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jeudi, mars 16, 2006

la television 

comme vengeance de ma soiree ratee, j'ai regarde la television en faisant des kanji. "faire des kanji" est un raccourci pour signifier que j'apprends a les dessiner, a les lire, et a en connaitre le sens, grace a un livre dont la methode douce et progressive, proposant principalement des mots utiles, me plait particulierement. basic kanji, 500. en fait je pensais tout d'abord que le livre que je tenais en main m'apprendrait 500 kanji, mais j'ai compris recemment que tout en arrivant a la fin, j'atteignais tout juste la moitie. il y a deux volumes. un rouge et un bleu. ensuite viens le jaune, pour les intermediaires. ces intermediaires sont de lointains explorateurs qui ont deja assimiles les rudiments que je recrache peniblement a ma prof dont le sourire ne se crispe ni ne s'emaille d'un peu de desespoir face a mes anneries. elle est vraiment parfaite. la patience incarnee. je continue a apprecier chaque jour la pedagogie japonaise : toujours sourire, ne jamais reprocher a quelqu'un d'avoir oublie ce qu'on lui a deja enseigne, ne jamais prendre un air agace quand ce qui est produit ressemble a du bas-flamand metisse de tibetain. et bien sur corriger toutes les fautes comme si elles etaient du meme niveau de gravite. ecrire un kanji dans un mauvais ordre ou faire un contre-sens absolu sont identifie par le meme niveau de "non". ni plus rude, ni plus doux, ni plus imperatif, ni plus laxiste. en ce moment, je suis dans une phase tres optimiste pour le japonais car j'ai commence a ecrire mon nikki, journal intime, en japonais, qui me permet de tester des phrases qui commencent a devenir un peu complexe, et me les faire corriger par la prof. je ne le fais que tous les deux jours, mais c'est miraculeux pour la mise en application des principes, grace a des essais de phrases toujours plus perilleuses. en plus, cela permet de verifier que ces kanji que l'on croyait parfaitement acquis (試験, par exemple) sont en fait coincee sur le bout de la mine ou prennent des allures fantaisistes d'oiseau boiteux qui s'envole. les explorateurs de la pensee nippone d'importation chinoise qui sont passes par la comprendront. le grand bonheur du jour, c'est quand la professeur dit en partant "ジュリエットのにっきはとてもおもしろいですから、毎日書いてください。”c'est la gloire. (en gros, c'est interessant - ou drole, je n'arrive toujours pas a comprendre ce que veut dire omoshiroi - il faut continuer). je ne sais pas pourquoi, mais des que je decris mes aventures a des japonais, ca le fait rigoler ou ouvrir de grands yeux. je me demande ainsi parfois si je suis parfaitement integree a la mentalite locale.
sinon, la television m'interess surtout pour les publicites, bien sur. hier une publicite pour du vin en bouteille de deux litres, avec une jeune femme qui boit dans un verre et un etranger de type europeen qui lui susurre a l'oreille avec un accent de type polonais 380 en francais. le type n'est pas francais, mais la, ca ira. elle gemit alors comme surprise par un plaisir infini. il redit 380, elle re-gemit. c'est une promotion a 380 yen pour les grandes bouteilles de rouge que la fille etait en train de boire, ou de blanc. quand on connait la qualite du vin au japon, pour 380 yen, on conclut que le gemissement doit avoir un autre sens que du plaisir, encore un code social incomprehensible.
ensuite, le pompon. la pub マクドナルド (maku donaludo) - une fille en kimono, avec une branche d'arbre qui sort de ses cheveux vers le haut de l'ecran (artifice dont vous allez comprendre tout de suite le role dans la narration) mange un chicken mac nugget trempe dans une sauce rouge. a chaque bouchee, non seulement elle sourit d'un air etonne, mais un effet est soudain visible sur la branche d'arbre ou les bourgeons se transforment en fleurs. a chaque bouchee, l'eclosion se propage jusqu'en haut de la branche.
le role de la publicite televisuelle est d'implanter une esthetique au sens riche dans la culture populaire.

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