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mardi, mars 14, 2006

defection 

si l'on regarde bien, on sent que mon âme est maintenant tiraillée entre rester ici et partir, qui s'appelle aussi rentrer. car je suis dotée d'un postérieur entre deux chaises. professionnellement : mes collègues locaux restent englués dans leur désintérêt prolongé pour mon boulot, tandis que je sens vibrer des interlocuteurs potentiels juste à deux pas de mon bureau du greqam. parallèlement : le grade est passé (j'ai eu mon diplôme officiel aujourd'hui, rouleau écrit de la main du doshu), le printemps n'arrive pas, et le douillet amour de ma vie se languit autant que moi dans ce froid.
de plus je note que les lecteurs disparaissent du blog, les deux tiers d'un coup (de 30 à 20 - oui vous êtes une petite élite - vraiment hors du commun). j'interprète ceci comme le signe d'une dégradation dans mes écrits, dont la platitude devient plus manifeste tandis que la passion disparaît et que l'ouest appelle celle qui se sent en partance. je note aussi une grande politesse de la part de ceux qui restent et qui continuent à me manifester un soutien d'apparence passif, mais d'une valeur inquantifiable.
comme souvent les valeurs sont, d'ailleurs.
inquantifiables je veux dire.
(ici on note de nouveau que le manque de foi me rend inapte à l'éco quantitative).
guide touristique : eviter le restaurant pretendument francais à cote de la riviere sur marutamachi ouest. tres moyen. lasagnes a la bechamelle pure tres peu digestes.
nouveau vendeur de yuba (peau un peu solide qui surnage en haut du tofu qui se prepare, au goût très fort - soit sous mode de pâte qu'on peu mélanger au riz, soit sous forme de lanière qui peuvent faire des rouleau fourrés ou des fritures. j'attends avec impatience de decouvrir encore quelques variantes culinaires), au magasin encore plus petit et a la face encore plus ridée que les autres. très gentil (pas loin du gosho).
des nouvelles de mon magasin de thé dont le vieux montre à l'occasion des estampes japonaises : j'achète du thé chic, à 3000 yen les cent grammes, et je goùte la préparation de la dame, beaucoup de thé pour peu d'eau. je m'évanouis de bonheur sur place. je ne lui prends que 50 grammes en me demandant comment ceci peut avoir un rapport quelconque avec la notion de thé que je connais parfois, rapant la langue ou desséchant le palais, pinçant la glotte ou déclenchant des aigreurs d'estomac. on me dirait que c'est le nectar des dieux j'y croirais sans hésiter. bien meilleur que celui du magasin le plus connu (ippodo) qui est pour tous les thé que j'ai testés, un peu plus cher pour une qualité plus âpre. le thé en question s'appeelle gyokuro. il faut le faire infuser quelques minutes en concentration extrême, très peu d'eau sur une grande quantité de feuilles. je signale en passant qu'on le trouve chez mariage freres pour au moins 50 euros les 100g voir 85. mariage freres existe bien sûr au japon, ils ont un magasin très chic dans le bâtiment bal, au rez de chaussée, où l'on peut boire divers thé en dégustant des gåteaux et en se faisant observer par les passants, car la vitre est une invention bénie qui permet de s'exposer en tant que snob dans de nombreuses circonstances. seuls les vrais riches savent rester discrets et fréquentent les maisons de thé de gion, bien cachés au milieu de leurs geishas.

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