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samedi, avril 01, 2006

le poisson d'avril 

tandis que je suis tranquillement en train d'écluser avec mes camarades dans mon salon, déguisée en japonaise (kimono jaune charmant dans lequel ma copine yola me confine grâce à nombre de liens et ceintures superposées), mon chéri me fait un poisson d'avril dans lequel je marche les deux pieds en avant et la fleur au fusil. rétrospectivement c'est drôle, mais seule une personne avait détecté la blague dans l'assemblée. il faut dire que c'est assez peu commun ici, les blagues foutage de gueule, ça ne fait pas partie de la culture, ou du moins, chez les classes dominantes locales (riches et fragiles, contrairement aux classes dominées qui sont pauvres et dures à cuire), de façon moins intense que chez nous.
on parle souvent du cpe avec les gens. mais pour arrêter les conversations quand il n'a pas envie que l'attention se porte sur lui, françois détourne la conversation sur les sakura qui ne sont pas sortis et peut-être ne sortiront pas. nous crions de tristesse, pleuront sur l'absence de ciel de printemps rose et blancs pour nos ébats fluviaux de dégustations alcoolisées. cette semaine il y a déjà trois fêtes sur la thématique cerisiers. on s'amuse vraiment dans nos cercles de futurs tatamisés (plus japonais que les japonais). tout le monde devient plus mellow, moins politisé, plus axé sur un quotidien de petits bonheurs sages. une transformation agréable mais sûrement pas si saine que ça.
je reçois des cadeaux, mais l'un d'entre eux disparaît et je ne le retrouve pas. une hyptohèse émise est que l'offreur est reparti avec car je ne l'ai pas ouvert lorsque j'ai vidé le tas (apparemment de façon imparfaite. c'est toujours compliqué de comprendre tout cela. quleques heures plus tard j'étais désolée, bien sûr, sortant de mon ivresse pour découvrir ma maladresse. tout cela m'est pas sûr (puisque l'ivresse, on le sait, a des effets sur ma mémoire autant que sur ma perception et les couleurs de mes joues). je découvre encore un élément indispensable de maquillage - la poudre - qui permet de ne pas briller sous les flashs et de sembler moins rouge. un apprentissage si long à faire encore pour me rendre fille normale. d'un sens, le maquillage ne devient nécessaire que quand on vieillit, et donc il est toujours temps de progresser pour les jours de flétrissure déprimante.
dans la journée je suis allée à une fête de la poterie à uji (cha wan matsuri). il n'y avait pas de gaijin, et je me sentait parfois peu à ma place. la diversité des bols, tasses et ustensiles pour la cérémonie du thé ou le sake permettait de saisir la variété de qualité dans la production locale. il semble que uji, célèbre pour sa production de thé, soit aussi bien pourvu en producteurs de poterie. depuis un très haut niveau subtil et superbe jusqu'à des produits de base un peu grossier qu'on peine à différencier des produits des 100 yen shops. de fait, le poids est un facteur important de jugement pour moi, et la finesse alliée à la robustesse sont des qualités appréciables. ensuite, les décorations peuvent être outrageusement laides et chargées de couleurs sans rapport avec les tons nippons, jusqu'à exhiber de subtils mélanges de dorures et de rouges qu'on apprécie tant dans l'iconographie locale. les bols allaient de 100 yen à 28 000 , qui est le maximum que j'ai aperçu. j'ai bien sûr acheté de façon démesurée maintenant que mes paquets sont partis vers la france. comment vais-je ramener ?

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