<$BlogRSDURL$>

dimanche, avril 02, 2006

la folie hakuho 

plein d'entrain nous sommes partis en train. il était 7 h du matin un dimanche, et c'est pour cela que l'on peut se permettre des blagues un peu stupides, la souffrance doit être compensée par un peu de relâchement de pression. le climat, puisqu'il faut en parler, pourrait se définir comme une agression intentionnelle des organismes fatigués des braves. des seaux d'eau se déversaient du ciel, évoquant la saison des pluies, mais sans la douceur de l'atmosphère. sous mon blouson d'hiver je portais un plaid rouge très chaud et je ne cessait de grelotter dans mes chaussettes trempées. les combats de sumo étaient notre raison d'être ce matin là à 2h de train de notre doux logis, dans un lieu très prisé des touristes, ise, dont nous ne profitâmes même pas a final, il faut le préciser. nous étions une bande d'aikidoka transis sous une tente, au milieu d'une population moins dense que dans le basho d'osaka, et installée de façon plus primaire, sur des nattes à même le sol. les combats étaient une compétion amicale, pour les dieux, ne comptant pas dans les classements nationaux. dans ce contexte, les lutteurs sont très détendus et on peut les approcher, leur faire signer des autographes (pour aider le spectacteur peu prévoyant, une planchette et un stylo sont vendus en un petit kit à l'entrée pour 100 yen). dès que les jeunes ont fini de se battre, les anciens sortent du leur lointain lieu de stockage et la furie débute. il faut courir et suivre ous la pluie les star qui se promnènent, montagnes vivantes à l'air plus ou moins débonnaire. chris réussit une photo à côté d'ama, un lutteur mongol tout petit qui a l'air perdu dans ses couches mais gagne fièrement et souvent. je rentre dans la lutte quand arrive hakuho. nous courrons autour de lui pour saisir quelques images, yoko réussit à atteindre l'autographe, je le touche et je me fais pousser. il faut expliquer ici. j'avais entendu dire que quand on touche asashoryu, le bras est dur comme de la pierre et qu'au contraire hakuho est mou comme un bébé. à travers son yukata bleu que chacun rêve de voler à son second tandis qu'il combat, je pose la main sur son épaule pour comprendre ce qui m'avait été dit, et je sens cette douceur évoquée, ma main s'enfonce presque dans ce corps immense. je me précipite de nouveau devant pour le photographier, apercevant guillaume et yoko dans la mêlée. à un moment il accélère car il est temps qu'il accède à la scène pour les présentations, et soudain je sens une vague qui me repousse. la sensation n'est pas brutale mais d'une efficacité absolue, il pousse plusieurs personnes en même temps, les bras en rond devant lui, très bas, et le déplacement se fait sans brutalité. il est hors de portée, sur scène. arrive alors un autre acteur important, asashoryu. celui est entouré d'une troupe de type à l'allure sumoesque matinée de ninja ou de yakuza. portant le sabre traditionnel, l'air fermé et l'habit noir, les quatre types font peur. il parade par instant et retire son yukata avec vivacité, mais le style d'arrivée est si impérieux et sans appel, tenant éloignés les pauvres pékins, que soudain je comprends pourquoi on peut aimer hakuho au-delà de ce type à l'air désagréable. je suis ensuite à deux doigts d'être en photo avec lui, je suis la prochaine dans la file, mais il est happé par un officiel pour aller au combat. le dépit m'enflamme. sa tête est intéressante dans ces moments de relations publiques : quand il signe les autographes il prend un air agacé, mais dès qu'une photo se fait, un léger sourire sort, la politesse reste là.
asako revient avec une photo superbe d'un sumo qu'on connaît peu, et tous les deux ont un sourire qui couvre le visage entier, c'est superbe.
retour sur le passé
combat hakuho-asashoryu. le premier du basho d'osako: hakuho bat asashoryu. je n'ai toujours pas vu le match. ensuite les deux vont chacun perdre suffisamment de combat pour être les seuls en tête mais être à égalité. deuxième combat des deux titans et asashoryu gagne. très long et beau combat. malgré tout, hakuho arrive au grade de oseki.
le présent. asashoryu se fait sortir au premier tour du petit tournoi. hakuho gagne finalement après quatre combats. il a l'air très fatigué. tout se passe en douceur. deux interprétations pour la défaite du meilleur, venues de la même personne : il faut montrer la faillabilité et l'humanité du Yokozuna (1); il y a des différences d'implication et d'esprit entre les deux (2). Hakuho nous offre le spectacle que nous sommes venus chercher, même si c'est en demi-teinte. c'est la deuxième fois qu'il gagne ce petit tournoi.
nous courrons après lui encore car j'ai raté ma photo de deux secondes et j'y crois encore. nous courrons en tout sens en prévision de son lieu de sortie, et tout le monde se fait bluffer car il part à l'opposé de son entrée. tout le long de l'après-midi, ces énormes types de 150 kilos ne feront que disparaître soudainement au milieu d'une foule très peu dense, agaçant nos sens humidifiés par la pluie.
pour des analyses largement plus intéressantes que les miennes je rappelle :
http://www.info-sumo.net/info/

Comments: Enregistrer un commentaire

This page is powered by Blogger. Isn't yours?