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vendredi, avril 07, 2006

rien 

un de ces jours ou on ne fait rien. et pourquoi ? parce que le printemps est arrive. pour la premiere fois, je suis sortie sans blouson, pas encore en tee-shirt, mais considerant les derniers mois, c'etait deja a moitie nue. les fleurs etaient la. en trois jours de temps, elles ont blanchi les rives de la kamogawa a perte de vue, contrastant avec les nattes bleues installees professionnellement. nous nous sommes assises-allongees sous les arbres avec yola, et pris des photos. la tete dans les branches, le nez au ciel, les cris des oiseaux dans les oreilles. les baches bleues etaient plantees avec de gros clous, elles attendaient les visiteurs avec des panneaux de reservation. la notre etait celle (demain) de kyoto daigaku tennis club. derriere deux vieux et leur casse-croute. la, nous. la tete sur le sac, les yeux qui se ferme dans le parfum des fleurs, un jour comme huckleberry finn les regrette quand on le force a aller a l'ecole. puisque le temps etait au retard, nous avons fait un detour vers le chemin de la philosophie, au milieu de quelques centaines de milliers de touristes, pour voir ces autres cerisiers, de forme parfois un peu differente, et ces buissons blancs qui flottent dans le vent. nous marchons et yola veut une glace (je n'ai pas gout a la glace en ce moment, bizarrement, trop de fromage surement).
je reviens au labo pleine d'une energie sans mesure, prete a manger le monde d'une bouchee. je constate alors que les discussions s'enveniment sec a cause de la conference qu'on organise au japon. pour resumer sans dire des choses trop confidentielles, les autres associations ne participent pas aussi activement que les europeens a la conference internationale. alors ca part un peu en engueulades musclees. pleine d'amour et de soleil, j'ecris des mails consensuels ou je force tout le monde a assumer son manque de travail et a reflechir aux consequences en commun. finalement, les cerisiers sont bons pour la diplomatie. et cet imbecile de bush qui est venu a kyoto en ete !

hier, j'ai encore joue a la petite ethnologue a la secu. les bureaux de la secu en france sont surement beaucoup plus folkloriques que ceux de kyotoshi sakyoku, finalement bien ordonne, grand bureau d'un seul bloc ou j'avais deja remarque que le niveau sonore reste tres bas, malgre les 200 personnes presentes. cependant, la regle du jeu pour atteindre le bureau de suppression de sa carte est interessant. j'avais surement eu moins de plaisir a l'arrivee car d'identifiais moins bien ce qui pouvais etre une organisation un peu anormale ici. en general, on prend un ticket et un panneau lumineux donne le numero du ticket a servir et du bureau ou aller. la, il y avait foule, comme surement seulement a midi, et un systeme beaucoup plus rudimentaire etait installe. je rentre et ne vois rien, je marche, repere un siege entre les gens, m'installe. je sens un leger trouble chez un type derriere le comptoir qui fait un grand tour pour venir me voir. "nihongo ga wararimasuka", je le rassure un peu et lui explique que je viens arreter car je rentre en france. ah bon, tout va bien. il me donne un jeton rouge marque du numero 72 et me previent : 30 minutes d'attente. je dis ok. je suis donc assise au milieu. munie de mon ticket, je pense que je suis tranquille et me mets a lire un article a reviewer pour la conference. soudain, quelqu'un part d'un des comptoirs et une personne sur ma droite se leve pour le remplacer. la dame du comptoir a appele "numero suivant" et le type qui m'a donne le jeton a crie juste apres le numero approprie. soudain je constate que tout le monde a ma droite se decale d'un cran. je suis le mouvement. la rangee a bouge vers la droite. je m'etonne un peu, dans mon fort interieur, de cette redondance de moyens - queue assise avec decalage, pas la plus pratique du monde - ticket rouge avec deux personnes qui appellent. au troisieme depart, je constate que la redondance dans les appels entre la dame du comptoir et le type qui surveille n'est pas une mauvaise idee car le type s'absente parfois. cela lui fait en outre prendre quelques numeros de retard, mais il ne se formalise pas du ridicule, change juste son appel apres s'etre fait corrige. c'est un homme tres sur de lui et fier de sa fonction qu'il assume pourtant avec une legere incompetence. a un moment, je comprends que si je continue comme ca, je vais me retrouver completement a droite en n'etant pas du tout la prochaine personne de la queue, puisque je m'etais placee au debut n'importe comment. par consequent je decide de ne plus bouger, et de laisser tous les autres se decaler, jusqu'au bon moment. cela me rappelle en outre la blague de matheux de la bijection de R sur R* mais je vais pas la raconter ici. j'ai fait de vagues signes pour expliquer ma tactique a mes voisines, et la communication est tres bien passee - ce sont des gens qui ont connu une grande inquietude quand ils m'ont vue me comporter n'importe comment, et ils sont maintenant sainement rassures de mon revirement salvateur. je laisse passer, ce qui m'evite en outre de changer de place a chaque fois, aventure penible et pleine de dangers car certains bouts de la banquette se revelent defonces et creent un desequilibre inquietant quand on y abandonne son posterieur en pleine confiance. finalement, je laisse passer un jeune homme qui se positionne a ma droite, je lui demande son numero. il est 71. je suis a ma place.
le type aux tickets rouges qui suit mon manege est content lui aussi. il a reussi a maintenir l'ordre malgre cette gaijin indisciplinee. il me reste 10 minutes d'attente, ou je me sens beaucoup plus en paix. finalement, tout se finit bien, vite et sans heurts.
j'ai encore quelques taches administratives a accomplir, dont le passage a la banque pour fermer mon compte, je peux donc vous promettre sous peu de nouvelles aventures palpitantes.

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