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lundi, avril 10, 2006

signes 

quand on verse son cafe dans le pose-filtre sans filtre, c'est signe qu'on est bien reveille au petit matin
quand on passe au lavomatic et que sa chaussette perdue a ete posee sur le tas de chaussettes perdues du lavomatic (aujourd'hui une petite dizaine), c'est qu'on a parfois de la chance avec les demi-paires maudites
quand on achete des cartes artistiques de kyoto doree et argentee et que la dame fait un cadeau du meme prix que ce qu'on achete, c'est signe qu'on a une bonne tete ce jour-la
quand il pleut, c'est signe que finalement, malgre toutes ces aventures merveilleuses, on ferait mieux de rester couche.

hier nous sommes alles voir du bunraku grace a akira, mon guide perpetuel pour les aventures culturelles profondes dans le kansai. noh et bunraku sont avec lui, meme si lui n'avait jamais fait la visite au bunraku auparavant.
les marionnettes sont portees par des humains, trois, qui sont derriere et font qui les jambes, qui la main droite et la tete, qui je ne sais. la main droite et la tete il me semble) c'est le chef. signe : il n'a pas de capuchon noir sur la tete. les autres sont habilles dans un style klu-klux-klan mais en noir, ce qui les rend aussi peu invisibles que possible au debut. quand l'oeil s'habitue, on ne les voit plus que dans les periodes de cafouillages ou trop de monde est sur scene et se marche dessus. j'y reviendrai. celui qu'on voit, c'est un grand maitre en general, et les autres sont ceux en apprentissage. leur nom n'est pas sur le programme et on ne les voit pas. resultat, c'est un spectcale ou les seules figures que l'on voit sont de vieux monsieurs severes a l'air inpenetrables, tandis qu'on sait que derriere ces capuches de toile bien ajustees se cachent de jeunes aspirants plus beaux les uns que les autres, ce que je trouve fort injuste pour le public et si typique de la societe dans laquelle je marche depuis quelques mois : avant un certain age tu n'as pas d'existence, pas de nom ou de visage. apres tu es vieux, la reconnaissance s'installe avec la bedaine.
je gromelle, mais j'ai beaucoup aime ces marionnettes emcombrees d'humains patot qui ont des mal a les suivre dans leurs mouvements gracieux et bien dans le temps. deux personnes sont assises sur le cote, un joueur de shamisen et un recitant, qui fait toutes les voix. il parle en japonais ancien dans un style qui me rappelle le noh, et j'adore ecouter ces voix grave. surtout quand ils rient tres fortement pendant que la marionnette se secoue. le recitant regarde le public. les marionnetistes regardent plus ou moins la ou leur marionnette regarde, mais la coordination son-image est nickel. ca et la presence de multitudes de corps mouvants sur la scene, jusqu'a 16 types qui s'agitent dans un ballet silencieux tandis que 8 poupees se pressent et se battent, sont les deux difficultes apparentes de l'art de la chose. avec l'aspect technique du mouvement qui est toujours, comme j'ai dit gracieux. mais aussi expressif. certains lecteurs auront note que 8 poupees ne font pas 16 marionnettistes, mais 24. or non. il existe des poupees mineures qui ne sont accompagnees que d'une capuche anonyme. ces poupees ne parlent pas, ne rient pas, ne se se font pas seppuku, ne sacrifient pas leur fils pour sauver le fils du seigneur, ne se battent pas avec leur frere. bref ce sont des poupees qui ne font que decorer mais n'ont pas la vie palpitante des poupees de tragedie. car l'histoire est bien sur a glacer le sang. nous sommes partis apres 3 heures, suite a la scene ou la mere vient deposer son fils dans une ecole, en sachant qu'on va lui trancher la tete peu de temps apres pour proteger le fils du maitre. c'est vraiment sympa ces petites marionnettes.
d'ailleurs pour dire que c'est bien fait, j'ai pleure pour la scene de seppuku, quand sakuramaru tressaute lentement dans la souffrance du moment. en general, je recommande, surtout pour les voix de recitant, puisque ca continue a etre ce que je prefere dans les spectacles classiques japonais. j'aime beaucoup en outre l'entree du recitant et du musicien - sur le cote a droite un petit plateau pivotant faire sortir ceux qui viennent de finir une scene et fait penetrer les suivants. ils sont habilles comme goldorak (comme au noh) et le disque qui entoure leur corps contre le mur est dore. c'est tres seyant.

a propos, maintenant, petit exercice de math pour les lecteur : combien y avait-il de poupees majeures et de poupees mineures sur ma scene ? un carambar par bonne reponse, valable dans 1 mois.

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