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lundi, février 28, 2005

film de nunuche 

je sors du dernier miyazaki et je trouve que ca ne s'arrange pas ses delires de jeune fille nunuche avec des jeunes premiers incroyablement beaux qui se transforment en monstres terribles mais protecteurs et attachants. il a de la chance d'etre un genie de la creation visuelle, aux mouvements sans cesse plus etonnants. sinon on lui en voudrait un peu, des fois.
non, si vous vous demandez, j'ai pas tout compris, voire meme pas plus de huit mots. mais shoichiro m'a un peu explique apres sur deux trois personnages aux comportements parfaitement obscurs. par contre, comme il dit : je comprends tout le japonais, mais je ne suis pas sur de comprendre ce qu'il veut dire dans son film.
le fleurs de pruniers commencent a sortir aussi devant le batiment de la fac.
c'est le printemps.
youpi.

dimanche, février 27, 2005

la brosse a dents 

l'observation semble montrer que la pose de brosse a dents sur le lavabo est un signe de serieux dans une relation amoureuse. ou plutot de decision unilaterale qu'une relation n'est pas que sexuelle. lorsqu'une jeune femme a decide que x est sont petit ami, elle achete de facon ostensible une brosse a dents quand le couple passe au combini, puis arrivee chez x, pose la brosse a dents de facon bien visible. c'est le grand classique de ce pays (ou le don est si important, rappelons-le) : il faut prendre acte de la decision de / accepter le lien cree de facon unilaterale. une fois qu'il est institue, tacher de composer avec. le grand x (c'est nicolas) n'a effectivement plus le choix. pas plus que je n'ai le choix d'accepter un cadeau qu'il me faudra rendre. cette remarque est schematique et encore liee au fait que je ne connais pas tous les codes : parfois les japonais refusent un cadeau, dit le livre que j'ai deja cite. de meme, on me fait des cadeaux alors que je suis gaijin et que personne ne s'attend a ce que j'ai la correction de reciproquer.
parfois la brosse a dents se passe plus gentiment, sous forme d'une proposition plutot que d'obligation - veux-tu que je t'achete une brosse a dents pour la maison ? comme je ne suis pas une grande utilisatrice de l'objet (au grand dam de mon entourage que mon haleine putride incommode tout autant que la couleur jaunasse de mes incisives), je ne connais pas son importance dans l'institution du couple en france. peut-etre est-ce aussi un symbole central ?
mais ca m'etonnerait que ca puisse se passer comme un signe de fait accompli. j'ose a peine imaginer la scene quand une japonaise annonce a son mec qu'elle est enceinte et qu'elle le garde, ca doit etre youpi de douceur et de choix. note : ceci doit arriver assez souvent puisque l'education sexuelle parentale est limitee. toutes les infos passent apparemment par des mangas a l'erotique un peu violente a mon gout ou des magasines pour jeunes filles. l'un entre eux, cite par une ethnologues, apprend aux jeunes filles quel est le meilleurs doigt pour se masturber ou comment expliquer a son petit amis a donner du plaisir. ca me laisse un peu songeuse. les rapports de couple sont, vus de l'exterieur, des lieux d'instrumentalisation.

la mise en avant de l'obligation dans l'interaction (qui fonctionne avec le caractere ultra bute, prise de decision sans negociation ni possible retour en arriere), avec la culture/le culte de la souffrance, me semble deux mamelles empoisonnees de la belle civilisation schizophrenique qui me loge en ce moment. heureusement qu'il y a d'autres mamelles (c'est plus une ourse qu'une femelle humaine).
la souffrance. quand ritsuko accouche de son second fils, s. raconte qu'on la fait patienter plusieurs heures, sans veritables antalgiques, avant de lancer la cesarienne. la premiere fois, meme s'il avait deja ete identifie qu'elle ne pouvait pas accoucher par voie naturelle, elle a subi 15 heures de travail apparemment insoutenables avant d'etre enfin liberee, par cesarienne aussi. on est a la limite de la torture, a la limite de la mise en danger, pour la mere et l'enfant. pour la mere, on concoit pour l'enfant ca semble assez etonnant dans ce pays.

football. les petits japonais jouent bien au foot et ont des entraineurs exigeants. en regardant les plus grand, on sent bien que ca manque un chouilla d'ego pour faire bouger une equipe. le foot a besoin de grandes gueules. ca restera leur probleme, parce que sinon la technique est belle.

ritsuko dit qu'ici les hommes ont des maitresses, que tout le monde le sait, mais que la femme ne dit rien. elle fait comme si elle ne savait pas. personne n'en parle (mais tout le monde le sait). c'est chouette la vie.
on demande comment ca se passe pour les femmes adulteres. elles doivent etre discretes, elles. parce que pour le coup ca ne se sait meme pas. c'est une de ces nombreuses civilisations ou seuls les hommes sont adulteres.
mais oui, bien sur...

hier soiree peinture a tranq room (LE lieu ou il faut sortir, rappellez-vous). tres interessant de voir les 4 petits jeunes faire leurs superpositions de figures et motifs. a voir le travail toutes les demi-heures, on a une image bien differente a chaque fois. tres bonne coordination. tout tourne autour du culte reggae. nous regrettons les bombes de peintures, technique assez peu presente au japon qui reste au bon vieux pinceau. guillaume a repere le graffiti de kyoto l'autre fois. a la fac, en sortant du ru, il y a un grand BUSH ecrit. peut-etre n'ont-ils pas fini.
le bar en haut d'un echaffaudage est toujours a l'angle sud-est de hyakumanben. c'est drole de voir un type qui boit son cafe a trois metres de hauteur et qui fait des petits signes pour qu'on le rejoigne (pas question pour moi avec le vertige).

samedi, février 26, 2005

vive les vacances 

et les concerts de rock dans la fac. en arrivant pour tenter de travailler vaguement (si la bonne energie etait avec moi je taperai dans la journee un joli texte a envoyer pour un numero special de revue, presque pret le texte est, je me renseignerais sur les filieres de distribution de fruits et legumes organiques, car je vais a leur conference nationale dans une semaine, je bucherais sur ma presentation a tokyo institute of technology a la fin de la semaine, pour briller et trouver des moyens de lier des contacts a long terme au japon. mais l'energie qui est avec moi me fait manger des cochonneries puis songer que je ferais mieux d'aller faire un footing pour eliminer tout ce chocolat. il neige aujourd'hui encore) fin de parenthese, or donc en arrivant a la fac aujourd'hui, je tombai sur un concert de rock tres tres bruyant, sous le soleil, avec des jeunes gens plein d'energie en train de faire du petit hard. en plein jour ca fait toujours bizarre de regarder des gens qui se tortillent sur une guitare electrique ou assoment une batterie. au deuxieme morceau, un monsieur en costard tres serieux mais un peu fatigue, avec une tete de directeur d'ecole catholique pour enfants un peu difficiles, est venu demander d'arreter. alors qu'il expliquait son point de vue, le guitariste jouait delicatement "ah vous dirais-je maman", mais j'ai peur que les tetes de rebelles japonais n'aient du ranger leurs jolis instruments. peut-etre que si je m'interessais moins a la musique et aux activites culturelles diverses, j'ecrirais plus d'articles scientifiques. peut-etre que si je faisais moins d'aikido je serai deja bien plus gradee avec une carriere a faire palir d'envie tous les arrivistes du monde. peut-etre que pour voir les mimiques de gene des rockers ou les petits salut-reverences des dj qui se croisent en boite, je serais prete a tout abandonner et prendre encore plus de retard.

vendredi, février 25, 2005

geisha sous un parapluie 

quand il pleut, la geisha se met sous un parapluie. une amie de ritsouko, geisha, chante le hip hop a la radio. mais pas a la tele pour etre plus discrete. a kitano tenmangu, elles nous donnent du the vert, ceremonisent pour touristes en ce beau jour de bientot printemps ou les premiers pruniers s'epanouissent. le the est tres doux. les gateaux d'une banalite affligeante. les filles toutes blanches de visage avec des couleurs vives pour habits et des cheveux ridicules. au risque de me facher avec la moitie de la planete, je n'arrive pas a adherer a cette estethique. elle me crispe. j'aime les gestuelles a la limites, mais la recherche de perfection tout au long de la journee me semble fat. les pruniers font ca naturellement et sont drolement plus beaux. un vieil adipeux tres riche s'expose au cafe en compagnie de sa geisha. les riches sont donc ridicules partout sur terre, avec ce besoin etrange de rendre tout le monde jaloux.
il y a des jeunes, puis des moyennes, et des vieilles, qui ne sont meme plus blanches. je prends des photos de nuques, des nuques, des nuques. car elle se courbe, ca oui, joliment. je ne suis pas la seule, il y a des forets de teleobjectifs.
autour il y a marche aux puces, le 25 de chaque mois. des tonnes de kimonos et tissus. des tableau. marie repart avec un bon petit poele bien lourd a ramener en france par avion. nous nous moquons.
le matin aikido sans yoko sensei. mais les tapis sont mis a temps. le cours tourne parfaitement. c'est asako qui enseigne.

jeudi, février 24, 2005

apple and vinegar candies 

je pense continuer a vous tenir au courant de ma decouverte des merdouilles japonaises. c'est si bon tout ca...
mais j'ai mange des bons sushi et y'a pas a dire, mais on ne fait pas mieux.
j'ai aussi decouvert que les tempura pouvaient etre bons et delicats, ce qui n'etait pas gagne.

je n'ai pas ecrit depuis deux, car j'etais a tokyo, la ville que si elle n'existait pas, il serait urgent de l'inventer. nicolas l'aikidoka qui ne peut pas pratiquer a cause d'une hernie discale, habite juste a cote du hombu dojo, ce qui en fait un ami interessant en plus d'etre gentil. il se trouve que c'est en plus a dix minutes a pieds de shinjuku, qui est le lieu le plus barre sur terre, je pense qu'il a eu le diplome. les tours immenses, les bars a putes et a entraineurs avec des photos sur les devantures pour selectionner celle ou celui qu'on veut. c'est tres cher ici d'avoir quelqu'un qui s'occupe de vous deux trois heures en faisant des compliments exquis. meme si le type a une petite moustache a la clark gabble, un visage poupon, une gueule de minet fade, que sais-je encore qui evoque le deplorable (j'ai surtout vu les photos de mecs, c'etait assez affligeant, que ce soit le look sur-travaille du male ou la photo aux couleurs passees tres annees 80).
a tokyo les gens sourient moins qu'a kyoto, et le train est plus gai dans le sens k>t que t>k. par contre, les gens sont habilles avec des fringues plus gaies, des vieux en orange ou des djeunz a cheveux fous, toujours plein de travailleurs qui ont les pantalons bouffants en bas et les chaussures a pouce de pied. du bruit, du mouvement, de la couleur qui clignote sur les tours. la nuit c'est presque effrayant.
j'ai visite le temple de la fecondite, ou le premier prunier etait en fleurs. il est un peu plus grand que la moyenne des temples tokyoites, mais toujours entoure de hautes tours et de routes surpeuplees qui gachent un peu les sensations templesques, voire le golong golong.
je decouvre qu'en fait les japonais crachent dans la rue, de facon tres reguliere, et tout autant a la capitale que dans mon petit village. aussi, j'ai ete temoin de mouchage. si si. ca se fait un peu dans un cadre plutot prive.
un grand nombre de tremblements de terre a tokyo, bien plus forts que ceux qu'on a ici. au moins cinq dans la matinee ou je suis restee immobile, et un le soir franchement impressionnant. une demi-minute a secouer. nicola rigole face a ca, et dit que parfois il voudrait bien en voir un vrai, histoire de savoir ce que c'est parce qu'il en a marre de ca secoue un peu tout le temps. je ne lui souhaite pas.

j'ai choisi de rester un jour de plus pour pratiquer au hombu. alors j'ai vu endo. (je devrais toujours dire endo sensei, mais je suis un peu nulle en etiquette). il allait bien, merci pour lui. je pense qu'il m'a reconnu vaguement, meme s'il m'a vu seulement deux fois sur le tapis a toulouse, parce qu'il est venu me regarder sous le nez genre kiceca? bien entendu, l'effet devastateur du regard du shihan qui impressionne a bien fonctionne pour atteindre a : la cafouille. devenir professionnelle de la cafouille, je m'y vois assez bien. on s'est de toute facon tous fait engueuler parce qu'on ne sait pas sentir les copains. le point drole de ses cours, c'est l'usage ideologique qu'il fait des uke. il chope d'abord des grades, qu'il met dans des situations incroyables et ridicules, a qui il fout des torgniolles, et qui n'arrivent a rien. puis il prend un petit debutant, et lui fait faire les plus gracieuses attaques qu'on ait vu sur les tatmis. je suppose que ce jeu peut etre lassant a la fin, dans son systematisme, mais il continue a me faire rire un peu quand les grades sont frimeurs.
son cours est toujours aussi passionnant et permet en outre d'avoir chaud pendant pas loin de 24 heures, ce qui est vraiment tres pratique en hiver (grace a la mise en marche d'un petit chauffage au ki, bien au centre). je me demande si l'option refroidissement existe pour l'ete. d'apres nicolas, non : les cours d'endo en ete font aussi chaud, ce qui les rend, a tokyo en aout, particulierement ereintants.
ensuite, apres un bon quatre-heure (oyatsu) je suis allee au cours de debutants, afin de ne pas trop m'epuiser et de profiter de la variete professorale. je comptais voir kuribayashi mais je suis tombee sur suzuki, un "simple" deshi m'a dit quelqu'un par la suite, mais tres beau. savoir compenser le manque d'experience par d'autres qualites est l'apanage des grands aikidoka. (beeepppp. je plaisante). tres gentil monsieur bien costaud. une ou deux rencontres vraiment interessantes parmi les petits jeunes plein d'enthousiasme. en particulier une fille avec qui on a super bosse sur ikio et qui avait l'air aussi contente que moi. je pense que c'etait ma meilleure rencontre de la journee, de loin.
finalement, cours avec miyamoto sensei, qui a des formes qui ne me seduisent pas du tout du tout, mais qui est tres tres doux quand il vient travailler ou montrer. j'apprecie particulierement qu'il soit non snob et vienne dire bonjour a une nouvelle, totalement inconnue, et qu'ils descendent tout a fait a mon micro-niveau pour montrer un point technique important la. mais ses ukes se font later la teute a toute force, ca fait peur.

comme je suis dans la periode site (mais il parait que d'aucun que j'ai signales ne marchent pas), voici des petits films dont l'un m'a fait bien rire (le dj) :
http://www.xs4all.nl/%7Elrvk/lejo/

lundi, février 21, 2005

ciel bleu 

parfois quand on descend la montagne, on est content d'avoir peine a la montee. dans un sens 10 minutes, dans l'autre, 1, mais c'est une belle. temples au coin du virage, vue plongeante sur kamogawa, on entrapercoit les toits de tuiles bleues. il y a beaucoup de montee qui donnent une vue superbe depuis la foret. kyoto, le saviez-vous, est une ville merveilleuse qui offre chaque jour des plaisirs sans fin ni fin. et le froid dechirant meme a l'interieur des maisons est toujours aussi frappant et supporte sans broncher par des autochtones stoiques. il me semble que je ne cesserai pas de m'en etonner d'ici la disparition des frimats et que l'annee prochaine me surprendra les yeux equarquilles face a la non isolation (paradoxe historique en pays nippon).

ma sensei part quelques jours en france. elle nous recommande de bien continuer a nous entrainer. samedi la pratique etait avec des enfants. les salauds ont un tel centre qu'ils vous balancent a trois metres dans un elan enthousiaste (par un truc de 4 ans dans les 90 cm-13 kilos, tres agacant).

j'ai retrouve ma toute premiere page oueb
http://membres.lycos.fr/julietter/index.html
puis la suivante
http://cfpm.org/~juliette/ et http://cfpm.org/~juliette/page2.htm

et je suis tres contente, en voyant ca, qu'il existe des humains qui savent faire des sites. avec ceux de mon niveau, le oueb serait vraiment tres tres tres chiant.

dimanche, février 20, 2005

neige 

ca commence a bien aller, ce temps qui ne veut pas se printiniser. on va tous avoir le rhume et dieu riera sous cape.
promenade courte sur le chemin des philosophes avec un tokyoite que la grande cite deprime. rencontre d'une activite surement aussi con que le mat de cocagne (qui l'evoque un peu dans les formes) et qui doit vaguement avoir a voir avec les dieux, car l'element central est une cloche.
un groupe d'hommes, une dizaine d'echantillons allant de la jeunesse a la vieillesse, se passent un grand mat rouge en bois au bout duquel une cloche gigote. le mat se tient verticalement, il fait bien trois metres de haut pour 10-15 cm de diametre. la cloche est accrochee en haut et peut se balancer pour cogner contre une plaque metallique et ainsi produire un son de la meme matiere. l'homme qui tient le mat doit donner des petits coups de reins pour agiter la cloche et faire, de facon reguliere un joli son honorable qui avait ravi l'oreille depuis quelques minutes. avant que le spectacle grotesque n'arrache les yeux.
le mat est retenue par une laniere en cuir qui ceinture l'homme, et pendouille sur son devant, evoquant singulierement l'etui penien des primitifs. d'un homme a l'autre, le mat est extrait de la sacoche, tandis que le second tient la sacoche prete a recevoir, certaines fois un ami tient un peu l'objet d'accueil et positionne la barre.
du plus jeune au plus vieux, on voit alors l'homme parcourir 10 metres dans un sens, 10 metres retour, les yeux en l'air, les reins mobiles, les mains crispees autour du gros baton rouge. la cloche brinquebale mieux sous la main experte du vieux, mais celui-ci est soudain a deux doigts de se vautrer.
ils font leur exercice tres serieusement, avec des tetes dures de mecs surs de leur fait, peut-etre meme qu'ils se preparent pour une competition ou un truc comme ca. quand je commente l'extremisme rare de la symbolique sexuelle pour un rituel public (meme si les shows musicaux sont en general pas mal dans le style, mais moins souvent incarnes par monsieur tout le monde), il dit "ah oui, c'est vrai, je le voyais pas comme ca". que les garcons sont innocents.
le drame etait que ma camera est a la maison et que j'ai peu de chance de rechopper souvent ce genre d'images.

samedi, février 19, 2005

pluie 

pluie

vendredi, février 18, 2005

http://www.broom.org/epic/
desolee pour ceux qui connaissent deja, et merci a claude.
bien sur que ces conneries de blog que tout le monde lit, ca pose des problemes. sur blogger on me propose celui d'une irakienne, qui a l'air tout a fait reel, mais comment je fais la difference ?
chez benaquista et sa saga, les auteurs de soap opera sont employes pour ecrire les scenarios de la politique au jour le jour.

france. mon ami y. est reveille le matin par le robot telephoneur des assedic qui lui dit de regulariser sa situation de chomeur. c'est pas beau la vie ?
pourquoi travailler s'il y a des robots qui font les choses ? parce qu'il faut que des humains fassent de la valeur. c'est different, voyez, les choses et la valeur des choses. chaque jour le robot nous le rappelle.

japon. ici, les voyages de classe sont tres frequents, parfois de plusieurs jours, et sont des elements ESSENTIELS de la pedagogie. les enfants decouvrent ainsi le patrimoine et les vestiges d'histoire, peut-etre les fetes.
nous decouvrons des nuees de gamins en uniforme qui s'achetent des sucettes et font des photos autour des temples. parfois, ils mettent des oreilles de mickey pour poser sur la photo devant bouddha.

jeudi, février 17, 2005

oui je sais je suis pas bavarde 

mais mon point de vue se limite un peu a ordinateur, aikido, footing la nuit le long de la kamogawa, discussion avec des gens autour d'un plat de soba.
soba. peut-etre sarazzin ? je ne sais toujours pas. buckwheat en anglais. c'est une farine a partir de laquelle on fait des pates, du the, des gateaux. les pates sont servies soit chaudes en soupe avec des bout de surimi ou de tempura, soit froides sur un petit tatami et trempee dans la sauce a cote. la soba froide est une merveille du monde avec tampon certifie de l'unesco. alors des fois on en mange. le retaurant de soba pres de la fac est a cote du restaurant de sushi kamon (transcription libre de "come on") donc si l'un des deux est ferme, on n'a pas le temps d'etre triste. le monde est si bien fait.

note: why would I take pictures if others do it for me?
http://www.johnharveyphoto.com/Top%20Page/Away.html
three trips to japan.

yokosensei dit que l'aikido francais est macho. qu'en france, on ne donne pas facilement les grades eleves au femmes, meme si ca fait tres longtemps qu'elles enseignent. je dois avouer que les tatamis du japon (j'en ai vu trois dont de deux styles tres differents) sont moins machos que ceux de france. dans le club de la fac, les filles font autant cours que les mecs. elles font un peu plus les nunuches timides les premieres fois, mais ca passe vite et le cours est cadre et normal. on sent moins les problemes d'ego des petits jeunes gens que quand ca bastonne chez nous (des fois je me permets de dire "probleme de bite" quand je suis agacee). ils bastonnent, ils peuvent etre aussi tres cons, mais on ne sent pas la meme pression vers la reconnaissance de soi. plus essayer de faire bien, comme but.
il n'empeche que c'est ennuyeux pour chez nous cette histoire de fille.
yoko est morte de rire et tres fiere de son club quand il y a un mec pour 8 filles sur le tatami. c'est comme si elle trouvait ca etrange mais utile, au moins. je dis "c'est comme si" car je n'ai pas trop compris pourquoi et je dois lui demander. pour l'instant, je la suis.

mercredi, février 16, 2005

le ciel nous pisse sur la tete 

c'est dire s'il est poli.
je suis un peu autistement bloquee dans la redaction d'un texte et le tournage d'un modele. (shoot, preview, raccords, post synchronisation, critique). c'est d'une complexite, d'exprimer la tension exit and voices de Hirschman, que je traduis en marche-negociation, avec des petits machins artificiels qui sont aussi intelligents qu'une boite de conserve Campbell's soup. quand on lit la description un modele, vu de l'exterieur, on ne se rend pas compte que la simple organisation de la rencontre des agents et des interactions est un bordel monstre. et pourtant et pourtant, en deux heures, je n'y retrouve plus mes petits agents theoriques ecrits sans probleme en noir sur blanc...
aime-je vraiment la programmation ? a l'occasion je doute. j'acheterai bien un esclave (parfois appele "etudiant").

ceusses qui aiment les trucs niais mauvais clones de totoro
http://www.morizo-kiccoro.jp/top.html

mardi, février 15, 2005

interpretation ex-post 

pourquoi la relation etait plus sympa avec les gens du club d'aikido. je suis venue dans le box. c'est le lieu de la convivialite. la, il est possible de me parler, de bafouiller, de m'interpeller en anglais ou en francais. sur le tatami, non. entre eux oui. pas moi.
c'est valentine day, tout le monde est detendu et rit. c'est une atmosphere differente. tout est autorise, filles et garcons me demandent publiquement mon email. c'est-a-dire montrent publiquement une relation avec moi, ce qui signifie que je ne suis pas si etrangere au groupe.

aujourd'hui restau entre filles, soba. bon. mais on fait tant de bruit qu'on derange les voisin de table. ils nous regardent un peu agaces.

lundi, février 14, 2005

il y a quelques annees (une cinquantaine), les linguistes japonais refusaient l'idee que le japonais put etre une langue composite. c'est seulement recemment qu'on reconnait que certains sons et racines, le principe des particules et divers trucs de ce type sont issus d'ailleurs. j'ai oublie l'histoire racontee par le prof, mais de nombreuses theses circulent. c'est un pidgin.
quand je vois la vitesse a laquelle les mots anglais ont ete integres, et leur nombre faramineux dans la vie de tous les jours, je me demande vraiment quel type d'occultation de memoire peut faire croire a une population que sa langue est pure. (enfin je parle des lettres, parce que le japon n'est pas populairement lettre depuis bien longtemps je suppose).
par exemple : rose est pinku. il existe bien un nom pour designer la peau rose par couleur de peche. mais ce n'est pas lui qui sort spontanement.
pour ce qui est de l'ecriture chez les gens normaux, intelligents, non specialises dans l'ecrit. hier, micro fete aikido pour le demenagement d'asako. on nous explique le sens de muji, qui est en fait mu ji?u?i ???... (je demanderai), et qui veut dire "sans marque". raccourci en romanji en muji (car muji est ici la non-marque pas chere, bonne qualite mais sans pub, avec un minimum d'emballage, tres tres trendy aussi parmi les jeunes). au moment d'ecrire le mot originel, il y a un blanc, un premier essai avec erreur, puis grattage de tete, puis bon kanji. ce n'est pas SI simple meme pour les adultes de connaitre les 2000 kanji.
anecdote. mon dictionnaire des 2000 kanji a pour numero 2000 celui qui veut dire bugglar, thief, dishonnest. comme c'est important dans le vocabulaire !

j'ajoute une experience du soir. a l'aikido, j'ai du attendre une fille - organisatrice de soiree - pour lui annoncer que je ne peux pas participer a la soiree du mercredi, qui a lieu apres le cours. tout ceci se deroule dans le local de l'aikido, petite piece ou sont stockes les hakamas des anciens, l'ordi pou les jeux videos du club, les manga, dont certains fortement erotiques. j'attends apres avoir feuillete des pages, je m'assoids, une bouteille de vin se debouche et on m'en offre. les japonais sont tres accueillants, un peu comme tous les peuples sur terre sauf chez les riches qui sont toujours rats. c'est saint valentin et les filles ont offert des chocolats aux garcons (c'est ca la coutume, j'avais rien compris) et on peut donc se gaver. comme j'ai arrete de boire pour faire un regime, je ne prends que trois verres de vin, tres raisonable.
bref,
je ne peux pas venir mercredi, donc le chef chef de toutes les organisations m'a deja dit que je n'ai pas le droit de venir mercredi et jeudi. qui forment avec la soiree une forme de grande fete de fin d'annee. mais pour lui c'est package ou c'est dame. (dame, c'est les bras en croix, interdit). deja, une gradee m'a dit de venir aux entrainements. la, deux autres grades (au moins equivalent au chef organisateur) viennent tour a tour me dire "juliette, if you don't come to party, you can come to training, I hope", ou "tu peux venir a entrainement ?" (j'ai de plus en plus honte de ne pas parler japonais, moi). et la, je dis "no, he said dame" en montrant le gars. le grade va demander en japonais. il dit non. donc deux grades l'un apres l'autre, plein d'innocence vont se faire confirmer que je ne peux pas venir. et quand ils l'apprennent ils penchent la tete sur le cote, evitent mon regard prenne un air desole, me sourient un peu sec. no comment.
l'organisation sait, il est le chef, on ne negocie pas.
en meme temps, c'est agreable, ca veut quand meme dire qu'il y a des gens dans le club de psychorigides qui m'aiment bien et qui veulent bien que je vienne pratiquer avec moi. en meme temps, meme le chef organisateur est de plus en plus gentil. c'est comme les anglais, il faut les apprivoiser. ne pas bouger trop vite, me jamais dire non, attendre que les choses se mettent en place. [juste pour informer la fille que je ne peux pas venir et apprendre que "dame" en buvant du vin, ca a pris une heure et quart. fascinant la douceur du monde].

dimanche, février 13, 2005

le japon sans concession (2) 

quand on rend visite a une femme qui vient d'accoucher a l'hopital baptiste de kyoto (hopital americain), on accede a la maternite apres un long couloir de geronologie, que j'ose qualifier de mouroir. a quatre vieux par chambre, allonges dans un lit, la bouche beante, les yeux revulses, un tube qui sort du gosier, le visage en papier jaune froisses. je n'ai jamais vu ca dans ma vie et ca fait un peu bizarre comme ambiance. accumulation de corps qui donne une sensation immediate qu'on fait dans l'acharnement therapeutique. le seul assis a la tete qui tombe presque sur les genoux, amorphe.
la salle de travail ou les femmes attendent avant de passer au bloc, est dans ce couloir-la. la nuit, les vieux crient parfois.
c'est un choix. vie et mort sont liees, n'est-ce pas. la femme de s., ritsouko, est maintenant deprimee quand elle revient au japon.

a la suite du film shara, la mode a ete relancee d'accoucher a la maison, parmis les intellectuelles et les bourgeoises. et d'inviter ses copines pour l'occasion.

samedi, février 12, 2005

le japon sans concession 

La raison pour laquelle je voulais voir du noh remonte a la 4ieme. en ce temps-la, j'avais un professeur de francais-latin absolument fou, que presque tout le monde detestait. j'aimais beaucoup. il nous a fait, un jour, une representation de noh. c'etait merveilleux. pendant une ou deux minutes, il a fait des sons gutturaux continus hummmmmm hummmmmmm en regardant en face tres fixement et en tournant tres legerement le buste de temps en temps.
il avait raison. le noh c'est ca. sauf que c'est hoooo hoooo.
comme documentation importante sur le theatre japonais, on peut se reporter aux dingodossiers de gottlieb, numero un ou deux je ne sais plus. c'est sur le kabuki, je pense que je n'irai pas voir ca.

mon ami akira est un fan de otsuka et un fan de noh (j'ai deja introduit a vous mon ami akira, quelques temps deja, il y a). il a organise une petite sortie hier apres-midi, et nous sommes alles au theatre Ohe, pres de Oike-Kawaramachi, en plein centre ville.
decor. la scene est carree, en angle, en face sur la droite quand on entre depuis la salle du the. tout est en bois. il y a un etage - mezzanine ou nous etions. aux 2 premiers rangs en bas on peut s'assoir sur des chaises, les rangs d'apres, sur une petite estrade en bois, sont agrementes de petits coussins tres fins ; a l'etage, les chaises sont contre le mur au fond. il n'y en a pas moult et la prochaine fois je serai plus vive pour m'en saisir. il semble qu'on dorme beaucoup mieux sur les chaises (selon l'observation de la salle) et qu'on y ait moins envie de gigoter. des petits stores en lattes fines decorent le haut des mezzanines. pour tout decor sur scene, on a droit a l'organisation architecturale - un couloir d'arrivee depuis au fond a gauche, avec un rideau aux couleurs du reggae (vous allez sentir au fur et a mesure combien le noh est reggae dans l'ame) qui separe des coulisses - une peinture au fond de la scene, un vague arbre vert sur fond marron clair. la scene est vide, du parquet d'un beau marron. on distingue quelques traits blancs au sol, dont on decouvre vite qu'ils servent de marque pour que les musiciens se placent bien, selon le code annncestrrral. derriere la salle, il y a les bancs et les tables avec les thermos de the et les coupes en tas. en angle la petite cuisine pour preparer le the et nettoyer les tasses, a cote, le coin fumeur (vide au debut de la piece), de l'autre cote des toilettes. dans la salle, tout le monde presque est assis sur des coussins. il y a des poeles et la piece n'est pas tres froide. on est en chaussettes car les chaussures sont bien entendues abandonnees a l'entree. le bois sent vraiment bon. relativement nombreux gaijin, genre 6-7 avec moi (finalement aux trucs traditionnels il y a plein de gaijin et aux trucs normaux genre boite, il y en a moins....). des femmes habillees en yukata, comme chaque fois qu'on sort a kyoto. cheveux releves avec les piques...
la decoration est donc minimaliste. on nous informe principalement qu'il y a une scene et qu'on a le droit de regarder dans cette direction-la.
Junichiro Tanizaki, dans "eloge de l'ombre", se plaint que les scenes de noh soient maintenant trop eclairees et je suis un peu d'accord avec lui, meme sans connaissance d'un etat anterieur ideal ou l'eclairage serait a la bougie. ca resplendit trop, ce beau bois patine. on voit trop bien les differences de couleurs aux endroits ou le vernis d'il y a 100 ans est un peu parti, au centre de la scene, la ou il y a le plus d'action.
enfin, action est une facon de parler.

histoires. mon ami akira a la gentillesse de tenter une traduction des petites BD distribuees a l'entrees qui racontent l'histoire a venir. Ce jour-la il y a sur scene

1.Noh "OJIO (le petit sel=le nom de lieu)", L'histoire d'un fantome d'un poete ancien.
2.Shimai(Dance) * 3 histoires
3.Kyoguen "SHIMIZU (de l'eau pure)", La comedie d'un jeune serviteur et son chef.
4.Shimai(Dance) * 4 histoires
5.Noh "NOMORI (un gardien de la plaine)", L'histoire d'un pond de mirroir d'un diable.

le numero 5, je ne sais pas car (j'avoue ma lachete au bout de 3 heures de japonais ancien) je suis allee depenser mon argent a muji (faire du shopping, activite tres honorable grace a laquelle l'economie japonaise continue a briller des feux de sa magnificence). la traduction me laisse pensive.
le noh est la tragedie. le kyogen est la farce. le shimai est un resume de noh, et rien qu'a lire cette expression vous sentez deja que c'est ca qui est le mieux. un resume de noh. ouah. trop cool. deux minutes au lieu d'une heure, la meme energie en concentre, j'achete.

l'histoire 1, j'ai garde la bd. deux hommes se promenent dans la montagne et croisent un fantome. il a un sacre masque le fantome, tres vieux, assez effrayant meme s'il est gentil, et des habits un peu moins ridicules que les autres. je reviendrais sur les habits, ancetres de ceux de sankukai ou goldorak (on comprend beaucoup de choses a l'esthetique nippone en allant au noh). les hommes sont alles dans la montagne pour voir la floraison des cerisiers (car ils sont japonais). le fantome leur dit un poeme puis raconte l'histoire du grand poete de la region qui l'a ecrit. l'homme demande pourquoi le grand poeme du grand poete a ete ecrit. le fantome lui raconte dans quelles circonstances.
je n'ai pas trop de details sur ce point. petite apparte sur la mise en scene : tout se deroule en japonais du XIVieme siecle. les roles sont ici joues par des acteurs ayant depasse la date limite de consommation, la voix est plus que chevrottante, ce qui n'aide pas a la comprehension je suppose. on aura meme droit a un trou d'un type qui passe au milieu et raconte une longue histoire dont je ne sais rien. ses copains tres gentils lui soufflent d'abord discretement (j'entends tres bien du fond de la salle mais le monsieur est un peu sourd, je pense), puis lui l'un commence sa phrase hyper fort, et la il reprend. je suis d'ailleurs tres decue car la bd montrait des mecs plutot jeunes en train de se promener, et la, seuls les vieux parlent. les jeunes sont mis la en decoration, avec le role du serviteur poli qui ne dit rien et reste assis avec un air tres serieux, dans un coin, sans bouger, en demi seiza (aie aie aie) pendant une heure. vu les economies de moyen dans la mise en scene, je trouve qu'ils pourraient mettre un pantin a la place, tout de meme.
apres avoir rencontre le fantome et ecoute ses histoires, on le laisse partir et arrive l'autre type, celui qui a un trou (j'ai un peu dormi la, il etait plutot nul cet acteur-la). il nous apprend en 10 minutes que le fantome etait le fantome du poete. on aurait un peu compris... alors le fantome revient mais pas sous la meme forme, et raconte sa tristesse et que c'est bien triste d'etre vieux (je n'ai pas tres bien compris car akira m'a explique que c'est le vrai poete qui revient et pas son fantome, ce qui serait un peu merveilleux en terme de coherence narrative.. pas que ca me pose des problemes personnels, les narrations qui partent en tous sens avec quelqu'un qui est mort et plus mort apres, mais je ne peux pas garantir que je ne rate pas un detail).
bref le poete raconte alors qu'il a aime une princesse, mais qu'etant d'extraction trop basse, il n'a pas eu droit de se marier avec. en vieillissant, il est monte dans la societe, mais c'etait trop tard, un amour rate.
et c'est fini.

ha ha ha je vous ai bien eu, vous croyiez qu'il allait y avoir une histoire, hein ?
pour le kyogen, un peu. pour le noh, j'ai l'impression qu'on est plus dans la situation, quelqu'un raconte quelque chose, on fait un constat. voila.
pas d'action. s'il vous plait. un peu de retenue.

histoire 2 (kyogen). un serviteur n'aime pas trop son maitre qui l'envoie chercher de l'eau. il est faineant et raconte donc un mensonge : il a vu le diable pres de la riviere et a eu si peur qu'il n'a pas ose prendre l'eau et est revenu bien vite. le maitre qui n'a pas peur va a la riviere. le serviteur se dit "aie s'il voit que le diable n'est pas la, il va encore plus se facher" alors il se deguise en diable et va faire peur au maitre. comme il est bete en plus d'etre faineant, il demande au maitre d'etre gentil avec son serviteur et meme de lui donner une augmentation. il tape un peu sur son maitre, .. tout pareil que des serviteurs dans des comedies europeennes se regaleraient sur leur maitre. je fais le parallele ici, parce que le kyogen ne me semble presque pas exotique. c'est hyper normal pour quelqu'un qui a vu quelques interpretation differentes de moliere, un peu de comedia dell'arte, meme juste en passant. c'est vraiment la farce, avec des personnage tres types, des mouvements exageres, sans la prise a partie du publique ni de grotesque mais on est tellement dans la gestuelle outranciere que c'en est pas loin.
bref, le maitre rentre et demande au serviteur s'il a pas un diable dans sa famille parce que le diable a beaucoup insiste pour une augmentation pour lui il trouve ca bizarre. le serviteur sent que ca ne va pas et que le maitre doute, il veut avoir son argent, alors recommence a jouer les diables, le maitre le perce a jour, et c'est la fin.
c'est vraiment tres drole, meme en ne comprenant rien. la choregraphie est d'une efficacite dans l'evocation qui est le bon yang du yin du noh. si je peux me permettre des aneries de ce type. c'est l'oppose. mais c'est offert dans des spectacles complementaires.

mise en scene. les personnages de noh sont ridiculement habilles. je tiens a le dire. d'apres akira on s'habitude vite et je le crois, mais la premiere fois on se dit mon dieu ma mere comment tu es fagotte mon fils. ils ont les jambes de pantalons qui depassent par terre, ils marchent dessus, et ca traine derriere eux sur 40 cm en gros, la ceinture est un peu basse et on a donc l'impression de voir des demi-infirmes avec des jambes d'une taille impossible. il parait que c'est pour donner l'impression qu'ils flottent sur scene plutot que marchent. ca n'a pas du tout produit cet effet la sur moi. je prefere le travelling dans la belle et la bete de cocteau. les personnages ont des couleurs un peu ternes, sauf le fantome qui a vraiment des beaux kimono. celui du dessus est superbe, d'un vert brillant, avec un sous-kimono violet brillant aussi ouah... en plus lui, on voit les pieds, tout comme le serviteur, ce qui donne un air un peu moins anormal (bien qu'il ait un masque). difficile de omprendre precisement pourquoi ces deux-la ont des pieds. personne n'est maquille ici.
il y a beaucoup de monde sur scene. comme dans la banque ou des gens sont la pour dire bonjour dans le hall, au theatre il y a des types au fond qui remettent bien le kimono de l'acteur quand il a un peu bouge. quand on change le decor ou qu'on vire un accessoire, un type sort des coulisses par le rideau roots ou par une petite porte coulissante sur le cote et emporte ou amene l'objet (ici un espece de carosse constitue de quatre bouts de bois et un bouquet de fleurs). pas de concessions on a dit. on va pas faire comme si que on n'etait pas au theatre. pendant le kyogen, un type reste au fond pour enlever le masque de l'acteur et lui remettre quand il redevient diable. assis au fond, tranquille, il retire un masque, il l'enleve. pas cool comme boulot, ca ? je suppose que la formation est severe, en vrai, le calme total est de rigueur, je doute qu'on ait le droit de faire du bruit en respirant.
les chanteurs sur le cote, a un moment, se saisissent de leur eventail, le tiennent main, le reposent. super choregraphie.
car il y a des chanteurs.

la musique. jusque la j'ai l'air de me moquer un peu. parce que je n'ai pas parle de ce qui est vraiment important dans le noh, la musique. depuis les coulisses on entend au debut ces tambourins avares et cette flute stridente, qui ne vont plus nous lacher. puis les musiciens entrent, s'installent avec leurs assistants (un assistant par musicien), commencent a faire leurs hoooooo hooooooo, en tapant sur leur tambourin. ils ont une voix rauquasse, tres belle, et nous endorment vraiment avec leur repetition de hooo interrompu par un claquement sur le cuir. enfin, pas interrompu, avec un leger decalage. un autre monsieur a une flute qu'il actionne a l'occasion et qui est vraiment stridente etonnante pour nous. sur le cote des chanteurs vont, de temps en temps se mettre a chanter tres grave. vraiment pas souvent. pendant que le fantome danse il n'y a que les musiciens qui font bang clap hoooooo.
decrit comme ca ca n'a l'air de rien mais c'est vraiment envoutant.
les danses sont un peu differentes. quatre types sont installes au fond en ligne et un autre vient se mettre devant. il commence a chanter en se levant, puis les autres reprennent en coeur et continuent sa chanson pendant qu'il danse. plus ou moins dynamique, selon que c'est une histoire de samourai ou de l'esprit du pin sylvestre (qui s'avere assez calme, comme esprit). la danse dure 3-4 minutes et on passe au suivant. les deplacements sont suivant les diagonales, puis en demi-cercle tres large (presque une droite sur le trajet considere) juste devant le public et un retour en diagonale. tout le monde sur scene tourne a angle tres net avec tout le corps, comme marc mon sensei de montpellier m'a appris a l'aikido pour les passages de grade. la danse comme pendant le noh, le mouvement des pieds est assez lent et tres precis. petit pas, petit pas.

les musiciens sont habilles avec des epaulettes immenses, c'est pour ca que je pense a goldorak. c'est moins horrible que les habits des acteurs mais reste un peu perplexant. mais a ca aussi on s'habitue...

bon, je ne sais pas bien decrire la beaute de la musique et de l'ambiance, je sais mieux me moquer. mais tout le monde doit aller voir du noh parce que c'est merveilleux. assis sur une chaise plutot.

sinon osaka a des petites zones dans le centre administratif ou trois etages d'autoroutes et de ponts passent entre des immeubles de 30 etages. c'est vraiment sublime. quand les voitures passent la nuit, on a l'impression qu'elles flottent dans les airs et on est dans blade runner. envoutant.

vendredi, février 11, 2005

les cerfs-volants aujour'dhui etaient faits par les enfants eux-memes, comme au centre aere, deux ailes paralleles en papier decore de monstres, reliees par deux bouts de papiers poses en triangle, le tout soutenu par des baguettes de bois (toujours cette grande capacite a decrire les objets techniques qui me valait 0.5 en dess duss). c'est joli une petite fille de 3 ans qui court en se prenant les pieds dans ses pieds parce qu'elle veut regarder le cerf-volant en meme temps qu'elle le fait voler. un peu hasardeux.
dans une heure, je vais m'enfermer loin de la lumiere pour voir du no. youpi la bonne sieste en perspective.

avant hier est ne Tarik Yohji B., fils de s (nom interdit) et de ritsuko, le premier etant algerien installe en france pour fuir la montee politique des islamistes, la seconde etant oenologue. ils se sont rencontres a kyoto lors d'un homestay de derniere chance pour s., professeur en fusion nucleaire qui n'avait pas de logement en venant travailler ici quelques mois (je connais mieux s., fils d'intellectuel bourgeois algerois, qui connait lui meme, de son enfance, costas gavras, trintignan, et tout un tas d'artistes de gauche de la fin des annees 70).
si vous voulez mon avis :
le monde est tout petit mais tres biscornu.

jeudi, février 10, 2005

les bonbons au navet et gingembre 

c'est au japon qu'on les trouve.
les etudiants qui passent la nuit au labo et qu'on retrouve au petit matin en train de taper leur memoire : seule occasion ou quelqu'un est la avant midi dans ma salle commune.
ce matin, la fievre est encore la et me dit "tu ris, tu ris, mais mefie-toi de ce que complote l'homme aux champignons noirs".
et les circonstances de la vie font resonner de nouveau la solitude extreme que je suis venue chercher ici. "on ne peut compter sur personne" et c'est tant mieux, car l'intrication des liens sociaux est insoutenable, une vie engluee d'obligations et de sourires, de reponses et d'anecdotes, alors que le reve, finalement, est la non-existence pour quiconque et meme pas pour soi.
quoi que je fasse, je suis toujours avec des gens, des "potes", dans le partage du temps, l'activite commune. c'est la malediction qui me colle a la peau, ca sort de moi sans que je le demande. j'y etais si peu douee enfant que j'avais pris gout a n'etre pour personne, tout decouvrir seule, encore plus me tromper et vivre en un univers d'hommes aux champignons noirs, sans logique ni raison, un reve a cote du quotidien. mais meme dans un pays lointain, sans langue, mon temps est socialise.
malediction.
toujours sans raconter le japon, car finalement, il n'y a rien a raconter que des portes rouges orangees shinto, et les toits aux tuiles bleues arondies sur le devant, l'odeur de cannelle ou d'encens, les feuilles des arbres, la douceur des gestes des passants, folie etrange qui cache la durete des rapports humains, l'empathie absente et la froideur des batiments.

mercredi, février 09, 2005

dans les temples shinto de Kyoto, et surement d'ailleurs, il y a des grands barils de sake. les pretres sont des amateurs eclaires, on s'en doute bien. on trouve donc un mur de ballons blancs avec des inscriptions (qui bientot ne seront plus mysterieuses pour moi ca ce seront des kanji avec in sens). a cote, souvent, il y a les petites plaquettes en bois sur lesquelles sont dessinees un motif (petits rats dans le temple manga, feuilles et fleurs, coq pour cette annee, image du dieu local) et de l'autre cote un voeu. ce sont nos ex-voto, mais en moins permanent, du bois qui pourri attache a une petite cordelette qui se casse vite. l'impermanence est ici essentielle en tout. d'autres voeux, encore plus simples, sont ceux des bouts de papiers accroches sur des arbres. on ecrit son voeu et on fait un noeud sur l'arbre comme tout le monde. on met un peu d'argent.
en ce moment circule une petition (il y a donc des petitions au japon) pour que la mairie de kyoto entretienne un grand batiment au centre du Budo Centre, batiment qui sert lors des reunions exceptionnelles. comme quand on invite un shihan. donc, il y a aussi quelques luttes contre l'impermanence.
mais dans le temple ou je suis passee hier, au centre de la ville, la mousse est partout sur le toit, donnant une impression de vieil abandon (alors qu'une grande fete y avait eu lieu comme a yoshida pour faire la chasse aux esprits en mangeant du gras en beignet). a kyomizu, un des temples les plus visites - deconseille le dimanche, c'est pire que les departement stores - trone une pagode qui n'a pas vu la peinture depuis 50 ans. les autres sont brillantes de leur gai orange. difficile de comprendre ces choix.

je recommanderai la lecture de Gift-giving in Japan : cash, connections, cosmologies / Katherine Rupp, Stanford, Calif. : Stanford University Press , 2003. Pour avoir un chouilla idee des differents codes de couleurs, symbole de plantes et d'animaux sur la permanence, la multitude, la singularite, le negatif et le positif. la facon de donner de l'argent selon qu'on donne pour un mariage, une naissance, une mort - vieux billets, billets neufs. la duree de separation de l'ame au corps (49 jours) ou d'attachage pour les enfants (idem 7*7, moment ou on donne le prenom definitif). avec bien sur toutes les variantes regionales, car si le japon change d'accent et d'argot en quelques kilometres, c'est pas pour connaitre une unicite dans les symboles.
asako dit : quand je parle a yoko sensei, je dois faire attention a etre tres polie. elle vient de l'est (ou du nord ? ndr), vers tokyo, et la-bas ils parlent toujours trop serieusement. ici, on est beaucoup plus relax.

pour les histoires de distributeurs automatiques (qui surprennent un peu la premiere fois qu'on visite le pays)
http://photomann.com/japan/machines/index.htm

mardi, février 08, 2005

est-ce qu'on a le droit de pleurer pour quelqu'un qui ne vous a rien demande ? sortant du dejeuner avec shoko, je suis passee chez mon petit vieux tordu qui me fait rire a chaque fois avec son comportement desagreable et sa mauvaise humeur (surtout a mon egard, la gaijin qui ne comprend rien). il a les clementines et les oranges les meilleures et moins cheres, les bonnes patates douces grillees et les kaki seches. j'ai attrape mes courses et me suis approchee. il dormait sur une chaise, au fond d'une boutique sombre en bordel, il s'est reveille. il a commence a essayer de marcher, mais a du s'y reprendre a plusieurs fois pour se tenir ferme. puis il a tendu un bras vers un sachet, lentement, en tremblant, il a attendu en grognant et en me montrant les patates que je choisisse la mienne. puis a attrape, pese, le tout prenant un temps infini et j'entendais presque ses articulations grincer dans les mouvements. ses doigts sont tordus a la perpendiculaire en certains points, et le voir dans la boutique humide, l'avoir reveille, me revulsait integralement. les larmes aux yeux, j'ai fini par payer en posant l'argent dans sa main et comme d'habitude il a designe l'endroit ou attraper les sacs en plastique pour que je gere cette partie-la, en grognant quand je n'allais pas au bon endroit. il a tourne son oeil plein de cataracte vers moi (celui-la est bien ouvert, l'autre est perdu dans les plis de rides), la tete tordue. ce vieux qui d'habitude me fait rire m'a completement deprimee, de honte un peu, de n'etre pas vieille et vermoulue a travailler dans le froid et l'humidite. j'ai beau me dire qu'avec les prix qu'il pratique il doit etre dans un reseaux de gens bien gentils qu'il l'aident et que certainement il a le choix d'etre la ou ailleurs... c'est le reveil et les premiers gestes, la lenteur et la douleur qui se lisait.

mais qu'est-ce que c'est que cette appropriation du malheur des autres, de quel droit fantasmer des souffrances dont personne ne se plaint. il n'y a pas assez de celles dont on entend parler et qui sont revendiquees, de celles qu'on ressent soi-meme ?
le japon rend encore plus nunuche et ajoute a la sensiblerie. peut-etre parce que la sensibilite n'est jamais exprimee sous des formes que je comprends, il faut multiplier les stimuli.

lundi, février 07, 2005

on ne dira jamais assez le plaisir du rhume carabine quand on a du boulot urgent a accomplir. c'est un bonheur. l'organisme interdit tout stress, envoie au lit sans qu'on ai rien demande, empeche de se concentrer des qu'il a envie. on sent bien dans ces moments-la que ces histoires de publications, de conferences, de modeles, sont d'une importance relative, voire toute petite.
ce qui est fabuleux, encore une fois, c'est combien le japon est un lieu destressant pour les europeens (exception faite, peut-etre de ceux qui choisissent de vivre dans le metro tokyoite trois heures par jour) et stressant pour les japonais. meme lieu, mais contexte psychologique different. pour les uns c'est bon pour les autres pas bon.
peut-etre on devrait organiser des echanges de populations a grande echelle - on envoie un quart des francais au japon et un quart des japonais en france, en faisant une rotation tous les trois mois, et tout le monde revient heureux chez lui. [ca ne marche pas bien car la france ne relaxe pas vraiment les japonais, mais si on fait une triangulaire avec l'amerique latine, ou je ne sais ou...]. bien sur deplacement de population non autoritaire (il semble que l'exil force soit un leger facteur de stress egalement, observation de l'histoire humaine recente). avec tous les boulots lies aux ntic et ceux qui sont substituables d'un pays a l'autre (faire a manger, s'occuper des enfants, fournir des soins medicaux, construire des maisons, creuser des routes, faire pousser les plantes et les animaux) on aurait un apprentissage regulier qui permettrait de faire circuler un peu plus vite les connaissances et savoir-faire, et peut-etre rationaliser un peu les techniques - plus de connaissances doivent amener a plus de choix, doivent amener au meilleur choix (je suis economiste et crois dur comme fer a la rationalite humaine). Par exemple (je tiens a mon exemple) les japonais se diraient "oh comme c'est bien l'isolation dans les maisons" et les europeens gentils qui viendraient dans le futur ne choperaient pas betement des rhumes parce qu'il fait 6 le matin dans leur appartement (il fait chaud aujourd'hui, j'ai gagne un degre).
comme le monde pourrait etre bien fait.

dimanche, février 06, 2005

du recentrage 

je comprends un peu mieux pourquoi le sake de l'autre soir m'a fait partir dans la crise de recentrage dont je parlais hier. mon principal choc est la rencontre en filigranne de l'autre categorie d'expatries francais au japon, le mepriseurs de nous. nous etant les petits expatries un peu simplets qui ne sont pas passe par langues o. et qui debarquent pour apprendre un japonais hagard sur le tas. on se debrouillera, mais pendant plusieurs annees on ne pourra pas lire le journal (heureusement le japan times m'eclaire sur les anecdotes essentielles - femme retrouvee dans une valise coupee en morceaux, y'en a aussi ici - les japonais renvoient les refugies kurdes chez eux, en se faisant engueuler vertement par l'onu mais ils s'en foutent - idem la difficulte d'etre un refugie nord-coreen au japon vu tous les problemes de relations avec le voisin, qu'il faut meme demander conseil a la grosse dictature chinoise pour savoir quoi faire - nagoya vire ses homeless dans l'attente de l'expo universelle / moi qui avait tant ete impressionnee par les camps de tentes bleues en plein centre de la ville, je suis passee au bon moment pour temoigner ....).
eh bien il semble qu'on soit donc juste pris pour des cons par les gens qui savent reconnaitre les kanjis des noms propres (un truc important, les kanjis des noms propres car on y trouve souvent des racines plus du tout utilisees dans le contemporain).
ca m'a agacee. ca m'a troublee. deja que je ne ferai rien de bon en aikido avec ma trouille et ma nervosite congenitale, que va-t-il advenir de moi si je ne peux pas parler japonais un jour ni m'integrer dans un milieu de recherche avec qui je souhaitais collaborer et pas me battre particulierement.
c'etait vendredi. hier les rencontres ont ete autres et finalement je suis obligee de constater que les francais qui vivent ici sont en majorite des pequenots qui s'adaptent tant bien que mal en s'y plaisant du fait de leur caractere, la minorite etant les elitistes qui tiennent les maison franco-japonaises et autres instituts, qui veulent donner une image chic de la france (les soirees crepes de l'institut franco-japonais du kansai sont a pleurer de serieux, on se croirait devant une salle de classe - il faut prendre sa cuillere comme ca, on met le sucre, puis on plie sa crepe comme ci, on pose les deux mains sur la table...). une autre categorie n'existe pas a kyoto, ce sont les jeunes gens aux dents longues qui veulent faire du fric, c'est a osaka, nagoya et tokyo qu'on peut les croiser. car du fric a se faire ici il y a pour des bosseurs. c'est clair et net. meme en ne parlant ni anglais ni japonais a l'arrivee.
dans mes delires alcooliques, j'avais deja decide de me mettre a inventer des concepts non nippons et de fabriquer des kanji avec. celui qui n'a pas recu l'aval de mon pote guillaume (qui est un specialiste des kanji par rapport a moi, et voulait donc plutot faire des combinaisons de kanji existants) c'est celui de la mouche qui pete. il peut sembler vulgaire, il est facile a dessiner, et je pense qu'il est typiquement non nippon : c'est celui de la moquerie mesquine, facile et mechante francaise, que je connais personnellement tres intimement et que j'aime beaucoup.
quand je me moquais des vieilles a jupe la semaine derniere, avec un petit cynisme facile, j'essayais d'expliquer qu'en france ce serait considere comme ridicule, et je percevais bien l'incomprehension dans le regard de yuko. pourtant, ces vieilles me retournent le sang tous les week-end, pour etre franche. mal au ventre a force de reprimer mon rire. ca me passera, comme tout le reste...
idem, hier soir, nous etions a tranq room, petit bar branchouille de la peripherie de kyoto, et un type est entre habille en traditionnel, grands vetements amples, et avait meme les soques, et est venu au comptoir se biturer. normal total. comme la fete de noel avec les minettes en kimono ultra serrees par leur gros noeud. normal total. la lune ou mars, comme vous preferez.

samedi, février 05, 2005

pression 

finalement, la pression est lourde quand on se rend compte qu'on a des lecteurs. lentement et sans se faire remarquer, le politically correct se met en place. moins de gros mots, moins d'obsessions recurrentes, et je me mets meme a repondre a des appels (non directifs mais que je prends inconsciemment comme des demandes) en racontant un peu les images ou d aucun souhaite que je porte mon regard.
mon probleme est que je n aime parler que de quelques sujets, bien en verite : les plus simples, sexe, drogue, bouffe, et toutes les choses auquelles je ne comprends rien et m abroge consequemment une autorite de novice, sans appel, aikido, langue et culture japonaise, economie. ce qui est agreable est l absolue liberte dans la manipulation des verites, la pure subjectivite en baton, le mensonge presqu'inconscient, mais qu'on sent suinter dans chaque goutte de salive. delectant.
je suis en fait en pleine crise de recentrage identitaire.

langue et culture. j'apprends aujourd hui ma premiere subtilite acide. tout comme en francais "je t'aime bien" peut etre horrible a entendre, en comparaison de "je t'aime", le remplacement d'une particule nous fait passer de "tu intelligent" a "tu es intelligent... mais" tres insultant.
pour les techniciens : "anata wa amata ga ii desu" est tres gentil, "anata wa amata wa ii desu" est insultant (alors que les deux on l'air de dire "ta tete est bien faite".
sexe : des etudes recentes citees par le courier international du debut de l'annee disent qu'il existe une nouvelle categorie dans la population : les asexuels, qui se revendiquent comme tel. eh bien j'etais contente en lisant ca, car je suis persuadee que dans ma longue et aventureuse vie sexuelle j'en ai rencontre un certain nombre, de ceux dont on se demande s'ils avaient vraiment envie d'etre la. la pensee populaire veut nous faire croire que c'est impossible de la part d'un male, que seule les femelles peuvent etre atteinte de non-envie. je luttais contre cet a priori, forte d'experiences perturbantes. et voici que la sociologie me prouve que je ne me suis pas trompee dans mes observations. asexuels : peuvent pratiquer le sexe, mais ca ne les interesse pas particulierement ; ne se sentent attires sexuellement en aucune occasion, par les representants d'aucun genre ; suivent souvent les conventions en faisant les gestes de l'amour, par peur de sembler anormaux.
voila, maintenant que j'ai un peu parle des choses interessantes, je vais aller boire de la drogue rouge importee d'australie.

vendredi, février 04, 2005

c'etait pas vrai. les japonais partent pas des le debut du feu. on etait encore super nombreux a la fin, mais par contre c'est vrai que c'est une fete de gaijin, c'etait rouquins et compagnie sous la lumiere rougeoyante. ca parle plus anglais que japonais a un moment. aussi parce que les japonais viennent tester leurs quatre mots avec nous, c'est plutot sympa.
et le spectacle est tres impressionnant.
depuis la veille, les gens (un mot qu'il ne faut pas utiliser dans la narration, mais c'est a l'occasion un generique tres utile) ont depose dans des grands paniers tous les porte-bonheurs achetes dans les temples dans l'annee. comme on aura compris, chez les japonais, ca fait beaucoup. rien que le jour de l'an, tout le monde avait sa fleche achetee a 500 yen (4 euros), qu'il jette a la fin des trois jours de nouvelle annee. et des fetes, comme j'ai dit, c'est toutes les semaines dans la region de lyoto.
quand mon prof de japonais me dit "les japonais ne croient pas, c'est juste du rituel", je rigole doucement, parce que du rituel aussi debile, avec cette densite de pratique, je ne vois pas du tout pourquoi ils continueraient a le faire si quelque part, loin derriere au fond du cerveau, il n'y avait pas une petite peur qu'il se passe quelque chose si on oublie le kami en passant devant le temple. meme asako la rationnelle voulait donner ses gri-gri hier. elle n'etait pas au courant de la fete, ne savait pas qu'on pouvait venir en avance poser ses bouts de papiers (elle est du kansai, elle est gonflee quand meme), mais elle a voulu donner ses grigri qu'elle avait bien emballe.
parmis tous les europeens, meme les anciens expatries, y'en a pas un qui devait se debarasser des siens. quelqu'un en avait-il eu a un moment, meme ?
bien sur, je regrette largement de ne rien avoir a jeter, d'autant que j'ai deja fait mon petit rituel au haricots grilles a l'entree de mon appartement et mange le super sushi qu'on ne doit pas couper et pendant la degustation duquel il faut se tourner vers l'est-sud-est (pour cette annee, ils l'annoncent a chaque fois dans les journaux) et ne pas parler. j'ignorais qu'il fallait aussi manger une sardine (d'apres s. c'est parce que le mechant demon qu'on combat symboliquement ce jour-la avec les poids grilles pour avoir la chance a ete vaincu a cause de l'odeur d'une sardine, mais c'est pas tres clair l'explication qu'il a recue) et manger pile son nombre d'annees en petits poids grilles.

une fois tous les grigri recuperes, quelques preposes du temple ont fait un tas de trois-quatre metres de haut : papier et carton, figurines et fleches, papiers plies, petits dessins. c'est fou tout ce qu'il y a, sous toutes les formes. meme une grosse statue de kami rouge tronait au milieu de la construction. le tout est solidifie par des bambous verts qui mettent plus de temps a bruler. l'edifice semble fragile, il est entoure un filet de protection de grillage. a premiere vue, on pense que tout va disparaitre tres vite, mais deux heures apres l'allumage par les pretres, c'est encore bien chaud a un metre ou deux. il semble que ca brule jusqu'au matin.
on se serre, les pretres allument, ca brule, les pompiers passent en combinaison de cosmonaute en amiante, s'apercoivent que leur tuyau est perce et le reparent avec empressement ET ridicule (il ont un grand beau signe dans le dos pour signaler pompiers de kyoto, mais ils font moins les fiers a courir chercher du sparadrap, tiens). certains europeens sont incommodes par les excites a megaphone qui nous crient du kudasai dans les oreilles (s'il vous plait vous approchez pas, repete en boucle dans une langue qu'on ne comprend pas tres tres bien, c'est juste un chouilla stressant). tout le monde s'ecrit sugoi (super !) et astui (chaud), et ca resume bien ma sensation personnelle. a intervalle regulier.

et quand je dis "comment les japonais font-ils pour etre une si grande economie s'ils passent leur temps et leur argent a faire ces conneries-la? " on me repond que c'est parce qu'ils passent leur temps a ca que leur marche interet marche bien et qu'ils ont une economie triomphante. bien sur en plus il y a les salarymen, ca explique bien des choses. esclavage et rituels religieux. peut-etre que les americains sont juste en train d'inventer l'eau tiede avec leurs conneries.

jeudi, février 03, 2005

je me suis mouchee.
arg.
maintenant, les etudiants doivent me prendre pour une grosse degueulasse (genre qui pete en public).
il faut renifler. renifler pour etre delicat et discret, distingue ou juste normal.
toujours et encore tout est delicat, j'en peux plus de tant de delicatesse. vais-je moi-meme devenir capable de ne pas tout salir et mal ranger tout le temps (pour l'instant c'est pas net comme apprentissage) ?

yoshida, toujours la fete et le peuple. j'avais pas les yeux en face des trous : les tentes sont surtout rouges et jaunes. le matin deja les stands tournent un peu les saucisses et la soupe aux nouilles. un petit jeu avec des objets dans l'eau qu'il faut apparemment attraper avec une petit canne a peche. mais ca se reveille dans le froid en s'etirant doucement, paquets de neige a peine fondue mais deja glissante qui decorent encore. la presence des plaques verglassees est incomprehensible : parfois sur une allee tres degagee, elles envahissent l'espace, parfois dans un petit coin sombre on marche sans risque. peut-etre est-ce la diligence relative des habitants, qui les font gratter ou negliger.
pres de la machine qui distribue des canettes chaudes dans la rue derriere l'universite, le tas de neige est toujours beaucoup plus long a fondre. l'energie n'est pas utilisee en pure perte. ils auraient du faire le bonhomme de neige de la fac pres de ce genre de machine du diable. sinon il risque de mourir vite.

hier. bataille de boules de niege a l'aikido. je n'ose pas participer. pourtant, l'espace dans l'entree de la salle des sports est superbe, des escaliers et des recoins : ceux qui sont en terrain ouvert ont beaucoup plus de munitions, les autres sont mieux proteges, on sent que la tactique et la technique peuvent cohabiter.

aujourd'hui. travail. tiens, je tombe sur un chercheur de la fac d'agriculture qui se pose les memes questions que moi. mais en chine. il est gentil et visiblement aussi content de me rencontrer que moi lui.
les facs japonaises sont si poussiereuses. les associate professor qui manquent d'ambition ont des pantalons encore plus troues que nos chercheurs fous. par contre, ils ont des moyens pour acheter ordinateur et livres. apparemment, un chercheur japonais lit 60% du temps, discute 30% du temps avec les collegues (important et valorise), ecrit 10% du temps. pour les economistes.
poussiere, immersion dans le monde ecrit. c'est quand meme un bien bel endroit pour la recherche.

mercredi, février 02, 2005

la bouillasse 

bon, je me suis rejouie un peu vite, non ? ca a fondu presque partout sans laisser le temps d'en profiter, ca bouillasse, ca degouillasse, mais ca blanchouille resplendissamment plus. alors je fais le tour de la kermesse. je mange un immonde bout de truc frit - je suppose que c'est plus ou moins fait selon le principe du surimi, en tout cas c'est le meme prix, juste que c'est blanchatre et cahoutchouteux, frits avec des petites herbes vertes sans gout dessus. un delice dans le froid, car meme si ca va mieux avec la nuit tombee, je rappelle que chez moi ce matin : 5. pour ceussent qui aiment plutot sato, il y a des pommes d'amour et des fraises d'amour, certaines avec des jolis dessins aux sucres de toutes les couleurs, des bananes trempees dans le chololat avec des dessins aussi, des marrons au sucre ou des marrons chauds, des beignets en forme de poissons fourres a la confiture de haricot rouge. pour ceussent qui penchent vers le enbun, on peut trouver de l'okonomiyaki, le monstrueux truc sus-cite qui ressemble a un tube en cahoutchou obscene (beaucoup de ces mets ont une forme franchement phallique, comme l'a fait remarque laurent dans son blog a propos des bananes et je me suis fait regarder a manger ca, c'est meme pas juste parce que plein d'autres gens en mangeaient... mais surement pas une europeenne), des saucisses sur pique, des brochettes de viandes, des nouilles (qui comme les okonomiyaki sont soupoudrees de fines lamelles de gingembre rouge flashy au cas ou on les aurait pas remarque), des hottodogo a la maillonaise, des scies et des marteaux, des crepes enroulees autour de piques a brochettes, des okonomiyaki je l'ai deja dit mais y'en a tellement qu'il faut insister un peu et puis c'est la tradition kansai, des brochettes de poissons.

attention dans ma description un element etait decale par rapport aux autres, saurez-vous le retrouver ?
ben oui, il n'y a presque que de la bouffe dans cette kermesse, comme a chaque fete de temple. et je rappelle que plein de gens disent "les japonais mangent moins gras" - je peux leur garder le papier de mes hottodoggos s'ils veulent des preuves que c'est legende. discussion que j'ai une fois par semaine : do you eat raw fish? yes I like it. me too, but it is so expensive... car tout le monde n'a pas une bourse jsps a bouffer tous les midi et soir a 1000 yen s'il veut, je vous le jure.

sinon, vous ai-je dit le bonheur de pratiquer avec des petits minets de 20 ans decolores qui vous bastonnent la tete et vous expliquent ensuite comment mieux leur bastonner la tete. oui ? ooo. promis, a la 300ieme fois j'arrete. mais comprenez-moi, reussir a faire un peu d'aiki par instant avec des mectons qui me prennent pour une debile legere et ne parlent pas un mot hors nippon, juste avec patience et envie quand meme (meme si le comportement de groupe envoie des signaux de legere exclusion a mon egard, aujourd'hui en particulier, les individus sont finalement fort gentils), ca a quelque chose de satisfaisant. toujours cette idee : il n'y a jamais de communication reelle entre les humains, mais ceux qui ont une tendance sympa le savent et ils attendent un peu que les choses s'arrangent. et elles s'arrangent.

la neige 

cette fois, c'est pas un petit pipi qui fond tout de suite, ca s'installe et ca blanchit les toits, ca colle aux habits, ca fait glisser la route. l'impression est que les japonais n'use guere de sable ou de sel pour leurs surfaces goudronnees, je me demande ce que va donner le velo-ski dans les prochains jours. faire le plein de fuel et se refugier dans son antre peut etre pas mal non plus - bouquins a etudier, supermarche voisin dans lequel on peut de toute facon avoir confiance 24/24-7/7. c'est ca qui est bien avec la notion de service, qu'on connait pas en france : l'esclavage des uns rend mon quotidien plus doux.
les odeurs de graille se repandent dans la fac. j'aime les forians qui ne s'ecartent pas pour laisser passer a velo et ne s'excusent jamais. finalement ca donne un petit air de retour a la maison marseille qui a un petit charme. il parait qu'il faut lire le livre de pons "misere et crime au japon" qui raconte un peu les bouts anormaux de la societe, et donc les comportements deviants. on se rend difficilement compte du plaisir qu'il y a a rencontrer des gens radicalement differents ici. deja, le cours d'aikido de yoko-san est vraiment marquant, pour la population bigarree qu'il reunit. entre le mathematicien russe a moitie autiste qui se promene en sandale sans chaussettes en ce moment et n'a pas de chauffage chez lui, la prof qui parle comme une fille de marseille (plus que comme une parisienne) meme quand elle s'adresse a des japonais avec qui elle a des relations un peu formalisees, asako et sa vie dans plusieurs pays qui cherche encore quel travail elle veut faire.
ce n'est vraiment pas commun ici, et j'apprecie de plus en plus.
j'ai oublie de parler de visites (il parait que je ne parle pas assez de mon sight seeing). bon ben voila, y'avait kamakura, qui est a 50 kilometres de tokyo, au bord de la mer avec de petites maisons et une jolie baie vu d'en haut, ultra touristique avec des temples superbes ou on voit des petites statues pour les enfants morts tres jeunes (voire les fausse couches tardives, je crois), on rencontre des bouddhas en or, de la periode ou bouddha est encore sur le chemin, alors il est encore habille, mais comme c'est bouddha on ne sait pas s'il est homme ou femme (dixit la guide, mais nous on le trouvait pas tres feminin). c'est un bouddha limite dieu vengeur, celui en or qu'on a vu - onze tetes qui nous regardent pour nous dire qu'il faut le suivre et que sinon on est vraiment trop bete, c'est bizarre c'est pas la vision que j'en avais. avant on avait vu le gros bouddha de 5 ou 6 metres, plus petit que celui de nara, mais deja pas mal. avec les oreilles qui pendouillent et tout depouille comme un sumo. ils ont mis plusieurs decennies a le construire a l'epoque, parce qu'un tsunami a detruit la premiere statue en bois, avant que le bronze ne soit coule. on peut jouer les chewing-gum en entrant dans bouddha pour 20 yen mais comme dit la guide "you get what you pay for" et 20 yen, c'est vraiment tres tres peu, alors l'interieur du bouddha n'a aucun interet. squf qu'il a des fenetres dans le dos. un bouddha avec des panneaux qui font comme des ailes dans le dos, je trouve ca killer drole.
mais il ne faut pas rire.
on nous a aussi montre un arbre fleuri en hiver, qui n'a pas de nom en anglais. mais les chinois aussi le connaissent. hypothese : c'est un arbre uniquement asiatique. apres que la guide l'a montre, on a tous respire et dit "hhhmmmm oui il sent bon". elle etait tres gentille la guide, et aimait bien repeter 20 fois les memes instructions. je pense que les voyages touristiques en car au japon, c'est mille fois pire que les voyages en france, qui sont deja loin d'etre mon activite preferee. par contre, les histoires qui tournent autour de kamakura sont des trucs de samourais qui s'entretuent - entre famille, dans la famille, ... un des points pas mal, c'est que quand une famille de samourais piquait le pouvoir des autres, ils envoyaient les fils de la famille devenir moines shintos dans un temple. alors le jeune, plein de rancoeur, grandissait et devenait tres fort, revenait pour renverser l'autre famille, imposait un exil aux jeunes fils, qui revenaient plus tard... une longue histoire de gens qui s'entretuent peut alors occuper une bonne demi-heure de voyage en car. c'est mauvais pour la sieste.
le restaurant etait bon et j'ai fini les plats de tous ceux qui aimaient pas, a la fin j'avais un peu honte. ils sont bizarres les gens, ils aiment pas.
ca c'etait il y a deja quelques jours. mais le voyage a tokyo m'avait fatiguee assez pour ne pas avoir envie d'ecrire.
maintenant : nihongo no tesuto ga arimasu. ooouououou. j'espere que je vais pas trop faire de fautes.

mardi, février 01, 2005

le temple de yoshida est en effervescence 

apres-demain, c'est Setsubun et on va faire un grand feu avec tout ce qu'on a achete l'annee d'avant. tout ce uqi est lie aux temples et achete l'annee d'avant. a tout les coups, tout ca va nous donner plein de chance, je suppose. aussi on va jeter des petits haricots secs et bons a grignotes dans la maison en disant oni wa soto, fuku wa uchi. ce qui est : les mechants esprits dehors et la bonne chance dedans (de ma maison). note : j'ai achete un aspirateur pour l'occasion.
toute cette activite me permet de decouvrir les caraques japonais, dont on voit qu'ils sont evidemment differents des autres - en terme de comportement je veux dire. beaucoup plus expansifs que la moyenne (tout comme les yakusas du kansai qui se comportent comme de gros machos vulgaires - presque les chaines en or), les hommes et les femmes se touchent et se chahutent, les enfants tous obeses. les tentes des stands forains sont principalement rouges et blancs, il parait que l'on aura une vraie kermesse, beaucoup beaucoup de gens, jusqu'au moment du feu. des le feu allume, les japonais rentrent se coucher et ne le regardent pas trop. on se retrouve entre europeens, soudainement (de 5000 a 30). dans la journee les enfants jettent des poids sec sur des acteurs deguises en demons.
dans toutes les fetes japonaises, il y a un met special a deguster. jeudi ce sera un sushi qu'il faut manger sans parler pour que ca porte chance. apparemment des calamards fris aussi.

il fait froid. ca suffit. en japonais trop froid c'est samusugiru (alors que froid c'est samui - pour me souvenir de sugiru, je pense a soubirou, ce qui est quand meme un super moyen mnemotechnique en attendant de savoir se lacher un peu). ce matin dans mon appartement on etait a 5. il faut un courage de samourai pour se lever. ils devraient quand meme etre capable d'isoler, meme du leger qui pose peu de probleme en cas de seisme (principale contrainte de l'architecture locale). Parlant d'architecte il y en a plein ici, des thesards et etudiants, j'en connais deja 5 au moins (sur 10 personnes, record personnel). pour la suite, le travail d'architecte est aussi dur qu'en france, voire chouilla pire (chef qui met des reunions a 2 heures du matin) mais le detail amusant reste que la premiere annee de travail au moins n'est pas payee. une forme de test pour savoir si on te garde, si tu salit pas tout.. c'est toujours particulier.

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