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mercredi, mai 10, 2006

mistral 

on redécouvre avec plaisir les particularités du climat local : il fait froid sous le soleil brillant quand le mistral envahit les rues. les braves chaussent lunettes et casques de pompier pour se protéger des chutes de tuiles depuis le fait des toits. à la télévision il y a des batailles de discussion très intellectuelles qui changent des jeunes filles en short tombant dans l'eau glacée des jeux sans frontière nippons. on entend partout des réflexions fines et profondes, on peut faire des blagues aux gens. je continue à ressentir un plaisir violent à l'anonymat - n'être rien de particulier ni de différent, passer inaperçue partout, ne faire sourire que par mes blagues drôles et non par crispation angoissée de machoire, échanger des propos sans conséquence que chacun oubliera. à la capitale, la sensation est moins agréable, et la grossiereté généralisée me choque sans hésiter. cas typique : on me pousse, j'entends un vague "excusez-moi" sur un ton rogue, je dis "vous pouvez pas faire gaffe, non ?", on me répond "hé, ça va, je me suis excusé - contre sens bien sûr puisque personne n'est en droit de s'excuser tout seul. je note avec un certain malaise que cette attitude de vitesse impolie ne se retrouve pas chez les populations noires, qui au contraire passe de longs instants à s'excuser et souriant et en répétant la désolation. je me demande si le climat de haine raciale qui pourrit le coin ne serait pas pour quelque chose dans ce besoin d'être plus poli que nécessaire, éviter tout malentendu. si c'est le cas, nous tomberons d'accord sur le fait que c'est affolant.
j'entends parler de : vol avec violence, vol sans violence mais perpétré par des amis de la famille, disparition d'enfants, assassinat de jeune par des videurs, arnaques, attaques de serveur informatique par des machines à générer automatiquement des mots de passe. au passage, je sauve la planète zlgurb en débranchant le serveur du labo. le climat semble moins harmonieux que de l'autre côté du monde, même si le quotidien n'est pas si agressif qu'on pouvait s'en souvenir en tant qu'exilée volontaire fuyant une oppressante multitude automobile. l'élitisme de nos hommes politiques est relayé à tous les niveaux de la société. par des fonctionnaires qui pensent à leur carrière avant de se préoccuper d'un bien commun qui les dépasse et les dérange. la france est un royaume pourrissant, mais peut-être moins déprimant qu'il ne semble depuis l'extérieur car la discussion quotidienne rend le monde plus joyeux et la pensée plus active. c'est une douche de jouvence intellectuelle que d'entendre chacun avoir un avis. va-t-on éviter la mort du pays ? la suite au prochain numéro.

le saviez-vous ? on trouve, dans la petite boulangerie de la rue de la République (seul mot qui mérite une majuscule dans tout mon blog), celle tenue par les deux vieilles qui proposent une tarte aux pommes sur fond de crème mythique, des calissons d'aix au chocolat. c'est une première pour moi, du jamais vu, un must.
le soleil n'est pas couché et à 19h passé on pense à aller boire l'apéro.
je profite de ma patte folle pour traîner au travail et voir le soleil se coucher, car bientôt les tatami m'appelleront de leur petit cri perçant, d'un genre qu'on ne peut ignorer, à l'instar de celui d'un enfant qui pleure ou d'un chiot qui meure de faim. et quand le cri du tatami se fait entendre, quand le pied valide et sûr se sent prêt à fouler l'herbe fraîche de nos printemps perdus, alors il n'est plus possible de jouir de ce soleil rougissant car c'est tête à l'envers que tous les soirs on roule et boule.

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