a peu, pour placer son niveau au dessus de l'autre, puis j'attends que la magie de la physique fasse son oeuvre. quand le petit bidon demande grâce, je sors la pompe en la vidant.
c'est là que je découvre les propriétés de ce liquide étonnant qu'est l'essence. si ce qui est transvasé était de l'eau, je sais qu'en peu de seconde toutes les gouttes résiduelles auraient quitté les deux tubes emboités que je tiens avec précaution au milieu, partie non humide, non puante, et d'un rouge franc et gai. mais ici, je vois sur les bords couler ce visqueux élément, couler, couler, couler encore. je fais souffler ma pompe mais rien n'y fait, nous dégoulinons en prenant notre temps. bien sûr, si juste avant je faisais un petit effort de pompage et portage, suffisant pour maintenir une production de chaleur protectrice, me voilà immobile, les doigts ballants qui ne savent s'ils vont être capables de faire coulisser cette porte qui coince un peu. souvent, j'interromps par paresse et malaise frigorifique l'égouttage de la tige, la pose sur le sac plastique résiduel, et tâche allégrement mon balcon, m'en foutant au passage plein les mains.
inutile de me demander comment je peux être aussi maladroite, j'ai essayé de dire que c'est la faute du froid mais je vois que vous ne me croyez plus et que vous comprenez que je suis incompétente pour toute activité manuelle. bon sang ! découverte !
ensuite il suffit de rentrer, remettre le machin dans la machine, pousser le bouton rouge et attendre un redémarrage rapide. souvent, comme la température de la pièce en a profité pour dégringolé, je me tasse devant le chauffage quelques instants, puis je relance le dvd de "friends". du moins je relançais car maintenant j'ai fini la saison 7 et ma vie n'a plus de sens. je me retrouve à devoir lire ou travailler. la plaie.
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